L anse aux lapins
166 pages
Français

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L'anse aux lapins , livre ebook

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Description

Pour Pascale et ses trois frères et sœurs, l’heure des grandes vacances a sonné. Direction la Bretagne pour retrouver les grands-parents, les cousins et la plage ! Dès leur arrivée, la vision d’une étrange vieille femme marque pourtant le début de vacances peu ordinaires. Pour les enfants, ces vacances s’annoncent riches en découvertes, en rencontres inattendues et de surprises en secrets, pas une minute pour s’ennuyer...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342001822
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'anse aux lapins
Madeleine Dehais
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
L'anse aux lapins
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://madeleine_dehais.publibook.com
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Debout dans le couloir desservant les compartiments de ce wagon de seconde classe, Pascale Delambre, gamine de treize ans, regardait le paysage glisser sous ses yeux.
De derrière une colline, de petits nuages s’élevaient lentement comme si, se dit-elle, couché dans un champ, rêveur, un géant, la pipe à la bouche lançait au ciel des ronds de fumée.
« Tiens, cette comparaison ferait très bien dans une rédaction » car plutôt bonne élève elle était douée en français. Mais à moins de la noter , il y aurait beau temps qu’elle ne s’en souviendrait plus. Les grandes vacances venaient de commencer, et c’en était le premier épisode : ce long voyage de Paris à Pornic.
Un coup de coude la fit sursauter. Bruno, son cadet d’une année, mais qui la dépassait d’une tête, était à ses côtés.
— Je crois qu’on approche : Voilà le petit « Château » de Ste-Pazanne. (Une somptueuse demeure bourgeoise qui dominait d’un peu haut, les toits de tuiles rosées des maisons basses alentour.) Tu ne trouves pas qu’il ressemble à celui de Clarvet ?
Il citait en l’écorchant le nom d’un délicieux château classique des bords du Cher qu’ils avaient visité au printemps avec leurs parents. Elle le regarda outrée.
— Celui-là, c’est du « faux ». L’autre c’est du vrai.
— Comment ça se reconnaît à ton avis ?
— A force d’en voir, ça se « sent ».
— Ah toi !… dit-il.
Mais il admirait beaucoup sa soeur, qui s’intéressait à des choses qui le laissaient lui-même si indifférent. Car, à part la mécanique et les autos… les fusées et l’électronique. Bof !…
Pascale interrompit la discussion pour interpeller deux enfants, l’un aussi blond, que l’autre était brune : Monique et Benoît, les benjamins de la famille, qui jouaient au loto dans le compartiment et dont elle avait la responsabilité.
— Les petits, venez me voir, je vais vous donner un coup de peigne, on approche. « Heureusement » se dit-elle in petto, car il était difficile de faire tenir tranquilles six heures d’affilée deux gosses, (On n’en était pas encore à l’ère du T.G.V !), âgés respectivement comme ces deux-là, de 6 et 4 ans. Et presque dommage aussi de les déranger, au moment où enfin une occupation les passionnait. Evidement, Spirou et Tintin, leurs revues préférées (les dessins sont si colorés et si amusants) les avaient bien retenus une heure. Le goûter préparé par Maman avant le départ, une petite demi-heure, tant il avait été vite avalé. Mais le reste du temps mieux valait n’en rien dire. C’était une chance que les deux per­sonnes installées dans le même compartiment, se soient montrées si compréhensives.
Ils se levèrent d’un bond et tous leurs « journaux » furent à terre.
— C’est vrai, on arrive ?
Ils vinrent coller leurs visages à la vitre. Avec des cris de joie, ils reconnaissaient, tour à tour, le petit étang où Bruno, l’année dernière, avait pêché plein de grenouilles, le joli canal envahi de nénuphars, qu’ils avaient remonté, non sans mal, sur un pneumatique, la boulangerie où Pascale « grosse gourmande », non concernée apparemment par cette injure tant elle était maigre, allait acheter des bonbons en cachette. Cela faisait tout drôle de voir, sans y être, le décor de tant d’aventures qui semblaient encore si vivantes. Comme si l’on était à la fois acteur et spectateur.
Le train ralentissait.
— J’espère que Mamie sera à nous attendre à la gare, dit Bruno.
— Bien sûr, maman a téléphoné. D’ailleurs, je l’aperçois, appuyée, à la barrière du passage à niveau. Ils agitèrent le bras.
Mais Mamie ne les aperçut pas. C’était une petite dame, assez ronde, aux jolis cheveux gris bien coiffée, et qui par coquetterie, ne portait pas toujours ses lunettes. Dispersés et entraînés par le courant des voyageurs, ils se regroupèrent dans le hall, parmi des gens qui se hélaient de droite et de gauche.
Et si Mamie ne les voyait pas ? Ils ne se rendaient pas compte combien leur petit groupe était repérable avec ce grand Bruno ployant sous un sac à dos, une valise à chaque main, et Pascale houspillant les « petits » pour les empêcher de s’éloigner de peur de les perdre !
— Vous voilà mes chéris I
Embrassés, cajolés, qu’il était bon de se retrouver sous la protection adulte, tout en gardant un petit air faraud car « Bien sûr qu’on s’était bien débrouillé. Le voyage s’était très bien passé, et « ils » avaient été très sages. »
La 204 neuve de Mamie, Mme Croizat dans le civil, les attendait le long du trottoir. A la place du conducteur, une petite tête fine se dressait derrière le pare-brise !
— Urfé aimerait conduire ! dit Mamie en ouvrant la portière à une magnifique chienne dalmatienne de deux ans, qui leur fit fête, tournant et sautant autour d’eux, geignant et jappant de bonheur.
— Bonjour Urfé… Là… Là… Tu es belle… Elle distribuait à la ronde des coups de langue râpeux.
— On aurait dit qu’elle se doutait que je venais vous chercher. Elle a absolument voulu rn 1 accompagner. Puisque je ne pouvais pas emmener tous les petits cousins, comme ça pas de jaloux, c’est elle qui est venue.
— Les cousins sont là ? firent Bruno et Pascale en même temps.
— Oui, les trois Ruffard, les deux Vercel, les trois Pelletier. On attendait plus que vous.
Les quatre Delambre se turent sous l’excès de satisfaction que leur apportaient de telles nouvelles, et ils s’installèrent en silence sur la banquette arrière, une fois les valises casées dans le coffre.
On démarre. Soudain une petite voix toute unie, celle de Benoît, s’éleva :
— Urfé a de grosses tétines. Est-ce qu’elle a eu des petits, Mamie ?
Mamie prit soigneusement un virage. De « son temps » un enfant n’aurait pas osé dire une phrase aussi crue. « Grosses tétines »…
C’est l’éducation moderne qui veut ça. Jeanne, la fille cadette de Mamie, Mme Delambre, leur en dit bien trop sur ces « choses là ». D’ailleurs, elle les élève de façon très libérale. Enfin !…
— Oui, Urfé a eu cinq petits chiots, qui sont nés il y a quinze jours, mignons comme tout !…
Monique bat des mains
— On pourra les voir !
— Bien sûr, Urfé n’est pas une mère jalouse, puis Mamie craignant des questions plus embarrassantes, change de sujet.
— Avant de rentrer, nous allons passer voir si Madame Verdier est toujours d’accord pour venir m’aider tous les matins pendant trois heures. Vous ne descendrez pas de voiture. J’en ai pour deux minutes.
En effet, ce ne fut pas long. Curieuse, Mme Verdier vint sur le seuil voir de quoi avaient l’air ces petits parisiens, qui, en fait, s’exclama-t-elle, n’avaient pas si mauvaise mine que ça !
Veuve depuis de nombreuses années elle habitait une maison basse, blanchie à la chaux, à la sortie du bourg, et elle vivait des produits de son jardin et de travaux domestiques accomplis en saison.
Cette démarche faite, Mamie décida de revenir au plus large en longeant la côte par la route de la Corniche, ce qui permettait d’ad­mirer de petites criques ravissantes. La mer était magnifique, calme comme un lac, et d’un bleu profond. Aventurés au loin dans cette eau transparente les baigneurs semblaient de vivants émaux.
— On pourra se baigner ? demanda prosaïquement Bruno.
— Bien sûr, mais pas ce soir, il est trop tard.
Toutes voiles dehors, des embarcations de plaisance évoluaient gracieusement dans la baie, leurs blancs sillages, aux courbes légères, vite effacés. Un vrai ballet.
— Quel beau temps ! s’exclama Mamie, avec un soupir d’aise. La saison bat son plein. Toutes les villas sont occupées. Pourtant, c’est fou, ce qu’il s’en est construit cet hiver.
— Cette maison par exemple, s’exclama Pascale en pointant le doigt vers la droite. Et on dirait la villa Atys au milieu de sa pelouse, sauf que celle-ci est neuve. Mamie, tu peux t’arrêter ?
Mamie ralentit.
— Tiens, en effet, je n’avais pas remarqué. Il est vrai qu’on doit venir de la terminer et de retirer les échafaudages. J’aperçois le bouquet des maçons dans la cheminée. Allons voir cela de plus près.
Ils descendent de voiture. Et les voilà qui approchent per­plexes du portail rouge de minium déjà sec qui clôt le jardin. Mais les barreaux pas assez espacés ne leur permettent pas d’y glisser la tête ! Et leur étonnement va grandissant.
— Mais oui, commente Mamie les fenêtres sont disposées de la même façon et les balcons sont identiques. Ces balcons aux balustrades de bois qui ont un petit air 1900, si particulier et tout à fait démodé. Quel artisan a bien voulu se charger de ce travail ? C’est une copie qui n’est pas mal réalisée et qui a dû se faire payer !
— Regarde Mamie, il y a même la cloche accrochée sous son auvent, à l’entrée du vestibule, car ça doit être le vestibule, comme à la villa Atys.
— Alors qu’il y a beau temps que la notre est descendue. Elle sonnait à toute heure du jour, au bon vouloir de votre oncle Henri. J’en serais tombée malade, à l’entendre sans cesse.
— Il faisait des bêtises tonton Henri ? demande naïvement Monique tant cela lui semble à la fois incroyable et réconfortant : son oncle est un monsieur si gentil, mais si sérieux.
— Très peu, dit Mamie, se reprenant aussitôt. Si vous suivez son exemple, ce sera très bien.
Soudain, Bruno grimpé un peu plus loin sur un tas de sable abandonné là par les ouvriers du bâtiment le long du mur de clôture, ce qui lui permet d’avoir une vue plus complète sur l’ensemble du jardin, leur fait signe d’approcher.
— Venez voir…
Mamie, poussée par

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