La Grande Illusion
86 pages
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La Grande Illusion , livre ebook

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Description

« J'ai acheté bien cher quelques-uns de mes rêves À des marchands aveugles sur mon chemin. Désormais, je n'aspire plus qu'à la trêve Et à croiser enfin le regard de mon destin. Les jouets propres à ceux de mon âge Échouent désormais à me contenter. Y a-t-il un horizon par-delà les mirages Que les conventions nous enjoignent d'admirer ? Il est des jours où le vide me tente, Rompre les rangs de la Grande Illusion. Mais je ne sais si glisser sur cette pente Signerait une défaite, ou bien une décision. » Les morsures de la lassitude, les vagues du désenchantement, une rupture avec son époque et les idéaux de celles-ci, les déceptions de l'existence s'expriment tout au long des poèmes composés par Sébastien Matar... mais aussi un ardent désir d'exister. Ambiance quasi crépusculaire donc pour ce recueil que l'on pourrait penser composé par une âme déjà éprouvée par le temps, mais qui s'avère finalement jeune et désabusée. Émane ainsi de cette œuvre une esthétique romantique et tourmentée, qui n'est pas sans rappeler certains grands poètes français.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342154412
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Grande Illusion
Sébastien Matar
Publibook

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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Grande Illusion
 
Préface
Pourquoi tout écrire maintenant ? J’ai la chance d’avoir échappé à de bien grands périls, qui auraient pu me prendre bien plus que quelques rêves, au menton desquels fleurissait encore le duvet de l’enfance.
Mais les années passent, et il me semble que la douleur des anciennes blessures revient plus vive, lorsque les cicatrices disparaissent pour n’être plus que des souvenirs. Mais ce n’est pas la mémoire qui fait mal – avec sept milliards de paralytiques, notre monde serait encore bien plus mal embarqué.
C’est mon corps qui se dérobe, qui, certains jours, s’éveille à peine pour tomber en faiblesse presque aussitôt. À personne d’autre que moi la faute : je ne me plains pas dans mes lignes, ce ne serait qu’une autre manière de perdre mon temps et j’en connais déjà mille. Alors que j’approche du quart de siècle, il me semblerait presque en avoir vécu trois ; mon cœur peine à battre la mesure, le souffle me manque trop souvent et il n’y a guère que quand mon estomac me coupe en deux que je me rappelle son existence.
Car les excès, la négligence et les mauvais choix se payent – et à cette réalité, pourtant la mère de toutes, je commence à peine à me rendre. Pas forcément en monnaie de sang – j’en ai perdu une bonne quantité, mais certainement pas autant que ce que j’aurais mérité – ni même par l’indignité publique : mon travail me fait parfois l’effet d’une robe de baptême, sans laquelle j’apparaîtrais au monde dans mes habits de renégat.
Non : c’est bien en années d’espérance de vie que nos faux pas nous sont facturés. Comme des marins sur un océan à l’humeur changeante et illisible, sans cesse nous scrutons l’horizon. Et si, par brume ou par temps clair, jamais il ne révèle ses secrets, il me semble parfois apercevoir déjà les rives de cette terre qui d’une de ses plages, m’offrira le sable comme dernière demeure.
Alors même que ma flamme pâlit, le constat est sans appel : de toutes les sortes d’empreintes pérennes, ou un tant soit peu durables, qu’un homme puisse offrir à la postérité, aucune n’est à mettre à mon actif. Pas de vie sauvée, de grande cause incarnée, de suprême sacrifice pour le bien commun, ni pour le bien de quelques-uns, ni même au nom d’une certaine idée un peu surannée et sévèrement romancée d’une « patrie » ou d’une « nation ». Pas même un petit être pour sauver de l’oubli, pour quelques décennies, ce nom qu’on m’a transmis.
Pourtant, j’ai toujours vécu avec l’idée que mon existence – que je n’ai pas méritée, comme chacun de nous, je la dois à d’autres et à leur bon vouloir, ou peut-être à leur manque de sens de la retenue – devait me servir à créer quelque chose que je pourrais donner, comme une offrande à poser sur un autel irréel dédié à ce grand hasard trempé de passion qui m’a fait naître.
 
Donc j’ai fouillé mes tiroirs, retourné mes poches, scruté la poussière au sol de mon appartement, à la recherche d’une seule chose : un fragment, ou même une paillette, un « on-ne-sait-quoi » de précieux qui trahirait que quelques instants de mon gros tiers de vie auraient été passés à créer une œuvre qui aurait une espèce d’importance, ou même d’utilité, pour au moins un autre que moi.
Le défi était de taille, et la quête bien mal engagée. Car il a fallu me rendre à l’évidence : je n’ai que des souvenirs. Une mosaïque d’expériences bien mal ajustée, aux couleurs passées par endroits, qui sert de pierre de Rosette pour lire d’un trait cette histoire que racontent mes premières rides et mes fidèles cernes. Si souvent, on m’a reproché de refuser d’ouvrir ce livre…
J’ai décidé de l’écrire. De raconter enfin quelques vérités que beaucoup m’ont soupçonné de connaître mais de garder pour moi. Et d’en dire certaines autres qui pourraient, aussi, avoir du sens pour quelques-uns ou pour beaucoup – parce qu’ils en ont fait ou en font partie, parce qu’ils en ont vécu de semblables, ou juste parce que, comme moi, une histoire leur paraît toujours meilleure avec des rimes.
C’est pour cette raison que ce livre n’a pas de dédicace : si seulement chaque personne qui posera les yeux sur ces pages pouvait avoir l’impression qu’elles ont été écrites pour elle, qu’elles lancent « notre » conversation et que, durant cet échange, je m’adresse à elle avec des mots que je n’ai jamais eus pour aucune autre, mon but serait atteint.
Ce livre n’est pas un hommage : c’est un hymne. Ce n’est pas une épitaphe : c’est déjà un testament.
 
Même si, peut-être, j’en écrirai d’autres.
Melchisédech
Avancer trop vite et trop fort,
Telle fut souvent ma directive.
Meurtri à l’intérieur, intact au-dehors :
Me voici homme-écran sans perspective.
Le flot des ...

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