Jan Cocheril, capitaine à Saint-Malo
182 pages
Français

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Jan Cocheril, capitaine à Saint-Malo , livre ebook

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Description

" Alors que j’abordais l’ancienne chienneterie, près de la Loge des chiens du Guet, je vis un homme en cape, suivre une ombre boiteuse dans la nuit noire... Cette ombre boiteuse s’apprêtait à s’asseoir dans le coin renfermé de la chienneterie, l’homme en cape sortit une canne de dessous son vêtement et la leva, prêt à frapper ce que je devinais être un mendiant. Je courus alors vers eux tout en criant, l’homme en cape se retourna, me regarda rapidement, et s’enfuit dans le noir, montant les escaliers par la ronde de garde le long des remparts. Le mendiant, que je cherchais désespérément, s’était réfugié dans un renfoncement humide des remparts, tentant de masquer son visage sous ses haillons. Était-ce possible ? Cet homme en haillons, borgne, boiteux, usé, abîmé par les années, pouvait-il vraiment être... "



Servan du Rocher est muté à Rennes et Jan Cocheril, nommé capitaine prend le commandement de la brigade de Gendarmerie de Saint-Malo. À peine installé avec sa famille, Jan est confronté à une série de crimes dans la ville intra-muros, tous orchestrés avec le même mode opératoire. L’assassin qu’il tente d’interpeler chercherait-il à éliminer un témoin gênant d’une affaire dont Jan avait été une victime par le passé ? François-Xavier David ouvre un second volet de l'histoire de Jan Cocheril avec des révélations inattendues qui font suite à son dernier roman.





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342147193
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-14755-1

© Société des Écrivains, 2022
Du même auteur
Nous irons ensemble,
Société des Écrivains, roman, 2013.
Mémoire trahie,
Éditions Publibook, roman policier, 2014.
Pour l’amour de Blaise,
Société des Écrivains, roman policier, 2015.
Un papa ne pleure pas,
Éditions Publibook, roman, 2015.
Innocent Le Bastar,
Société des Écrivains, roman policier, 2015.
Benoni Rivière, cafre blanc,
Société des Écrivains, roman, 2016
Surtout ne dis rien,
Société des Écrivains, roman, 2017.
Les Ailes de l’ange Gabriel,
Société des Écrivains, roman policier, 2018.
Jan Cocheril, enquêteur à Saint Briac,
Société des Écrivains, roman policier, 2019.
« Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et aie confiance en ce qui sera. »
Bouddha
« La haine est la conséquence de la peur. »
Cyril Connolly, The Unquiet Grave
Dédicace

À Jean-Pierre David, mon cousin
Retour en pays Poudouvre
« La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources. »
Edgar Morin, Amour, poésie, sagesse
Saint-Malo avait été mon second poste en Gendarmerie, et mon tout premier en qualité de capitaine. Dès ma nomination arrivée à Rennes, j’allai rapidement prévenir ma Mathilde que nous allions enfin rentrer au pays. Même si nous n’avions pas changé de région, se rapprocher tous les deux de chez nous, nous rendait heureux. Je n’avais qu’une hâte, en chemin, bien qu’il ne fût pas long, voir s’illuminer le visage de ma tendre et douce, et sauter de joie, tels les chevreaux que j’avais enfant dans la chaumière de maman, mes deux enfants, Adrienne et Julien.
Le temps, ce jour-là, était au beau fixe, le soleil au zénith, et l’été s’annonçait déjà bien. Ma nomination était arrivée par correspondance militaire à la dernière venue d’un escadron, l’ordre était de devenir le responsable de la garnison hors les murs de notre belle ville fortifiée. Je devais rejoindre ma nouvelle unité pour le début du mois suivant, et avant que la classe ne reprenne pour les enfants. Je n’avais aucune inquiétude au sujet de notre logement à venir, je prenais la place de mon ami, Servan du Rocher qui lui, après une nouvelle nomination à un poste supérieur, venait à Rennes. Nous nous croisions, et lui, avec un seul enfant, prenait mon logis dans la caserne trop petit pour nous, mais largement suffisant pour son épouse et lui.
Durant toutes ces années, nous nous étions vus très souvent, Servan me donnait des conseils précieux sur les astuces d’enquêtes, et Constance, de son côté, partageait beaucoup de pratique en différentes matières avec Mathilde. Elles étaient devenues de vraies amies, parfois inséparables, ce qui nous obligeait bien souvent, à nous promettre de nous revoir rapidement.
Lors de notre départ pour Saint-Malo, nous avions passé quelques jours à Saint-Briac, chez maman. Servan et Constance avaient passé la première journée avec nous, avant de rejoindre Rennes avec le mobilier et leurs affaires.
Joseph avait un nouveau taureau, Gros Louis avait fini son temps à Saint-Briac depuis quelques mois. Il s’était familiarisé avec mon frère, mais au fil du temps, il était devenu de plus en plus dangereux, et pour tout le monde. Mon frère avait préféré le vendre dans une ferme de Trigavou, où il finirait ses jours heureux au milieu de ses nouvelles vaches, et bien que très âgé pour un taureau, il n’avait pas eu le cœur de le vendre en boucherie, trop attaché que j’avais été à mon animal. Il se serait senti coupable d’un crime atroce dont il ne voulait pas endosser la responsabilité.
Son nouveau taureau – alors que le dernier roi en date avait été raccourci sous la guillotine, place de la Révolution le 21 janvier 1793, date où avait péri Blot également – ne s’appelait donc plus Louis, mais Necker. Quand Joseph était allé l’acheter, il avait remarqué qu’il avait pour habitude de s’approcher, puis de repartir en arrière de quelques pas, avant de revenir à nouveau, et de suite, il avait pensé à Jacques Necker 1 , qui venait puis repartait du gouvernement de Louis le seizième et à différents postes, banquier, directeur général des Finances, contrôleur général des Finances puis Principal ministre d’État 2 .
Lors de notre voyage de Rennes à Saint-Briac, je m’étais arrêté à la métairie de la Mennais, là où il avait été vendu ; Gros Louis était au milieu des champs, fier comme Artaban, et, de loin, il me reconnut. Il arriva doucement, toujours aussi lourdement mais ne sautant plus comme un cabri à la moindre vue de ma silhouette, il accusait son grand âge. J’avais alors fourragé mes doigts dans son chignon, comme avant, et il repartit presque aussitôt, préoccupé par ses dames qui beuglaient au loin, constatant son absence soudaine. En marche, il se retourna un court instant, beugla à son tour, comme pour me saluer une dernière fois, puis il rejoignit son troupeau avec une certaine autorité. Je ne pus retenir une larme, sachant que ce serait certainement la dernière de mes caresses à mon taureau, mes fonctions ne me laisseraient certainement pas assez de temps pour revenir le saluer, et j’étais conscient également qu’il arrivait à la fin de sa vie ; une très belle vie.
Monsieur Collet s’était laissé aller, peu de temps après le décès de sa charmante épouse. Il n’avait pas supporté le deuil, et avait renoncé à vivre, se laissant mourir à petit feu. Victoire, leur fille, vivait maintenant dans leur maison ; son époux, un marin comme mon regretté père, avait péri également en mer. Elle était maintenant seule, veuve avec deux enfants.
La vieille Marianne, notre guérisseuse, avait été retrouvée sans vie, dans ses herbes au milieu des champs. Elle avait rendu son dernier souffle en cueillant ce qui devait la sauver, mais elle n’avait pas eu le temps d’en faire une décoction ; monsieur Nicollas Bernier, notre médecin du village, l’avait pourtant prévenue maintes fois de ne plus sortir seule, mais elle n’en faisait qu’à sa tête, comme toujours.
Nicolas Bernier fils, et toujours préposé aux Douanes, celui-là même qui m’avait secondé pour récupérer les corps des petites filles dans les rochers, avait épousé Françoise Noël, ma cousine. Ils avaient eu trois enfants, Jean-Marie, né le 4 mai 1792 à Lancieux, Adélaïde, née le 11 floréal an II à Saint-Briac, et Joseph, né le 4 prairial an III et décédé le 29 brumaire an IV, toujours à Saint-Briac.
Mathurin continuait à gérer l’auberge. Il était l’heureux père de jumeaux eus avec Janne, ma petite sœur, épousée en secondes noces après son veuvage. L’affaire marchait bien mais il avait besoin d’être secondé. Seul, depuis que ma sœur s’occupait de leurs jumeaux, Paul et Mathilde, mais aussi des deux premiers enfants de Mathurin, il n’y arrivait plus. La dame Samson n’avait pas souhaité reprendre sa place, elle était elle aussi épuisée par une double maternité, et deux autres enfants qui avaient suivi ; elle voulait enfin se reposer. Son époux, très malade, ne lui était pas d’une aide très précieuse.
Le père Dagorne, qui avait pris la cure après le fameux Blot, était toujours en poste. Il était aimé de tous, comme les autres prêtres de la commune, d’ailleurs.
Maman, quant à elle, continuait à diriger au mieux sa chaumière, avec encore et toujours, le souvenir meurtri de la disparition de papa. Elle était encore inconsolable et en parlait toujours comme s’il allait rentrer les jours suivants. Bien entendu, elle savait depuis cette tragique époque la chose totalement impossible, mais elle aimait à penser à lui comme s’il était parti la veille au soir. Souvent, je la surprenais à m’en parler au présent, comme s’il était là, près de nous.
— Tu vas bien, Maman ? lui demandais-je alors.
— Bien sûr, mon grand ! Bien sûr que je vais bien, je n’ai pas la possibilité de me laisser aller.
— Papa te manque-t-il toujours autant qu’à moi ?
— Ce n’est pas la même chose, Jan, tu le sais maintenant que tu es adulte. Il est ton père, il est mon époux. Quelle serait ta vie sans ta Mathilde ?
— Maman ! Je ne peux et ne veux même pas l’imaginer…
— Alors imagine seulement ce qu’est ma vie, sans lui.
Cette déclaration m’avait surpris, et je demandai à Nicollas Bernier de venir partager le repas dominical avec nous ; nous avions tant vécu de choses ensemble à mes débuts, toujours présent qu’il était pour faire les constatations de tous ces crimes, qui avaient endeuillé notre bourg. Je lui révélai que j’étais terriblement inquiet sur la santé mentale de maman, et lui demandai de bien vouloir être vigilant, quant aux propos qu’elle aurait pu tenir à table.
Au terme de cette journée, alors que je le raccompagnais un bout de chemin vers sa demeure, il m’affirma que maman allait parfaitement bien. Il l’avait croisée plus d’une fois, le soir, sur mon rocher de la Garde-Guérin, qui était devenu son endroit privilégié, où elle aimait s’asseoir face à la mer. Il l’avait accompagnée un soir, elle parlait à papa, c’était son havre de paix, elle se sentait bien, et lui avait dit que j’avais parlé ici pendant des années à mon père, en attendant son retour improbable. Elle avait alors pris la suite, une fois mon départ effectif pour Rennes, afin que papa ne restât pas sans nouvelles de notre part. Après une série de questions qu’il lui avait posées, Nicollas Bernier en avait conclu que maman souffrait juste de solitude. J’étais à Rennes, avec Mathilde et nos enfants, Janne était à l’auberge, pas loin du tout, mais occupée et débordée par les siens, Julienne était en pays gersois et donnait peu de nouvelles, et Joseph avait sa maison, sa femme et ses enfants également. Certes, il était toujours présent, tous les jours, mais c’était Joseph, le solitaire, comme il l’avait toujours été gamin. Il se souvenait peu de

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