La Conjuration de Judas
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La Conjuration de Judas , livre ebook

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Description

Pourquoi Judas a-t-il livré Jésus à ses ennemis ? Pour trente pièces d'argent, a écrit l'apôtre Matthieu dans son Évangile. Pourtant, l'argentier du mouvement créé par « le fils de Dieu » savait que sa trahison le vouait à la damnation éternelle. Un châtiment bien grand pour quelques deniers. Peut-être, doutait-il de la nature divine de l'homme de Nazareth. Deux mille ans après les événements, le mystère demeure. L'auteur du présent ouvrage ouvre une nouvelle piste originale. Il propose une relecture minutieuse des récits des évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean. Selon son hypothèse, il existait une connivence profonde entre Jésus et Judas. Leur « conjuration » visait à changer la société inégalitaire et esclavagiste du monde antique. L'Empire romain ne survécut pas aux idées nouvelles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414212880
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-21289-7

© Edilivre, 2018
Illustration de la couverture : Patrice Chambrier.
Chapitre I Jésus tenté par Judas
Jésus prêche en Israël – De nombreux disciples adhèrent à son projet de rénover la Loi de Moïse – L’ancien royaume de David est fragmenté en plusieurs provinces administrées par des tétrarques pour le compte de l’Empire romain – Les croyants juifs sont écartelés entre plusieurs partis : saducéens, pharisiens, zélotes, esséniens – Les autorités juives sont hostiles à Jésus – Le peuple versatile manifeste de la lassitude à l’égard de l’enseignement de Jésus – Judas élabore un plan audacieux pour ressusciter le mouvement – Le Messie est venu sur Terre pour annoncer une nouvelle alliance entre Dieu et tous les hommes soumis à l’esclavage – Jésus est troublé.
Les événements que nous relatons ci-dessous se sont produits un jour de printemps en l’an 3801 du calendrier hébraïque, 782 ans après la création de Rome.
Judas, né à Kériot, courait dans le jardin de Gethsémani, zigzaguait entre les pierres et les souches des arbres. Il avançait comme un aveugle ne semblant plus voir le monde alentour. Il bousculait les hommes et les animaux. Il heurtait toutes sortes d’obstacles vivants ou morts. Les marchands et les manœuvres qu’il croisait s’interrogeaient sur l’identité de cet énergumène et les raisons de son comportement.
–  Un démon s’est-il emparé de ton corps , lui cria un homme.
–  Je crois que le démon doit avoir l’apparence de sa matrone , dit un autre en riant. Elle lui a sans doute refusé le devoir conjugal. Et le pauvre homme est tourneboulé.
–  Non, regardez la bourse bien garnie accrochée à la ceinture de sa tunique. Il s’en va payer son tribut à Tibère. Cela explique sa rage , osa un troisième.
–  Pourquoi Tibère ? Ne voyez-vous pas qu’il court s’acquitter de sa dette à l’égard du Temple , affirma un commerçant grec.
Quand subitement Judas tourna sur lui-même et revint sur ses pas, les promeneurs pensèrent que l’homme souffrait de démence. Ils se trompaient. Les pensées désordonnées qui encombraient son esprit et blessaient son cœur venaient d’accoucher d’une idée, une révélation plutôt. Au diable la mission subalterne qu’on lui avait confiée ce jour-là. Il fallait annoncer la bonne nouvelle à Jésus : Il avait un plan pour relancer le mouvement. En marchant, il réfléchissait à ce qu’il allait dire à son chef. Il était sûr d’une chose : il excluait d’informer les onze autres membres du comité exécutif. Il les jugeait incompétents, peureux et trop attachés à la personne de Jésus. Pour réussir, son plan devait rester secret.
Il parcourut en courant les quatre cents mètres qui le séparait du logement que Joseph d’Arimathie, militant clandestin de leur groupe, avait mis secrètement à la disposition de Jésus et de ses fidèles. La maison sise près de la porte d’Éphraïm, à deux pas du cimetière juif et des jardins, comprenait un séjour cuisine au rez-chaussée et à l’étage trois chambres à coucher où dormaient les treize.
–  Où est Jésus, où est Jésus  ! cria-t-il à ses compagnons assis devant le seuil. Pierre, André, Jacques de Zébédée et les autres discutaient à voix basse des derniers événements survenus à Jérusalem. Ils s’inquiétèrent de le voir revenir si vite, le souffle court, la tunique mouillée par la sueur et sans les deux ânes commandés la veille. Quelques jours auparavant des groupes armés zélotes avaient provoqué des émeutes meurtrières à Jérusalem. Ce parti composé de juifs patriotes luttait contre l’occupation d’Israël par Rome. Des soldats romains avaient été tués dans des échauffourées pendant que des juifs collaborationnistes, notamment des sadducéens , périssaient poignardés par des sicaires devant leur domicile. Un des chefs des émeutiers, un nommé Jésus Barrabas, dont le nom peut se traduire ainsi : Jésus « fils du père », avait été arrêté par les autorités occupantes. Les disciples craignaient qu’on le confondît avec Jésus de Nazareth qui se proclamait « le fils du Père ». Cette homonymie pouvait prêter à confusion. On avait ainsi chargé Jean et Matthieu de dissiper tout malentendu avec les décideurs religieux et politiques.
La mission du premier consista à informer les différents partis juifs que dans un geste de concorde Jésus prierait pour le salut des victimes sadducéennes en dépit de leurs divergences bien connues ; le second avisa les autorités romaines que les réformateurs réunis autour du galiléen condamnaient les actions violentes des zélotes. Le centurion romain nommé Cornelius dit l’Italique, cantonné alors à Capharnaüm, dont Jésus avait un jour guéri le domestique, servit d’intermédiaire avec les occupants. La piété de ce soldat impressionnait les foules. Favorable aux doctrines juives au point de financer la construction d’une synagogue, il était dans le cœur de Jésus. « Je vous le dis, déclara-t-il à son propos, beaucoup d’homme viendront des quatre coins de l’univers prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans notre nouveau monde tandis que des héritiers de l’ancien monde en seront exclus ». Adhérent caché mais sincère du mouvement, l’officier avait été muté à Jérusalem où il assurait la sécurité de Claudia Procula, l’épouse du gouverneur romain Ponce Pilate.
L’arrivée imprévue de Judas effrayait les membres du comité exécutif. Etait-il porteur de mauvaises nouvelles ?
–  Tu es déjà de retour Judas. Tu as l’air bizarre. Que s’est-il passé ? demanda Thaddée.
–  Rien de grave. Je dois voir Jésus, répondit-il.
–  Le bourricot est de retour, mais je ne vois pas les deux ânes . Sa face hideuse a sans doute effrayé les deux montures qui se sont enfuient au galop, comme les pur sangs qui concourent à Rome dans le circus maximus, déclara, sarcastique Pierre. Il ajouta perfide : j’espère que tu ne vas pas nous annoncer qu’un malfrat t’a dépouillé de l’argent que nous t’avions confié pour l’achat des bêtes.
Comme à son habitude, Judas ne répondit pas aux moqueries et à l’insulte de Pierre. Calmement, il délaça la bourse remplie de deniers et la lança au visage de son ennemi avec la même rage froide qu’avait déployée David face à Goliath. Un hématome apparut sur le front de Pierre. Rendu furieux par cet acte de rébellion, vexé par les rires de ses amis, il s’empara d’un bâton bien décidé à se venger, criant  : je vais te tuer mon salaud . Sans l’intervention de son frère André et de Philippe il aurait sans aucun doute frappé Judas. Peut-être l’aurait-il blessé, voire tué. Dans ce cas, les événements que nous allons raconter ne se seraient jamais produits.
Au cours des mois, la méfiance de Pierre à l’encontre de Judas s’était progressivement muée en hostilité et en haine. L’ancien pêcheur ne supportait pas l’influence grandissante du trésorier du mouvement dans la vie quotidienne du groupe. Il regrettait l’époque où les disciples, pauvres et détachés de toutes choses matérielles, étaient nourris et logés gratuitement par les foules qu’ils soignaient, délivraient du mal, convertissaient à leurs analyses, au hasard de leurs pérégrinations en Galilée, en Judée, le long du Jourdain. Judas avait changé cela. Il avait convaincu Jésus de demander l’aumône aux juifs. Pauvres et riches donnaient selon leurs moyens. On voyageait en suivant un plan établi à l’avance. D’abord on visitait telle ville connue pour la richesse et l’impiété de ses habitants puis ensuite on rejoignait celle-là, frappée de grands maux comme la faim mais peuplée de croyants sincères. L’argent que l’on récupérait là-bas était distribué ici. Tout le monde se réjouissait, les uns parce qu’en répandant l’opulence ils croyaient acheter les faveurs de l’Éternel ; les autres parce qu’ils pourraient nourrir leurs enfants. En se structurant, le mouvement avait gagné en efficacité mais perdu en spontanéité. Pierre sentait que son influence auprès de Jésus déclinait même si le grand homme continuait à lui manifester une rude affection.
Judas demanda de nouveau : où est Jésus ?
–  Il est parti méditer dans les jardins du cimetière , répondit Thaddée.
Pierre toujours ceinturé lui cria : «  canaille, je t’interdis de mettre tes sales idées dans la tête de Jésus. Tu auras affaire à moi ».
Philippe lui dit : «  je ne comprends pas ta haine à l’encontre de Judas. Sa tâche est difficile. Aucun d’entre nous n’avait accepté le poste de trésorier du mouvement sous prétexte que le maniement de l’argent nous salirait. C’est un lourd poids qu’il porte sur ses épaules.
–  Tu parles ! Je suis convaincu qu’il puise dans la caisse. Les comptes qu’ils nous montrent sont faux. À quoi correspondent ces « dépenses diverses », ces « frais exceptionnels » qui représentent la moitié des cotisations versées par nos adhérents.
– Jésus lui fait totalement confiance. Cela me suffit »
Judas rejoignit le deuxième rempart qui ceinturait la ville de Jérusalem. Il franchit la porte. À gauche, dominant la ville, s’étendait le Golgotha, un endroit sinistre où l’on suppliciait les condamnés à mort. À droite, des centaines de tombes disséminées çà et là sous les arbres et une végétation sèches, rappelaient que ces jardins étaient un cimetière. Judas aperçut de dos Jésus assis, sous un figuier. Il s’approcha. Sans se retourner, Jésus interpella son disciple : «  Judas, tu es déjà de retour ? Tu as couru. Dis-moi ce qui te tourmente ».
Le disciple dit qu’il avait fini de rédiger le compte-rendu sur la situation financière du mouvement. Le lendemain, il devait le lire aux douze disciples et aux soixante-douze membres du comité exécutif, l’instance délibérative et décisionnaire du parti, réunie en assemblée générale. Il ajouta que son travail l’avait conduit à emp

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