L’ascension, entre contrainte et nécessité
49 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L’ascension, entre contrainte et nécessité , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
49 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Boris Savignac, originaire de La Coquille en Dordogne, rentre dans une grande banque parisienne avec l’espoir d’un retour rapide au pays.
Pris dans un tourbillon riche en événements qui vont le mener à Buenos Aires, il va se retrouver au centre d’une histoire criminelle sous la dictature argentine, puis à Washington et de retour à Paris.


Il va gravir un à un les échelons du pouvoir, pris entre nécessité et contrainte, avec l’envie de quitter ce monde cynique qui ne lui ressemble pas, retourner à l’essentiel d’une vie proche de la nature et des choses simples de sa chère Dordogne.


Le hasard va jouer un rôle important dans cette vie, provoquant des rencontres déterminantes où la nature et les trains occupent une place importante, connaître une passion amoureuse qui guidera une partie de sa vie.


Extrait :


« De retour à Paris, il croisa dans la gare des vacanciers au visage rôti par le soleil d’automne encore piquant, ils venaient de Biarritz ou de Saint-Jean-de-Luz, d’autres au teint blafard couraient à la découverte d’un océan indomptable et sournois se heurtant à des paralytiques en fauteuil revenant de Lourdes sans qu’aucun miracle fût accompli.


Il marchait dans la rue Buffon, le long du jardin des Plantes, la nuit commençait à poindre, les animaux de la ménagerie poussaient des cris d’inquiétude, paniqués par cette manifestation qu’ils ne comprenaient pas et sans doute aggravée par leur captivité... »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 octobre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342366129
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par les Éditions Publibook
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : +33 (0) 1 84 74 10 24
http://www.publibook.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36612-9

© Éditions Publibook, 2022
L’ascension, entre contrainte et nécessité
Boris Savignac venait de s’asseoir sur le siège libre côté fenêtre dans le sens de la marche, il le préférait à celui qu’il avait réservé. L’horaire choisi par Boris était le moins chargé selon le guichetier de la gare d’Austerlitz, il pourrait toujours négocier avec un éventuel occupant si celui-ci se présentait. Boris était d’un aspect frêle, timide par nature, il n’était pas satisfait de son corps qui lui semblait trop étroit.
Il aimait les gares, il avait une admiration pour les architectes qui réalisaient ces édifices. En particulier celle de Limoges, la gare des Bénédictins, terminus de sa destination.
Le bâtiment est de style Art nouveau imaginé par Roger Gonthier, il dispose d’ouvertures ornées de vitraux réalisés par Francis Chigot, maître verrier Limougeaud, ces échancrures permettent à la lumière de rentrer à l’intérieur du bâtiment.
Construit sur une dalle béton au-dessus des voies, l’édifice bénéficie d’un grand hall d’accueil des voyageurs.
À l’intérieur de la gare, chaque angle de mur supporte une sculpture réalisée par Henri Frédéric Varenne, représentant les quatre provinces françaises desservies par la compagnie ferroviaire historique « Paris-Orléans ».
À l’angle des façades sud et ouest se dresse un campanile, la tour de l’horloge, coiffé d’une coupole visible des quatre points cardinaux, point de repère permettant au voyageur de voir l’heure, de trouver son chemin.
Voyager en train lui permettait de rêvasser à sa guise, il aimait contempler le paysage au fur et à mesure de son avancée, suivre ses transformations. Plus il progressait vers sa destination finale, plus il était lui-même, proche de sa chère nature, celle qui respire et renvoie des senteurs de feuilles humides d’automne.
En ce début septembre 1975, la campagne était belle, c’était un vrai ravissement de l’observer, admirer la diversité des paysages.
La nature envahie par une verdure excessive durant l’été s’estompe au profit de couleurs plus chaudes, allant du jaune doré au rouge brun qui inexorablement aboutirait à un hiver glaçant.
Quitter la ville pour se transporter parmi la nature après une attente toujours trop longue, la terre que nous aimons nous rappelle toujours  à revenir. Le retour restait une espérance acceptable qui lui permettait de tenir et de supporter le stress de la vie parisienne.
Arrivé à Limoges, il prendrait l’autorail rouge et jaune jusqu’à La Coquille, terme de son voyage.
Là, sa mère l’attendrait sur le quai, elle mis une jolie robe pour lui faire honneur, reste d’une génération où aller chercher quelqu’un au train était un événement qui nécessitait que l’on s’habille bien.
Elle le prendrait dans ses bras pour le serrer contre elle comme s’il revenait d’un pays lointain après une longue absence.
Il appréciait ces moments trop rares qui précédaient son arrivée, il pouvait lire le journal et regarder par la fenêtre sans rien penser.
Âgé de vingt-cinq ans, une fois terminé son service militaire, après des études d’économie sanctionnées par un diplôme, il travaillait depuis six mois dans une banque. Travail provisoire, se disait-il, en attendant mieux, décrocher le poste qui lui permettrait un retour au pays.
La porte du compartiment s’ouvrit, une jeune femme apparut dans l’embrasure de la porte, le soleil d’automne illuminait sa robe blanche et dévoilait ses formes, un gilet noir venait compléter sa tenue en lui couvrant les épaules, ses cheveux blonds très fins renvoyaient des reflets dorés, son visage était illuminé par un large sourire.
Elle venait de poser sa valise dans le couloir, relevant de sa main droite ses cheveux qui descendaient le long de son visage, qu’elle renvoya d’un coup sec en arrière.
— Excusez-moi, cette place est-elle libre ?
Elle s’adressait à Boris. Visiblement perturbé par cette apparition, il resta figé sans réaction, comme s’il n’avait pas compris la question.
— Est-ce que cette place est libre ?
— Euh… oui, bien sûr, pardonnez-moi, je… je pensais à autre chose.
Boris se leva, saisit la valise de la jeune fille pour la placer au-dessus de la banquette dans le compartiment prévu à cet effet, et s’approchant d’elle, il perçut les effluves parfumés qui émanaient de son corps échauffé par une marche rapide, pour arriver à temps.
La jeune femme prit place en face de lui, elle croisa les jambes et poussa un soupir de soulagement, son visage tourné vers le quai comme pour y chercher quelqu’un.
L’agent de la SNCF s’apprêtait à siffler, le bras droit levé, sa main tenant une sorte d’outil ressemblant à ceux utilisés autrefois par les coiffeurs pour affûter leur rasoir. Par son geste, il indiquait au conducteur que le moment de partir était venu. Un couple courait sur le quai pour atteindre le wagon de tête, elle avec un enfant dans les bras, lui portant deux valises.
À peine le coup sifflet donné, le train s’ébroua d’un coup, suivi de saccades avant de s’élancer vers sa destination.
La jeune fille décroisa ses jambes et regardait ostensiblement son compagnon de voyage qui lui faisait face, elle semblait le découvrir, comme si, jusqu’au départ du train, elle n’avait pas vu son vis-à-vis. Elle le dévisageait maintenant avec insistance et Boris, qui sentait son regard sur lui, en était gêné.
— Vous allez jusqu’où ?
Boris leva les yeux jusqu’à ceux de la jeune fille, sans pour autant répondre.
— Je m’appelle Muriel, et vous ?
— Moi, Boris, je m’appelle Boris.
Il lui tendit la main comme pour se rassurer et avoir la certitude que cette apparition était bien humaine.
— Enchantée de faire connaissance, Boris, Muriel de Brizac, je rentre chez moi à Brive, et vous ?
— Boris Savignac, moi aussi je retourne chez moi pour quelques jours, je suis originaire de La Coquille, petite ville…
— Je connais ! Il y a un très bon restaurant, là. Enfant, j’y passais toutes mes vacances chez ma grand-mère qui habitait Jumilhac.
— Comment s’appelle-t-elle ?
— Marie Soprano. Mes grands-parents habitaient une petite ferme sur une colline, face au château.
— Soprano… ça ne me dit rien, pourtant moi aussi j’ai passé des vacances avec mes parents, nous étions chez ma tante, Justine, Justine Gaillard, elle avait hérité d’une petite maison près de la rivière qui appartenait à la famille de mon oncle, incroyable, non !
— Boris, nous avons tous les deux les mêmes origines. Je me rappelle avoir passé de bons moments, nous étions, ma sœur et moi, totalement insouciantes, nos journées étaient rythmées par la météo, à l’époque, nous ne cherchions pas à savoir la veille le temps qu’il ferait le lendemain.
Boris écoutait Muriel avec étonnement, il avait l’impression de se revoir gambader avec ses copains le long de l’Isle, la rivière qui s’écoule en contrebas de Jumilhac, lorsqu’ils allaient à la pêche, à la cueillette des fruits, et plus tard, la nuit avec une lampe électrique pour traquer les écrevisses.
Le cours de la rivière est contrarié par des obstacles rocheux, caprices géologiques qui lui imposent des méandres et facilitent aux braconniers la traque des écrevisses la nuit venue.
Ces crustacés décapodes se réfugient souvent sous une roche creuse, reposant sur un lit sableux.
Le soir des écrevisses était un moment important et chacun y allait de sa petite histoire sur la taille, le nombre qu’il avait pris l’an passé, ainsi que sur le risque qu’ils encourraient s’ils étaient pris par le garde ou les gendarmes.
Muriel était resplendissante, il avait beau chercher dans sa mémoire, il ne se souvenait pas d’elle, où alors elle était peut-être trop jeune pour être de la bande.
Elle regardait maintenant par la fenêtre et contemplait la ville qui peu à peu disparaissait au profit des champs, ce n’était pas encore leur campagne, mais c’était déjà mieux que cette ville grise, grouillante de passants aux multiples visages sans identité, marchant le long des rues sans jamais regarder les autres, indifférents et pressés.
— Vous êtes à Paris depuis longtemps, Boris ?
— Non, depuis un an. J’ai fait des études à la fac de Limoges, puis mon service militaire à Bordeaux. Par un concours de circonstances, j’ai trouvé un emploi dans une banque qui a bien voulu m’embaucher, bien que né un vendredi 13. Le plus difficile fut de trouver un appartement. Finalement, j’ai trouvé un studio non loin du jardin des Plantes, ce qui est pratique pour moi pour rejoindre la gare d’Austerlitz. Et vous ?
— Oh moi, je suis toujours étudiante, je termine mes études de droit pour devenir avocate comme mon père, enfin, c’est ce que mes parents ont décidé, mais moi j’aurais préféré être décoratrice, faire arts déco, mais ça, il ne fallait même pas en parler. Alors, je fais droit.
Muriel s’était arrêtée de parler et regardait de nouveau par la fenêtre, des gouttes de pluie perlaient sur la vitre et peinaient à descendre le long du carreau.
Boris pensait que lui-même était face à ce choix, entre une nécessité de rester proche de ses origines et une contrainte économique qui l’en éloignait.
Nécessité et contrainte, dilemme auquel il serait confronté encore pendant longtemps, jusqu’au jour où il trouverait la clé.
Il regardait la jeune femme, il la trouvait attachante, cette façon directe qu’elle avait eue de lui adresser la parole l’avait séduit.
...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents