Je suis...
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Description

« Par humilité ou superstition afin de ne pas trop tenter le sort, j'accepte donc non sans joie et le plus respectueusement du monde de rédiger cet ouvrage à la première personne du singulier.(.)L'essentiel est d'exister et pouvoir exprimer sa pensée n'est pas donné à n'importe qui, n'importe où.Alors au risque d'être imparfait, je promets perfection et justesse. Je jure de dire la vérité. Je lève la main droite et dis : « je suis ». » Extrait de « Je suis »

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Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748382266
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Je suis...
Gilles Mathieu
Publibook

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Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Introduction
 
 
 
 
 
 
Il était une fois…
 
Tous les livres d’aventure commencent par « Il était une fois ». Ces quatre mots sont souvent l’introduction d’un récit mouvementé qui amènera le lecteur à rencontrer un héros dans un pays imaginaire avec des bons ou gentils et des mauvais ou méchants. L’imparfait du verbe insiste sur l’imparfait de l’histoire qui donc précise dès l’ouverture qu’il s’agit bien là d’une fiction.
 
A l’heure où j’écris ces quelques lignes, je ne sais, si premier livre il y aura et encore moins si livres il y aura, mais j’ai envie, car la vie est trop courte, d’être ce héros, fil rouge des chapitres qui vont suivre.
 
Ainsi « Il est une fois » me paraît plus approprié.
Le passage au présent renforce immédiatement la réalité de l’affaire et le « une fois » apparaît tout d’un coup superflu, voire réducteur, car en dehors des Belges qui emploient ces deux mots comme le Marseillais et le Français, en général, disent « putain », il n’y a point d’idéal à n’être qu’une fois. On est, au moins jusqu’à ce qu’on ne soit plus. Et même si l’on ne vit qu’une fois, on est, tout au long de notre vie, autant de fois que d’évènements.
 
Un des principaux conseils littéraires ne consiste-t-il pas à privilégier un style épuré où la qualité passe par l’élimination de tout mot ou périphrase justifié en rien et simplement placé pour meubler sans attrait particulier et dont l’absence reste absolument sans conséquence pour l’éclairage et la suite du récit.
 
Dire « Il est », en parlant de moi paraît bien présomptueux. Un jour viendra, où le succès aidant, je serai sans doute contraint et forcé de me protéger médiatiquement des paparazzi de toutes sortes, d’accepter que l’on parle de moi sur et sous cape, et la 3 e personne sera si couramment employée à mon égard qu’à l’image de toute star, je me verrai dans l’obligation de me dire « il ».
 
Par humilité ou superstition afin de ne pas trop tenter le sort, j’accepte donc non sans joie et le plus respectueusement du monde de rédiger cet ouvrage à la première personne du singulier. Ce récit sera-t-il si singulier tant avoir un avis sur tout est surtout pluriel ?
L’essentiel est d’exister, et pouvoir exprimer sa pensée n’est pas donné à n’importe qui, n’importe où.
Alors au risque d’être imparfait, je promets perfection et justesse. Je jure de dire la vérité. Je lève la main droite et je dis : « Je suis ».
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La naissance
 
 
 
 
 
 
JE SUIS né le 30 novembre 1956 dans une clinique tenue par des religieuses sur la colline du Mourillon à Toulon sur le coup de midi.
 
Mon arrière grand-père était une figure emblématique corse que l’on photographiait pour illustrer les cartes postales. Il était tellement grand et fort qu’on l’appelait «Mezziornu» qui en corse veut dire «Midi»
 
Déjà, à peine né, me voilà investi d’une grande et forte mission.
 
Maman est corse et, même si elle a rejoint très tôt le continent, reste très éprise de toutes les traditions.
L’une d’entre elles veut que les enfants portent le prénom des aïeux et que les parrains et marraines soient les oncles et tantes.
 
Papa est fils unique, plutôt parisien.
Ainsi mon frère né six ans avant moi hérita comme parrain et marraine du frère aîné et de la sœur cadette de maman. Sans doute afin d'équilibrer le poids de chaque famille, mon frère prit le prénom du grand-père paternel.
 
A ma naissance, il fallait donc régler cette équation.
Pour le prénom, je pris celui de mon grand-père maternel.
Pour les parrain et marraine, il n’y avait plus d’oncle et tante en magasin.
 
Mes parents se sont connus à Albi. Papa a fait un long parcours de séminariste. Entré au petit séminaire très tôt comme d’autres rentrent au collège, il a suivi très normalement ses études de philosophie et de théologie et a reçu les ordres mineurs qui précèdent le diaconat et la prêtrise dits ordres majeurs.
Dans les années d’après guerre, la prêtrise était sans aucun doute un refuge sécuritaire auquel aspiraient de nombreux jeunes très indécis de leur avenir. Si l’on observe la pyramide des âges de nos prêtres catholiques, on constate que la génération des hommes nés autour de 1920 y est très représentée.
 
Cela n’enlève rien à la vocation sans doute très profonde de mon père. Quelques mois avant l’engagement de célibat à prendre dans le diaconat, son discernement fut tel qu’il décida de quitter le séminaire pour entrer dans la vie active.
Très engagé chrétiennement, il était chef scout et participait avec maman à des groupes d’action catholique.
 
Leur aumônier était le Père Barthe curé de la bellissime cathédrale d’Albi.
A l’heure de leur mariage qu’il célébra en 1947, le Père Barthe leur fit promettre que par amitié, il serait un jour parrain de leur enfant.
 
Henri naquit en 1950 et traditions obligent, nous avons vu plus haut la répartition des rôles.
 
En 1956, alors qu’ils cherchaient un parrain pour leur deuxième né, mes parents se souvinrent de cette promesse. Mes parents avaient quitté le Tarn, pour s’établir à Toulon où papa avait été muté comme inspecteur d’apprentissage.
 Le Père Barthe n’était plus depuis longtemps le curé de la cathédrale d’Albi. Ordonné Evêque, il avait récemment été nommé à l’archevêché de Monaco. Le 19 avril 1956, il fut immortalisé à jamais par le mariage du Prince Rainier et de Grace Kelly qu’il célébra avec les fastes et pompes que nul ne peut ignorer.
 
Maman enceinte, n’osait plus rappeler à cet ami qu’elle ne voyait plus guère la fameuse promesse. Mais lui tout simplement, revint vers eux et tint à affirmer que son rang d’évêque ne saurait le dédouaner de son engagement amical et affectif.
C’est ainsi que j’héritais comme parrain du plus célèbre des évêques de l’époque.
Aujourd’hui encore il ne se passe pas une semaine sans que les médias (Tv ou presse écrite) ne diffuse une image du mariage le plus people que la terre n’ait jamais connu. On y voit mon parrain souvent de dos mais sa voix réchauffe mon cœur d’autant plus qu’il n’est plus.
 
Marraine, meilleure grande amie albigeoise de maman, fut adoptée très vite à l’unanimité des deux époux.
 
Le baptême eut lieu onze jours après ma naissance dans le lavabo de la chambre de la clinique. Maman avait eu un accouchement difficile et la convalescence s’étirait doucement.
C’est ainsi que Mgr Barthe pénétra le 11 décembre 1956 dans cette petite clinique et mit en émoi toutes les religieuses du bâtiment. Le baptême fut célébré par le curé de la paroisse très impressionné lui aussi par une expérience sans doute unique à ses yeux.
 
Moins de deux mois plus tard Rainier et Grace baptisèrent Caroline née le 23 janvier 1957. Mgr Barthe célébra ce jour là un baptême tout aussi extraordinaire et grandiose que le mien, toute proportion gardée !
 
Quoi penser du baptême ? La religion place d’abord le baptême comme Le sacrement d’initiation, l’entrée officielle dans la Communauté. Aujourd’hui, le jeune baptisé est généralement présenté à la Communauté paroissiale lors de l’Assemblée Dominicale.
La présentation est sommaire : prénom – nom – de quel quartier viens-tu ? C’est là une manière toutefois sympathique de dire aux autres : « Voici un nouveau chrétien ». La Communauté s’en réjouit et applaudit très fort l’heureux événement. Le baptême est le point de départ de la vie chrétienne. Il est aussi un engagement très fort des parrain et marraine. L’Eglise a très récemment resserré ses exigences et souhaite qu’au moins un des deux ait accompli complètement son parcours initiatique sacramentel. C’est-à-dire qu’au moins un des deux soit confirmé.
Le parrain et la marraine sont témoins du sacrement que reçoit leur filleul et en ce sens s’engagent à poursuivre avec lui s’il est en âge ou en son nom s’il s’agit d’un tout jeune enfant, son éducation chrétienne. L’exigence minimum devient ainsi un gage de respect, de foi, et d’honneur de l’événement.
La tradition populaire a extrapolé ce souhait en faisant des parrain et marraine des suppléants vitaux à la défaillance des parents particulièrement en cas de décès. D’où cette tradition corse à choisir les oncles et tantes mieux placés généalogiquement parlant pour sustenter aux besoins.
D’autres, plus superstitieux, voient dans le baptême, une protection divine qui affranchirait le nouveau-né de son pêché originel en lui garantissant une vie éternelle heureuse en cas de mort subite prématurée.
Enfin, pourquoi s’en cacher, d’autres voient dans le baptême l’occasion de réunir la famille pour fêter la naissance de l’enfant. C’est la coutume ! La famille ne comprendrait pas l’absence de cérémonie. Toutes les « chichis » de l’Eglise ne sont que des « bondieuseries » que le couple accepte volontiers. Le Célébrant s’en accorde intimement persuadé que les voies de Dieu étant impénétrables, l’acte n’est peut être pas si fortuit que ça et la grâce aidant….
 
Avec un père qui venait de lâcher la soutane, une mère institutrice, une marraine prof, toutes deux très militantes dans l’action catholique, et un parrain évêque, me voilà bardé pour l’avenir. « Et tout ça, la la la, fera un bon curé la la la… »
Normalement, avec un tel passif, ou je rentre dans les ordres ou je me rebelle, marxiste et subversif à volonté.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’enfance
 
 
 
 
 
 
JE SUIS un adulte qui ne se souvient pas de son enfance.
Aussi loin que j’essaie de faire aller ma mémoire,

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