La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent
226 pages
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La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent , livre ebook

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Description

Au cours de la décennie 1980, des difficultés économiques doublées d'une grave crise politique ont conduit l’Algérie aux portes du chaos. Pays d'émigration, elle s'est adaptée à la globalisation en diversifiant les aires d'émigration, délaissant les zones traditionnelles comme la France pour se tourner vers de nouveaux pays tel le Canada. Comment appréhender ce phénomène migratoire et cette constitution d'une organisation communautaire de l'émigration algérienne dans un environnement nord-américain ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748380422
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent
Marion Camarasa
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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La Méditerranée sur les rives du Saint-Laurent
 
 
 
 
À Célia, petite fille de Montréal
À Dou
Pour mes grand-parents qui ont connu l’exil
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je souhaite avant tout remercier mes parents qui m’ont permis de poursuivre le chemin, parfois escarpé, menant à l’accomplissement de ce projet. Qu’ils trouvent en ces quelques mots toute ma gratitude pour leur soutien constant sans lequel je n’aurais pu réaliser ces études.
Je ne saurais oublier Djamila Amrane sans qui cette enquête n’aurait pu débuter. Qu’elle trouve ici toute ma reconnaissance et mon estime.
Je ne peux citer l’ensemble des personnes qui m’ont apporté leur concours tout au long de ces années de recherches de peur d’en oublier certaines. Qu’elles soient ici toutes remerciées pour leurs contributions, leur générosité et parfois même leur patience.
Durant ce parcours universitaire, j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes extraordinaires qui m’ont transmis beaucoup plus que leur vécu, Samer en fait partie ; Chahinez également.
Arezki, Sabine, Célia et Ludovic sont devenus ma seconde famille, ma famille de Montréal. Qu’ils reçoivent à travers ces quelques lignes toute ma profonde affection pour leur accueil si chaleureux, leur générosité, leur gentillesse et leur soutien. Je leur offre toute ma reconnaissance et mon amitié. Merci pour tout.
J’avais fait une promesse, qu’il en voie à travers ces pages la concrétisation. Merci infiniment à ce Petit Prince, Aurélien.
Même s’il n’est plus là pour s’en réjouir, je remercie mon grand-père d’avoir été à mes côtés toutes ces années.
 
 
 
 
Préface
 
 
 
Un soir d’hiver, alors que nous discutions de tout et de rien, mon mari m’annonça qu’une jeune étudiante française, Marion Camarasa-Bellaube, l’avait contacté par courriel pour lui demander de participer à une recherche sur la communauté algérienne au Canada. Sa collaboration consistait à répondre à un questionnaire concernant sa vie et son quotidien à Montréal en tant qu’immigrant algérien ainsi que son intégration à la société québécoise. Il répondit, le temps passa et un jour, Marion arriva à Montréal pour y poursuivre ses recherches doctorales et… pour le rencontrer, lui et les autres Algériens qui avaient accepté de participer à cette aventure.
Agréablement surprise par l’intérêt soulevé par cette communauté que je côtoyais depuis la fin des années 1980 et que j’ai eu l’occasion de représenter dans le cadre de mes activités professionnelles lors des tristes événements qui ont embrasé l’Algérie, j’ai accepté avec intérêt de rencontrer Marion. Une belle amitié est née, nourrie au fil des ans de plusieurs rencontres et de discussions enflammées et c’est avec un grand plaisir que je réponds à l’invitation qui m’est faite de rédiger cette préface et de vous livrer ces quelques réflexions.
 
Lorsque mon mari m’a parlé d’une jeune fille française (d’origine plutôt espagnole à en juger par son nom de famille) qui planchait sur une thèse concernant les Algériens au Canada, ma première réaction a été la surprise. Pourquoi, un tel sujet ? Quel est son intérêt actuel ou à plus long terme. Étant moi-même fille d’émigré, immigrante et épouse d’immigrant algérien, je me suis toujours sentie très concernée par les mouvements migratoires à un point tel que j’en ai fait mon gagne-pain puisqu’en tant qu’avocate, je représente essentiellement des personnes désireuses de quitter leur pays pour venir s’installer au Canada.
 
Après méditation, réflexion et rêveries, l’intérêt d’un tel travail m’a sauté aux yeux. Normalement, lorsqu’on pense à l’émigration algérienne, c’est d’abord la France, terre d’exil historique des Algériens, qu’on évoque. Mais, tout a déjà été dit à ce propos et plusieurs études ont été réalisées sur ce thème alors que pour le Canada, terre d’accueil pour les migrants de tous pays, il s’agit d’un sujet d’analyse inédit. Pour les Algériens, le Canada représente une terre vierge, sans histoire commune qui en outre, constitue un nouveau pays d’émigration possible, avec plein de promesses : pays francophone, riche, novateur, réputé pour sa tolérance et géographiquement éloigné de la mère-patrie. Pour le Canada et particulièrement pour le Québec, il s’agit d’une nouvelle émigration visible surtout depuis les années 1990. À compter de ces années-là, la communauté algérienne a augmenté ses effectifs au Canada de façon drastique (de quelques centaines dans les années 60 à plus de 40 000 aujourd’hui). Il s’agit donc d’un phénomène nouveau, récent et d’une communauté en pleine expansion venue au Québec massivement pour se protéger de la violence islamiste qu’a connue le pays et pour panser ses plaies. Pour le pays d’accueil, et surtout pour le Québec où la très grande majorité des Algériens s’est installée, il s’agit d’une immigration intéressante parce que francophone et éduquée. En outre, c’est une immigration familiale comptant souvent un ou plusieurs enfants et conséquemment encouragée par les autorités. Mais la communauté algérienne au Canada et notamment à Montréal est une communauté plurielle dont les membres se regroupent par affinité, par association, par région (Kabylie, Algérois, ouest de l’Algérie), par degré de pratique de leur religion, par niveau de scolarisation. Ils se connaissent mais ne se fréquentent pas et les Algériens dont les mentalités ont davantage évolué et qui sont davantage occidentalisés ne côtoient que leurs pairs.
 
Immigration intéressante parce qu’à la croisée de plusieurs cultures, cette communauté est en pleine mutation d’autant plus qu’elle a perdu une partie de ses repères et de sa culture, de ses illusions aussi. Bien des Algériens se sont installés au Canada parce qu’ils fuyaient l’Algérie et sa violence politique et non parce qu’ils avaient fait le choix longuement mûri d’immigrer. Ils n’imaginaient pas en quittant leur pays pour ce qu’ils pensaient être l’Eldorado d’Amérique qu’une montagne de difficultés les attendaient. Ils étaient francophones et éduqués oui, mais leurs diplômes n’avaient pas de valeur et leur expérience professionnelle n’était pas reconnue. On exigeait d’eux « l’expérience canadienne » qu’évidemment aucun ne possédait. Mais il fallait bien survivre et manger. Alors ils se contentaient de petits boulots, mal payés, mal considérés, les femmes se mettaient courageusement à la tâche et souvent réussissaient mieux leur intégration professionnelle que leurs conjoints. Cette situation entraînait bien des conflits dans les couples dont beaucoup se sont soldés par un divorce ou par une dépression. Certains se sont repliés sur eux-mêmes cherchant désespérément dans leurs racines un réconfort, certains se sont tournés vers la religion, d’autres s’en sont éloignés, tous ont connu une période d’adaptation difficile. La société d’accueil, après leur avoir dit « bienvenue au Québec » ne les comprenait pas, les malentendus ont surgi, l’incompréhension s’est installée entre eux.
 
Quant à la jeune génération, ces enfants nés en Algérie, mais ayant grandi au Québec, ils se sentaient souvent rejetés, en quête d’identité et certains, en réaction à leurs difficultés d’adaptation se sont tournés vers la religion, souvent au grand désarroi de leurs parents qui avaient fui l’intolérance religieuse, agrandissant ainsi le conflit de génération et les problèmes au sein de la famille. Et puis, peu à peu, le temps a fait son oeuvre, les adultes ont fini par trouver leur place au soleil souvent au prix d’une réorientation professionnelle et nombre de leurs enfants ont finalement très bien réussi à l’école participant ainsi de façon active à l’intégration de la famille à la société nord-américaine qui les avait accueillis. Ils démontraient ainsi une ouverture sur la modernité et l’Occident et devenaient partie prenante des débats qui animent leur nouvelle société, leur nouveau pays. C’est ainsi qu’à l’instar des autres représentants des communautés culturelles du Québec, les Algériens se sont présentés devant la Commission Bouchard Taylor lorsque le débat sur les accommodements raisonnables a pris une place démesurée sur la scène publique québécoise et ont fait entendre leur voix.
Et effectivement malgré les désagréments et les problèmes vécus au moment de leur installation, les Algériens ont découvert les aspects positifs de l’immigration au Québec et ce malgré les débats entourant la difficulté d’intégrer les nouveaux arrivants. Ils ont constaté qu’en dernier ressort la société québécoise reste l’une des plus accueillantes et des plus tolérantes et qu’il est une richesse de s’y fondre. Le président de l’Association Solidarité Québec Algérie, M. Farid Salem, dans la livraison d’El Watan du 7 mars 2007 s’exprimait ainsi en parlant du Québec et des Québécois :
« Ce peuple a travaillé fort pour arriver à ce havre de paix, à cette démocratie et à cette vie politique intense sans aucune violence. Bref, c’est à nous d’aller vers eux et non le contraire. Nous avons le privilège d’avoir notre histoire qui peut nous ouvrir grandes les portes. »
Concluons en disant que ce livre est une oeuvre de rapprochement entre les deux communautés. Il permet, dans une écriture simple, claire, très lisible malgré son érudition, de mieux se connaître, de mieux s’apprécier, de découvrir les points communs entre ces deux peuples issus de la colonisation, d’effectuer un parallèle entr

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