L Appel aux Hommes Brûlés
64 pages
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L'Appel aux Hommes Brûlés , livre ebook

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Description

À la suite de l'appel au secours de Flo, son ex, Thomas se retrouve en Islande pour rechercher leur fille Liloo qui a disparu. Avec Eirikur, capitaine de police, ils partent à sa recherche. Thomas découvre le monde secret de l'Huldufólk et les forces incommensurables de la nature islandaise. Il mesure les menaces que font peser sur elle, l'appétit de personnages sans scrupules complices de Sveinsson, un trafiquant, ennemi personnel d'Eirikur. Liloo est avec lui. Est-ce de son plein gré ? La poursuite s'engage à travers les paysages fantastiques de cette île mystérieuse. Au cours de ce périple, Thomas remet en cause son rationalisme cartésien. Est-ce en raison du contact avec Arnaldur, ce vieux sorcier, ami de Flo, qui parle à l'Huldufólk, appelé aussi le Peuple Caché ?



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mars 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342148879
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Photo de couverture

Photo de couverture : Matheus BERTELLI
Copyright













Cet ouvrage a été composé par la Société des Écrivains
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
client@societedesecrivains.com
www.societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-14870-1

© Société des Écrivains, 2022
Chapitre 1 Liloo a disparu
« Liloo a disparu ! Il faut que tu viennes ! Flo. »
Thomas relisait encore et encore ce sms reçu l’avant-veille. Il était à son travail dans une tour de La Défense quand son smartphone avait grésillé. Il l’avait regardé distraitement. C’était Flo ! Il avait relu deux fois le nom de l’expéditeur. Non, il ne se trompait pas ! C’était bien elle. Vu l’état de leurs relations, c’était plus que surprenant ! Depuis, Thomas ne cessait de se tourmenter. Que se passait-il ? Qu’était-il arrivé à leur fille Liloo ? Thomas penchait plutôt pour une fugue. Si Flo avait fait appel à lui, c’est que son compagnon, policier de son état, ne devait pas pouvoir faire grand-chose. Peut-être même était-il à l’origine de la fugue à la suite d’un conflit familial ? Flo avait fait sa connaissance trois ans auparavant. Liloo l’avait raconté à Thomas pendant ses vacances annuelles avec lui. Comment s'appelait-il déjà ? Thomas n'arrivait pas à retenir son nom. En attendant, où était passée sa petite Liloo ?
Le moyen-courrier d’Angelwings volait dans le ciel pâle de l’été boréal. Le rougeoiement de l’horizon s’assombrissait lentement en teintes brunes. Thomas se leva pour se rendre aux toilettes. Il parcourut l’allée centrale dans à la lumière des veilleuses. Elle lui laissait voir les passagers endormis, affalés inconfortablement dans leurs sièges. Une fois dans l’espace minuscule, en queue de l’appareil, il se regarda dans la glace. Était-ce le changement d’environnement ? Il se vit différent de l'image qu'il avait de lui : le visage empâté, la peau pâle, les cheveux se raréfiant, avec un début affirmé de grisonnement. Pourtant, la vivacité de ses yeux vert noisette, contredisait l’impression d'apathie qui se dégageait de son physique. Cela le rassura. Au retour, il reprendrait le jogging. Son habillement était plus orienté campus que bureau : jeans bleu délavé vaguement écorché aux genoux, pull informe. Il n’avait pas eu le temps de s’équiper. Dieu sait quel climat l’attendait ? Mais cela n’avait pas d’importance. Seule Liloo comptait.
Pour elle, il avait pris le risque de déserter son poste au moment où la pression était à son maximum. La rumeur courait depuis plusieurs semaines : Dernières Volontés allait être rachetée par un groupe américain en train d’étendre son emprise à l’Europe. Du coup, l’ambiance de cette entreprise familiale de pompes funèbres avait changé. On ne racontait plus avec délectation et les yeux brillants, la bévue d’un jeune croque-mort débutant qui s’était trompé de caveau. On était passé à de lourds conciliabules de couloirs ou de machines à café. Beaucoup d’échanges débutaient par : « Il paraît que… ».
Dans cette atmosphère de fin de règne, certains disaient même de fin de vie, Thomas feignait l’indifférence. Il refusait l’idée d’un changement, d’une remise en cause qui l’obligerait à évoluer, à revoir les bases de son activité professionnelle et à abandonner son mode de fonctionnement actuel. Le Chef qui habituellement, ne venait jamais les voir, descendait régulièrement. Peut-être avait-il des difficultés à respirer l’air délétère de l’étage de la direction. Une dizaine de jours jour avant le sms de Flo, il était passé. Devant son humeur exceptionnellement détendue, Thomas l'avait branché sur le sujet du rachat :
— Alors Chef ! Il paraît qu’on intéresse non seulement les Américains d’Eternal Gratitude ; mais aussi un groupe japonais : Absolue Zénitude. Tu as sûrement des informations intéressantes, à ce sujet. Ça ne m’étonnerait pas que tu aies un scoop ?
Le Chef avait pris un air entendu. Il avait lissé sa moustache poivre et sel. Ses cheveux couvraient mal un front qui se dégarnissait. Il avait à la fois un air matois et inquiet. Grâce à son habileté, il avait survécu à trois tentatives de putsch de la part de la direction administrative et financière et réussi à garder son indépendance.
— Rien de sûr. Tu gardes ça pour toi. On nous a demandé de préparer une présentation de notre activité en Anglais !
— En Anglais ? Ça voudrait dire que les Américains d’Eternal Gratitude tiennent la corde ?
Il avait hoché la tête sans prononcer un mot. Puis face au regard insistant de Thomas, il lui avait confié à voix basse que les Japonais d’Absolue Zénitude semblaient avoir renoncé à les racheter devant la complexité des règlements administratifs. Pour Thomas, cela signifiait quelque chose. À cause des changements fréquents et complexes des réglementations, il avait dû se taper une quantité incroyable de modifications des programmes faits-maison en se livrant parfois à de vraies acrobaties. Le Chef lui en était reconnaissant, cela avait conforté son image auprès de la direction. Après la révélation sur Absolue Zénitude, le Chef en était venu à la vraie raison de sa visite. Empreint d’une émotion qui transparaissait sur son visage, il avait laissé échapper d’une voix basse et enrouée :
— Il paraît qu’en cas de rachat, les Américains veulent que l’ensemble de leur groupe utilise le même progiciel de gestion !
— Tu déconnes ?
— Hélas, non ! J’ai même entendu dire que ce serait Tomahawk. Ça te dit quelque chose ?
— Tomahawk ? Une vraie merde !
Les épaules du Chef s’affaissèrent un peu plus. Il avait quitté le bureau d’un pas lourd, sans rien dire de plus. Thomas avait été marqué par cet échange. Et si c’était vrai ? Et quelque chose lui, disait que ça l’était. Cela allait bouleverser son travail. Des années de code foutues en l’air. Il perdrait son statut d’expert, sa prééminence dans la direction informatique soulignée par son surnom de Tom-Tom. Ce surnom lui venait de ce qu’il trouvait toujours sa route dans les arcanes réglementaires. Il trouvait toujours une solution. Une sourde colère s’empara de lui. Il passa plusieurs heures à fulminer dans son coin avant de pouvoir s’en ouvrir à Valy, son frère d’armes.
— Tu sais quoi ? Ils veulent remplacer nos applications par Tomahawk.
— Tu déconnes ? Ils ne vont pas mettre des années de développement à la benne !
— Je t’assure, c’est le Chef qui me l’a laissé entendre.
— Tomahawk ? Une vraie merde !
— De toute façon, on n’est pas encore racheté.
Depuis, l’éventualité de ce rachat et de ses conséquences, pesait sur les épaules de Thomas depuis. Ce n’était vraiment pas le moment de s’absenter. Cependant, l’annonce de la disparition de Liloo avait fait passer ces perspectives au second plan. Thomas acceptait le risque de sa désertion inattendue. Il avait posé une demande d'absence sur l’application de gestion des congés qu’il avait développée avec Valy. Et si le Chef refusait ? Il devait absolument obtenir ces jours de congés, rejoindre Flo et retrouver Liloo. Le mieux était sans doute d'en parler au Chef, en tête-à-tête. Il prit l’ascenseur pour se rendre à l’étage de la direction. La machine s’éleva, lentement, solennelle, dans des bruits chuintés. Les chiffres lumineux au-dessus des portes indiquaient en rouge, le défilement des étages. Au sixième, les portes s’ouvrirent. C’était l’étage du contrôle de gestion. Et, bien sûr, l’inévitable Face-de-Rat entra, toujours l’air pressé, soucieux, préoccupé, comme investi d’une mission divine. Sans prendre la peine de le saluer, il apostropha Thomas :
— Tu as reçu mon mail ?
C’était son expression favorite. Où que vous le rencontriez, à la cantine, dans le hall, dans l’ascenseur, dans un couloir, il vous apostrophait avec le mail qu’il vous avait envoyé.
— Oui, je l’ai reçu. Ta demande est facile à satisfaire. J’attends seulement que le Chef me donne son accord.
C’était la réponse préférée de Thomas à ce fouille-merde. Une petite mise en tension pour pimenter ses relations avec le Chef. Ce petit con n’arrêtait lui chercher des poux dans la tête comme si son but dans la vie était de contrecarrer l’avancée des projets de Thomas. L’autre garda un silence préoccupé et sortit au septième. Prendre l’ascenseur pour un étage ! Ça disait l’état d’esprit du bonhomme ! Enfin, Thomas parvint à l’étage de la direction. Les portes s’ouvrirent sur une ambiance feutrée, rythmée par le bruit des feuilles égrenées par un fax dans le couloir. Il passa devant le Purgatoire, c’est ainsi qu’on désignait la salle du Conseil. Trois portes plus loin, c’était le bureau de Corinne Le Gwenn, l’assistante du Chef. Il était vide. Il jeta de loin un coup d’œil au mur où s’affichait sa collection de cartes postales envoyée des quatre coins du monde. Et puis, à ces trois dessins d’enfants représentant des monstres, ou leurs parents ? Et à cette boule à neige sur sa table, dans laquelle la Vierge de Lourdes joignait les mains et en appelait à la miséricorde divine. Corinne était sans doute partie pour une causette entre collègues. On devait obligatoirement passer par elle pour accéder au bureau de son patron. Thomas attendit cinq minutes, puis dix. Cela commençait à faire long ! Ça faisait un petit quart d’heure maintenant qu’il glandait. Il ne pouvait pas attendre plus. Il s'avança et ouvrit la porte de séparation qui donnait accès au bureau du Chef. Ils étaient là, tous les deux, enlacés, presque couchés sur la table. Il avait relevé la jupe de son assistante et l’embrassait dans le cou. Thomas referma vivement la porte avec l’impression que le regard du Chef avait croisé le sien un dixième de seconde. Il sortit dans le couloir presque en courant. À cause de cette salope de Corinne, il allait louper son avion. La garce ! Avec cet enfoiré, en plus ! Quelqu’un lui en avait parlé sous le sceau du secret. Pour une fois, c’était vrai ! Il était certain maintenant que le Chef l’avait vu. Ma

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