La Planète aux quatre lunes
256 pages
Français

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La Planète aux quatre lunes , livre ebook

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Description

« Au moment où, sans forces, elle allait abandonner et glisser irrémédiablement sur le sol, au milieu de milliers de pieds, un grand bruit lui a fait lever la tête dans un dernier effort : des oiseaurianes ! Elle a tendu sa petite main vers eux et s'est sentie soulevée hors de la masse mouvante, hors du piège. Au début de l'ascension, elle a regardé vers le bas, vu le grand moutonnement des dos serrés tressautant en cadence, de l'immense troupeau, avec de-ci, de-là, une silhouette terrienne agrippée. Elle a cru reconnaître l'une d'elles qui tendait les bras vers elle et a crié “Maman !”. » Un voyage dans les étoiles où l'appât du gain et la recherche d'un nouvel habitat se livrent une lutte intestine. L'histoire d'Héloïse et Oriane, deux jeunes filles voyageant avec leurs parents, illustre avec tendresse l'innocence d'un peuple face à l'inconnu. Entre fiction et philosophie, cet ouvrage pousse à la réflexion et invite à considérer l'impact de l'homme sur son environnement. Un récit qui soulève des questions sur la cohabitation, le respect et la compréhension de l'autre mais aussi sur le rapport à la nature. Françoise Coudor-Benameur propose avec justesse et sensibilité sa vision d'un monde où tout reste à faire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342158748
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Planète aux quatre lunes
Françoise Coudor-Benameur
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Planète aux quatre lunes
 
Pour mes formidables petits-enfants :
Lyriel,
Dorilys,
Héloïse,
Oriane,
Ethan.
 
(Timothé, tu seras le héros de la suite de l’histoire…)
Avertissement
Le lecteur averti se sentira peut-être dans un univers familier… Françoise Benameur-Coudor a en effet emprunté à Ténébreuse (Marion Zimmer Bradley) sa planète et ses êtres étranges mais c’est de sa famille et de son imagination qu’elle a tiré ses personnages et son histoire.
 
Chapitre I. Prélude
L’air bougon, Héloïse est assise sur son lit, un vidéopédia sur les genoux. Sur l’écran, une image familière, une boule blanche et bleue flottant dans un flou ténébreux, lui annonce que les leçons vont commencer. Elle aime assez ces séquences obligatoires d’enseignement car elles lui permettent de s’évader en pensée du module d’habitation intégrée où toute la famille est si souvent confinée. Quand le cours commence, elle se cale contre le mur en souriant, ferme les yeux, écoutant très vaguement la voix qui lui parle de la Terre, de sa géologie, de sa géographie… Aujourd’hui, elle est seule, personne ne peut lui faire de reproches pour son inattention. Souvent, toute la petite famille se tient dans l’unique pièce de séjour car Papa et Maman assument en général leurs responsabilités par vidcom, mais aujourd’hui ils sont en « réunion physique ». La petite sœur suit une séance d’héliocroissance, dans la zone pédiatrique. Exceptionnellement, Héloïse peut rêvasser à son aise. Elle a tout l’espace (mais ce n’est tout de même pas très vaste !) pour elle seule car les meubles ont été rétractés dans les parois. Si elle osait, elle jouerait un virtennis, pour une fois qu’elle en a la place. Mais elle y renonce, sagement, car un petit œil, tapis dans le vidéopédia, veille sur elle et sur son attention à la leçon. Héloïse se concentre… en apparence… car le vidéopédia ne lit pas dans ses pensées, n’est-ce pas ?
 
Voilà bientôt cinq ans que sa famille vit, confinée dans ce petit espace ! La petite sœur marchait à peine lorsqu’ils ont embarqué dans un vaisseau intersidéral, avec plusieurs centaines d’autres petites familles qui, comme eux, quittaient définitivement Terra, leur monde d’origine. Un gigantesque paquebot plein de gens déterminés à continuer leurs vies ailleurs et surtout autrement, des pionniers, des prospecteurs. Quelques personnages douteux aussi, qui ont intérêt à aller se faire oublier sous d’autres cieux. Comme beaucoup de ces passagers au long cours de la Voie lactée, les parents d’Héloïse et Oriane voudraient que leurs filles trouvent les conditions d’une vie plus saine que celle que peut leur offrir leur vieille planète à bout de ressources. Terra est surpeuplée depuis tant de siècles que toutes les inventions dans tous les domaines n’ont servi qu’à éviter la famine à l’échelle planétaire, malgré l’utilisation de la Lune et de quelques astéroïdes métalliques.
Héloïse ne se souvient presque plus de Terra : son vidéopédia la lui a montrée, vue de l’espace, lui a enseigné ce qu’est une planète, une étoile, un astéroïde, etc. Mais comment était l’endroit où elle est née ? Quand elle essaie de s’en souvenir, des images de grands cubes gris lui viennent à l’esprit, des cubes séparés par des canyons vertigineux, avec, tout au fond, un grouillement de petites boîtes ternes d’où sortent des personnages vêtus de sombre, tout cela sous un ciel brumeux et jaunâtre. Comment cela pourrait-il être la jolie planète bleue et blanche de son écran ? Cependant, il reste une image agréable dans les rares images de sa mémoire d’enfant : celle d’un très large fleuve aux eaux grises charriant lentement des plaques de glace ; elle le regarde par une petite fenêtre ronde, elle voit une étrave qui détourne les blocs gris sales. Elle se souvient de cette équipée exceptionnelle pour laquelle on l’avait habillée d’une sorte de grenouillère duveteuse qui la faisait ressembler à une peluche, mais une peluche dont les yeux vifs avaient enregistré tous les instants de cette navigation, tous les détails de la rive qui s’éloignait – une falaise rectiligne –, puis la découverte progressive de la rive d’en face où une agglomération s’étageait, dominée par une haute construction coiffée de toits verts pointus. Mais Héloïse ne sait pas du tout pourquoi elle était là ; elle n’a jamais demandé à ses parents de le lui expliquer. Elle s’imaginait être une princesse qui partait vers le château couronné de toits verts au-dessus desquels flottait le drapeau du Prince charmant qu’elle allait retrouver… Aujourd’hui, elle a bien grandi, elle sait parfaitement que les princes et les princesses n’ont jamais existé que dans les vieux contes qui font rêver les petites Terriennes depuis la nuit des temps. Mais le château vert garde une place de choix dans un petit coin secret de sa mémoire.
Dans sa mémoire, il y a aussi des animaux, certains énormes, magnifiques ou terrifiants, d’autres, chatoyants ou répugnants. Mais ce souvenir est encore plus flou que celui du fleuve gelé car il se mêle aux images du vidéopédia. Elle est presque certaine d’avoir vu « en vrai » ces créatures, mais dans ses leçons, on lui dit qu’elles n’existent plus.
Un jour, elle a demandé :
— Papa, est-ce que j’ai vu de Vrais Lions et de Vrais Papillons quand j’étais petite ?
— Oui, ma chérie, mais seulement parce que j’avais pu te faire visiter avec moi une Réserve conservatoire de nature. Ces espèces n’existaient plus depuis des siècles en liberté. Quand nous avons quitté la Terre, il n’y restait plus que de petites créatures animales, quelques oiseaux, quelques rongeurs, dans les montagnes les plus élevées du monde, et quelques petits mollusques marins dans les profondeurs des océans. Mais on voyait encore partout des insectes assez laids qui volaient en groupes serrés d’un lieu à un autre. Ils étaient très gênants, dangereux même parfois, car ils pouvaient être des vecteurs de maladies, mais nous ne pouvions pas les déranger dans leurs activités : c’étaient les derniers représentants de la Nature sauvage, au milieu d’un monde entièrement soumis aux humains.
 
Maman arrive, sortant Héloïse de sa rêverie :
— Tu as l’air bien tristounette, à quoi penses-tu ?
— Je m’ennuie, je m’ennuie et je m’ennuie encore, toute seule dans ce tout petit coin de rien du tout, perdu dans du noir, du noir et encore du noir ! C’est trop plate !
— Mais tu ne peux pas avoir la sensation du noir de l’espace, avec la lumière et la gravité que le vaisseau nous fournit ! Et tu aurais pu aller rencontrer les enseignants ou les autres enfants de tes cours.
— Nan ! s’indigne Héloïse, je n’ai pas envie de voir cette bande qui ne pense qu’à taper dans une balle. On ne parle jamais de choses intéressantes avec eux.
« La situation est grave, pense Maman, grandir dans un tel endroit n’est pas facile. Nous, les adultes, nous avons des espoirs, des perspectives, mais pour ces jeunes… Ils ne connaissent pas ce que nous leur faisons fuir, ils ne savent pas où nous les emmenons… Et peut-être que ce que nous leur apprenons, toutes nos données terriennes, ne leur servira à rien dans leur environnement futur, si les prévisions les plus optimistes se réalisent un jour… »
— Veux-tu venir avec moi chercher ta petite sœur ? Elle a terminé son bain d’UV maintenant.
— Oh oui ! Surtout si nous y allons en rouleurs…
— OK, alors c’est parti !
La diversion a marché. Voilà au moins un des éléments du quotidien qui, sur ce vaisseau, est bien meilleur que sur Terra : il faut faire un effort physique pour se déplacer. Bien avant la naissance des filles, il n’y avait plus, dans les cités terriennes que d’interminables trottoirs roulants, à deux vitesses, perchés au-dessus des deux bandes de déplacements des cabines collectives. Personne ne se risquait à mettre un pied devant l’autre, il était beaucoup trop dangereux de se risquer hors de la file.
Alors, Héloïse et Maman s’en donnent à cœur joie le long des kilomètres de coursives du vaisseau, filant sur leurs patins. Pour rejoindre les zones de services communautaires, elles empruntent la « Spirale ». C’est la route sans fin, comme disent les enfants. En réalité, c’est autour de cette voie que tout le vaisseau s’organise, c’est à partir d’elle qu’il a été construit. Il y eut d’abord une aire circulaire, le plan inférieur de l’appareil, où s’entassèrent d’abord les matériaux de construction nécessaires au premier niveau. Aujourd’hui, c’est une aire d’un vert criard baptisée le Stadium, où il se passe toujours quelque chose : des spectacles où passagers et équipages s’expriment tour à tour, des concours divers dans lesquels toutes les générations des deux sexes rivalisent d’adresse, de force, de créativité ou de débrouillardise.
Puis la Spirale s’est déployée en douceur, de niveau en niveau, déterminant les deux espaces vitaux du vaisseau. Au centre des anneaux, la zone technique, les propulseurs, les générateurs de gravité, les purificateurs d’air et de fluides, les usines à nourritures, et tout au cœur, les entrepôts. À l’extérieur de la route sans fin les zones d’habitation, leurs services, et la Passerelle déterminant arbitrairement l’avant de l’énorme appareil, à la forme improbable d’une gigantesque carapace de tatou dont les écailles sont les grands panneaux argentés qui filtrent les particules de l’espace.
Peu de monde aujourd’hui sur la route. Maman a décidé que ses filles devaient rencontrer d’autres gami

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