L Horloger de St Jean
704 pages
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L'Horloger de St Jean , livre ebook

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Description

Qui est Roch Gladstone ? Le braqueur d'une banque de La Défense ou un biologiste franco-canadien devenu gênant ? Amnésique depuis une mystérieuse agression, il est recueilli par un vieil horloger misanthrope aux motivations floues et ses enfants adoptifs énigmatiques – une beauté mélancolique et un Quasimodo des temps modernes... Qui qu'il soit, Roch devra fuir, mais à travers trois continents, sa quête de vérité l'opposera à des forces qui le dépassent...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 avril 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342022803
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Horloger de St Jean
Serge Russo
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
L'Horloger de St Jean
 
 
 
Alors que tu vagissais dans tes langes,
Si tu n’eus pas sous tes paupières fermées
Le regard tout empreint de cette lumière qui pénètre,
Reconnaît et réfléchit l’Esprit substantiel des choses,
L’esprit d’universalité entre les choses,
Je ne puis te donner ce regard.
Si tes yeux sont vivants, si tes pieds sont libres,
Observe et avance ; nul n’est initié que par lui-même
« Axel » Villiers de L’Isle-Adam
 
 
 
La fuite
 
 
 
Alors l’Éternel fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit.
Gen 2 : 21
Nuit du samedi 20 juin
Il ne voulait pas mourir. Pas maintenant ! Pas déjà ! Mais il allait mourir. Il le savait.
Face à cette certitude, que faire ? Se battre ? Fuir ?
Il avait choisi la fuite, mais avait-il vraiment choisi ? En tous cas, lutter eut été trop hasardeux. Fuir lui donnerait au moins un sursis, une petite chance d’échapper à cette mort absurde…
 
Il courrait droit devant lui aveuglément, au hasard des rues désertes et peu éclairées de cette première nuit de l’été, emporté par la panique, souffle court, tête vide et peur au ventre.
Sa course effrénée était une tentative désespérée d’échapper à ses agresseurs. A cette heure avancée de la nuit, dans ce quartier de bureaux et de commerces aux vitrines fortement éclairées, crier pour demander de l’aide était inutile, personne ne l’entendrait.
Ses trois assaillants se rapprochaient. Quelques secondes plus tôt, ils avaient exigé qu’il leur remette le sac contenant le butin, et devant sa résistance, avaient fini par le frapper violement pour tenter de le lui arracher des mains.
Il avait alors bondi en arrière et s’était lancé dans cette course éperdue. La peur et la douleur, ajoutées au poids du sac, lui coupaient maintenant les jambes. Il arriva sur une large esplanade fortement éclairée par de puissants lampadaires. La place était ceinturée de hautes tours d’immeuble de verre et d’acier. Vidé de ses forces, il suspendit sa course et se retourna.
Il hésitait…
Ses agresseurs étaient encore hors de vue. Il se débarrassa rapidement de son précieux fardeau, puis dans un ultime effort, reprit sa course… Il contourna bientôt le bassin carré de la fontaine monumentale qui occupait le centre d’une grande place, carrée elle aussi. Il traversa en trombe un massif de jeunes bouleaux argentés plantés en pleine terre qui, à son passage, furent secoués comme sous l’effet d’une tornade. Une allée non éclairée formée par deux tours voisines avait attiré son attention. Ce passage matérialisé par les deux colonnes de béton offrait peut-être l’espoir de s’en sortir. Il s’y précipita. Après quelques dizaines de mètres parcourus dans ce boyau obscur, il se heurta soudain à un mur qui joignait les deux immeubles entre eux au fond de la ruelle.
Il s’était stupidement engagé dans une impasse…
Seule une petite porte métallique trouait la grande paroi lisse du mur. Fiévreusement, il en actionna la poignée de fer, sans succès.
Derrière lui, le bruit de la course de ses poursuivants se rapprochait. Il ne les avait donc pas semés. Il se sut perdu.
Il pivota alors sur lui-même, dos au mur. A vingt mètres, sûrs de leur fait, ses trois ennemis avançaient maintenant lentement, rictus aux lèvres, menaçants…
 
Le temps s’arrêta.
 
En cet ultime instant, toute peur avait fui. Au contraire, un flot de colère le submergeait maintenant. Il n’avait pas mérité cette injustice…
 
— Monsieur, monsieur, m’entendez vous ? Allons, réveillez vous, vous n’avez rien à craindre. Je suis un ami, vous êtes ici chez moi, en sécurité. Ne vous inquiétez pas, nous allons vous remettre sur pieds.
Du fonds de ses ténèbres, le jeune homme perçut une voix grave qui l’appelait. Il tenta d’ouvrir les yeux mais ses paupières semblaient collées. Il chercha alors à se soulever, mais son corps ne répondit pas. Il ne souffrait pas pourtant, mais le peu d’efforts qu’il fit pour s’éveiller l’épuisa et il se senti glisser à nouveau dans la douce torpeur d’où la voix l’avait tiré.
 
De temps à autre, la voix le ramenait à une semi conscience, ce qui ne lui permettait pas de décider s’il rêvait ou non. D’autres fois, il sentait confusément qu’on lui soulevait la tête avec une grande douceur, qu’on lui humectait les lèvres pour le faire boire. Parfois, un faible halo de lumière traversait ses paupières closes et il devinait une vague présence, mais il retombait aussitôt dans l’inconscience.
De temps à autre, c’étaient des bruits indistincts qui le sortaient de sa léthargie. Plongé dans le noir, incapable de bouger, muré dans le silence, sa seule activité consistait alors à tenter de reconnaître la nature et l’origine de ces bruits.
Bientôt une sensation de douleur s’empara de tout son corps. Bien qu’intermittente, elle devenait de plus en plus vive. Sa tête surtout le faisait souffrir. Chaque bruit entendu se répercutait sur les parois de son crâne comme dans une caisse de résonance. Il avait le plus grand mal à respirer, son côté gauche dans la région du cœur le faisait particulièrement souffrir. Sa nuque et ses épaules lui semblaient de plomb, un peu comme s’il avait porté des charges trop lourdes pour lui.
Pourtant cette douleur, il avait fini par l’attendre, il l’espérait même. Elle le saisissait lorsqu’il s’éveillait, c’est-à-dire chaque fois que les bruits environnants le sortaient de sa torpeur. Il avait compris que la douleur qui arrivait précédait de très peu sa venue à "Elle". "Elle", serait bientôt près de lui. Il allait se sentir enveloppé par la chaleur de sa présence, tous ses maux allaient être soulagés par les soins attentifs qu’Elle lui prodiguerait. Jusqu’à sa terrible migraine que ses mains douces effaceraient en effleurant son front. Bien qu’il eût souhaité prolonger cette sensation de bonheur à l’infini, il savait qu’il allait de nouveau glisser irrémédiablement dans l’inconscience. Tous ses efforts pour la voir s’étaient avérés vains jusque là : ses yeux restaient inexorablement clos. Il les sentait douloureux et gonflés. Une sourde angoisse commençait à s’installer en lui : Ne reverrait-il plus jamais le jour ? Allait-il rester toute sa vie aveugle, immobile et privé de parole ?
 
— Monsieur, faites un effort et ouvrez les yeux. Vous allez bientôt pouvoir vous lever, vos plaies guérissent.
La voix est grave et impérative. Le jeune homme, à peine sorti de son habituelle apathie entrouvre enfin avec difficulté ses yeux tuméfiés. La lueur pourtant faible qui pénètre ses pupilles l’éblouit si violemment qu’il lui faut plusieurs secondes avant de s’y habituer.
Un homme robuste est penché sur lui. Le visage à moitié mangé par une barbe peu soignée est creusé de profonds sillons ; le teint parcheminé est indéfinissable. Mais ce qui frappe surtout le jeune homme, c’est le regard bienveillant qui éclaire ce paysage ravagé par les ans.
 
— Où suis-je ? Qui êtes-vous ?
— Vous êtes dans mon atelier, je vous ai trouvé au petit matin, allongé et sans connaissance devant la porte de ma boutique, et je dois dire que vous étiez en bien piteux état. Vous avez été frappé sauvagement. Vous êtes couvert de plaies, y compris sur le visage et à la tête. Mais vous n’avez rien de grave, rassurez vous. Par bonheur, vous êtes de bonne constitution, vous vous remettrez vite.
Voilà trois jours et trois nuits que nous veillons sur vous.
Le jeune homme voulu demander qui était ce "nous" dont parlait le vieillard. Mais sa gorge sèche et sa bouche pâteuse l’en empêchèrent.
— Ne vous fatiguez pas et ne dites rien pour le moment. Laissez vous faire, je vais vous asseoir.
Il pris le lourd manteau qui couvrait ses épaules, l’enroula sur lui-même et le glissa dans le dos de l’inconnu pour le maintenir assis.
— Buvez, buvez un peu. A petites gorgées, c’est de l’eau fraîche. Ça vous fera le plus grand bien. Ça ne vaut pas l’eau de vie pour se rétablir, mais vu votre état, l’eau de vie risquerait de vous brûler plutôt que de vous désaltérer.
Quant à savoir ce que vous faites ici et ce qui vous est arrivé, vous seul pouvez le dire.
 
— …Je ne me souviens de rien.
— Comment vous appelez vous, où habitez vous ?
— … Je ne sais pas. Quel jour sommes nous ? De quelle année ?
— Mon ami, cela semble plus grave que je le croyais. Faites un effort, concentrez vous, rassemblez vos souvenirs…
— C’est le trou noir. Il faut que je rentre chez moi, on doit m’attendre !
— Fort bien, mais ne connaissant ni votre nom, ni votre adresse, comment ferez vous ? Vous n’avez sur vous aucun signe distinctif. Lorsque je vous ai trouvé inanimé devant ma porte, vous étiez à moitié nu, les vêtements en lambeaux. Vous avez été dépouillés de tous vos effets personnels. Aucun papier d’identité, pas de montre, pas de bague, rien qui permette de vous distinguer.
— Prévenez la police ! On doit bien savoir que j’ai disparu, on doit me chercher ! Quelqu’un saura bien me reconnaître !
— Calmez vous. Vous agiter ne peut qu’aggraver votre état. Quant à la police, je ne l’ai pas prévenue, bien sûr ! Je n’avais aucune idée de qui vous étiez. Et pour l’heure, vous ne le savez pas non plus. Qui me dit que vous n’êtes pas un malfaiteur, voire un assassin recherché par la police, précisément ? Les circonstances dans lesquelles je vous ai trouvé me font penser que vous avez sûrement été victime d’un règlement de compte. Ce que vous avez fait ne me concerne pas. Mais je ne vous sauve tout de même pas la vie pour v

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