L Abbesse
280 pages
Français

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L'Abbesse , livre ebook

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Description

Le comte Marcello Porta ne peut réprimer ses désirs pour la jeune et charmante Maddalena Rosa, pour qui son cœur brûle éperdument. Hélas celle-ci est pensionnaire au couvent de Santa-Maria del Nova et est destinée à prendre le voile. Jusqu’au jour où un moine donne rendez-vous au jeune homme, de nuit, au couvent, afin de rencontrer une des pensionnaires qui se meurt d’amour pour lui. Se pourrait-il que... ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748376531
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0127€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Abbesse
William Henry Ireland
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
L'Abbesse
 
 
 
À la mémoire de mon mari,
Paul-Gabriel Boucé
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Cette traduction n’aurait pas vu le jour sans le concours de mes maîtres. Maurice Lévy m’a suggéré ce travail et m’a encouragée avec l’amabilité indulgente du meilleur spécialiste du roman gothique. Paul-Gabriel Boucé m’a conseillée et inspirée par ses suggestions, par ses critiques toujours débonnaires et surtout par son exemple. Michèle Plaisant m’a exhortée à la tâche par ses conseils avisés et chaleureux. Serge Soupel, enfin, m’a donné la volonté de mener à son terme ce travail dont il a suivi la progression avec la plus constante bienveillance et la plus admirable générosité, jamais avare de commentaires, d’explications et de critiques, et il a accepté la lourde charge de la relecture. Qu’ils soient ici assurés de ma complète et entière gratitude et de mon affectueuse fidélité.
 
E.B.
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
L’Abbesse , de William Henry Ireland, n’est pas un roman gothique comme il en est tant, reproduisant mécaniquement un modèle qu’il n’est que trop facile de caricaturer. Son originalité s’affirme dès la préface, où l’auteur s’efforce d’établir avec une peu commune énergie ses titres de faussaire. Était-il besoin, au seuil d’une oeuvre d’imagination, d’évoquer ce sulfureux passé ? D’autres se seraient efforcés de le taire. Mais l’afficher, c’était aussi rappeler des antécédents littéraires que d’aucuns avaient jugés brillants, même s’ils avaient pu paraître dévoyés. L’Abbesse est un roman gothique assurément, où le décor, les personnages, les péripéties, le suspens orientent inéluctablement le lecteur vers des frayeurs de qualité. Mais gothique à la manière d’Ireland, c’est-à-dire en portant à ébullition les passions, en chevauchant les cimes de l’horreur et en poussant les sens à l’effervescence. Conventionnel, était le discours « anti-monacal » de Lewis, largement inspiré des Français. Chaste, était l’écriture d’Ann Radcliffe, qui se satisfaisait de représenter figurativement l’inconduite des moines… en évoquant, à l’occasion, leur gloutonnerie, ou leurs beuveries. Ireland, lui, donne à son évocation des pratiques de l’Inquisition la couleur des flammes de l’Enfer. Il n’est probablement rien d’équivalent, dans la littérature du moment, à sa description de l’ auto da fe final : le détail en est minutieux, précis, informé, d’une exceptionnelle cruauté. Et quand il veut illustrer la faiblesse de la chair, l’auteur sait trouver les mots qui font du lecteur un complice voyeur. Les amoureuses prouesses de la belle abbesse, si elles ne sont pas du niveau de celles dont se délectaient les amateurs de curiosa , n’en sont pas pour autant méprisables : « elle éleva [la main] du comte jusqu’à son sein : la finesse et la légèreté de son vêtement firent deviner au comte les formes les plus enchanteresses. » Ce n’est certes pas du Cleland, et il y a dans les Mémoires d’une Femme de Plaisir un autre sens du détail anatomique. Mais songeons aussi qu’Ann Radcliffe envoyait Emily au lit toute habillée, le soir où elle prévoyait une intrusion masculine dans sa chambre…
Quelle merveilleuse idée de rendre vie à ce texte, et en traduction française ! Probablement l’un des romans gothiques les plus rares, les plus recherchés, les plus difficiles d’accès, les plus prisés des collectionneurs, il est aussi au nombre de ceux qui méritaient le plus d’être ressuscités. Ireland, tout faussaire qu’il ait pu être, n’est pas auteur indifférent. Il y a de la conviction dans son écriture, il y a de la force dans son style, il y a de l’extrême dans ses visions. On n’oublie pas facilement, quand on les a une fois fréquentés, ses moines pervers et ses lestes abbesses. Préjugés d’un autre âge, issus d’une autre culture ? Voire. Qui osera prétendre qu’une telle évocation de l’intolérance est aujourd’hui périmée ?
Personne ne pouvait, mieux qu’Elizabeth Durot-Boucé, mener à bien cette heureuse initiative. Sa vaste érudition, ses compétences affirmées dans le domaine gothique qu’attestent tant de publications et tant de travaux, l’intérêt qu’elle porte depuis si longtemps à William Henry Ireland, la désignaient tout naturellement pour présenter cet homme et cette oeuvre. Tâche difficile ! Car les documents fiables sont rares : elle s’en acquitte avec bonheur. Le sens aigu qu’elle a de la valeur des mots, de leur histoire, de leur évolution lui a permis de reprendre – tâche ingrate ! – un texte souvent maltraité par son premier traducteur, pour l’adapter aux exigences de la modernité. Voici donc grâce à elle, enfin disponible, une version toute neuve, complète, précise, scrupuleuse et soignée d’un des textes les plus effrayants et les plus savoureux que la démoniaque muse des Goths ait produits. Il convient de chaleureusement l’en féliciter et l’en remercier.
 
 
 
Maurice Lévy
 
 
 
Préface
 
 
 
Le gothique, c’est un décor labyrinthique, le souterrain obscur et froid, les tours hardies qui défient l’arrivant au château et l’imagination du lecteur. C’est aussi, à travers l’évocation des peurs irraisonnées, des frissons délicieux ressentis par les lectrices, l’écho d’une sensibilité datée, celle de la fin d’un siècle. La génération de la fin du XVIII e siècle est en quête de son identité. Or, partant en quête de son identité, l’on rencontre souvent l’étrange, l’étonnant, l’inquiétant. Et l’on songe ici au foisonnement de littératures en tous genres concernant les sectes ou le satanisme qui envahit les rayons de nos bibliothèques ou les présentoirs de nos kiosques. Plus intéressante est l’attraction exercée par le Moyen Age sur notre époque.
La pérennité de ce genre littéraire, la permanence de ses motifs architecturaux, comme le labyrinthe ou l’ogive, portent à s’interroger : pourquoi donc le gothique hante-t-il toujours les écrivains du XX e et du XXI e siècles ? Pourquoi ce retour à un style ancien continue-t-il de susciter l’intérêt des universitaires, dont les travaux sur le sujet sont en nombre toujours croissant, ainsi que celui des maisons d’édition qui, dans les années 1980, ont publié ces ouvrages et de celles qui à l’aube du XXI e siècle en font paraître de nouvelles traductions ?
Le décor du roman gothique – tant naturel qu’architectural – porte certes la marque de l’évolution du goût à l’époque qui l’a vu naître, mais au-delà des formes pittoresques, poétiques, anecdotiques, surgissent, monumentales, les forces premières. Le décor du roman gothique renvoie aux images primordiales de la caverne, du château, de la tombe et surtout du labyrinthe, ces archétypes fondamentaux qui hantent la conscience de l’homme. Les monstres qui peuplent le roman gothique – animaux, humains ou manifestations de l’Au-delà – symbolisent des peurs réelles que le lecteur reconnaît comme les siennes et celles de l’humanité tout entière. Littérature du cauchemar, le gothique fait naître des terreurs irraisonnées et révèle des pulsions communes à l’ensemble de l’humanité. Les romanciers gothiques placent leurs oeuvres sous le signe bien moderne de la présence envahissante de l’inconscient. Les emprunts de décors gothiques, châteaux et abbayes, le plus souvent en ruine, sont inspirés par leurs grands devanciers mais, par l’utilisation qui en est faite dans leurs oeuvres, les romanciers gothiques font figure de précurseurs : la métamorphose onirique de ces lieux revêt une dimension déjà moderne et annonce les conclusions de la psychanalyse. Il est troublant de constater que les romanciers « gothiques » de la fin du XVIII e siècle, faisant montre d’une étonnante modernité, se référent eux aussi au monde onirique. Ce qui aurait dû demeurer secret et caché et qui pourtant vient à la surface, c’est ce que Freud nomme l’ unheimlich (l’inquiétante étrangeté). Freud considère la littérature gothique comme les archives culturelles les plus puissantes du retour du refoulé. En ce sens, si le gothique est bien hypotexte fantastique, il est légitime de le considérer aussi comme hypotexte freudien.
 
Si l’engouement extraordinaire suscité par le gothique à la fin du XVIII e siècle peut certes expliquer que William Ireland, mis en demeure de prouver ses talents littéraires, se soit tourné vers ce genre, il n’en est pas moins vrai que le jeune homme avait une prédilection pour les livres anciens et pour les histoires de chevalerie, comme il le révèle dans ses Confessions publiées en 1805 1 et comme l’attestent certaines descriptions du décor des cloîtres de L’Abbesse . La description de ses rêves romantiques avant la lettre, où il s’imagine l’habitant solitaire de quelque sombre château ou, perdu sur une lande lugubre, porté vers quelque manoir enchanté, correspond aux aspirations de toute une génération de lecteurs et de lectrices. Les trois éditions en trois ans (dont deux, piratées, en Amérique) ainsi que sa réédition une trentaine d’années plus tard prouvent d’ailleurs le succès de The Abbess (1799), premier roman de William H. Ireland. Malgré certains commentaires peu élogieux de la presse de l’époque – dus en grande partie au ressentiment des critiques et à la réputation de scandale attachée au nom de son auteur –, les lecteurs ont apprécié le roman en raison de la reprise de thèmes gothiques, de la mise en place d’un décor toujours à la mode depuis le renouveau gothique en architecture, de l’application des théories de Burke concernant le sublime et la terreur, mais aussi à cause de la rapidité du rythme, des rebo

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