L Éthique et culture religieuse en question
166 pages
Français

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L'Éthique et culture religieuse en question , livre ebook

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Description

L’Éthique et culture religieuse, un tournant majeur en éducation au Québec ? Assurément. Les réflexions présentées dans cet ouvrage soulèvent des questions éthiques, philosophiques et pédagogiques tout en proposant différentes pistes qui contribueront à l’évolution de ce programme, à sa mise en œuvre ainsi qu’au débat social et politique qu’il suscite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760534001
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399 − Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca − Internet : www.puq.ca
 
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :

L’Éthique et culture religieuse en question : réflexions critiques et prospectives

Comprend des réf. bibliogr.

ISBN 978-2-7605-3398-1

1. Éducation morale - Québec (Province). 2. Éducation religieuse - Québec (Province).
3. Religion et culture - Québec (Province). 4. Enseignants - Québec (Province) - Attitudes.
5. Enseignement - Pratique - Québec (Province). I. Bouchard, Nancy, 1961- .
II. Gagnon, Mathieu, 1977- .

LC312. E84 2012 370.11’409 714 C2012-940 182-X








Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement
du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada
pour leurs activités d’édition.

Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC)
pour son soutien financier.


Mise en pages : I NTERSCRIPT
Couverture – Conception : M ICHÈLE B LONDEAU








2012-1.1 –  Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2012 Presses de l’Université du Québec

Dépôt légal – 2 e trimestre 2012
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
L’aventure de l’éducation est la plus difficile qui soit, mais aussi la plus fascinante, car c’est notre avenir à son niveau le plus profond, et celui des générations futures, qui sont alors en jeu. Aussi mérite-t-elle au plus haut point des efforts et des réajustements comme ceux dont témoigne le présent ouvrage. Il faut savoir gré à toutes celles et tous ceux qui en ont signé les textes d’avoir su ainsi relever de tels défis.
Au cœur de la condition humaine se découvrent les questions ultimes, le plus souvent appelées ici les « questions existentielles », celles qui gravitent autour du sens de la vie et de la mort, du bonheur, de la vie bonne, de la liberté, de la souffrance et du mal, voire la question ultime par excellence, Dieu. Implicites en chaque vie humaine, de manière avouée ou occultée, elles demeurent inéluctables, puisque leur refus autant que leur accueil déterminent en dernière instance tous nos choix.
Or il est remarquable que ces questions n’aient pas de cesse, une fois soulevées de façon authentique. Qui, l’humour excepté, pourrait jamais prétendre avoir trouvé une réponse complète et irrévocable à la question du sens, par exemple ? Ces questions nous poursuivent plutôt toute la vie durant. Sur ces questions, « la science n’a rien à nous dire », déclarait avec raison Husserl, et elles échappent d’autant plus à n’importe quelle expertise qu’elles nécessitent une prise en considération du tout. Mais non moins remarquable est le fait que ces questions relèvent à la fois de la philosophie et de cette liberté fondamentale entre toutes qu’est la liberté religieuse. Toute éthique les présuppose, mais elles sont également au centre des religions et ne préoccupent pas moins, en principe, celles et ceux qui privilégient une approche purement laïque.
Quelles que soient dès lors les réserves qu’on puisse avoir relativement au cours d’éthique et de culture religieuse, quelles que puissent être ses faiblesses et ses déficiences, sa difficile mise en œuvre ici et là, ses rares exigences pour tout enseignant responsable, force est de reconnaître que ce livre répond au départ à une indéniable nécessité, tout spécialement dans le monde pluriel où nous sommes.
Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que le thème du questionnement soit récurrent dans les textes de ce collectif, en même temps que celui du dialogue et de la recherche en commun. Un dialogue mal compris, une joute « dialectique et vide » (Aristote), génèrerait un relativisme paresseux, la confusion ou le syncrétisme, au mépris de la tâche d’éduquer ( educere ), de conduire hors de soi pour éveiller à la réalité. Seul un questionnement fait sien, de part et d’autre, peut porter fruit en présence de questions aussi graves, dans un souci partagé de vérité, jamais de domination. Peut-on vraiment assurer pareil enseignement sans aucun engagement personnel face au bien ou au mal ? Ce serait faire fi du concret. Socrate en offre d’emblée un modèle, la passion du bien et de la vérité l’ayant inspiré à poser mieux que personne de semblables questions, au sein de dialogues où les positions opposées trouvent toute leur place. Quoi qu’il en soit, la tâche des enseignants concernés est, on le voit, considérable, d’autant qu’ils doivent faire preuve d’« impartialité », être éminemment pédagogues et, de surcroît, cultivés. La tentation de préférer banaliser sera, à proportion, d’autant plus forte.
D’autres difficultés toutefois, non moins redoutables, se posent à nous aujourd’hui. Le texte lumineux de Georges Leroux qui ouvre ce recueil le dit avec beaucoup plus de ménagement et de finesse que je pourrai le faire dans les quelques lignes qui suivent. Dans son grand dictionnaire, Littré précisait, sous le mot « éducation », qu’il s’agissait d’un « mot récent : autrefois on disait nourriture ». On sait que Platon déjà, dans le Phédon (107 d), associait paideia (éducation) et trophê (nourriture). Et pour cause, faut-il ajouter. Or on est bien obligé de constater un vide quelque peu effarant sous ce rapport dans le contexte culturel et scolaire où sont appelés à œuvrer chez nous les enseignants du cours ECR, en ce qui a trait à l’histoire, notamment, et à la littérature. L’esprit n’est pas mieux nourri par de la malbouffe, voire par rien du tout, que le corps. On a beau savoir mastiquer ou manier avec compétence sa fourchette, il faut avant tout, pour vivre, des aliments substantiels. S’agissant d’éthique et de culture religieuse, seuls des modèles authentiques de vie bonne, près de soi d’abord, mais également dans la culture, de préférence à ses sommets, peuvent alimenter l’esprit et le cœur. Même s’ils visent plus immédiatement l’« apprendre par cœur », les mots suivants de George Steiner décrivent avec bonheur le dynamisme de pareils repères en nous : « Ce que nous savons par cœur devient une force active au sein de notre conscience, un “stimulateur” dans la croissance et la complexification vitale de notre identité. […]. L’antique croyance des Grecs, qui faisait de la mémoire la mère des Muses, traduit une intuition fondamentale quant à la nature des arts et de l’esprit 1 . » Le succès fulgurant du Certificat sur les œuvres marquantes de la culture occidentale , de création récente, en témoigne du reste assez, à en juger par les étudiantes et les étudiants qui en ont bénéficié, dont l’excellence, l’enthousiasme et la créativité font plaisir à voir.
Ignorer, par contre, l’histoire, c’est se condamner à la répéter, comme le rappelait Santayana. Ce principe, note avec à-propos Vittorio Hösle, « s’applique aussi avec une inexorabilité effrayante à l’histoire de l’esprit, et celui qui ignore son passé ne s’en libère pas, mais est poussé à l’aveugle par lui 2  ». Le drame de la maladie d’Alzheimer nous met sous les yeux ce qui advient aux êtres ayant perdu la mémoire : ils ne savent plus qui ils sont ni qui vous êtes. Entretenir chez les jeunes une absence de mémoire en fera des séniles précoces. Il saute aux yeux que la même loi s’applique aux collectivités, aux nations et aux cultures.
Ces rappels sont d’autant plus pertinents, et urgents, que l’histoire rejoint davantage l’individu existant que tout discours théorique. Notre &#

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