Jésus
278 pages
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Jésus , livre ebook

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Description

Reprenant les catégories théâtrales du Moyen Âge et de la Renaissance, Jean Cabanel rappelle l'apport non mystique de l'enseignement de Jésus dans nos fondamentaux culturels (mystère, au sens de genre théâtral ayant un sujet religieux) ; il rend hommage aux actes de bonté, de générosité qui se manifestent dans notre société (moralité) ; il stigmatise les dérives des pratiques quantitativistes contemporaines, même en matière de sentiments (sotie); il met en scène la bureaucratie (comédie); il exprime un point de vue ironique, hétérodoxe, transgressif sur les riches (monologue).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332954589
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-95456-5

© Edilivre, 2015
JESUS
Mystère
GILLEVOISIN
Moralité
BIZARRE, TRES BIZARRE HISTOIRE D’AMOUR, Sotie
LE FAKIR BUREAUCRATE
Comédie
HYMNE AUX RICHES
Monologue
Avant-propos
Les divers types de spectacles du Moyen Âge et de la Renaissance − mystère, moralité, sotie, comédie, monologue, etc. − prolongeaient, en les rendant vivants, les enseignements et les leçons de morale des prêches prononcés dans les églises, mais aussi brocardaient les puissants en faisant tenir des propos subversifs à des « fous » et en confiant à des « sots » le soin de railler vertement le clergé et les autorités. Ce cocktail incongru de formes théâtrales disparates participait paradoxalement à la cohésion de la cité. Ces catégories me paraissent bien adaptées également au monde actuel, en quête de repères, de valeurs communes renouvelées, exprimées de manière accessible au plus grand nombre, faites de distanciation, pour ne pas dire de libération par rapport à des modes de vie finalement imposés à travers les manipulations des esprits promues par des gourous du marketing et de la publicité. À mon sens, le monde du théâtre devrait contribuer à donner un sens à la société, dans le respect de valeurs communes, mais aussi dans la diversité de ses aspirations, de ses plaisirs, de ses attentes ; il ne peut plus se contenter de proposer des créations littéraires, esthétiques et intellectuelles séduisantes, mais sans dessein évident pour l’Homme, et qui n’intéressent qu’un milieu limité.
Évidemment, le contexte est radicalement différent de celui du Moyen Âge et de celui de la Renaissance. À l’époque, tout le monde croyait dur comme fer à ce qui était écrit dans la Bible ; l’existence de Dieu allait généralement de soi. À présent, le monde est devenu largement athée et, en France du moins, une inculture religieuse crasse est devenue la règle. Il s’agit, dans Jésus, un mystère au sens de « genre théâtral ayant un sujet religieux », de retrouver le fil d’une histoire pas toujours merveilleuse, mais qui a façonné le monde. Il faut rappeler que la foi de tous les chrétiens (catholiques, orthodoxes, protestants) est fondée sur l’ Ancien et le Nouveau Testament. Les musulmans se réfèrent à ces mêmes textes et pour eux, Jean-Baptiste, et surtout Jésus, sont de grands prophètes, mais l’idée que ce dernier puisse avoir une nature divine les révulse. Les israélites, eux, s’en tiennent à l’ Ancien Testament et ils n’ont aucune considération pour Jésus. Malgré leurs différences, ils croient tous au même Dieu unique.
Dans les mystères du Moyen Âge et de la Renaissance intervenaient des êtres surnaturels : les anges, présentés vêtus d’aubes d’un blanc immaculé, ainsi que des diables, grimaçants et fourchus. À notre époque, contrairement à cet ancien temps, ils sont véritablement présents dans notre vie quotidienne. Pour moi, les diables sont des individus bien réels, à l’allure normale, qui répandent le malheur autour d’eux : ce furent les nazis, les bolchéviques, les maoïstes, les Khmers rouges, sans oublier les Montagnards de la Terreur sous la Révolution française ; ce peut être à présent des cadres souvent habillés avec élégance, à l’aspect sportif et bronzé, qui manipulent sans vergogne les âmes et les finances ; sans parler des extrémistes tortionnaires, des salauds, des ordures. Les anges ne sont pas des êtres éthérés, mais des hommes, des femmes, des enfants qui agissent concrètement envers les autres de manière admirable : les bénévoles, les infirmières ou les aides-soignantes faisant le geste qui soulage et rassure le malade, les parents qui aiment leur enfant handicapé comme dans la moralité Gillevoisin . Les actes, avec leurs conséquences, de ces diables et de ces anges, structurent, par les exemples qu’ils donnent, notre part d’âme qui nous incline à agir dans le sens du bien ou du mal. Oui, à notre époque matérialiste, il existe bien toujours des diables et des anges.
Gillevoisin est une moralité qui rend hommage au courage de certains couples qui, par amour pour leur enfant, même handicapé, endurent les pires épreuves sans penser à se dérober à ce que leur dicte leur conscience.
L’absurdité des pratiques quantitativistes contemporaines poussées à l’excès, même en matière de sentiments, est le sujet de la sotie Bizarre, très bizarre histoire d’amour. Sotie et moralité prennent la forme de lectures publiques qui tendent de nos jours à devenir une manière familière de faire du théâtre.
À la suite de ce mystère, de cette sotie, de cette moralité, une comédie met en scène un problème contemporain très grave : la bureaucratie . L’auteur ne cache pas qu’il s’est inspiré de la part amère de son expérience professionnelle. Dans les administrations, il y a des individus qui ont un pouvoir de nuisance redoutable en mettant sans cesse des bâtons dans les roues de ceux qui veulent faire avancer les dossiers, mais beaucoup de hauts fonctionnaires les laissent agir, ne se sentant pas concernés par les problèmes qui sont subalternes à leurs yeux, à moins qu’ils ne provoquent des remous nuisibles à leur carrière. Ce sujet important n’intéresse pratiquement personne, même pas les victimes ; j’ai pensé qu’il serait plaisant, pour les spectateurs comme pour les lecteurs, de le traiter sous la forme d’une comédie, Le Fakir bureaucrate , agrémentée de paroles pour lesquelles un musicien talentueux composera de jolies mélodies. Qu’on rigole, qu’on rigole, qu’on chantonne, mais c’est tragique. Attention, il ne s’agit ni de l’ensemble des personnels, car certains sont admirables, comme les pompiers, les infirmières, les institutrices, etc., ni des employés obscurs qui arrivent, malgré les pièges tendus par la prolifération des textes de toutes sortes, à trouver des solutions aux problèmes.
Hymne aux riches est un monologue qui donne un point de vue ironiquement hétérodoxe et transgressif sur les riches, mais qui, paradoxalement, parle en creux des pauvres.
Voici, en bref, ce qui est contenu dans ce recueil de textes.
J. C.
Jésus Mystère
Ce mystère est dédié aux prêtres qui s’exténuent, malgré leur grand âge, à glorifier la dignité de l’Homme lors des grandes étapes de la vie : venue au monde, entrée dans l’âge adulte, mariage, décès.
Suis-je encore chrétien ? Je ne le sais, mais je ne supporte plus qu’un tas de gens se permettent d’insulter les croyants sans retenue en les traitant, sur un ton de commisération, d’arriérés mentaux pour croire à toutes les sornettes ânonnées par le clergé. Des scientifiques arrogants, comme des footballeurs adulés ou de soi-disant humoristes expriment dans les médias leur profond mépris à leur égard ; ils stigmatisent ainsi une grande partie de la société pour ses croyances, sans que les défenseurs des libertés, pourtant si prompts à manifester contre le moindre fait de discrimination à l’égard de telle ou telle ethnie, ne trouvent rien à redire. J’ai été vraiment scandalisé par une affiche d’un film associant la croix gammée à celle du Christ et meurtri par le fait que les autorités religieuses n’aient pas réagi à cette injure qui dissimulait, sciemment, le rôle de nombreux religieux dans le sauvetage de Juifs.
Alors qu’une énorme proportion de l’humanité croit en un au-delà, les anticléricaux de notre pays, qui se présentent souvent comme les héritiers des humanistes des Lumières, continuent d’expliquer par inculture, par lamentable mauvaise foi, ou les deux à la fois, que la religion est un facteur d’ignorance et que les catholiques ne sont qu’un ramassis d’individus rétrogrades. Ils passent sous silence les apports à la science, aux savoirs en général, de l’Église en matière d’architecture avec les cathédrales, de transmission des connaissances de l’Antiquité, de création d’écoles, d’hôpitaux, de lancement d’actions humanitaires parfois au bout du monde… Pour le coup, ce sont eux qui commettent un acte d’obscurantisme. Et quand se pose un problème de société, ces prétendus défenseurs de la démocratie estiment que l’avis de millions de fidèles n’a pas à être pris en considération.
Surtout, ceux qui ont fait de l’enseignement laïc un vecteur de promotion de l’athéisme – en faisant accroire que la laïcité se confond avec l’athéisme – oublient de dire une terrible vérité : les suppôts des régimes dont l’idéologie était largement fondée sur l’athéisme, voire le scientisme – révolutionnaires de la Terreur, nazis, communistes soviétiques, maoïstes, Khmers rouges, etc. – ont créé l’enfer sur Terre ; ils ont été les pires tortionnaires de tous les temps.
En tout cas, Jésus a existé, aucun historien ne le conteste, même si les sources ne sont pas très importantes, ce qui est normal pour l’homme du peuple qu’il était. L’enseignement de cet homme obscur au départ constitue, qu’on le veuille ou non, le fondement de la civilisation occidentale et il a suscité des adeptes dans le monde entier, qui forment une des plus importantes religions du monde. Pour ma part, je n’ai rien à ajouter ni à retrancher à son enseignement, qui conserve toute sa modernité…
De nos jours, le théâtre à sujet religieux apparaît en France comme une incongruité, mais il faut rappeler qu’à l’échelle de la planète, c’est le genre dramatique le plus populaire. La forme de spectacle vivant qu’est le mystère – au sens de « genre théâtral ayant un sujet religieux » – paraît en outre particulièrement bien adaptée à l’évocation de Jésus et de son enseignement. En effet, ce dernier était dispensé lors de rencontres, de promenades, de repas de fête, au cours des pérégrinations nécessitées par les persécutions dont le Nazaréen était l’objet.
Ce mystère ne s’adresse pas à ceux qui ont la

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