La mission de la vie religieuse vingt-cinq ans après Ecclesia in Africa : bilan, défis et perspectives
132 pages
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La mission de la vie religieuse vingt-cinq ans après Ecclesia in Africa : bilan, défis et perspectives , livre ebook

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Description

Les vingt-cinq ans sont vite passés depuis que l’Exhortation post-conciliaire Ecclesia in Africa a été publiée, sanctionnant ainsi la fin de la première Assemblée spéciale des évêques d’Afrique et de Madagascar. Au-delà d’un simple rappel pour célébrer le jubilé d’argent, il s’agit de souligner l’importance et l’actualité de l’Exhortation. Plaider afin que les Églises d’Afrique continuent à tirer profit de celle-ci constitue aujourd’hui une opportunité de fécondité pour la pastorale en Afrique. Outre le souci de se ressourcer dans Ecclesia in Africa, la nouveauté de ce livre est d’indiquer l’apport de la vie religieuse en termes de mission de celle-ci au sein de l’Église-famille-de-Dieu, qui est en Afrique.

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Publié par
Date de parution 12 juin 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414482474
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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Cet ouvrage a été composér Edilivre
194 avenue du président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-48246-7

© Edilivre, 2020
Introduction
Il y a trois ans, l’Église universelle a célébré le cinquantième anniversaire de la fin du Concile Vatican II. Dans la même perspective, la CIVCSA a promu non seulement la célébration de l’anniversaire en soi, sinon elle a réitéré la nécessite de continuer de tirer profit du décret Perfectae Caritatis. À coup sûr, on dirait que les cinquante ans sont vite passés, d’où l’urgence de se ressourcer.
Il y a déjà vingt-cinq ans passés, c’est-à-dire lors du jubilé d’argent, depuis que la première Assemblée spéciale pour l’Afrique avait eu lieu. Cet événement a retenu notre attention, car, il ne s’agit pas uniquement de célébrer le jubilé, mais de mettre en exergue les perspectives d’avenir de la mission que la vie religieuse est appelée à assurer au sein de l’Église famille de Dieu. Qu’il s’agisse du Concile ou du Synode, l’Église doit tenir en compte le temps dont elle a besoin, pour vivre pleinement les orientations et s’en approprier les décisions prises.
En effet, un certain 16 juin 2004, dans son adresse circonstancielle aux membres de la XII e réunion du secrétariat général du Conseil post-synodal, le pape Jean-Paul II incitait les évêques réunis en ce sens… Le moment n’a-t-il pas sonné pour approfondir et mettre en pratique l’expérience du Synode africain ? Pour lui, la croissance exceptionnelle de l’Église qui est en Afrique, et les nouveaux défis que le continent doit affronter exigent seulement la mise en pratique des orientations pastorales contenues dans Ecclesia in Africa . Le pontife romain en appelait à la conscience des pasteurs de l’Église qui est en Afrique pour une sorte de bilan en vue de l’avenir de l’évangélisation en Afrique noire.
Certes, ce livre s’inscrit dans la ligne de la préoccupation pastorale du Bienheureux Jean-Paul II. C’est une sorte de sonnette d’alarme après vingt-cinq ans, en rapport avec la mission de la vie religieuse. En ce sens, l’intitulé du livre recouvre tout son sens. Le but poursuivi est celui de repérer la mission que l’Assemblée spéciale des évêques reconnaît à la vie religieuse, dans la pastorale d’ensemble. Tout en célébrant le jubilé, ce livre se fait l’écho des perspectives d’un avenir engagé de la vie religieuse sur la terre africaine.
Afin d’atteindre l’objectif visé, ce livre est divisé en quatre chapitres précédés d’une introduction et suivis d’une conclusion :
1. Contexte général de la première Assemblée spéciale des évêques pour l’Afrique ;
2. Vision globale de l’Exhortation post-synodale : Ecclesia in Africa ;
3. Ecclésiologie de l’Église famille de Dieu ;
4. Mission de la vie religieuse : défis et perspectives.
Premier chapitre Contexte général de la première assemblée spéciale pour l’Afrique
1.1 Quelques données historiques sur le Synode
D’entrée de jeu, il convient de souligner que ce n’est pas une question de simples polémiques sur la convocation d’un concile ou d’un synode, mais l’idée d’une rencontre sous une forme ou une autre a une longue histoire. Il sied de constater que, en lieu et place du « Concile africain », tant attendu par les théologiens et la majeure partie des évêques africains ; c’est plutôt le Synode qui fut célébré. Le parcours était tumultueux et passionnant, ce qui alimentait de plus belle la polémique, à telle enseigne que presque chaque point constituait une pomme de discorde. On pourrait dire sans exagérer que la mer était houleuse, mais calme !
1.1.1 Des partisans du Concile africain
Selon Maurice Cheza, un nombre réduit d’évêques était parmi les tenants du concile, si l’on en croit la Congrégation romaine pour l’évangélisation des : peuples :
« … une consultation secrète auprès de chacun des évêques d’Afrique. Cette lettre exprime des réserves particulières envers l’idée d’un concile africain. Mais cinq ans avant, poursuit Maurice, lors de la visite de Jean-Paul II à Kinshasa en 1980, au nom de la Conférence épiscopale du Zaïre, Monseigneur Kaseba plaidait pour la tenue d’un concile africain. Le cardinal Malula à son tour à l’occasion de la visite ad limina plaidait également en faveur de la tenue d’un concile africain… » 1
Il sied de noter que Rome avait lancé une consultation auprès des évêques, celle-ci avait eu lieu parallèlement avec celle de la mission de sensibilisation sur l’éventuelle tenue d’un concile africain. Entre-temps, la réunion du comité permanent du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) tenue à Ouagadougou en 1983 opta, à l’unanimité, pour la tenue d’un concile africain. Les résultats de la consultation secrète montraient, quant à eux, une grande réticence de la part d’un grand nombre d’évêques. Le revirement de la situation donna-t-il lieu à une quelconque pression de la Curie romaine sur les épiscopats africains ? L’histoire le dira un jour !
Le plaidoyer en faveur de la tenue d’un concile africain ne laissera pas en marge l’ensemble des théologiens africains. C’est dans cette perspective qu’un périple conduira en Europe une délégation de théologiens, dont : Bimwenyi, Hegba, Ossama ainsi que la veuve d’Alioune Diop, citée par Maurice Cheza :
« Nous venons en Europe pour sensibiliser nos frères, les chrétiens d’Europe, pour qu’ils sachent à quoi nous voulons les inviter. Nous voulons les inviter à partager notre catholicité au cours de ce concile. Il faut donc les préparer à ce partage… Nous voulons faire connaître aux Églises fondatrices – qui sont européennes – le stade auquel nous sommes parvenus, surenchérit la délégation, à savoir celui d’Églises majeures, et leur dire que, désormais, elles ne sont plus des “Églises-mères”, mais des “Églises-sœurs” parce que nous sommes des Églises à part entière. » 2
Cet acharnement pour la tenue d’un concile semblait bien être la préoccupation particulière de certains évêques au sein de l’épiscopat africain. Cependant, c’était bien plus une affaire de théologiens, car ceux-ci y étaient préparés grâce à leur travail d’investigation. En ce sens, les questions de l’Église d’Afrique font partie de leur préoccupation quotidienne, qui les rendait plus sensibles par rapport au reste des chrétiens. L’option du synode l’emporte sur celle du concile, mais l’intérêt et la curiosité des théologiens africains à ce propos doublent d’intensité, à en croire Jean Marc Ela :
« J’ai trouvé Maurice Cheza à Rome où, avec des amis européens, nous étions un groupe de théologiens africains laissés en dehors du synode. » 3
D’abord, les partisans pour la tenue d’un concile espéraient qu’une telle assise offrirait aux pasteurs des églises d’Afrique et des îles un espace de dialogues. Ensuite, ils saisiraient l’opportunité en facilitant des rencontres de toutes les forces vives de l’Église d’Afrique. Enfin, ils mettraient à profit l’opportunité de passer en revue, de fond en comble, la situation de l’Église d’Afrique en mettant en exergue la mission sur le sol africain. Il en va de soi que ceux-ci étaient opposés à toute rencontre autre que le concile.
1.1.2 Des partisans du synode africain
Selon la consultation secrète diligentée par la Congrégation romaine pour l’évangélisation des peuples, citée plus haut, un bon nombre d’évêques serait d’avis que soit convoqué un synode en lieu et place d’un concile. De ce fait, il faut noter la présence de deux tendances au sein de ce groupe : celle qui voit, dans la tenue du synode comme une étape transitoire, et celle qui, ne se limite qu’à la tenue du synode.
On peut sans doute ranger dans la première tendance le R. P. Mveng :
« Cette assemblée devait servir de prolégomènes au concile africain. Dans la même perspective, les recteurs des universités catholiques d’Afrique, publiaient une importante déclaration à ce propos, en trois points, à savoir : que le synode soit considéré comme une étape majeure ou une voie inaugurale à l’échelle continentale pour un concile africain ; que ce concile soit préparé pour une durée de quelques années ; que la tâche du synode soit de déterminer comment préparer ce concile. » 4
La présente tendance préconise une procédure graduelle, d’un synode transitoire au concile africain. Il s’agissait de baliser le terrain, en préparation du concile pour le bien de l’Église en Afrique. Selon René Luneau, les évêques regroupés au sein de l’Inter-Regional Meeting of bishops of Southern Africa, (IMBISA) partageaient le même avis. Tenant compte de la diversité culturelle de l’Afrique, le temps nécessaire devait être consacré à une telle assise sans aucune précipitation.
La deuxième tendance est celle où la Curie romaine était en tête. La pression des partisans d’un concile était très grande, à tel point que les inquiétudes étaient certaines au sein de la Curie romaine. Celle-ci se fixa comme mission de limiter les dégâts. Selon Maurice Cheza, l’ambiance soufflait au chaud et au froid, c’est-à-dire, passant de la confiance à la méfiance entre les évêques africains et la Curie romaine. À ce propos, il écrit :
« Alors que les théologiens africains n’ont pas été intégrés à la démarche du synode et ont été victimes d’un climat de méfiance et d’exclusion […] En outre, tout était fait pour éviter la contamination des pères synodaux : logements protégés, horaires rendant difficile la participation aux rencontres non officielles de discussion et de réflexion […] » 5
Considérant les deux tendances ci-haut présentées, nous sommes là, en définitive, devant deux parallèles convergentes dans ce sens que le but visé par les deux blocs reste le même : le souci de la mission évangélisatrice de l’Église en Afrique au seuil de l’an 2000. C’est dans ce

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