La Fuite en avant...
240 pages
Français

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La Fuite en avant... , livre ebook

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Description


Tim habite en banlieue avec son grand ami Michel. Sa vie est rythmée par les fêtes, les gueules de bois et les amourettes d’un soir, jusqu’au jour où il monte le projet SAXO avec Clô, Ibou, Marie, Michel, et bien sûr Elle, sa dulcinée : tous veulent s’installer à Saint Louis, au Sénégal, pour s’occuper d’un bar. Mais la route qui mène au soleil est semée d’embûches, d’autant plus que le cocktail paradisiaque peut prendre le goût amer de la désillusion...
Les tribulations sénégalaises d’un ‘toubab’ tout droit sorti de sa banlieue... Entre l’Afrique et Ris-Orangis, le cœur de Tim balance : le soleil et la plage peuvent-ils supplanter la bande de copains et une vie de banlieue somme toute agréable ? « La fuite en avant... » révèlera la vacuité du fantasme au profit d’une apologie de l’amitié, remède aux blessures secrètes omniprésentes : « (...) même à des milliers de kilomètres de cette infâme banlieue que pourtant j’aime, le bonheur tel que je l’imaginais n’est jamais apparu à mes yeux. Et pour cause, il n’existe pas. »


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mai 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748384086
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Fuite en avant...
Christophe Timmermans, Publibook
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Prologue
 
 
 
D’abord, pourquoi la fuite en avant ?
Parce que la vie est comme ça, parce que toute ta vie tu cours, tu veux aller plus loin, plus haut et finalement tu fuis.
Tu fuis, mais jamais par derrière, jamais pour t’avouer un repli, un échec, non tu changes de vie en te persuadant que c’est pour évoluer, progresser, pour aller de l’avant.
Fuite en avant je te dis.
J’ai mis longtemps à comprendre que moi aussi, je fuyais, croyant chercher simplement à vivre autrement, plus doucement, plus "coolement"que les autres… mais mon désir de fuir ce système trop speed et trop impersonnel m’oblige à courir deux fois plus vite.
J’évite un mode de vie que je redoute pour me réfugier dans un endroit meilleur et ce meilleur me pousse à nouveau vers mon point de départ.
La fuite en avant…
Voilà pourquoi ce titre qui se veut titre d’un livre qui ne sera peut-être jamais.
Aurai-je assez de feeling pour donner vie à cet amas d’idées amassées dans un coin de ma tête ?
Quel style employer ?
Faut-il nécessairement des dialogues, des chapitres, un suivi bien construit ?
 
Allez hop, je me jette à l’eau.
Pas de style particulier si ce n’est le mien.
Pas de trame particulière, pas de "si vous avez manqué le début".
Plusieurs chapitres, plusieurs idées en vrac.
Nous sommes un certain nombre à nous poser les mêmes questions moi je veux aller plus loin et me raconter une histoire, mon histoire.
 
" Quoi que tu fasses, quoi que tu fuies, mon cher amour, mon amour à moi te rattrapera toujours "
Mam.
 
 
 
 
Premiers pas
 
 
 
Je sais que mon aventure n’existe pas.
Seul Corto Maltese peut suivre ce même chemin… mais Corto ne suit personne.
Peut-être nous étions-nous simplement croisés dans une auberge Vénitienne, ces soirs où les marins parlent encore des trésors enfouis vers San Nicolas.
Comme lui, j’avais croisé l’amour et nous vivions désormais en parfaite parallèle, certains de ne jamais nous croiser à nouveau.
Dehors le trottoir brillait et se hérissait de gouttes de pluie descendues de l’épais brouillard qui surplombait la ville.
La ville et ma tête.
Depuis ma naissance il y a toujours eu un coin de mon cerveau continuellement plongé dans la brume.
Même quand tout va bien, il y a toujours ce malaise profondément endormi mais toujours prêt à réveiller le blues dans ma vie.
C’est comme ça et rien ni personne ne peut préserver le soleil dans mon coeur.
 
Dans la jungle de ma banlieue, seules clignotaient les lumières du flipper de "L’écu de France".
Le barman s’endormait à moitié, les enceintes saturaient sous les riffs de Lucky Peterson.
Une vieille dansait au milieu du troquet et deux nanas tricotaient dans l’arrière salle.
— Qu’est ce qu’elles peuvent bien foutre dans ce rade à tricoter ensemble ? me demandais-je.
Cette existentielle question eut pour effet de me sortir de mes pensées.
J’attrapai mon blouson, payai mes trois Picon-bières et jetai un dernier coup d’oeil à la vieille.
— Au revoir, monsieur, à demain
Ouais c’est ça à demain, et à après demain et à tous les soirs de la semaine.
— Au revoir, Georges… à demain.
 
 
Dehors, le vent glacé qui s’était levé m’arracha littéralement la tête.
L’hiver me signifiait à nouveau qu’il ne voulait plus de moi ici.
Cette situation étant réciproque cela ne me posait guère de problèmes et me réconfortait dans ma décision.
Il fallait que je bouge de ce bled.
Il caillait tellement que même les cocktails ingurgités chez Georges n’arrivaient pas à me réchauffer.
Je décidai de leur offrir un p’tit frère en attendant le minibus.
Je repérai le premier troquet de la rue et m’y engouffrai sans réfléchir.
Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.
Encore un mois…
Un mois et c’était le départ.
LE DEPART, devrais-je écrire, car c’était sans doute le plus important de ma vie.
Est-ce qu’on se dit ça à chaque départ ?
Il y a une trentaine d’années je naissais sur ce continent qui m’appelle à nouveau…
l’Afrique.
L’Afrique… le soleil, les djembés, la bulle .
Je suis pas particulièrement fainéant mais j’en ai marre d’aller bosser cinq jours par semaine en attendant les sacro-saints congés annuels, et l’envie de bouger faisait partie de moi depuis tout petit.
Né au Sénégal, fils d’un père qui faisait deux fois par an le tour du globe, j’avais moi aussi, chopé le virus.
Je croyais encore à l’époque qu’il existait un endroit rien que pour moi, que je découvrirais un jour au hasard d’un voyage lointain et j’ai longtemps été persuadé que je ne pouvais être heureux ici entre les tours, les parkings, les mobylettes et qu’il me fallait partir à la découverte de mon Eden.
Je sentais l’odeur des poissons grillés que j’avais péchés, l’odeur du sable mouillé, j’imaginais ma paillote bordée d’une mer chaude et d’un petit courant d’eau douce où les arbres protégeaient mon hamac.
 
Evidemment, j’avais une femme, blonde, rousse ou brune, petite ou grande, j’en savais rien, mais elle était belle et on s’aimait.
On vivait là heureux, sans se soucier des cris de haine, des brasiers meurtriers et de la folie des hommes qui nous entourent.
 
Bref, le paradis sur terre, le coin idéal où les usines, les machines, les vapeurs de chloréthylène avaient lâché la grappe à la nature.
A quelques kilomètres un beau village nous accueillait quand on avait envie de se saoûler la gueule, d’aller au ciné ou de voir des gens.
Il me fallait donc partir et trouver cette terre promise.
Depuis mon petit séjour de trois mois au Maroc, je n’avais pas bougé d’un poil.
Ça faisait six ans que je n’avais pas quitté Paris.
Ou plûtot Ris-Orangis car Ris comparé à Paris, c’est la télé portable comparée au seize neuvième.
Six ans pendant lesquels le bonheur ne s’était guère montré que par intermittences.
De petits boulots en minables jobs, j’avais finalement opté pour l’animation espérant trouver lors de mes différents départs en colo ou en classes transplantées un ersatz de mon p’tit coin de paradis.
 
 
Hélas, je dus déchanter assez rapidement, les régions visitées ne me convenant pas plus que les nanas séduites.
Il a donc fallu que j’atterrisse à Melun, dans un quartier infâme, un centre social où ne régnaient que la crainte, le vol et la violence pour que l’idée d’un nouveau départ prenne forme humaine en la personne de Claudine et d’Ibrahima… Clô et Ibou.
 
Ibou c’est le Sénégalais de la bande.
Ce qui m’a tout de suite fait marrer chez lui c’est son chapeau.
Une sorte de chapeau melon où il enfouit ses énormes locks et ça lui fait une toute petite tête avec un grand galure.
En plus il est tout petit, pèse quarante cinq kilos à tout casser.
Quarante si tu lui coupes les cheveux.
Ibou est un sage, Ibou ne s’énerve jamais, ne s’inquiète jamais, Ibou laisse la vie tous les matins lui chuchoter de quoi la journée sera faite… Ibou est africain.
Marie, sa femme est une blanche, une toubab. Elle est un peu bizarre, un coup elle a envie de bouger, un coup elle veut rester à Paris.
Elle a les yeux qui lui sortent un peu de la tête, ça lui donne des airs de caméléon.
Elle change de couleur comme d’avis et quand elle te regarde fixement tu serais presque pas surpris qu’elle chope un insecte volant dans ton secteur. Elle est assez grande, beaucoup plus qu’Ibou, mais Ibou s’en fout et il a raison.
Quelle importance que ta nana soit plus grande que toi ?
Quelle importance que ton mec soit plus petit que toi ?
L’amour ne se mesure pas à la taille de l’autre.
Ce sont des préjugés à la con et on doit se battre contre ça, non ?
Ben moi, j’aimerais pas que ma gonzesse soit plus grande que moi.
Je sais pas pourquoi, faites pas chier.
Ça me plairait pas, un point c’est tout.
Ibou, donc, s’en fout.
Peut-être parce que Marie lui a donné deux superbes petites filles, Binta et Djenaba qui feront flipper plus d’un amateur de peaux métissées.
 
 
Moi, j’aime bien les peaux métissées, épicées, parfumées, mais elles n’ont que trois et cinq ans.
Je vais donc devoir laisser la place à de plus jeunes loups que moi.
Ibou, et sa petite famille, sont évidemment à la base de tout.
Il connaît bien le pays, la langue, les arnaques et ses frères vivent en grande partie à St-Louis.
S’il avait été Vietnamien nous serions partis à Hanoï.
Comme il est africain nous le suivons là-bas… où peut être est-ce lui qui nous suit car il prend un minimum d’initiatives.
Ibou ne veut pas être un meneur, Ibou attend que le vent gonfle la voile avant de décider où il part.
— C’est pour vous le Martini-Gin ?
— Oui merci…
Ça valait bien un petit merci car la plupart des garçons oublient que dans le Martini-Gin, le Martini je le veux blanc.
T’as beau leur demander, ils se plantent une fois sur deux.
 
Celui-ci était bien blanc et des plus alléchants malgré l’heure matinale et j’avais vraiment besoin d’un petit remontant pour surmonter les tracasseries administratives que j’ai jamais pu encaisser et affronter la grippe Euro-Chino-Spanochiante que j’ai jamais pu supporter non plus.
Pour le moment c’est la bagarre avec le minibus.
Malade lui aussi, il est en train de se faire examiner les entrailles par un toubib mécano et je traîne dans ce rade en attendant le diagnostic.
Bob chante "kayaman" et je l’écoute tranquillement en observant un couple qui s’engueule discrètement en face de moi.
La nana a l’air de craquer complètement et le mec a tout à fait l’air malheureux de quelqu’un qui va perdre l’être aimé.
Michel est à la b

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