Journal d’une voltige
70 pages
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Journal d’une voltige , livre ebook

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Description

« Tu n’as plus de trapèze, mais tu es toujours dans l’espace... Tu n’as plus tes jambes mais tu avances vite... Tu n’es plus là, mais tu es partout... Alors quoi ?... Cette histoire avec des mots, des bruits, de la douleur, des questions, de la douceur, de l’espoir... Tu es devenu la plume de l’oiseau qui a fait couler l’encre... Une plume de poète... »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342002980
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Journal d’une voltige
Marie Bouyat
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Journal d’une voltige
 
 
 
On ne sait pourquoi certaines rencontres nous semblent venir de l’enfance
 
 
 
 
 
 
Il arrive, parfois, qu’un jour,
 
L’on pousse le vase un peu plus au bord du vide,
 
Et qu’il tombe…
 
On dit que les filles naissent dans les roses…
Moi, je suis née dans une petite brouette bleue, entourée des parfums de saisons, comme des sources de lumières. Bercée par le bruit des marteaux, qui scandent les étapes de la poudre blanche broyée par les machines, j’arpente tous les recoins de ce vaste monde : l’écluse, la vieille maison, les passages secrets, le grenier aux pigeons, la petite île perdue au milieu de la rivière…
L’homme qui me balade au milieu des creux et des bosses dans cette petite charrette ambulante porte une casquette, un peu de côté lorsqu’il fait trop chaud. Il ne parle pas beaucoup, mais il accepte de confectionner avec moi des pâtés de sable, que nous décorons avec des pâquerettes et des herbes folles.
Parfois, je m’endors, alors il me ramène au moulin dans ses bras : je sens l’odeur du lait chaud en pénétrant dans la cuisine et j’imagine le goût de la pomme craquante que l’on me tend au bout de la pointe d’un couteau.
 
Et puis je me souviens. Deux petites pantoufles rouges, enfoncées dans l’herbe fraîche, toutes surprises… J’ai six ans. L’air, le vent n’en finissent pas de balayer mes narines. Une mèche de cheveux… Les insectes qui s’agitent…
Des yeux un peu frileux… Octobre est déjà là… J’ai du retard pour l’école à cause d’une double pneumonie…
Mais le grand jour arrive… Il y a beaucoup d’enfants. Ça sent l’encre. Et les plumes étonnantes qui tracent des courbes… Je ne peux pas rester trop longtemps fermée, surtout, si je suis obligée de ne pas bouger.
 
Je retrouve la rivière. À la clinique, il n’y a pas de rivières… Les gens ne dorment pas la nuit. C’est vraiment étrange… À la campagne, tout se repose, mais en ville tout s’agite, ça n’en finit pas.
 
Arpège…
 
Tu es là tout en bas de ma colonne
 
Arabesque… Voltige…
 
 
 
Enfance
 
 
 
Ils m’ont appris le cœur.
Pas d’artifice… Ma grand-mère…
Je me balance sur ses genoux, la tête en arrière. Je vois le monde à l’envers. Elle essuie les assiettes, devant, derrière, les passant les unes sous les autres après les avoir séchées.
Les hommes parlent fort. Ils entrent, sortent par les portes du moulin. S’assoient et bavardent à la grande table de cuisine. Ma grand-mère abandonne ses assiettes pour préparer le hachoir fixé en bout de table par un écrou qui semble pénétrer le bois. Le persil haché, les épices, parfument nos doigts. Pressée de tourner la poignée du hachoir… Je patiente, humant la moindre saveur…
 
J’ouvre la porte
 
Le bruit du ruisseau s’abat dans mes oreilles. Il me berce jusqu’à nourrir mes veines.
La farine est douce et blanche et toi derrière ton mystère tu promènes ton labeur : construire, créer un monde spirituel malgré l’absence de temps… J’observe. Je ne peux rien faire d’autre. Entrer dans le jeu d’un enfant c’est un luxe au moulin, alors l’enfant entre dans le jeu des grands. Il peut percevoir ses joies et ses douleurs et prier pour lui. Mais il ne sait pas qu’il prie. Tu es mon père, l’être mystère qui me fera asseoir des années plus tard. Méditation.
 
En attendant, je vois ces êtres qui m’entourent, ils sont des mondes à eux seuls…
Si je les peins, ma palette de couleurs se multiplie… Ils se répondent les uns les autres, mais parfois les mondes qui se côtoient n’ont rien à faire ensemble. Je m’attache à eux, ces drôles de personnages qui entrent et sortent de ma vie… Les époques défilent. Je me sens un peu sauvage, j’aime errer dans la campagne en compagnie du chat, du chien et du lapin : c’est une ménagerie mais c’est beaucoup plus vivant qu’un jouet qui m’observe avec des yeux vides…
 
Je grandis… Nomade ?
Le monde extérieur me fait un peu peur…
 
 
 
Les êtres nous écrivent. Alors je ne peux pas m’écrire autrement qu’avec toutes leurs différences. Je voudrais leur rester fidèle pour porter leurs voix. Mais il existe un jour où ce n’est...

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