La Vie mythique de Carla_X123
126 pages
Français

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La Vie mythique de Carla_X123 , livre ebook

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Description

Depuis la mort de son mari, Carla est envahie par une profonde tristesse et n’a plus goût à rien. Pourtant, elle est bien décidée à se battre. Reprendre sa vie en main est devenu son objectif premier et pour cela, la jeune femme décide de s’inscrire sur un site de rencontres en ligne. Désormais à la page et sur la toile, Carla, qui s’imagine déjà au bras d’un bel Apollon, va aller de surprise en surprise...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748374414
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Vie mythique de Carla_X123
Paloma Saintange
Publibook

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Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Vie mythique de Carla_X123
 
 
 
À Carla, l’éternel féminin
 
 
 
Tous nos remerciements à Chérie et au frère de Carla, sans lesquels ce roman n’aurait pas pu voir le jour.
 
 
 
Le désespoir de Carla
 
 
 
Carla, comme tous les soirs, se roulait de désespoir sur le tapis plain de la petite chambre de son appartement où son compagnon, avec lequel elle vivait en pleine harmonie depuis plus de vingt ans, était décédé d’une crise cardiaque fulgurante, quelques mois auparavant.
 
Certes les urgentistes s’étaient efforcés de le sauver, sans aucun succès ; ils l’avaient emmené sur la grande échelle des pompiers vers l’hôpital, mais le pire était bel et bien survenu : Paul était décédé.
 
Carla pensait à ces lignes du livre d’une grande dame américaine : « On s’apprête à dîner, et la vie telle qu’on la connaît s’arrête… »
 
 
Comment n’avait-elle pas vu venir cette catastrophe ?
 
Qu’avait-elle oublié de faire ? Aurait-elle pu éviter cela ?
 
 
Ensuite, l’évidence s’était imposée, doucement expliquée par ses amis : Paul était mort parce que sa vie était finie, et le croire, ou essayer de le croire, s’appelle faire son deuil
 
 
 
Revivre
 
 
 
Chérie, l’amie de Carla, divorcée depuis douze ans, s’efforçait, comme nombre d’autres de ses amis, de la décider à revivre. Mais revivre pourquoi, pour qui ?
 
Carla menait une vie très active, travail partiel et plus que partiel dans les chiffres, petits-enfants, aides diverses à sa maman et à d’autres, mais seule ; et seule, c’est seule.
 
Dans la journée, elle s’efforçait de ne pas y penser, d’accomplir ses tâches quotidiennes, mais elle ne pouvait éviter de penser à son immense solitude.
Et comme de nombreux soirs, elle s’affligeait, dans le noir, tout en se disant qu’elle aurait encore une mine de déterrée, demain matin.
Mais même cela ne la dérangeait pas outre mesure, car, après tout, n’était-elle pas déjà morte ?
Elle pensait que son compagnon était mort, et que cette mort avait entraîné sa mort spirituelle.
 
Elle était donc une morte vivante qui ne reconnaissait plus sa propre existence !
 
Elle comprenait cependant l’insistance de ses amis, sa famille, et son amie Chérie, pour qu’elle change sa façon de vivre, se trouve des occupations divertissantes ou sportives.
Elle se disait que réfléchir à une vie future, pour aussi difficile que ce soit, comportait certainement un effort de sa part pour changer radicalement, de look, d’attitude face à cette vie.
 
 
 
Et pourquoi ne pas s’inscrire sur un site de rencontres ?
 
 
 
Chérie, après des années de solitude, s’était décidée à s’inscrire sur un site Internet de rencontres, et même si elle en parlait comme d’une évidence, elle s’amusait surtout quelque peu naïvement de son succès, de la diversité des profils masculins dont elle faisait virtuellement la connaissance, de tous âges, de tous genres, de toutes origines ou provenances ; et, même si rien de concret ne s’était réalisé, elle y passait ses soirées libres, ce qui la divertissait beaucoup.
 
« Va voir, c’est gratuit, tu mets ton profil on line , tu regardes les types, tu fais un e-mail et tu attends la réponse. »
 
Carla pensait surtout que la réponse viendrait du site pour lui demander sa cotisation.
 
Elle ne voulait pas du tout entrer dans ce système, mais peut-être allait-elle quand même voir qui pouvait bien s’inscrire sur ce genre de sites.
Donc, se décidant à décrire son profil pour aller voir qui se proposait sur un tel site, elle se mit à remplir un formulaire sur écran, plein de détails sur sa vie, à commencer par le pseudo qu’elle allait arborer.
 
Qu’est-ce qu’un pseudo ?

C’est le nom qu’on aurait toujours voulu porter ; non, c’est le nom qui séduira les gars ; non, c’est l’étendard qu’on veut porter pour attirer l’attention sur soi ; non, pas attirer l’attention sur soi, mais donner une image de ce que l’on est, ou de ce que l’on veut dire… Non, il faut aller voir comment les autres considèrent un pseudo ; mais, évidemment, on ne peut voir que ceux des hommes, puisqu’on ne cherche évidemment pas une femme ! Chérie avait choisi un nom très compliqué, historique, que Carla ne voulait pas imiter, car elle pensait qu’elle devait donner un pseudo qui inspire la paix, sans doute compatible avec sa personnalité et l’impression qu’elle voulait donner.
 
Donc, ceux des hommes : Flash Gordon, Capitaine Flam, oui, on connaît, Love Machine… oui, on connaît ; des tas de noms réels déguisés, résumés, retournés, du n’importe quoi, sûrement comme les femmes, rien de nouveau.
 
Il y en avait beaucoup dont Carla ne comprenait pas le sens, ou semés de fautes d’orthographe, peut‑être encore une fois à cause des règles de l’informatique, dont elle n’était pas une grande spécialiste. D’ailleurs, elle aurait bien dit qu’elle était nulle en informatique, sauf dans les programmes qu’elle employait dans sa profession.
Finalement, elle envoya un pseudo avec une faute de frappe, qui la faisait rire à chaque fois, mais qui fut sûrement un handicap dans sa recherche d’amitié.
 
 
D’amitié, on en reparlera, mais de sexe on en parlera plus vite.
 
À ce moment-là, on en était aux questions suivantes, dans le désordre : localité, goûts, profession, revenus, ce qu’on aime, ce qu’on n’aime pas, comment on se console, etc.
Comment doit être l’homme de votre vie : taille, yeux, poids, etc. ? Et doit-il être séduisant ?
 
Carla pensait bien que cette question ne se posait même pas : pourquoi chercher un homme qui ne vous séduira pas ?
 
Ensuite, il y avait des questionnaires de rencontres de profils, qui lui paraissaient étranges et peu révélateurs de quoi que ce soit, mais non nécessaires pour s’inscrire.
 
Ah oui, il fallait aussi faire un message de page d’accueil, mais pas tout de suite.
Pourquoi pas tout de suite ? Elle voulait seulement sortir un peu de sa solitude et rencontrer des gens sympathiques.
 
Et donc, ayant rempli quelques pages, elle se mit à analyser les profils qui se présentaient sur son écran ; mais comme elle n’était pas si jeune, elle voulait limiter ses vues à des hommes de son âge.
 
Ah oui, certains avaient affiché leur photo, et d’autres pas.
 
Devait-elle envoyer une photo ? Catastrophe, Carla n’avait pas de photo montrable, car, depuis longtemps, elle ne souhaitait pas trop afficher son effigie peu photogénique à son goût.
 
Oui, on la disait pleine de charme, bien que souffrant de quelques kilos de trop, comme disent tant de profils de ces âges. Mais elle ne voulait absolument pas montrer sa photo, se disant que, si jamais – même si elle n’y pensait pas trop – elle voulait rencontrer un de ces messieurs, ce qui était loin d’être envisageable à l’instant, il serait temps de se montrer à son avantage ; en outre, elle trouvait assez désagréable de se « mettre en vitrine ».
 
Et Paul, dont la photo était partout dans l’appartement y compris en face de l’ordinateur, qu’en pensait-il ?
 
Il semblait complètement indifférent à cette affaire, et même, il en témoignait par son sourire que Carla aimait plus que tout.
 
Enfin Paul, que fait Carla sur ce site à regarder d’autres hommes ?
 
Paul ne semblait avoir aucune opinion sur le sujet.
 
Était-il encore « là », partageait-il le souci de Carla, approuvait-il ses efforts, non pas en vue de l’oublier, mais de tenter de revivre ?
 
Et tous ces profils, alignés sur trois lignes, avec tous les points essentiels, et les autres points sous le signe : « Voir, visiter le profil » ! Cela semblait nécessiter un acte assez audacieux, qui serait d’ailleurs notifié au propriétaire du profil, par un e-mail du genre « Carla X123 a visité votre profil, envoyez-lui un e-mail », « Carla X123 a flashé sur vous ! »
N’était-ce pas un peu audacieux que de se lancer dans une telle aventure, et ce monsieur serait-il choqué ou flatté de voir son profil visité par Carla ?
Les hommes sont encore plus attentifs à leur image que les femmes.
Elle contemplait ces profils avec attention, et s’étonnait du style, des mots employés, et de la diversité des souhaits, qui partaient de « je veux aimer pour la vie » à « pour une petite rencontre agréable et coquine », « j’aime le jardinage et le foot – le foot à la télé –, et tu me feras – ou parfois même, je te ferai – de bons petits plats », « souhaite rencontrer femmes aux fesses callipyges ». Vraiment, on y trouvait pour tous les goûts.
 
Fallait-il alors afficher un profil dur et peu explicite, un profil sensuel, plein de promesses câlines, ou un profil intellectuel, ou carrément un profil sérieux ?
 
Elle opta pour un message, gentil, mais sérieux, demandant de rencontrer un homme en qui elle trouverait une agréable compagnie, et qu’elle pourrait bien entendu aussi combler.
 
 
 
Les premières rencontres virtuelles, ou le Britannique du Nigeria et les messages de Nader
 
 
 
Elle se posait encore la question, quand elle vit un profil pas trop criard, gentil, peut-être même sérieux, et elle décida de lui envoyer un petit message de simple sympathie. Au fond, elle se disait que si elle-même se mettait ainsi en vitrine, comme elle venait quand même de le faire, elle aimerait peut-être aussi recevoir un message de sympathie.
 
Allons, courage, écrivons et « Que la fête commence » ! Pauvre Carla, elle ne savait pas

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