L Homme de bonté
462 pages
Français

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L'Homme de bonté , livre ebook

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Description

« Je me mis à marcher jusqu'à entendre un sifflement. Au début je me demandai d'où ça pouvait bien venir. J'entendis encore siffler avec une autre voix qui disait : “Par là, petit ! Vite, allez ! Un peu plus vite. Oui, toi ! Prends ce passage au coin de la rue qui se trouve juste à côté de chez toi.” Ensuite je me demandai ce qu'il me voulait juste au coin de la rue. Bon ! Après tout, je verrai bien. Quand j'y parvins, il n'y avait personne, comme s'ils s'étaient mystérieusement volatilisés. Et je me dis ensuite : “Mais attendez ! Je suis bien passé par là hier soir ! Ah, ça y est ! Je m'en souviens ! C'est pour que j'aille les voir sans qu'ils se fassent repérer. Bon, ben, maintenant je n'ai plus qu'à suivre le chemin.” Ensuite, je suivis le même chemin que la veille en passant bien devant le vieux bar et la voiture brûlés, et le bidon d'essence tout vide. Je continuai tout droit, et c'est là que je reconnus la voiture noire. Il y avait bien le même chauffeur et l'assistant d'Eddie qui me faisait un signe avec sa main en me disant de me rapprocher pour me reconnaître. » Dès l'instant où le jeune Lewis, en proie à la violence, se trouve placé sous l'aide d'Eddie, c'est toute sa vie qui se trouve bouleversée... et qui, de péripéties en péripéties, le conduit toujours plus loin de chez lui, toujours au plus près du danger et de personnalités hors normes. Œuvre littéraire aux influences diverses (l'univers des gangsters, le récit picaresque, le roman d'aventures), « L'Homme de bonté » se caractérise par son écriture trépidante et sans temps mort, qui fait la part belle à l'action et à l'amitié. Intense, électrique, foisonnant, un texte au long cours, mais aux rebondissements exaltants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342158014
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0142€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Homme de bonté
Grégoire Balvaressout
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Homme de bonté
 
Chapitre I. Bienvenue dans le Bronx
Notre histoire se déroule le 26 février 1955 dans le Bronx. Je peux vous dire en plus que toute ma vie a basculé très vite. S’il n’avait pas été là à mes côtés je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui. Je lui dois le respect pour tout ce qu’il m’a appris sur l’illusion. De plus, le stress et la peur pouvaient se travailler dans ma tête. Vu que ça me rendait encore moins confiant dans chacun de mes actes. Surtout quand on vit dans ce monde de violence avec peu de gens recommandables qui sont là pour nous satisfaire quand on en a besoin. Surtout si on a beaucoup d’épreuves à passer tout seul sans obtenir le moindre respect des autres. Mais malheureusement, quand la vie est injuste et que les gens ne pèsent pas, tout de suite les grands mots ! Et, en montant aussi dans la colère, avec au final personne pour bouger son petit doigt, préférant rester dans son coin, paresseusement, à faire du mal aux autres sans vouloir vivre cela. À cause aussi du nombre de femmes veuves qui pleurent, sans oublier tous les gosses qui n’ont plus de parents, et les pères et mères qui n’ont plus d’enfants non plus. À cause aussi de certains imbéciles qui obéissent au gouvernement comme des moutons. Pour qu’ils aillent ensuite nous caillasser comme des pies.
Je peux vous dire que j’ai eu beaucoup de chance grâce à une certaine personne qui m’a ouvert les yeux en me sortant de ce pétrin. J’ai pu ensuite me sentir, face à lui, en sécurité en grandissant et en apprenant à faire des tas de choses que les gens ne feraient pas, trop occupés qu’ils sont à glandouiller dans leur coin, à se prendre ensuite la tête avec des histoires qui ne valent même pas dix dollars. Et quand je vois ça, ça m’écœure et je préfère voir d’autres choses.
À chaque fois je pense à toi qui m’as apporté aujourd’hui une victoire et qui m’as permis d’avoir en plus une famille ; ainsi mes enfants prendront ma place, au final. Et les enfants de mes enfants prendront leur place, et pourront toujours lire mon histoire. Chaque fois que je lis ça, je sens comme un air frais encore plus puissant que d’habitude dans ma tête. Je le dois aussi à ma mère qui n’était pas en très bonne santé. Je devais m’occuper d’elle donc je n’ai pas eu le temps d’apprendre à la connaître. Tu étais aussi un supertype droit, mort pendant les émeutes. Mon espoir, si jamais ma mère décède, ce serait de retrouver mes cousins qui m’envoient une lettre environ six fois par an de la Louisiane. Ah oui, au fait, mon prénom c’est Lewis Marlson et je ne suis pas très grand, je mesure seulement 1 m 70 et je n’ai que douze ans. Et le mieux que je puisse faire c’est d’aider ma mère en lui apportant à manger et les médicaments avec l’argent du loyer que le voisin de palier nous aide à payer chaque mois, monsieur James Slubfayourld qui tient son commerce d’épicerie en bas, à quelques mètres de l’avenue où on habite, au 16 du Bronx Avenue, 77 Jet Street. Il nous disait, chaque soir avant de rentrer : « Ah madame ! Vous pouvez être fière d’avoir un fils comme lui qui s’occupe très bien de vous. Votre époux serait si fier de lui ! » Ma mère lui répondait : « Merci, je le sais ! Mais hélas ! Dieu a son âme ! Oh que oui ! Ah oui, au fait, j’ai oublié de vous dire qu’il est décédé pendant la Première Guerre mondiale deux semaines après avoir débarqué dans le sol français. » À les entendre souvent parler ensemble je finissais toujours par me réfugier dans ma chambre en pensant toujours à mon avenir, comment il serait une fois que j’aurai grandi, à cause du coin et du long chemin que je dois toujours traverser quand je vais à l’école où il ne vaut mieux pas s’arrêter en route. Car c’est quand même assez dangereux. Vu qu’on peut se faire agresser à tout moment, ou même embarquer pour quelque chose qu’on n’a pas commis. Car les rues étaient assez étroites et remplies de poubelles, avec des chats malfaisants et de vieux murs qui craquaient un petit peu. Et des gens qui bicravaient en plus dans la rue en piquant les sacs aux vieilles dames. Je n’aimerais pas être à leur place, les pauvres ! Mais bon, ainsi va la vie. Il y aurait vraiment beaucoup d’aménagements à faire, parce que ça devient vraiment grave, à un point qu’on ne sait plus quoi faire à cause de tous ces fichus politiciens qui nous prennent en plus pour des imbéciles. Moi, je le dis haut et fort ! Vive la liberté d’expression ! Et quand je pense aussi à tous ces gens qui meurent de froid sur les trottoirs, à tous ces orphelins qui mendient auprès des voitures décapitées dans la rue, à la dégradation, aux cris qu’on entendait dans les bâtiments. Ça commençait à me gonfler tellement le cœur que je préférais vraiment passer mon chemin comme s’il n’y avait rien. Et je ne parle pas de l’odeur.
Ah oui ! Au fait ! Je voulais vous dire que l’école où j’allais était à 6 km, à la 17 e  Avenue, Croth Street, Mard Sertyguigser School. J’allais à cette école car c’était la meilleure du coin et la meilleure du quartier, qui marchait bien car elle était surveillée avec deux vrais policiers placés exprès juste à l’entrée principale pour fouiller chaque élève en disant : « Toi, lève les mains en l’air, écarte les jambes, enlève ton chapeau. Y a quoi dans ton cartable ? » Il n’y avait que des garçons car on n’avait pas encore inventé les classes mixtes à l’époque. Vu que je n’étais qu’en cinquième j’étudiais le français, l’histoire, la géo, l’éducation civique, la science et les maths. Et je m’étais fait quatre copains avec qui on partageait tous nos secrets. Il y avait Jim, Wilson, Butch et Johnny. Le plus gros point commun qu’on avait tous était de venir d’un quartier différent. On jouait même souvent aux billes dans la cour, ou on travaillait aussi tous des soirs un petit peu après les cours en essuyant les chaussures des gens. Ensuite, ils avaient tous un défaut : Jim bégayait, Wilson était très fort de caractère, Butch était bigleux – avec ses lunettes, il nous confondait sans cesse – et Johnny trouvait toujours le moyen de nous faire rigoler les uns les autres. C’était vraiment le bon temps. Et ce qui avait de bien aussi dans le quartier, juste à côté de l’établissement scolaire, c’est que je pouvais aussi faire des courses à une épicerie chez monsieur Shawer qui était un ancien combattant de la Première Guerre mondiale. Il nous apprenait bien des choses dessus en nous disant qu’il avait tenu sa première arme qui était un Browning M2 et qu’il se souvenait encore d’avoir aidé les Français en 1917 dans les tranchées. Mais malheureusement il a aussi perdu l’une de ses mains, à cause d’une grenade ; on l’avait remplacée par une main en bois. À chaque fois qu’on venait dans sa boutique, il disait : « Bonjour les petits jeunes, que pourrais-je faire pour votre service ? » On lui répondait : « Bonjour monsieur Shawer, nous prendrons cette fois-ci, s’il vous plaît, des jus de fruits et du pain avec de la confiture. » « OK, les gosses ! J’encaisse ! Ça fera cinq dollars en tout ! » « Merci beaucoup ! » Il nous donnait aussi des aliments dans des bocaux et on allait manger dans le coin de la rue de la boutique, là où pas mal d’écoliers se réunissaient – ceux qui en avaient les moyens bien sûr – pour se régaler en les mettant sur les genoux. Quand on les dégustait un par un il fallait bien faire attention de ne pas s’en faire piquer par les grands bien sûr. Car les grands pouvaient très bien être aussi deux bandes, qui se faisaient la guerre pour tenir un quartier, le Stonik Gud Street, qui nous conduisait jusqu’à un autre quartier qui se nommait John Parks Street. Ils se tiraient dessus et pillaient les commerçants avec leurs motos, sans oublier les tags pour leur dire qu’ici c’était leur territoire. Ils piquaient aussi les sacs aux vieilles dames, en arrivant juste derrière elle pour leur dire : « Allez ! Pousse-toi, la vieille ! » À force de les pousser brusquement elles finissaient par heurter le trottoir avec juste le bout de leur tête. Si quelqu’un avait juste l’idée d’appeler les urgences et la police il se faisait souvent descendre quelque temps après, car des balances ou des complices observaient leurs camarades en cachette. C’était le même système s’il y avait par exemple un braquage dans une bijouterie ou une banque. Il y avait toujours un complice déguisé en citoyen. Quand les policiers arrivaient en groupe avec leurs camionnettes ils bloquaient tout le quartier. Par la suite ça tapait très fort et ça tirait de tous côtés.
Un jour, j’ai fini par me retrouver dans cette situation et j’étais le seul à avoir réussi à m’échapper en me cachant dans une toute petite rue déserte. J’ai suivi tout ce chemin qui était assez étroit. Pour y parvenir, j’ai dû bien tendre tout mon corps en tenant mon sac de la main gauche. Juste après, j’ai un peu heurté avec mes chaussures des sacs-poubelles avec du verre en plus et des vieux cartons. Et bien sûr des chats qui miaulaient juste après que je suis sorti en me disant : « Ouf ! Enfin ! Ce n’est pas trop tôt ! » J’ai ensuite réussi à m’en sortir en continuant de marcher jusque chez moi sans m’arrêter vu qu’il commençait à se faire tard. Je ne me sentais pas bien en sachant ce qui m’attendait. Car à chaque fois que je rentrais tard je me faisais engueuler et ma mère me faisait la morale, en me disant d’un ton sévère et en haussant la tête : « Lewis Marlson, où avez-vous encore traîné, jeune homme ? Savez-vous que le qu

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