La Momie du TGV
170 pages
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La Momie du TGV , livre ebook

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Description

Claire qui travaille pour le musée du Louvre s'assure la collaboration d'Alexandre, spécialiste en génétique, pour résoudre une énigme. Quelle est l'identité de la momie découverte lors des travaux d'installation des rails TGV ? Une enquête à laquelle Alexandre ne pourra résister; en sera-t-il de même vis à vis de Claire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748376876
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Momie du TGV
Arnault Pfersdorff
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Momie du TGV
 
 
 
 
La découverte
 
 
 
Du taxi qui venait de s’arrêter au bout du chemin détrempé sortit un homme d’une quarantaine d’années vêtu d’un barbour et d’un pantalon de velours beige. Nous étions en automne, et il ne cessait de pleuvoir. Le véhicule ne pouvait pas aller plus loin : un cordon de gendarmes empêchait l’accès. Un officiel invita l’arrivant à rejoindre un groupe qui se tenait à une cinquantaine de mètres. Une femme s’en détacha :
— Monsieur Lichtenberg, nous n’attendions plus que vous.
— C’est vous qui m’avez appelé hier ?
— Oui, je me présente : Claire Phélyppeaux du département des antiquités au Louvre. Merci d’avoir fait vite.
— Étant donné votre insistance…
— Vous comprendrez vite la raison de tout ce mystère.
Le groupe s’était rapproché. Les mines étaient graves, et chacun parut soulagé de l’arrivée du quadragénaire.
— Messieurs, laissez-moi vous présenter le professeur Lichtenberg, médecin légiste à la faculté de Médecine de Strasbourg, connu pour ses travaux sur les techniques modernes d’identification génétique. Voici Monsieur Pridoni, directeur de cabinet du préfet de la région picarde, Monsieur Bergeron ingénieur des Ponts et Chaussées au ministère de l’équipement, le colonel Bardoux commandant de la gendarmerie de Soissons et Monsieur Loeb, du ministère de la culture.
Alexandre Lichtenberg serra mollement les mains tendues et attendit la suite. La jeune femme poursuivait.
— Nous allons vous montrer ce qui nous préoccupe. Le représentant du ministère de la culture s’anima :
— Je tiens d’abord à rappeler la discrétion qu’il faut apporter à cette affaire. Aucune information ne doit sortir d’ici.
— Diable, vous m’intriguez.
— Vous allez vite comprendre, mais nous avons votre parole ?
— Comptez sur moi. Je serai une vraie tombe.
— Vous ne pensez pas si bien dire.
Bergeron s’était dirigé vers un petit bois où le groupe le suivit. D’un geste circulaire des mains, il avait désigné la campagne :
— Vous voyez, professeur, nous sommes ici en plein Soissonais et vous avez peut-être aperçu en venant une petite rivière sur votre gauche ; c’est l’Ourcq. C’est sa proximité qui nous a amené à entreprendre des sondages pour mieux apprécier la texture et la solidité des sous-sols, en vue de la construction du futur TGV.
— Le futur TGV ?
— Oui, nous sommes en phase 3 du tracé et de la configuration des terrains. Et c’est donc lors d’un de ces forages qu’une équipe est tombée avant-hier par hasard sur ce que nous allons vous montrer.
Alexandre avait hâte de comprendre pourquoi on l’avait fait venir avec une telle célérité, l’obligeant à annuler deux cours. Le groupe avait pénétré dans le petit bois. Un sentier encore plus imprégné de boue attestait des nombreux passages des derniers jours. Des tentures avaient été dressées tout autour du bois, limitant le champ de vision.
— Pour nous garder des journalistes, lâcha quelqu’un.
Quelques gendarmes gardaient l’accès. Au centre de ce carré où la verdure avait été violentée par les pelleteuses à chenilles, un trou d’environ 7 mètres de côté laissait émerger une échelle.
Il fallait descendre. Il n’y avait pas de place pour tout le monde. Bergeron laissa passer le médecin :
— Allez-y. Mademoiselle Phélyppeaux vous donnera plus de précisions.
Les quelques marches furent vite descendues ; une énorme dalle en pierre, imprégnée de terre et de racines, reposait à côté de ce qui semblait être un caveau. A une bonne dizaine de mètres sous terre. L’endroit surprenait par son exiguïté, son orientation et l’aspect confidentiel de ses visiteurs. Des bâches de couleur vive contrastaient avec la monochromie du lieu. Mais elles permettaient de ne pas trop patauger. Le caveau n’émergeait de la terre que par un côté, celui d’où avait été retiré la pierre d’entrée. Celle-ci avait été endommagée en partie.
— Vous comprenez, fit la jeune femme, au départ ce sont les forets qui ont buté sur quelque chose de très dur. Nous avons de la chance d’avoir tapé en plein dans le mille. Vous imaginez si les architectes qui construisent le TGV avaient envisagé un forage ne serait-ce que quelques mètres plus loin. Jamais nous n’aurions trouvé cette tombe.
A première vue, la sépulture devait se trouver là depuis pas mal de temps, mais l’archéologie n’était pas son fort. D’ailleurs s’il était là, c’est qu’il y avait certainement un cadavre ou un squelette qu’il lui faudrait identifier.
— La crypte fait environ trois mètres de côté et elle n’est pratiquement pas ouvragée, fit l’homme des ponts et chaussées. Elle est parfaitement conservée, c’est la caractéristique de la pierre de taille de la région.
— Comme l’abbaye de Long Pont, du moins ce qu’il en reste, et qui est à deux pas, aussi, fit la demoiselle Phélyppeaux.
Alexandre aurait voulu être seul afin que personne ne perturbe l’atmosphère par des remarques saugrenues.
Il baissa la tête et pénétra. De nombreuses racines avaient réussi à entrer dans la muraille au cours des siècles et par endroits, les pierres étaient un peu disjointes, laissant apparaître une terre rouge. On pouvait à peine se tenir debout, position des plus inconfortables. Au centre de la crypte, un sarcophage en pierre, d’environ 1m70 de long. Une lampe à halogène éclairait en créant plein d’ombres.
— Ne pourrait-on pas orienter le spot autrement, demanda Alexandre.
Derrière lui, la jeune femme et le sous-préfet. Il y avait une odeur d’humide lui rappelant sa dernière nuit passée sous une tente. Les chaussures étaient devenues glissantes sur ces bâches. Il s’approcha du sarcophage, dont le couvercle avait été simplement déplacé dans le sens opposé. Au fond reposait une momie, en assez bon état.
— Qu’est ce que c’est que çà, lâcha le scientifique.
— Voilà. C’est tout le problème, enchaîna le ministère de la culture. Nous sommes en pays Soissonais. Au-dessus de nous coule l’Aisne, au sud l’Ourcq. La pierre qui constitue la crypte vient probablement de l’Ormois qui est calcaire. Le sarcophage doit provenir des carrières du Laonnois qui est plus au nord. Qu’est-ce qu’un truc pareil fait par ici et surtout avec une momie ? Rien de ce genre n’a jamais été répertorié dans la région. Professeur, avant d’entreprendre des fouilles en bonne et due forme, il nous faut votre avis. Nous avons besoin de savoir qui est là-dedans, son âge sa provenance, et tout le reste. Il paraît que vous faites des miracles. Dernièrement n’avez-vous pas réussi à invalider en Belgique ce squelette qui se faisait passer depuis 300 ans pour Louis XVII ?
— Certes. Si vous voulez que je puisse faire quelque chose, il me faudra transporter cette momie dans mes laboratoires.
— Nous n’en sommes pas encore là, mais si vous acceptez de collaborer, il n’y a rien qui ne pourra être fait pour vous faciliter la tâche.
Alexandre éprouva une furieuse envie de pisser. Cà le prenait depuis qu’il était tout gosse quand quelque chose de passionnant se présentait à lui. Claire Phélyppeaux avait planté son regard de surdouée dans le sien. Elle attendait une réponse.
— Mais à quand remonte ce sarcophage, demanda le médecin.
— A mon avis guère plus que le moyen age. Nous avons remarqué une croix sur le couvercle et une longue inscription en latin entremêlée de grec ancien. Il est question d’amour, de soleil et même d’hyménée. Nos experts vont se pencher dessus. Je puis vous assurer que cette découverte est incroyable. Pourquoi ce personnage a-t-il voulu se faire embaumer et inhumer en pleine campagne ?
— Acceptez-vous de nous aider ? demanda la jeune femme qui piaffait.
— J’avoue que j’ai assez envie de me laisser tenter. Ce n’est pas tous les jours…
— Ce serait une priorité. Nous avons besoin d’avancer vite.
Alexandre avait rapproché son visage de celui de la momie. Parfaitement embaumée. Peut-être selon une technique propre aux Européens, car il n’y avait pas de sable. Les bras étaient croisés sur le thorax et les mains ne se refermaient sur rien. Tout au plus esquissaient-elles un aspect joint., comme les gisants.
— Pourquoi ne faites-vous pas appel à vos services du Louvre, interrogea-t-il subitement en se tournant vers la jeune femme ?
— Pas assez discret, et puis c’est un travail franco-français. De plus, je ne devrais pas le dire, mais vous bénéficiez de technologies récentes dont nous ne disposons pas encore, ajouta-t-elle en baissant les yeux.
Son laboratoire possédait effectivement depuis quelques mois un tout nouveau scanner en trois dimensions qui était un véritable chef d’Œuvre sur le plan technologique, lui permettant de faire parler n’importe quel viscère.
 
 
 
Le débandelettage
 
 
 
Le mois d’octobre s’annonçait magnifique en Alsace ; avec des journées courtes, mais une belle luminosité, en particulier pour ceux qui savent profiter des soirées pour se fondre dans les massifs vosgiens quelque part entre le Hohwald et le Donon. Le professeur Lichtenberg était de ceux qui savaient apprécier, mais malheureusement trop rarement. Le temps lui était compté.
La précieuse découverte avait été acheminée, avec les précautions qu’on imagine, vers la capitale alsacienne et il avait dû faire vite pour réorganiser un étage d’un de ses laboratoires. Il avait longtemps hésité sur la procédure à suivre.
Pas question de déléguer ; il demeurait la seule personne, avec ses plus proches assistants, habilitée à pénétrer dans le vaste bloc d’intervention que de

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