La Gare
376 pages
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La Gare , livre ebook

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Description

Il est coutumier de comparer la vie à un chemin... Celui de John Porter a peut-être ceci de particulier que cet architecte ne s’y sent pas tout à fait à son aise, que cet homme y évolue comme dépossédé de lui-même, dans une atonie pesante... Une sorte de brouillard quotidien, qui se voit soudainement percé par des cauchemars récurrents mais aussi des êtres qui croisent soudainement sa route : Smokey, l’Australien malade, Angus, lady Gwineth sont ainsi de ces êtres qui vont peser de leur poids sur son parcours, qui vont, implicitement, tenter de faire coïncider John avec ses envies et ses désirs. Et qui, à leur manière, vont le conduire à bouleverser sa vie et le plonger au creux du mystère lié à la Dame des Marches.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748380354
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Gare
John Mauret
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Gare
 
 
 
 
Pour toi Smokey,
Mon ami «  No-longer-on-the-road  »
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
À toi, papa. À toi, maman.
Pour votre soutien matériel pendant l’écriture, et ma jeunesse. Et par-dessus tout, pour ne m’avoir jamais jugé ou remis en cause quoi que je fasse.
Je vous aime très fort.
 
À vous, mes amis, pour votre amour et l’inspiration que je tire de nos expériences.
 
Et aussi, un salut généreux à mes rencontres diverses, pendant ces années de réflexion et de recherche spirituelle.
 
 
Car sans vous, ce roman n’existerait pas.
 
 
Vous vous reconnaîtrez…
 
 
 
 
 
 
 
Extrait du Manuscrit 250 (136), Bibliothèque Municipale de Poitiers :
«  Un homme, du nom de Floreius , pêchant pour la sainte, peinait sur mer quand se leva le tourbillon des vents et que se dressa la masse des flots ; le matelot ne pouvant vider la sentine avant que l’onde déferlante ne la submergeât, comme plein d’eau sombrait, Floreius, dans cette extrémité s’écria :
« Sainte Radegonde, pendant que nous t’obéissons, ne nous laisse pas engloutir dans le naufrage, mais obtiens de Dieu que nous soyons délivrés de la mer » Cela dit, la nuée s’enfuit bientôt, le temps redevint serein, l’onde s’apaisa et la proue se redressa.  »
 
Fortunat, Vie de sainte Radegonde .
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
Un conte d’extraterrestre
C’est un conte qui m’est passé par la tête, quand mon fils (qui a maintenant 40 ans) m’a glissé dans le creux de l’oreille que les anges avaient fini par quitter le village de son enfance.
C’était un village au bord de la Gironde. L’église et son cimetière étaient plantés au ras de l’eau, une eau souvent bien grise et mauvaise. Elle était si large, cette Gironde, que l’autre bord, par vilain temps, personne ne pouvait le voir. Et quand il fallait traverser, cela faisait peur ! Mais les chrétiens qui l’osaient, c’était pour aller en dévotion à Soulac ou pour prendre le chemin de Saint-Jacques, et couper au plus court. Il y avait neuf chances sur dix de couler par le fond. Mais une légende disait que les noyés qui étaient mis en terre près de l’église du village, allaient droit au paradis, portés par les anges qui étaient de surveillance, tout exprès, sans trêve ni repos. Il y avait même de méchantes gens des bords de la rivière, qui avaient une si grande peur du Diable, qu’ils faisaient, quand ils étaient morts, dériver leur cercueil et eux dedans, au fil de l’eau, pour être repêchés ou échoués sur la grève du village, pour être mis en terre là… sait-on jamais… avec les anges ! Donc, il y avait des anges. Évidemment, personne ne les voyait… Mais les jours sans vent, les vieilles gens et les enfants les entendaient feurlasser. Le temps passait.
* * *
Le village était quasiment désert. L’église tombait en morceaux… C’était, comme qui disait les beaux messieurs, « la désertification des campagnes ». Mais entre les deux guerres, et après la dernière, a commencé le temps des touristes. Au début, ils arrivaient petit à petit, groupe par groupe. Ils visitaient. Ils venaient et revenaient encore ; le village et son église « au péril des flots » les touchaient. Ils disaient encore des prières, même s’ils ne traversaient plus la rivière, et les anges étaient heureux. Après, les messieurs, ceux qui brassent l’argent et décident du destin du monde, se sont aperçus que les touristes, ça rapportait. Ils ont fondu comme des rapaces sur le village, ont réparé les éboulis, restauré l’église, peint les volets, planté les fleurs, etc.
C’est devenu un « haut lieu touristique ». Et ils ont fait venir le monde à pleins cars ! S’ils avaient pu, ils auraient affrété un airbus ! Et ça arrivait, ça arrivait ! La foire de Saintes !
* * *
Et voilà la misère ! À chaque fois qu’un touriste ouvrait son porte-monnaie pour visiter ceci ou cela, sans plus penser à l’âme des défunts ou à la sienne, dans cette église sacrée et ce cimetière bénit, une plume d’ange tombait. À la fin des fins, les grands anges blancs ne pouvaient plus voler. Deux ou trois étaient tombés dans l’eau grise, les autres allaient boire le bouillon dans cette eau qui ne nourrissait même plus les esturgeons, les crabes, les berniques et les bourries… ni les crevettes roses ! Ça ne leur plaisait pas (aux anges). Adieu !
Mon fils m’a dit qu’il y avait une espèce d’écume blanche qui voletait et tournicotait toujours sur les platanes. Peut-être que c’est tout ce qui reste des anges ! Les touristes ne le savent pas, et lui, il racontera cette histoire à mon petit-fils, un jour…
 
Gisèle Schunck
In conte d’estra terrest, traduit du patois charentais. in Le Subiet, supplément de la revue Aguiaine n° 234, janvier-février 2003, reproduit par courtoisie de l’auteur et de la SEFCO .
 
 
 
Chapitre un. L’architecte
 
 
 
Extrait du journal de Porter, le jour de sa mort :
«  26 août 2006.
Je n’étais pas fait pour ce siècle. Pas moi. Pas avec ce dont mon cœur est fait. Pas avec tout ce que j’ai appris pendant ces deux dernières années. Pourquoi est-ce toujours quand je viens ici que je me demande comment j’en suis arrivé à attendre un train qui n’arrive jamais ? un train qui n’aurait d’autre destination, d’autre passager que mon destin.  »
* * *
Porter posa son stylo et se relut. Il rangea son journal intime dans le sac à dos posé à ses pieds. Assis à une table du café de la gare, café qu’il aimait particulièrement, fier d’en être le concepteur principal, Porter allait déjeuner en attendant son train. Soudain il entendit le bruit lointain qui arrivait. Bientôt, il entra sous le dôme de la gare qui recouvrait les deux voies ferrées, séparées par un petit tertre herbeux. Les freins résonnèrent dans toute la structure métallique. Le bruit interminable d’un crissement d’ongles sur un tableau noir, mêlé des cris d’une légion de démons.
Il regarda l’horloge digitale derrière le comptoir du café : 12 h 34. Ce n’était que la vieille Carpet-Louvet qui allait chercher ses voyageurs à Royan. Encore cinq heures d’attente.
« Votre salade monsieur, et votre verre de vin rouge, annonça le serveur interrompant ses pensées après avoir attendu que le bruit effrayant ne s’arrête pour pouvoir lui parler.
— Ah, merci beaucoup », répondit-il simplement. Comme s’il ne savait pas ce qu’il avait commandé ou qu’il ne reconnaissait pas ce que l’autre posait devant lui. Il commença à manger sa salade, et le garçon s’envola aussi vite qu’il était arrivé. Sans lui laisser même le temps de se plaindre des lardons qu’il avait trouvé dans sa salade végétarienne, le petit salaud !
John Porter était un architecte de Houston, bien qu’il n’y eût jamais mis les pieds là-bas, pas plus qu’il ne les y mettra. Il n’avait jamais été intéressé par les États-Unis, à part quand il avait cherché Aigle Noir, son guide spirituel. Ou du moins il croyait que c’était lui, vu qu’il n’arrivait jamais à lui parler directement. Il avait fait des recherches pour son neveu. C’était un chef indien, obscur et inconnu, d’une tribu qui se déplaçait dans les prairies du Dakota du Sud, l’Iowa et du Minnesota : les Sioux Wahpekute , littéralement « les tireurs dans les feuilles ». Une tribu de hors-la-loi. La plus petite des tribus du Dakota qui était menée par son fils Inkpaduta et qui vécut entre 1815 et 1882. D’après ce qu’il avait pu glaner sur internet, la plus grande bibliothèque du monde, il avait développé une haine féroce pour les Blancs depuis le meurtre sans motif de sa famille en 1854, perpétré par des soldats américains. Aucune chance que cela arrive au fils de Porter, il n’en avait pas. Il n’avait jamais voulu avoir de fille non plus, et il fut établi clairement dès l’âge de 30 ans qu’il ne voulait pas d’enfant lorsqu’il décida d’avoir une vasectomie. Pas très courant parmi la population française. Personne ne savait dans sa famille.
« Vous désirez un dessert ? demanda le garçon en passant sans s’arrêter, car il était déjà occupé à servir une autre table.
— Non merci, juste un café, sans sucre, et l’addition s’il vous plaît. »
N’importe quel problème a une solution simple, aussi brutale, cruelle ou stupide soit-elle. Donc, la vasectomie était apparue plutôt appropriée sur le moment pour résoudre le sien. Il s’était accordé le choix d’utiliser ou non ce que Mère Nature lui avait donné. Un choix souvent renié devant la pression sociale et le mode de pensée général. «  Tu dois procréer car tu es le mâle, tu portes la graine  » dit la religion ; et le refrain évolutionniste de « l’homme primitif qui ne peut s’empêcher de la semer autant qu’il le peut », connerie. C’est comme ça qu’il perdit Alex en chemin, son ex-fiancée. Pas en couchant avec quelqu’un d’autre, non il était trop loyal pour ça. Elle voulait un enfant de lui. Il pensait qu’il ne pouvait se rendre responsable de la vie d’un autre et qu’il y avait assez d’orphelins dans le monde pour qu’il ait besoin d’ajouter un autre enfant à ce monde stupide. Il changea juste son mode de pensée sur le sujet de la conception. Les femmes avaient bien la pilule. C’était juste le voir d’un angle différent. N’est-ce pas ce que le dalaï-lama avait dit dans un de ses livres, que Porter avait lu il y a quelques mois ? oui, il disait plus ou moins qu’il n’y avait pas de problèmes sur cette terre, il n’y avait que des solutions, tout était question de perspective. Enfin, il avait lu tellement de livres sur des sujets spirituels que son e

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