La Symbolique du regard - regardants et regardés dans la poésie antillaise d expression française
632 pages
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La Symbolique du regard - regardants et regardés dans la poésie antillaise d'expression française , livre ebook

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Description

Le regard, élément constitutif de l’appréhension du moi, et donc la connaissance de notre propre personne, mais aussi lien vers l’extérieur, de représentation du monde, est étudié sous la lumière de la poétique. Une poétique qui a ici ses propres bornes. Spatiales tout d’abord, avec une limite aux territoires de la Martinique, Guadeloupe et Guyane, mais aussi temporelles avec une amplitude de trente-sept années entre 1945 et 1982. L’auteur tend à mettre en relation la vie des auteurs avec leur œuvre, les thématiques mises en scène et les méthodes utilisées pour venir à leurs fins.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748374148
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Symbolique du regard - regardants et regardés dans la poésie antillaise d'expression française
Eric Mansfield
Publibook

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Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Symbolique du regard - regardants et regardés dans la poésie antillaise d'expression française
 
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://eric-mansfield.publibook.com
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je remercie le Professeur Roger TOUMSON de m’avoir encouragé et encadré avec rigueur.
 
Je remercie les personnels de la Bibliothèque Universitaire, des Bibliothèques Départementales, du Lamentin, de la Martinique, M. TRUDAN de la Bibliothèque Schoelcher (Martinique) Mesdames MORVANT, DINART et HUC de la médiathèque Bétino LARA, Bibliothèque Départementale de Guadeloupe, Madame Sylvie PAPPALARDO de la Bibliothèque Franconie de Guyane, les personnels de la Bibliothèque Nationale de Paris et des Bibliothèques Universitaires parisiennes et municipales de France. Madame Jeanne MORNET et Gérard LUCRY pour leurs conseils en traitement informatique.
 
Je remercie les poètes, leurs parents et amis qui m’ont donné des inédits, des ouvrages non répertoriés ou épuisés. La liste exhaustive serait ici trop longue.
 
Je remercie Monsieur Philippe BERTE de m’avoir permis d’assister à son séminaire de psychologie et psychanalyse sur la constitution de l’imaginaire chez l’enfant, tous les mardis de 19h à 20h30, du 03 octobre au 26 juin 2001.
 
Je remercie ma mère et ma sœur, mes neveux Dylan et Danny Mansfield, de leur solidarité qui s’est traduite par la devise :
 
«  Un pour tous
Tous pour un  »
 
 
 
Introduction
 
 
 
I. Préliminaires
1. Le champ poétique
Nous désignons par littérature antillaise d’expression française, « la littérature antillo-guyanaise de la prise de conscience culturelle et raciale » 1 , appréhendée dans sa totalité : production des écrivains créoles blancs, production des écrivains de couleur noirs.
 
Notre analyse a pour champ d’application, l’ensemble des créations littéraires poétiques de 1945 à 1982 versées à l’actif des ressortissants des dits «  Départements d’Outre-Mer  », que sont la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Notre étude n’englobe pas les productions poétiques de l’ancienne colonie française de Saint Domingue devenue en 1804, à la proclamation de son indépendance, la République d’Haïti. En effet, le processus d’assimilation, d’aliénation et de francisation plus poussé dans les trois départements, mérite nous semble-t-il un traitement spécifique. «  La notion de littérature antillaise est, en effet, beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraît. Elle trouve son « référent », sa réalité dans des divisions faites successivement, par groupements socio-ethniques, par groupements linguistiques, par groupements géographiques. L’on est renvoyé à une géographie complexe, insulaire et continentale à la fois. S’implique également une discontinuité historique socioculturelle et politique  » 2 . Comme Roger TOUMSON, on tiendra compte aussi bien du critérium biographique (celui de la naissance), que du critérium thématique (présence d’une inspiration antillaise au cœur de l’œuvre), mais on y accordera une importance toute relative. «  Parlant des écrivains « afro-antillais » nous désignons toujours et partout, ceux qu’une origine ethnique pure ou métisse, un être au monde essentiellement problématique, une expérience névrotique de la quête d’identité culturelle, rattachent à l’univers singulier que nous proposons d’explorer : celui du colonisé.  » 3
 
Notre recherche privilégie le genre poétique. Il s’agit de rendre compte de l’évolution de la poésie antillo-guyanaise, sur le segment chronologique 1945-1982. Pour rendre compte de l’évolution de la poésie sur ce segment périodique, il convient d’examiner l’évolution suivie au niveau du contenu des discours poétiques, mais aussi au niveau des formes que prend le langage poétique dans ce discours. C’est une thèse dont la démarche visée est double. D’une certaine manière historique, et d’autre part, du point de vue formel, cette recherche s’inspire des méthodes de l’analyse poétique et rhétorique. Analyse historique sur le versant du contenu, et analyse textuelle rhétorique. Elle a également une dimension psychanalytique. Il s’agira de découper les étapes d’une évolution, les modalités, les segments. Le montrer pour chaque période, au niveau du contenu formel et de l’expression. Il s’agit de découper cet axe périodique en segments.
 
Je vais tâcher de montrer le statut de la poésie, son histoire par rapport à l’histoire aristotélicienne. Je vais tâcher de montrer l’évolution de la symbolique du regard, en tenant compte du regardant et du regardé. Je vais donc faire référence aux auteurs, en montrant que le passé d’un peuple fait son présent, et peut faire imaginer son devenir, en mettant en lumière le choc perpétuel du passé et du présent en faisant référence aux œuvres, aux auteurs, au temps. Je vais faire référence aux auteurs dans leur relation au corps, à l’autre, à la souffrance, à la dépendance, au plaisir etc. en ne négligeant pas l’histoire collective, et l’histoire individuelle. Je vais montrer que ce que l’auteur aperçoit, perçoit, et vit de son pays réactive toutes les images internes de l’histoire de son peuple. Je vais essayer de cerner le regard décapant qui peut être dirigé vers le pays, qui peut se vouloir extérieur, mais porté sur lui-même. Il s’agira de paradoxes et d’ambiguïtés sur la place du regard de l’autre dans l’œuvre, des conséquences sur leur discours, leur œuvre et leur identité. Je vais tâcher de le montrer en faisant référence à leurs productions poétiques, au vocabulaire particulier utilisé, à la référence historique, au contexte actuel. Je vais tâcher de comprendre la place de la superstition, de la coutume, historique et actuelle dans les œuvres, en le soulignant avec des extraits précis, des mots, en faisant une analyse, afin de montrer que le regard d’un point de vue culturel est souvent conditionné par la mode, le discours social qu’il soit d’ordre religieux vestimentaire ou autre. Je vais faire des recherches afin de savoir si les auteurs sont réfractaires au regard d’autrui, ou s’ils le recherchent. Je vais enfin dégager les variants et les invariants.
2. Principes d’analyse
Cette littérature antillaise est marquée par un regard dominant qui vise à assujettir un regard «  dominé  ». D’où la difficulté qu’a cette littérature 4 «  mineure  » de s’ériger en littérature «  majeure  » se voulant affranchie des modèles imposés par le regard du maître vis-à-vis de l’esclave, du Blanc, vis-à-vis du nègre, du colonisateur, vis-à-vis du colonisé. La littérature antillaise est le lieu de confrontation, d’interaction entre différents regards socioculturels ou ethnoculturels, où le sujet dominé tente de s’extraire du vide existentiel pour affirmer sa propre vision du monde, en corrigeant les mensonges et silences du discours dominant. Éloges , La Gloire des Rois et Anabase vont engendrer dans un dialogue implicite les Indes. La littérature antillaise est un carrefour de regards croisés où imitation, séduction, transgression, sont travaillées par l’histoire et les idéologies. Avant de s’affirmer en tant que créateur, le poète antillais est d’abord un lecteur. Il nous faudra recourir également à la notion de «  champ  » :
 
«  On appelle champ […] un ensemble d’unités que l’on considère, à titre d’hypothèse de travail comme doté d’une organisation structurelle sous-jacente. Cette notion […] peut être utilisée, au mieux, comme un concept opératoire : elle permet de constituer intuitivement, et comme point de départ, un corpus […] dont on entreprendra la structuration […] grâce à l’analyse […] 5 . »
 
Et de poursuivre avec Roger TOUMSON :
 
«  Il s’agit ainsi, pour nous, d’observer, de présenter un univers de discours. Aussi bien notre étude est-elle à la fois descriptive et explicative, « synchronique » et « diachronique ». Ces deux adjectifs que nous empruntons à la terminologie linguistique usuelle depuis Ferdinand de Saussure « qualifient moins les phénomènes eux-mêmes que le point de vue adopté […] 6 . « Synchroniques », les phénomènes littéraires mis en jeu appartiennent, pour certains, à un seul et même moment, à un seul et même « état » de l’évolution. « Diachroniques », d’autres appartiennent à des états différents de cette même évolution littéraire. L’étude entreprise ne se borne pas à constater les ressemblances et les différences des états successifs du discours analysé, elle tâche, parallèlement, de les expliquer  » 7 .
 
Le morcellement de la littérature antillaise en mouvements, groupes et sous-groupes nous fait retenir la notion de segmentation.
 
«  En linguistique phrastique et plus particulièrement en phonologie, on entend par « segmentation » l’ensemble des procédures de division du texte en segments. C’est-à-dire d’unités syntagmatiques provisoires qui, tout en se combinant entre elles […] se distinguent les unes des autres par un ou plusieurs critères de découpage… En linguistique discursive, la segmentation est à considérer comme une première démarche empirique visant à décomposer provisoirement le texte en grandeurs plus maniables : les séquences ainsi obtenues ne sont pas pour autant des unités discursives établies, mais seulement des unités textuelles  » 8 .
 
Cela nous permettra aussi bien de faire une différenciation entre groupes, qu’à éviter de faire une dichotomie abusive. Du point de vue de la réalité sociale, il peut y avoir de

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