Les Anthropologues face au monde moderne
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Description

C'est à l’Ecole d’Anthropologie de Paris où il a étudié que Roger Geaniton a eut le privilège de rencontrer le Docteur Henri Laborit, qui l’invita par la suite à intégrer son centre de recherche du laboratoire d’eutonologie à l’hôpital Boucicaut. Membre de l’Institut International d’Anthropologie et de nombreuses académies et sociétés de recherches anthropologiques américaines et anglaises, la thèse qu’il nous offre aujourd’hui revient sur toute l’histoire de l’anthropologie, sur ses particularités, ses différentes doctrines. Et redonne tout son éclat à une science véritable qui analyse la place de l’homme dans le monde et dans la société, avec clarté et intelligence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748386455
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Anthropologues face au monde moderne
Roger Geaniton
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75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Anthropologues face au monde moderne
 
 
 
Au professeur Henri Laborit †, chirurgien, philosophe, chercheur, optimiste et visionnaire
 
 
 
« L’esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié. »
George Bernard Shaw
 
 
 
Dire que Dieu n’existe pas, c’est déjà de la prétention, c’est prétendre connaître son absence.
Henri Laborit
 
 
 
Prologue
 
 
 
Durant les temps qui ont précédé notre siècle de lumière universelle et de compréhension du monde total, les hommes ont utilisé un langage cryptique, basé sur le religieux et qui donnait un caractère sacré au propos que ne pouvait entendre le vulgaire homo.
 
Aujourd’hui le mystère religieux ne fait plus recette, mais le goût de l’extraordinaire, de l’inquiétant, de l’incompréhensible est tout aussi vif et le mystère est devenu scientifique, avec bien entendu, tout un jargon qui s’y attache et tend plus encore à l’épaissir et à le rendre incompréhensible au simple mortel. Ceux qui se chargent de "l’expliciter", ainsi qu’ils le disent aux initiés en usent abondamment, et l’on voit fleurir une rhétorique biscornue, confuse, bizarre, coupeuse de cheveux en quatre, particulièrement quand on n’en comprend pas la finalité mais qu’on veut être dans le ton.
 
Alors que l’anthropologie se définit comme une discipline s’intéressant à l’homme dans toutes ses composantes, les premiers anthropologues ne se sont intéressés qu’à savoir quand, où et comment apparut le premier homme sur la planète. Un peu plus tard, en élargissant leurs champs d’investigations, ils se sont intéressés au comment et pourquoi des sociétés et aux variances dans leurs coutumes et cultures. En étudiant dans cette approche on en est venu à un éventail de sous-disciplines : sociologie, psychologie sciences politiques, économie, histoire, biologie humaine. Chacun s’appliquant à défendre sa branche, il naquit donc des spécialités bien spécifiques.
 
Longtemps on a considéré l’anthropologue comme le spécialiste voyageant dans des coins reculés de la planète en quête d’études exotiques de peuples primitifs, faisant des fouilles pour découvrir des fossiles, des outils et des poteries de civilisations disparues…
Cet aspect stéréotypé de la discipline l’a en quelque sorte marginalisée par rapport aux autres sciences s’occupant aussi de l’humain. L’anthropologie a fini par s’imposer de par ses attributs, directement concernée par toutes les variétés d’humains à travers le monde, non seulement dans des lieux prétendus exotiques où vivent des primitifs, mais se préoccupe également de toutes les périodes. Au fait ce qui motive l’anthropologue c’est la conviction que toute généralisation sur l’être humain en quelque lieu qu’il soit, doit être divulgué, car applicable dans toutes les sociétés humaines.
 
Mon propos n’est pas d’écrire un pamphlet, non plus que de dauber sur la science véritable qui mérite respect et admiration mais de dénoncer ceux qui se parent de ce nom en usant d’un langage aussi obscur et flou qui n’abuse malheureusement pas que les sots. Or on voit fleurir depuis quelques années, certains sous-produits de la science, en ribambelle de psycho-socio-quelque-chose, larvés dans les limbes d’un langage brumeux et impénétrable dont les doctrines (quand doctrine il y a) s’avèrent dépassés alors même qu’elles viennent d’être conçues et se raccrochent en guise de "progression" à des idées "révolutionnaires" datant de siècles précédents et dont la plus évidente fin est constituée par l’endoctrinement.
Là où il faut être vigilant plus que jamais c’est quand on voit se manifester un certain comportement qu’on n’ose plus qualifier dès qu’il s’agit de Tiers-monde. Les détournements de vocabulaire, des phrases clichées empêchent des commentateurs de sortir du carcan de suffisance où ils se sont enlisés.
L’expression société primitive utilisée par les ethnologues s’est modifiée au fur et à mesure que s’ajuste le regard anthropologique. Ce n’est seulement dans les années 70 que les chercheurs ont tourné leur regard vers les sociétés modernes. La ville devient alors une préoccupation dans laquelle s’articulent les minorités, les banlieues, les ghettos, les bidonvilles, etc. Tous les phénomènes qui s’y rattachent créent de nouveaux vocabulaires folkloriques. Le regard vers l’autre est désormais tourné sur soi.
 
L’anthropologue de la fin du XXÈME siècle s’est éloigné de l’anthropologie du XIXème et de la première moitié du XXÈME. Le terme primitif prend un tout un autre sens. Après l’ère des grands récits "théoriques" de l’évolutionnisme, du marxisme et du structuralisme, l’anthropologie semble confronter un doute. La notion culturelle étant abordée différemment, on parle des autres avec moins de condescendance. Par delà les contradictions apparentes, on s’applique à la cohérence de la discipline à l’aube du XXIème siècle. Les experts s’interrogent sur les perspectives d’avenir de leur science. Cela commença à se manifester en 1990 à travers d’ouvrages ou de revues scientifiques faisant le point sur les acquis et les lacunes. Les plus sages s’adonnent à l’autocritique sanitaire, bien soucieux de remettre en question les fondements théoriques, voire les pratiques de terrain qui ont prévalu jusqu’à ces derniers temps. Trop orientées vers la reconnaissance et la connaissance de l’autre avec des analyses faites selon les tendances, ces pratiques interpellent la nouvelle génération d’anthropologues, convaincus que cette science n’est pas statique. Outre qu’une nouvelle preuve vient d’être ajoutée à la discussion sur les Néandertaliens et les "premiers humains modernes", des fossiles de crânes humains récemment trouvés en Afrique sont considérés par les scientifiques comme une des plus importantes découvertes jamais faites dans la recherche de l’origine de l’homme. Les crânes sortis du sédiment en Ethiopie, près du village d’Helo dans la région Est du pays, sont datés de 160.000 ans. Ils sont décrits comme des fossiles les plus anciens de l’Homo sapiens. Le plus intéressant pour les scientifiques, c’est que les spécimens correspondent avec des gênes déjà étudiés qui suggéraient que cette partie de l’Afrique ait vu l’émergence du genre humain.
Des différences mineures mais importantes : crânes légèrement plus grands, plus longs, et les arêtes du front plus prononcées que celles des personnes vivant aujourd’hui, ont incité l’équipe de recherche américano-éthiopienne à leur assigner une sous-espèce dénommée Homo Sapiens Idatu. (Idatu, signifie l’aîné dans la langue locale.)
 
Cela dit, et cette mise au point étant faite, afin qu’on ne se méprenne pas sur les intentions, tenter de faire comprendre dans un exposé aussi clair que possible, les différentes doctrines anthropologiques et l’attitude des anthropologues face au monde moderne. Ceci est d’un intérêt capital si l’on veut faire la part de l’ivraie et éviter de cautionner tous ceux qui au nom d’une science qu’ils n’ont pas mais sous le couvert de laquelle ils se cachent, pour endoctriner à tout-va les esprits simples. Ils prétendent apporter la lumière tout en masquant la science véritable et en dénaturant la noblesse de sa finalité : une meilleure compréhension de cette merveille qu’est la réalité humaine.
 
 
 
De la sociologie
 
 
 
La sociologie se sépare des sciences exactes, mathématiques, etc, - en ce qu’elle est relative, dépendante du contexte, basée sur l’hypothèse féconde, et quelle étudie un objet en voie de transformation perpétuelle. Ce qui fait que la définition même de son objet présuppose des positions déjà prises. Pour Auguste COMTE 1 , la sociologie est la science générale des sociétés.
Il souligne que l’évolution du monde (dans son humanité, et non sans ses lois perpétuelles, biologiques, etc…) n’est pas discontinue, le passage d’un état en préfigurant un autre, dans lequel subsisteront des vestiges du précédent.
 
Partant du principe que les faits humains s’inscrivent dans l’histoire, il les étudie dans une dynamique sociale, c’est-à-dire, dans leur évolution, qui comporte obligatoirement la loi de progrès (dont le passage de l’état théologique à l’état positif.)
Il conclut enfin sur cette idée que le progrès aboutit à l’ordre, et que ce faisant, se crée un état d’équilibre (statique sociale) fondé sur la "découverte positive" de ce que l’homme n’est en tant qu’entité que par rapport à "l’humanité" (vaste contexte, assez indéterminé.) Il fonde donc une religion de l’humanité.
Mais cela n’a guère d’importance au point de vue proprement sociologique, et s’attache plus à une vision romantique – on ne doit oublier le contexte culturel – qu’a une vision philosophique proprement dite.
 
Ceci dit, et quelles qu’aient pu être les erreurs (graves) de Comte, quant à la synthèse sociale et l’application de ces théories dans la réalité objective, il n’en reste pas moins le père de la sociologie (il fut le premier, d’ailleurs, à utiliser ce terme) et on ne saurait nier l’importance de sa vision, compte tenu des répercussions engendrées par sa pensée. Herber Spencer 2 créa, comme Comte, une théorie synthétique de la sociologie, dont les deux thèmes, organicisme et évolutionnisme, considéraient, pour le premier, que le fonctionnalisme (chaque partie du corps social accomplissant une ou plusieurs fonctions différenciées) représenté entre autres, par Bronislaw Malinowski 3  – avait pour principe l’unité fo

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