Le Péché originel, et si c était...?
132 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Péché originel, et si c'était...? , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
132 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« Et pourquoi la vie est-elle ce qu’elle est : un mélange de joies et de souffrances, d’amour et de haine, de liberté et de contraintes, de facultés créatrices et de désirs destructeurs, d’attirance pour le bien et d’une si grande propension à faire le mal, d’une recherche constante et impérieuse de bonheur alors que la vie n’est souvent que désillusions et peines ? »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748398298
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Péché originel, et si c'était...?
Jacques Richer
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Péché originel, et si c'était...?
 
 
 
À ceux qui cherchent.
 
 
 
 
L’homme et ses « pourquoi ? »
 
 
 
Depuis la nuit des temps, depuis qu’il a pris conscience de sa présence sur la terre, l’homme n’a cessé de se poser des questions sur son existence. Tout l’incitait à agir dans ce sens. Non que les choses lui fussent inconnues : il avait, au contraire, une perception très grande du milieu naturel dans lequel il était immergé. Il en connaissait les ressources, il les appréciait même car elles lui permettaient de subsister. Elles lui procuraient certains plaisirs, certaines joies auxquelles il n’était pas insensible, loin de là. Mais en regard de ces satisfactions il avait appris que la nature était souvent hostile, qu’il fallait se méfier de tout. Sa vie était constamment mise en danger : Il fallait la défendre âprement, parfois violemment.
Au début, cela ne lui posait aucun problème : c’était comme cela et pas autrement. Un cheval, un chien ou un chat ne se posent pas davantage de questions. Mais, voilà, il n’était ni un cheval ni un chien ni un chat. Il était un homme. L’homme à ses débuts, l’homme en son enfantement. L’homme qui commençait à émerger de l’animalité, à découvrir la réflexion et qui la mènerait tout au long des siècles et des millénaires jusqu’à l’homme d’aujourd’hui : l’homme de la conquête de l’espace, de l’ordinateur et d ‘Internet mais l’homme qui reste inachevé et qui se pose toujours la même question : Pourquoi la joie pourquoi l’amour, pourquoi la haine, la souffrance, la maladie et la mort ?
Au fur et à mesure que son intelligence s’est développée, que ses sens se sont affinés, que son activité créatrice lui a fourni de nouveaux outils d’investigation et de réflexion, la même question lancinante a persisté. Elle n’a pas fait que persister. Elle n’a cessé de prendre de l’ampleur car le paradoxe devient de plus en plus insupportable. Et la réponse reste toujours aussi mystérieuse.
Pourtant que de questions l’homme ne s’est-il posé ! La nature est son berceau ; de tout temps elle l’a fasciné. Il sait qu’il ne fait qu’un avec elle : il n’est qu’un peu de matière spiritualisée. Elle lui a transmis la vie et lui permet de l’entretenir. Il est en admiration devant sa richesse, sa prodigalité, tous les biens et toutes les joies qu’elle lui procure.
Il a pris conscience qu’il pouvait l’utiliser, la domestiquer, mais elle lui a fait comprendre maintes et maintes fois qu’il y avait des limites à ne pas dépasser. Si elle est toujours prête à multiplier ses dons elle lui a signifié que cela ne peut se faire que dans le respect mutuel car elle est et elle restera toujours la plus forte et elle peut, parfois se mettre en colère.
L’homme comprend de plus en plus qu’il est lié avec la nature. Il n’y est pas extérieur, il en est une partie, une composante, la plus belle réussite sûrement mais s’il la détruit, il se détruit lui-même. Il fait là l’expérience du lien fondamental entre la liberté et la responsabilité. Il fait l’expérience de la tension permanente entre son désir toujours renouvelé d’avoir plus et l’obligation de le limiter s’il ne veut pas que celui-ci se retourne contre lui.
Cette tension n’est pas son seul problème. Il en est un autre qui va rapidement le marquer et l’obséder de plus en plus : Quand il regarde autour de lui il s’aperçoit que tout naît, vit, souffre souvent, parfois beaucoup, et meurt.
À mesure que son cerveau grandit, que sa réflexion mûrit, que sa conscience s’affine, lui apparaît alors avec une évidence grandissante l’absurdité d’une telle vie réduite à ces limites. C’est le moment où naît en lui cette idée que les apparences peuvent être trompeuses, qu’elles ne doivent pas exprimer la réalité et qu’au-delà de la mort la vie peut-être continue.
La vie peut-être continue mais, au fait, comment a-t-elle commencé ?
Toutes ces interrogations envahissent peu à peu l’esprit de l’homme. Elles sont à l’origine de ses réflexions, de ses disputes car il sent qu’il y a là quelque chose de fondamental, de ses espoirs ou de ses déceptions : Pourquoi y a-t-il de la vie plutôt que rien ?
Et pourquoi la vie est-elle ce qu’elle est : Un mélange de joies et de souffrances, d’amour et de haine, de liberté et de contraintes, de facultés créatrices et de désirs destructeurs, d’attirance pour le bien et d’une si grande propension à faire le mal, d’une recherche constante et impérieuse de bonheur alors que la vie n’est souvent que désillusions et peines ?
Autant de questions qu’il se pose. Autant de questions qui restent sans réponse. Autant de questions qui le renvoient à lui-même. Or, sa présence elle-même lui pose problème : Que fait-il là, sur cette terre, seul de son espèce ? Car depuis longtemps il a pris conscience de sa singularité. Il sait qu’il est différent des autres êtres qui l’entourent. Il ne se contente pas de vivre et de trouver sa subsistance dans son environnement ; il a pris l’habitude de domestiquer ce dernier, de le soumettre et d’en tirer toujours une quantité grandissante d’avantages et de biens.
Il a compris, surtout, qu’il avait une différence fondamentale avec les autres : son intelligence, sa capacité de réflexion sur la création et sur lui‑même. Il a découvert que cette intelligence lui permettait de transformer complètement sa vie. Être, somme toute physiquement faible (« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Toute sa dignité consiste donc en la pensée », a dit Pascal), il s’est doté de moyens puissants et performants qui lui ont assuré au cours du temps le pouvoir sur une bonne partie de la vie sur terre.
Il s’est aperçu qu’il pouvait concevoir dans l’abstrait. Envahi par le désir de connaître et de comprendre il a soumis à ses investigations tout ce qui l’entoure et se voit. Et même ce qui ne se voit pas. Il s’est équipé d’instruments stupéfiants pour percer l’infiniment petit, découvrir l’infiniment grand et connaître, enfin, cette merveilleuse mécanique que constitue son corps lui‑même.
La nature a de moins en moins de secrets pour lui. Il en découvre chaque jour les rouages et en comprend le fonctionnement. Son intelligence lui permet de l’utiliser, de la modifier même, pour qu’elle corresponde mieux à ses désirs.
Alors il se prend la tête et la perd ; la tentation est trop forte. Rien, non vraiment rien ne pourra lui résister. Un jour il connaîtra tout. Et qui dit connaissance pour lui, signifie qu’à plus ou moins long terme il en aura la maîtrise. Il comprendra tout et régnera sur tout.
Malheureusement cette belle construction intellectuelle ne fonctionne pas comme il l’aurait désiré. Il se heurte à des difficultés.
L’infiniment petit ne se laisse pas percer aussi facilement que l’homme pensait le faire et, lorsqu’il livre l’un de ses secrets, c’est pour poser de nouvelles interrogations encore plus difficiles ‘à résoudre. Les choses se passent pratiquement de la même façon pour l’infiniment grand et le nombre de questions soulevées ne diminue pas : il aurait plutôt tendance à augmenter.
Quant au corps humain il garde encore inconnues de larges zones de son fonctionnement, ne serait‑ce que le cerveau. Mais surtout l’homme reste toujours aux prises avec la maladie, la souffrance et la mort. Il les subit quotidiennement et leur permanence l’invite à la réflexion, même s’il s’acharne à se persuader qu’un jour il les surmontera.
La mort surtout lui pose problème. Alors que tout en lui le pousse à vivre, à s’attacher aux autres, à savourer les biens matériels, la beauté, la joie, l’amitié, l’amour, pourquoi lui faut‑il en un instant être arra­ché à tout cela pour sombrer dans un anéantissement total et éternel ?
Absurdité complète de la vie. À moins que…
À moins que cette vie ne soit qu’un passage et que la mort ne soit pas totale, que quelque chose continue à vivre.
L’homme, très tôt, s’est posé cette question. Elle l’a continuellement intrigué. Elle n’a pas fini de le torturer.
Cette question en appelait une autre. Si la vie n’était qu’un passage, comment avait-elle débuté ? Peut-être un être supérieur la lui avait-il donnée ? Pour quoi faire ? Et où allait-il ? Question fondamentale s’il en est à laquelle rien ne lui permettait de répondre par oui ou par non d’une façon certaine.
Rien ne le lui permet davantage aujourd’hui. Même pas la science qui, pourtant, lui avait fait bien des promesses. Mais elle est maintenant beaucoup plus prudente et modeste. Tout au moins en certains domaines.
Alors l’homme reste là, hébété, face à sa vie, ses souffrances et ses joies. Il ne comprend pas.
Il ne comprend pas car il sent, pourtant, que tout en lui le pousse à rechercher le bonheur. Son corps, son esprit, son environnement, tout est orienté vers cette aspiration à l’épanouissement. Tout, sauf cette souffrance morale et physique qu’il rencontre constamment en travers de sa route et qui gâche tout.
Bien plus, il sait que cette souffrance qu’il ne voudrait pas pour lui, il est capable de la donner aux autres. Rien n’est pur en lui ; tout est ambivalent. Veut-il aimer les autres que son égoïsme, trop souvent, va transformer cet amour en un amour de soi et que le résultat en sera finalement de la souffrance pour les autres. Parfois, il ressentira même de la haine. Il y a si peu de distance entre l’amour et la haine. Que dire de l’orgueil, de l’amour de lui-même qui l’amènera à écraser les autres pour les

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents