L Echarpe et le Kriss
292 pages
Français

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L'Echarpe et le Kriss , livre ebook

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Description

La Nouvelle-Calédonie nous est contée à travers l'histoire de trois jeunes personnes : François Barou, descendant d'une famille indonésienne émigrée, Livége Canelli, descendante de bagnards européens exilés et Carl Desvilles, fils d'émigrés lillois. Tous évoluent sur le « caillou » (surnom donné à la Nouvelle-Calédonie) et leurs déplacements sont autant d'occasions de s'instruire sur l'histoire, la sociologie et la géographie de cette île captivante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2005
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748373042
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Echarpe et le Kriss
Marc Bouan
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Permettez-moi de commencer à vous raconter l’histoire de Livége, François et Carl, tous trois citoyens 1 du Pacifique.
Un « niaouli » 2 français.
 

Commentaires sur les différentes illustrations  :
— En couverture : il y est représenté un volcan en éruption entouré de pins colonnaires, avec au-dessus un kriss, sorte de dague indonésienne, autour duquel s’enroule une écharpe javanaise ; au-dessus se trouve un motif d’ornement balinais « cilis » symbolisant Dewi Sri, déesse de la fertilité.
— A cette page, sont représentées 2 frises qui ont trait :
— En partie supérieure : à un motif à face simple décorant les anciennes poteries « lapita » (du nom d’un site archéologique en Nouvelle-Calédonie). Ces poteries sont réparties dans tout le Pacifique sud-ouest et font l’objet de travaux scientifiques touchant à l’histoire du peuplement de cette zone.
— En partie inférieure : à un motif de tatouage indonésien du peuple Dayak de l’île de Kalimantan stylisant le serpent.

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Dialoguez avec l’auteur, et retrouvez cet ouvrage accompagné de la critique de notre club de lecture, des commentaires des lecteurs, sur le site Publibook :
 
 
 
http://www.publibook.com
 
Publibook, Paris, 2003
 
 
 
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IDDN.FR.010.0099576.000.R.P.2002.035.40000
 
 
 
A ma femme et mes enfants,
A tous mes proches,
Aux vibrantes communautés du « Caillou »
et du Pacifique.
 
 
 
En hommage extrême-oriental à Chateaubriand
et à Victor Hugo 3 ,
ainsi qu’aux êtres significatifs animés par l’Inconscient
 
 
 
 
« Plus nous connaissons les choses singulières,
plus nous connaissons Dieu » 4
 
Benedictus de, ou Baruch SPINOZA
 
Introduction
Le « Caillou » exaltant. Brave New Caledonia 5
 
Ici…, on y sent le remous des peuples qui se mêlent.
V. Hugo
 
 

Je fais partie des mythes anciens qui couvent
 dans l’inconscient collectif de l’humanité et qui surgissent
 au cœur de ces « grands rêves intrigants »
 où se bousculent les lunes, les lumières aveuglantes,
 Les sphères lumineuses, les colonnes de ciel et le déluge…
 Mon caducée est insigne de mon statut d’interface céleste
 et de symbole de paix,
 j’affectionne parmi mes multiples attributions, celles
 qui m’amènent à avoir des relations
 constantes avec les hommes ;
 j’assiste le négociant et protége le voyageur,
 entreprise devenant de plus en plus difficultueuse, je l’avoue…
 Je me complais dans ces contrées, où jadis, je rassemblais les nuées,
 troupeaux d’Apollon, pour les ressortir
en une ondée exubérante de mousson.
 J’aime accompagner les mécaniques humaines des admirateurs d’Icare,
 emprunteuses assidues de mes ailes ;
 je me dirige, cette fois ci, vers une jeunesse stimulée par mes vents et
 qui m’élira, ainsi que dans l’antique Athènes,
 comme leur idéal et modèle.
 
Hermès 6
En ces années 60, Back in the Sixties 7 …
Une ombre bourdonnante pourfendait les écharpes légères de brumes…
 
L’avion ne volait pas très haut De petite taille, l’aéronef empruntait la côte Ouest de l’île. Pour l’utiliser, les voyageurs qui venaient de la capitale avaient dû se réveiller relativement tôt.
 
Au-dessous d’eux, la mer prenait progressivement avec la montée du jour, la couleur de l’éternel printemps, qui était d’un vert émeraude délicat et magnifique. Protégée des remous du large par un cordon continu de récif corallien, la surface du lagon semblait s’être figée, languide, avec un friselis d’argent uniforme tentant de rejoindre le rivage.
 
Sur le côté droit, l’œil glissait du spectacle des massifs crépus d’un bleu cobalt ayant passé une subtile alliance avec du pourpre sous-jacent, aux coulées latéritiques d’un ocre ardent qui déferlaient à partir des lignes de crête, sur la vaillante végétation sclérophylle 8 , aux tonalités vertes troublées de jaune. Sur les hauteurs, en contre-jour, se dressaient quelquefois au loin les silhouettes de vertigineux pins colonnaires qui montaient auprès de tertres inconnus une garde intemporelle, bravant les colères du temps qu’on pressentait terribles.
 
Tapies au fond des vallées, des forêts moutonneuses restaient encore dans l’ombre, attirant les regards inquiets. Une timide colonne de fumée témoignait quelquefois de l’existence de tribus cantonnées.
 
Emprisonnée soigneusement par des longues clôtures rectilignes, une savane omniprésente couleur cannelle remplissait les plaines égratignées par des creeks, asséchés pour la plupart.
 
Dans un ciel albédo, le soleil commençait à foudroyer les égrégores attardés.
Bientôt, l’appareil intensifia son vrombissement rageur et consentit à se rapprocher de la terre.
 
A ce moment, le léger malaise, qui s’empare habituellement des tempes, empêchait d’apprécier à son juste titre le paysage aquarellé de la vallée du village de Néko 9 , griffée d’une rivière devenue lascive et enchâssée entre les versants d’une altière montagne et le lagon.
 
Encore étourdis à la sortie de l’avion, les passagers s’échappèrent aux vapeurs de kérosène pour se diriger vers les bâtiments modestes constituant l’aéroport.
 
Dans la salle d’attente, se mêlaient amicalement les personnes de diverses races et aux tenues variées.
 
On entendit dans le brouhaha ces mots insolites : « Selamat datang », 10 lancés à un couple venant certainement d’Indonésie, et dont l’expression était si foncièrement chaleureuse que chacun l’avait instinctivement comprise pour se l’approprier, avant de s’enfoncer dans la journée broussarde 11
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CHAPITRE 1 Les multiples visages
Tout ce que l’homme a besoin après le labeur, c’est d’avoir des souvenirs, un cheval,
une maison, une femme, un oiseau chanteur, et de la lumière
(Vieux dicton javanais)
 
 

FRANCOIS
Tout au long de l’après-midi, d’une façon particulièrement obsédante, l’assemblage mobile en tubes de bambou suspendus sous la véranda avait dispensé ses notes creuses et délicates de klutuk 12 en un ballet tour à tour mélancolique et lancinant.
 
Cette agitation singulière dans le ciel clair de ce dimanche était imputable au vent chaud venant de l’intérieur des terres et qui rasait le sol avec une sorte d’insistance incantatoire et rageuse, car il ne parvenait pas à se faufiler prestement au travers des ramures ondoyantes et enchevêtrées des filaos 13 .
 
Les parfums soulevés par la brise sur le chemin mêlaient les relents de poussière et les essences aromatiques suaves et intenses des niaoulis 14 .

— Ces endroits que nous avons revus me rendent toujours aussi triste !
François BAROU, de deuxième prénom Tareb, n’était pas indifférent aux paroles que sa mère venait de murmurer, mais pour lui, cet air accru qui soufflait et qui semblait venir des esprits fouettait plutôt son sang et lui faisait parfois passer des frissons sur la peau.
 
La promenade dominicale les avait conduit sur plusieurs sites chargés d’histoires pour se terminer inéluctablement au cimetière du village.
 
François approchait de la trentaine et il connaissait parfaitement les raisons et les circonstances qui meurtrissaient la conscience de sa mère et qui étaient liées à l’histoire particulière des immigrants javanais en Nouvelle-Calédonie.
 
Cependant, à ces souvenirs nostalgiques, sa relative jeunesse préférait tout naturellement la vision vivifiante qu’il avait incidemment retenue concernant la couverture du premier numéro de la revue « Indonesia », publiée en 1954, sur l’initiative du premier gouvernement de l’Indonésie. Ce pays était devenu une république unitaire indépendante depuis quatre ans.
 
Il s’agissait d’une scène qui montrait une famille abattant et débitant des troncs d’arbres dans la grande forêt primaire de Sumatra, cela, dans une véritable gaieté de fumée.
 
Une légende en indonésien accompagnait ce spectacle, se traduisant ainsi : « Ils abattirent et découpèrent les arbres de la jungle pour la rendre accessible et acquérir plus de terre à cultiver ; la reconstruction impliquait l’exploitation de toutes les ressources susceptibles d’élever le standard de vie du peuple ».

A ce sujet, François, dont l’emploi était celui d’ingénieur des eaux et forêts, avait noté, avec satisfaction que ces défrichages ou essarts 15 allaient être ensuite cultivés en « ladang » 16 représentaient un mode d’exploitation du sol qui correspondait à ses conceptions écologiques.
 
En effet, cette entreprise ardue mobilisant les hommes et leurs familles, consistait dans un premier temps à recouvrir le terrain avec les produits issus du débroussaillage du sous-bois et des arbustes, puis à abattre les arbres ; le but était de constituer un matelas de végétaux permettant d’obtenir un bon brûlis fertilisateur pour

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