Le Parloir de la nation
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Le Parloir de la nation , livre ebook

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Description

« Qu'est-ce qu'ils disent, les mots des députés ? Qu'est-ce qu'ils savent que nous ne savons pas ? Ils disent qu'on les a posés là pour qu'ils donnent corps, forme, force, vie et chair à la loi. Qu'ils sont là, justement, pour donner sens à la loi ; mais que le sens en question n'est pas forcément celui que l'on croit – celui que nous ont inculqué les experts, celui auquel nous sommes habitués (résignés ?). Le “sens en question”, ai-je écrit... Non seulement le sens est “en” question ; mais il “est” question ; il est “la” question : comment, partant de nos vils mensonges, nos peurs, nos desiderata, nos mesquineries, comment faire du lien ? Comment faire de l'un ? Bref, comment faire exister la nation ? Tel est l'enjeu, l'objet même du débat ; tel est l'enjeu, l'objet même de la démocratie. Alors, il ne faudra pas s'étonner si les mots des députés nous disent de la démocratie qu'elle est incertitude, inachèvement. Qu'elle est comme une quête, comme une épreuve. Une tentative. Une tentation... » « Paroles, paroles, paroles ! » Et pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit de celles de députés (années 2002 et 2003), glanées dans le Journal officiel, soit le témoignage à vif du débat démocratique, avec ses ratés, ses surprises, bonnes ou mauvaises... En s'appuyant sur les déclarations de nos « représentants », Denis Mériau sonde la vie politique de l'Hexagone et signe une chronique irrévérencieuse, mariant avec dextérité sérieux et humour discret. Vous ne verrez jamais plus les débats de l'Assemblée de la même manière !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342054446
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Parloir de la nation
Denis Mériau
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Parloir de la nation
 
 
 
À Yann et à Gilbert.
 
 
 
 
« Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ne savons pas d’eux. »
René Char, Chants de la Balandrane.
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
« Paroles, paroles, paroles ! » Ce sont ici paroles de député(e)s ; ce ne sont « que » paroles de députés, diront certains !
Ce sont paroles des années 2002 et 2003 glanées dans les 18 000 pages du compte rendu intégral des débats, tel qu’il est publié dans les Journaux officiels « débats ».
Ce sont « p aroles poétiques échappées du texte » 1 . Paroles qui disent la loi – et la nation – en train de se faire. Qui disent l’exigence et la difficulté du « vivre ensemble »
Ce sont paroles anonymées : à de rares exceptions près, le lecteur ne connaîtra pas l’identité de l’intervenant. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de savoir qui dit quoi, mais de savoir que cela a été dit dans l’hémicycle et reproduit au compte rendu. 2
 
Ce sont paroles désassemblées et réassemblées par mes soins. Avec pour seule idée de donner vie et sens à ce « discours gisant » 3 . De faire entendre la « petite musique » de l’Assemblée – qui est aussi « petite musique » de la nation. De dire l’en deçà et l’au-delà du débat – qui sont aussi l’en-deçà et l’au-delà de la démocratie (et même – mais là n’est pas l’objet principal de l’ouvrage – l’en deçà et l’au-delà de notre vote à venir).
Quand je dis « sens », je ne dis pas forcément « cohérence ». L’univers politique n’est pas un univers rationnel. Ou, du moins, il n’est pas que rationnel. Il fait appel à de multiples ressources, à de multiples ressorts dont certains échappent à notre conscience de citoyen (mais ces derniers n’échappent pas aux appétits insatiables des « communicants » de tout acabit qui savent si bien en jouer – à nos dépens, aux dépens de la démocratie !)
Mon propos sera plutôt d’intriguer, de nous « dé-s-habituer » de concepts et de rengaines mille fois entendu(e)s et relégué(e)s dans d’obscurs espaces de « non-sens » qui, parfois, confinent à l’absurde.
 
À défaut de cohérence, c’est à une « co-errance » que j’inviterai le lecteur. À l’instar de ces chevaliers infidèles condamnés à « errer » sans fin dans la prison dorée du « Val sans retour » 4 , nous essaierons de nombreux chemins – des cent et des uns.
Là, nous entendrons des histoires de maquignonnage et autre histoires de ma Vendée natale. Là, nous dirons les débats comme une scène, comme une fable (la « fable du représentant amoureux »), comme une valse (la Valse à mille temps chère à Jacques Brel)… et même comme un « chemin de croix » !
 
« Les mots savent de nous des choses que nous ne savons pas d’eux », dit le poète 5 . Aussi vais-je m’attacher à voir ce qu’il y a « derrière » les mots (« Derrière les mots, savez-vous quoi qu’il y a ? » 6 ) Je m’efforcerai de faire rendre gorge – non pas aux députés (l’époque de la Terreur est révolue !), mais aux mots qu’ils disent – les députés – et qui, comme les mots de chacun d’entre nous, sont capables de dire autre chose que ce que nous avons conscience de leur faire dire.
 
Qu’est-ce qu’ils disent, les mots des députés ? Qu’est-ce qu’ils savent que nous ne savons pas ?
Ils disent qu’on les a posés là pour qu’ils donnent corps, forme, force, vie et chair à la loi. Qu’ils sont là, justement, pour donner sens à la loi ; mais que le sens en question n’est pas forcément celui que l’on croit – celui que nous ont inculqué les experts, celui auquel nous sommes habitués (résignés ?).
Le « sens en question », ai-je écrit… Non seulement le sens est « en » question ; mais il « est » question ; il est « la » question : comment, partant de nos vils mensonges, nos peurs, nos desiderata, nos mesquineries, comment faire du lien  ? Comment faire de l’ un  ? Bref, comment faire exister la nation  ?
 
Tel est l’enjeu, l’objet même du débat ; tel est l’enjeu, l’objet même de la démocratie. Alors, il ne faudra pas s’étonner si les mots des députés nous disent de la démocratie qu’elle est incertitude, inachèvement. Qu’elle est comme une quête, comme une épreuve. Une tentative. Une tentation – la tentation de poser le sac et de croire que « ça y est », que « à ce coup » « on y est arrivé », que « à ce coup » « on est arrivés » !
 
Disant cela, je ne dis pas que l’Assemblée est seule à produire du lien. Je ne dis pas que l’As semblée est le tout de la démocratie. Je ne dis pas que cette Assemblée de l’après 21 avril 7 est un modèle du genre ni qu’elle assume bien les missions ci-dessus évoquées.
Je dis seulement que, m’étant laissé bercer – berner ? – par la « petite musique » des débats, j’ai appris qu’on pouvait les dire – les lire, les vivre – comme cela, les débats.
 
Et je me suis demandé ce qu’il adviendrait de la loi si elle ne passait pas par le tamis – parfois grossier, parfois grinçant – de l’Assemblée. Je me suis demandé ce qu’il adviendrait de la nation si ces hommes de chair et d’os – que nous avons élus, mis à part, pour nous représenter en un temps, en un lieu, où nous ne pourrions siéger, en multitude, à tout moment – refusaient de faire Assemblée, refusaient d’être envers et contre tout, l’Assemblée… « l’Assemblée quand même ».
Et je me suis dit : « Alors, bonjour l’ennui ! » Pas seulement, l’ennui qui résulterait de l’absence de débat et qui se traduirait par un manque d’intérêt du citoyen. Mais un ennui bien plus profond – un « ennui démocratique » – qui ferait de nous des intermittents de la citoyenneté, des pourvoyeurs de voix, des plantes supports sur lesquelles on grefferait des programmes tout faits. Bref, tout l’inverse de la démocratie
 
 
 
Table des errances
 
 
 
Errance 1. Où l’auteur propose la notion de « Tiers-absent » – ou tiers – pour désigner l’ensemble des citoyens qui, bien que physiquement absents, sont quand même présents au débat par l’intermédiaire des représentants qu’ils ont élus.
 
Errance 2. Où il est dit qu’il est long et tortueux le chemin qui va de la demande du tiers à la loi.
 
Errance 3. Où il est dit que sera inscrit dans la loi ce qui est « légitime », c’est-à-dire ce qui est dit conforme à l’« intérêt général »… mais « où est donc l’intérêt général ? ».
 
Errance 4. Où l’auteur entrouvre la « boîte à outils » qui va servir à donner forme à la loi.
 
Errance 5. Où la mise en forme de la loi s’apparente à un jeu télévisé célèbre : « Des chiffres et des lettres ».
 
Errance 6. Où il est dit que, pour avancer, il faut accepter de mettre une jambe en déséquilibre – en conséquence de quoi l’auteur invente le concept de « point delta  » pour dire le point d’équilibre que doit atteindre la loi (lequel point d’équilibre est, en fait, un point de déséquilibre).
 
Errance 7. Où le lecteur est amené à se demander pourquoi, le plus souvent, il obéit à une loi qu’il juge imparfaite et que (pour certains du moins) il n’a pas voulue : c’est, lui sera-t-il répondu dans un premier temps, parce que « la loi, c’est la loi ! ».
 
Errance 8. Où, dans un deuxième temps, il sera expliqué que, si nous obéissons à la loi, c’est parce que (dans la mesure où ?) elle est « juste » et « équilibrée ».
 
Errance 9. Où il sera dit enfin que, si nous obéissons à la loi, c’est parce que, bien qu’absents au débat, nous sommes partie prenante à ladite loi (par l’intermédiaire de nos représentants).
 
Errance 10. Où l’auteur explique… que la loi « se nourrit » du « sacro-saint terrain » et que la raison d’être du débat est de dire l’« ici et maintenant » de la nation.
 
Errance 11. Où il est dit qu’il y a une contradiction à vouloir à la fois faire une loi « durable » – inscrite dans le temps long – et répondre aux exigences de l’« ici et maintenant ».
 
Errance 12. Où il est dit que le député tente de dépasser symboliquement la contradiction entre le « temps long » et l’« immédiateté »
 
Errance 13. Où, après avoir dit que la loi doit « faire sens  », l’auteur s’interroge sur ce qui est susceptible de faire sens : l’« idéologie » ?... les « valeurs » ?... le « bon sens » ?
 
Errance 14. Où l’on s’interrogera sur ce qui fait l’« esprit » de la loi et où le lecteur va se rendre compte qu’il y a dans la loi – et dans le débat – quelque chose qui dépasse le rationnel.
 
Errance 15. Où – pour tenter de dire l’humaine aventure qui consiste, pour le citoyen, à vouloir s’occuper des affaires de la cité sans en référer à un Dieu ou à un roi – il sera question de l’« absurde » et de la « prison dorée » du « Val sans retour ».
 
Errance 16. Où il est question du lien électeur/élu (qui est, disent les députés, un « lien direct », un « lien de confiance »)… et de multiples autres formes du lien .
 
Errance 17. Où il sera expliqué que le lien n’est pas seulement mis « en » question (par des événements tels que le « 21 avril »)… mais qu’il faut le considérer comme étant « la » question de la démocratie : comment faire de l’un avec du multiple et du divers ?
 
Errance 18. Où il est dit que, si l’on veut transformer l’« agglomérat » de citoyens individualistes et dépressifs en un « corps » de citoyens solidaires et éclairés, cela relève de l’« alchimie »… encore faut-il trouver l’« élixir » (ou la « pierre philosophale ») !
 
Errance 19. Où l’on s’interroge sur la (les) façon(s) de faire exister ce corps solidaire qu’est la nation et quand il est dit que seul le débat peut permettre de construire un véritable

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