Jésus & Mahomet aux paradis , livre ebook

Edilivre - François Dallaire

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170 pages

Français

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Description

Se visitant cordialement à tour de rôle dans les paradis respectifs du Bon Dieu chrétien et d’Allah le Tout-Puissant, Jésus et Mahomet devisent de tout et de rien en échangeant des réflexions sur les religions qu’ils ont fondées.

À l’issue de ces vingt chapitres d’échanges amicaux, ces deux personnages historiques font un bilan succinct de leurs aventures religieuses et ne peuvent s’empêcher de se demander si leurs initiatives, compte tenu des souffrances – le plus souvent inutiles – de toutes sortes qu’elles ont engendrées, en valaient vraiment la peine.

Finalement, nos deux concurrents jusque-là irréconciliables conviennent de revenir sur Terre, ensemble, pour lancer une religion inédite fondée sur le culte de la Nature avec un grand N.

Sujets

Christianisme

Sacerdoce

Religion

Philosophie et théologie

Informations

Publié par	Edilivre
Date de parution	04 octobre 2017
Nombre de lectures	0
EAN13	9782414106196
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-10617-2

© Edilivre, 2017
Du même auteur

Du même auteur :
– PAPILLON DE NUIT, roman érotique [sous pseudonyme]. Tabou Éditions, Paris, 2014 / Éditions de l’Interdit, Montréal, 2012
– VOYAGE AUX PAYS DES PÉRIPATÉTICIENNES, essai journalistique [sous pseudonyme]. Les Éditions de l’Interdit, Montréal, 2013
– LETTRES AU PROPHÈTE DE LA PART D’UN IMPIE, essai épistolaire. Liber, Montréal, 2010
– UN ÉTÉ AVEC MERLINE, roman d’amour. Adage, Montréal, 2008
– LA NOUVELLE CROISADE, essai politique sur le terrorisme islamiste [sous pseudonyme]. Contre-Courant, Québec, 2006
– QUATRE SAISONS DE PÉRÉGRINATIONS, récits journalistiques de voyage. L’Harmattan, Paris, 2004
– LE SAUVAGE BLANC, roman historique. L’Harmattan, Paris, 2002
– LA SAGA DE L’AMIANTE, essai économico-politique. Danielle Shelton Éditrice et Lanctôt Éditeur, Montréal, 2002
– MON SAUVAGE AU CANADA, essai politique. L’Harmattan, Paris, 1995
– LA RÉPUBLIQUE DE POUTINE, essai politique. L’Étincelle Éditeur, Montréal, 1992
– OKA (LA HACHE DE GUERRE, essai politique. Éditions La Liberté, Québec, 1991
– LES VOYAGES DE MON AMI GASTON, récits érotiques [sous pseudonyme]. (Non encore publié)
– LA QUESTION, pièce politico-humoristique. (Non encore jouée)
– JE ME SOUVIENS, fresque historique. (Non encore produite)
JÉSUS & MAHOMET AUX PARADIS

Rencontres certes tout à fait fictives, mais parfaitement plausibles… du moins selon bon nombre de croyants.
Se visitant cordialement à tour de rôle dans les paradis respectifs du Bon Dieu chrétien et d’Allah le Tout-puissant, Jésus et Mahomet devisent de tout et de rien en échangeant des réflexions sur les religions qu’ils ont fondées. En plus de débattre des mérites comparés du christianisme et de l’islam, ces deux personnages historiques dialoguent sur le cheminement de leurs entreprises et, surtout, sur ce que deviendront selon eux les principales fois monothéistes de la planète Terre.
Pour notre duo d’hôtes-visiteurs, aucun sujet n’est tabou : leurs visions du monde, les forces et les faiblesses de chaque croyance, l’héritage juif, la place des femmes, le contrôle de la sexualité, l’utilité de l’argent, l’importance de la curiosité intellectuelle, les pèlerinages, les rites funéraires, les croisades, le djihad, les indulgences, l’architecture des différents temples, la politique, les prières quotidiennes, les icônes, l’esprit critique, les mérites du martyre, le terrorisme, la guerre, la démographie, l’alcool, l’enfer, l’immigration, etc.
À l’issue de ces vingt chapitres d’échanges amicaux, Jésus et Mahomet font un bilan succinct de leurs aventures religieuses et ne peuvent s’empêcher de se demander si leurs initiatives, compte tenu des souffrances – le plus souvent inutiles – de toutes sortes qu’elles ont engendrées, en valaient vraiment la peine.
Finalement, les deux concurrents jusque-là irréconciliables conviennent de revenir sur Terre, ensemble, pour lancer une religion inédite basée sur le culte de la Nature avec un grand N.
1
Jésus : « Comme c’est beau ! Tant de verdure !… Et ces magnifiques plans d’eau qui rafraichissent l’air ambiant et nous baignent de la réflexion de l’azur sans tache du firmament ! »
Mahomet : « Encore une fois, sois le bienvenu dans le paradis d’Allah, le seul vrai… »
J. : « Non ! Je t’en prie, Mahomet ! Tu m’as promis que nous n’allions pas discuter théologie ou religions comparées… du moins pas à l’occasion de ma première visite d’introduction chez toi. Pourquoi ne pas me faire faire le tour du propriétaire au lieu d’essayer de me convertir ? »
M. : « Ha ! Ha ! Ha ! Essayer de te convertir… Me hasarder à faire apostasier Jésus-Christ en personne… Elle est bien bonne, celle-là ! En plus d’être futile, une telle initiative serait pour le moins impolie : tu sais très bien que les traditions d’hospitalité des gens du désert interdisent ce genre de comportement. Je voulais simplement te rappeler que le nom Allah signifie “Le” dieu en langue arabe. “Le” est un article défini, lequel indique bien qu’il s’agit du seul dieu… Bon ! Je n’insiste pas, mais tu me permettras tout de même de te faire remarquer que, contrairement à toi, je ne suis pas un prophète comme les autres. Je suis l’Envoyé de… »
J. : « Je t’en supplie ! Ou bien tu renonces tout se suite à m’embarquer dans des disputes de définitions, ou bien je… le fils de Dieu va retourner de ce pas dans son paradis à lui. Ce qui serait bien dommage, car j’adore l’ambiance qui règne ici ; c’est tellement… comment dire ?… réel ; c’est tellement humain. »
– Réel… tangible… humain même… C’est ça la clé, mon cher Jésus. J’ai tout de suite compris que pour les Bédouins parmi lesquels je suis né – ceux qui furent mes premiers et mes plus fidèles disciples –, l’éden promis se devait de ressembler à un oasis idéal, avec de l’eau claire pour désaltérer les hommes et leurs bêtes, des arbres chargés de fruits mûrs et dispensateurs d’ombre fraiche, des esclaves éphèbes et dociles, des femmes éternellement jeunes et pures…
– Oui ! Oui ! Je sais ! J’ai cru en apercevoir en entrant… Mais n’est-ce pas un peu trop distrayant, toutes ces douceurs terrestres ?
– Ce que tu as entrevu, ce sont des houris. Nous en avons des millions, ici. Je t’expliquerai… Quoi qu’il en soit, c’est justement l’idée, Jésus : offrir au croyant, à l’issue de son passage dans l’autre monde, tous les délices dont il a rêvé sa vie durant. Je me suis récemment laissé dire, par un fidèle lettré qui avait étudié chez les impies contemporains, que certains de leurs savants appellent cela la satisfaction des phantasmes. Sans la perspective de ces récompenses bien concrètes, je ne vois vraiment pas pourquoi un homme sain d’esprit consacrerait toute son existence à tenter de suivre le plus strictement possible la voie ardue, voire héroïque, qu’exige Allah.
– Je te suis très bien, mon cher Mahomet, mais mes disciples tant aimés ont plutôt choisi de projeter leurs espoirs sur un lieu qui n’aurait rien en commun avec la véritable vallée de larmes que représente trop souvent leur court séjour sur la Terre, le royaume terrestre de mon Père. Et si j’en crois le nombre de femmes et d’hommes qui sont profondément séduits par cette idée, elle n’est pas aussi farfelue qu’elle pourrait le sembler de prime abord…
M. : « Permets-moi de t’interrompre pour exprimer ma surprise que tu nommes les femmes avant les hommes. C’est curieux : la religion chrétienne ne fait pourtant pas la belle part au beau sexe… »
– Hein ! Écoutez qui parle ainsi et feint de se surprendre ! Même en ce début de 21 e siècle après ma mort, au mieux l’islam me semble considérer la femme à mi-chemin entre la bête de somme et l’être humain… Toutes ces lapidations, tous ces sévices endurés par des êtres déjà mille fois victimisés, cela me révolte !
– Tu ferais mieux d’être prudent, Jésus… Le terrain des victimes de la religion risque fort d’être plus glissant pour toi que pour moi. Mais avant d’attaquer, je te rappelle que ce que les chrétiens appellent le 21 e siècle après Jésus-Christ, les musulmans le nomment le 15 e siècle de l’hégire, c’est-à-dire le moment de mon échappée de La Mecque vers Médine. Au demeurant, si tu tiens à m’emmener sur l’épineux sujet des souffre-douleurs de la religion, je te sommerai de m’expliquer toutes ces histoires d’abus sexuels et de maltraitances commis par des ecclésiastiques de ta principale institution, l’Église catholique… Soit dit en passant, c’est une drôle d’organisation que celle-là : elle fait comme si des mâles en santé devaient ignorer l’attrait exercé sur eux par le beau sexe. N’est-ce pas là une énorme dénégation de la réalité ? Et quelle réalité ! Les femmes sont si adorables… et nous, pauvres hommes, nous avons tellement besoin d’elles… C’est d’ailleurs ce qui explique que j’en aie eu un si grand nombre. Mais, rassure-toi, cela seulement après la disparition de ma chère première épouse Khadija, la riche veuve commerçante qui m’avait embauché pour conduire ses caravanes d’encens et de soie jusqu’en Syrie.
J. : « Ouais ! On m’a raconté… et la dernière, Aïcha… encore une gamine ! »
– Sache qu’à l’époque ce genre d’épousailles asymétriques se pratiquait beaucoup en Arabie et ailleurs. Si je ne m’abuse, en Europe les aristocrates du Siècle des Lumières faisaient exactement la même chose… Pour revenir à ma petite Aïcha, j’ai attendu qu’elle soit nubile pour… Peu importe ! Chose certaine, mon cher Jésus, c’est que je ne t’ai pas invité ici pour que tu me confesses. À ce propos, quelle coutume bizarre que ce sacrement ! C’est par trop facile ! Un brigand a-t-il commis un crime innommable ? Chez les catholiques, il n’aura qu’à raconter son forfait à un curé pour que sa faute lui soit pardonnée illico. Au moins les protestants, eux, font preuve d’un minimum de sens des responsabilités en portant leur vie durant le poids de leurs péchés. C’est Allah – je veux dire « leur dieu » – qui décide. Un peu à la manière de mes disciples : comme tu le sais sans doute, Allah le miséricordieux, qui voit tout et entend tout, tient un registre complet des actes et des pensées de chacun des innombrables croyants. Lorsque tombera la grande nuit de l’apocalypse, c’est le bilan de ce registre qui ouvrira la porte de l’enfer ou celle du paradis… où nous sommes présentement.
– Oui. Cette description ressemble beaucoup au Jugement dernier que présidera mon Père…
M. : « Ici, c’est encore à mon tour de t’interrompre, Jésus. Cette histoire de père et de fils, et de ta nature qui serait à la fois humaine et divine, je n’ai jamais pu l’avaler. Pour tout dire et au risque de te vexer, je t’avouerai franchement qu’elle n’a aucun