La Yourte de Gracigarigue
226 pages
Français

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La Yourte de Gracigarigue , livre ebook

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Description

Jonathan n’aime pas les vacances parce qu’il va chez ses grands-parents dans un petit village campagnard au nom énigmatique de Dianise, où le temps passe trop lentement. Mais cette année, avec son ami Sigmoud, le jeune héros va découvrir que les sous-bois abritent des créatures extraordinaires, dont une jolie fantôme squelette qui leur fera vivre des aventures palpitantes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748374568
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Yourte de Gracigarigue
Täho
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Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Yourte de Gracigarigue
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie. Les champs de Dianise
 
 
 
 
I – Légende
 
 
 
Très tôt, dès la première fois où mon grand-père m’emmena, sous le petit pont derrière les haies géantes du manoir, voir l’étang aux grenouilles, je sus que le village en bas, les champs au loin, les sous-bois autour, n’étaient pas ordinaires.
« Regarde Jonathan ! me dit mon grand-père. Vois-tu le village ?
— Non, grand-père. Où se trouve-t-il ?
— Regarde par-là. Dianise se trouve là-bas, au creux des collines qui bordent la mer.
— Sais-tu pourquoi le village s’appelle Dianise ? me demanda mon grand-père.
— Non, Grand-père. Pourquoi ?
— Et bien, il est nommé d’après une fée qui s’appelait Dianise. Elle habitait les champs derrière le village, il y a longtemps, très longtemps de cela…
— Une vraie fée ?
— Selon la légende, oui. Il s’agissait d’une vraie fée, d’une bonne fée. Grâce à elle, les premiers habitants du village survécurent aux attaques des barbares. Ces derniers réussirent sans peine à brûler les autres villages aux alentours, après avoir tué les habitants, surtout les hommes. Ils brûlèrent leurs maisons, prirent tous leurs biens, réduisirent femmes et enfants en esclaves.
— Les barbares ? Comme « Conan le barbare » ?
— Euh, c’étaient des barbares, certes, mais si tu continues à m’interrompre je ne pourrais pas terminer l’histoire, se plaignit mon grand-père. Chaque jour, un autre village fut pris ; femmes, enfants enchaînés, se résignèrent à leur sort sans mot dire. La nouvelle arrivait vite au village suivant ; parfois en même temps que l’arrivée des barbares. Ce n’était qu’une question de temps avant que tous les villages soient brûlés, effacés à tout jamais. Le temps passa vite. Ce fut déjà le tour de Dianise. À l’arrivée de Dianise, les barbares se jetèrent sur le village avec la même soif, enivrés par les prises précédentes. Ils tirèrent des flèches empoisonnées, avançaient confiants, sans crainte. Puis, soudain, à quelques mètres de Dianise, ils n’arrivèrent plus à avancer. La stupéfaction, le doute, les frappèrent tout d’un coup comme un coup de grisou. Que se passait-il ? Ils reculèrent, prirent de l’élan, se lancèrent de nouveau avec une énergie renouvelée. Cette fois-ci, ils ne furent pas seulement arrêtés à quelques mètres du village, mais se brisèrent l’un après l’autre contre un mur invisible sous les yeux exorbités de leur chef resté en retrait. Dans les secondes qui suivirent, toutes les flèches empoisonnées firent demi-tour ; s’attardèrent un instant dans l’air, avant de se loger, avec une vitesse incroyable, dans les corps des barbares brisés gisant au sol. D’autres flèches filèrent tout droit sur ceux qui tentèrent malgré tout d’atteindre le village. Ils moururent tous.
— Mais pourquoi est-ce que Dianise n’a pas aidé les autres villages ? demandai-je à mon grand-père.
— Jonathan, je croyais que tu ne devais plus me poser de questions ? me rappela mon grand-père.
— Désolé, grand-père, j’ai oublié. »
Il répondit à ma question :
« Elle habitait les champs de Dianise et ne connaissait pas les autres villages. De toute façon, elle n’aurait pas pu les sauver.
— Pourquoi ?
— Jonathan ! Tu es incorrigible. Tu m’as encore posé une question ! »
Il s’arrêta un moment, me sourit.
« OK. Tu peux me poser des questions. Je n’arriverais pas à t’en empêcher. Revenons-en à l’histoire. Le chef des barbares qui était resté en retrait jusqu’ici, ne tarda pas à voir la femme fée suspendue au-dessous du village avec sa baguette magique ; il comprit vite ce qui se passait. Il lui lança une flèche empoissonnée. Dianise fut mortellement atteinte, si on peut dire cela pour une fée ! En tout cas, elle tomba. Malgré les efforts des villageois pour la ranimer, elle se désintégra en mille étincelles au bout de quelques minutes. Heureusement tous les barbares étaient déjà morts y compris celui qui venait de tuer Dianise. Le village était sauvé. Les habitants pleurèrent toute la journée la disparition de Dianise, puis organisèrent le soir même une cérémonie au cours de laquelle, leur chef décréta que le village s’appellerait « Dianise » en honneur de la fée. Plus personne ne revit la fée dans les champs depuis ce jour-là. Mais la légende veut qu’elle y soit toujours sous forme d’une étincelle que l’on peut voir en été, quand le soleil est à trois-quarts couché.
— Et toi grand-père, tu l’as déjà vue ?
— Non, ce n’est qu’une légende tu sais. Il ne faut pas la prendre à la lettre. »
Certes, il ne fallait pas prendre la légende à la lettre, mais, pendant le reste du temps passé avec mes grands-parents au manoir, je ne pus m’empêcher de scruter désespérément le coucher du soleil pour voir l’étincelle.
 
De retour à Paris où j’habitais avec mes parents, ou dois-je dire avec Mary Stewart, ma gouvernante écossaise, un intérêt soudain pour le coucher du soleil, les fées, m’obséda le reste de l’année. Mes parents étaient archéologues, s’absentaient souvent pour des voyages dans des pays lointains. À ma naissance, ils firent venir d’Écosse par une relation de mon père, une gouvernante pour s’occuper de moi lors de leurs absences. Tout se passait bien avec Mary Stewart ; elle était gentille, m’aimait beaucoup, s’occupait bien de moi. Notre appartement donnait sur le Parc Monceau.
Nous allions souvent au parc le soir après mes leçons de piano ou mes cours de dessin. Mary me racontait en anglais tout ce qu’elle savait sur le monstre du loch Ness ; comment elle était presque sûre qu’une fille de son village avait vu le monstre un soir en rentrant chez elle. Elle ne pouvait pas dire pour de vrai que le monstre existait mais avait une forte intuition de sa présence à chaque fois qu’elle était près du lac.
Le reste du temps j’allais à l’école internationale, participais aux activités extrascolaires dont ma préférée était le théâtre.
Arthur Sullivan et sa sœur Emily, étaient mes meilleurs amis. Ils étaient américains, habitaient l’appartement en face, allaient à la même école que moi. Leurs parents travaillaient dans une grande maison d’édition ; ils étaient souvent chez eux ou dois-je dire plus normalement chez eux que mes parents !
A l’heure du goûter, je me régalais de cookies, gingerbread, donuts et autres gourmandises que Mary Stewart et Barbara Sullivan, la maman d’Arthur et d’Emily, nous préparaient, rivalisant d’ingéniosité pour nous impressionner, nous gâter. Parfois, elles organisaient des « pastries day », pendant lequel nous pouvions inviter les autres enfants de la classe pour profiter des « chocolat cakes », « cheese cake », « apple pie », «  brownies », des montagnes de « donuts » et « sweet rolls ».
Mes journées se passaient ainsi. Arthur, Emily et moi partions en colonie ensemble pendant les vacances d’hiver, au Texas dans le ranch de leur famille pendant les vacances de printemps. À la toussaint, je partais souvent chez ma tante à Londres ; Arthur, Emily et Barbara rejoignaient M. Sullivan à New York, dans sa maison d’édition.
Mais en été, dès la fin des cours en juin, nous partions chez nos grands-parents, respectifs ; Arthur et Emily au Texas ; moi, à Dianise, au manoir familial. La séparation était difficile ; peut-être plus encore que lorsque mes parents partaient.
Mary Stewart partait aussi en Écosse voir sa famille. Ce qui voulait dire que je n’allais revoir mes amis et Mary, reprendre les habitudes de ma vie avec eux, qu’après deux mois de suspension.
Alors je détestais l’été, je détestais passer mes vacances au manoir avec mes grands-parents ; je ne me suis jamais autant ennuyé de ma vie !
Au manoir, le temps semblait se moquer de moi ; il était lent, horriblement lent et cynique. Moi, je devais le subir, attendre qu’il passe avec comme lots de consolation, des montagnes de jeux, d’objets de toutes sortes rapportés par mes parents de leurs fouilles.
Le personnel très strict du manoir veillant à la tenue impeccable des lieux, sans déroger aux règles établies, mes grands-parents stricts aux manières de gens de la bonne société, rendaient l’attente encore plus insupportable. Une longue liste de choses que je pouvais faire, ne pas faire, jusqu’où je pouvais me déplacer dans les jardins du manoir, à qui, comment je devais parler, fut établie à mon arrivée.
Tout cela m’était rappelé sans cesse par le chef du personnel ; un homme d’un autre temps qui ressemblait étrangement à Abraham Lincoln sur une photo que notre professeur d’anglais nous avait montré en classe.
Alors, un jour, quand mon grand-père me proposa pour la première fois d’aller me promener avec lui sur le petit sentier qui sortait des jardins du manoir en direction du village, je fus tellement surpris qu’il me fallut du temps avant de répondre.
« Jonathan, mon cher Jonathan, me dit mon grand-père. Il fait un temps magnifique aujourd’hui. Je vais me promener jusqu’à l’étang des grenouilles qui se trouvent derrière les haies du manoir. Veux-tu m’accompagner ? »
Il me le demanda, sur un ton joyeux, ensoleillé, inattendu, inhabituel venant de lui. C’était déstabilisant. Avais-je bien entendu ? Mon grand-père qui jusqu’ici, respectait à la lettre, les heures de repas, de sieste, s’affairait à ses occupations dans son bureau, se promenait mais jamais plus loin que les grands jardins du manoir. Il allait vraiment sortir sur un sentier en dehors du manoir ?
« Jonathan mon cher garçon, m’as-tu entendu ?
— Euh, oui, grand-père. Je veux bien t’acco

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