Il était une fois ... la Polynésie !
146 pages
Français

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Description

« Pas simple d'imaginer combien les semaines et les mois à venir pèseraient sur son petit vécu provincial, cependant depuis l'appel de son nom il ne cessait de se projeter. Le lieu magique où il venait d'être officiellement affecté, l'envol de la carlingue, ce prochain albatros du Bourget et ses immenses ailes, comme détaché de Paris pour s'en venir tailler une croupière aux vingt mille kilomètres d'un ruban qu'on lui promettait interminable, un jour complet de navigation nuit incluse, et une arrivée promise pour la veille du départ ! Et cependant toujours moins intrigué qu'impatient, le petit André ! » Il était une fois... la Polynésie ! ou une immersion, à rebours, à la toute fin des années soixante, dans cet archipel si lointain, à la rencontre de sa population, de sa culture et de ses paysages. Placée sous le signe de l'émerveillement – voire de l'étourdissement –, cette relation de la découverte, par André, des splendeurs et contrastes de ces lieux imprime dans l'esprit du lecteur des images aussi authentiques qu'évocatrices de ce territoire aux antipodes de la France et malheureusement à jamais changé...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 décembre 2016
Nombre de lectures 12
EAN13 9782342059113
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Il était une fois ... la Polynésie !
Noël Vallier
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Il était une fois ... la Polynésie !
Aux meilleurs souvenirs de mes potes André et Bernard.
Avec toute mon affection
 
Préambule
On vous parle de paradis, cela peut faire sourire, mais une fois enveloppé dans la mousse parfumée venue depuis l’eau et la terre polynésienne, là, alors là vraiment la messe est dite.
Point de pommes à croquer, la tentation est autre, contemplations hypnotisées, on pourrait y perdre l’iris de ses yeux !
Ève c’est aussi la nature ceinte d’un dépouillement parfait, portée par un soupçon de salin et caressée longuement par de tièdes alizés.
La vie ordinaire accumule dans son sillage tellement de sottes gazettes que cette plénitude soudaine venue depuis un soleil nouveau agit comme un baume miraculeux, une onction céleste.
Ici le temps était modelé au rythme de la croissance ou de l’érosion du corail, matière venue par les balancements lancinants de la mer nourricière et les caresses ou les emportements des vents tièdes.
L’argent n’était pas indispensable, ce privilège réservé aux élites devenait tabou pour le peuple.
Adieu les shoots décadents, bonjour l’indolence, bienvenue au grand élixir de vie !
 
Les hommes raisonnables rêvent de palmiers, de cocotiers et de sable, point pour se les approprier, jamais, mais pour en jouir sans entraves, sans crainte.
 
Aux premières lueurs du matin les persiennes du faré filtraient les rayons tièdes du soleil polynésien renaissant.
André restait interdit !
Point de reliefs à l’horizon, l’étoile incandescente semblait sortir de l’océan, la géographie du lieu était son miroir, l’osmose était somptueuse, la félicité était horizontale, seules les cimes des cocotiers tentaient quelques volontaires saillies, l’azur tirait ses traînes effilées, presque transparentes, son bleu insondable, une absolue merveille…
Les alizés effleuraient le visage d’André, il entendait dans leurs souffles les échos étouffés de lointains éclats de rire.
Le village indigène étirait sa paresse après une nuit parfaite. Incessamment les pirogues à balancier glisseraient tranquilles sur le velours du lagon et viendrait alors le temps de la pêche.
André goûterait intensément cette première aurore corallienne.
 
La base était calme, il avait croisé deux ou trois collègues, vivaient-ils des nuits plus courtes ou voulaient-ils saisir les premières plaintes criardes des frégates et les gais gazouillis des petits oiseaux de l’atoll ?
Les cocotiers prolifiques lâchaient leurs grappes de noix, mûres à souhait, nos amis les éclataient sur un corail pour en extraire le frais nectar.
 
L’heure du briefing était venue, le temps d’assurer une toilette soigneuse, il serait fin prêt et d’allure engageante.
Le réfectoire s’animait, un gradé s’enquit de ses premières impressions, lui signifia courtoisement ses nouvelles fonctions. André s’informa des procédures en cours et s’accommoda du plus vite qu’il le put des servitudes nouvelles liées au protocole du lendemain.
Rappel de pure forme, les humeurs étaient dociles, la gouvernance bonhomme, les gens bien intentionnés, quant au scénario il était taillé pour le meilleur…
Il ne pouvait espérer mieux.
L’intendant lui fit découvrir les lieux, l’imposante réserve de vivres, cette chambre frigorifique pleine comme un œuf et son stock de produits réfrigérés comme pour tenir un siège !
Il en assurerait la gestion…
 
Volailles, pièces de viandes diverses, conserves fines, bref un achalandage incroyable, et jamais de la roupie de sansonnet !
La cuisine était spacieuse, aérée, bien équipée, à l’instar des cuisiniers étoilés André misait gros sur une gastronomie nouvelle, il sortirait de cet atelier, se disait-il, de quoi surprendre, des recettes à décoiffer, des saveurs inédites !
 
Le moment du repas si prisé dans nos pays d’abondance restait encore le plaisir le mieux partagé, il tenterait de les en convaincre définitivement.
Sous cette voûte céleste peinte en bleu indigo, l’olfaction des hommes était souvent saisie du parfum soutenu venu depuis les embruns du large, au réfectoire les fumets élaborés depuis la profondeur des marmites prendraient aussi toute leur place.

Cependant !
Ses premières contemplations tropicales avaient ravi ses mirettes, détourné son attention et tintaient encore dans ses oreilles les fins cliquetis de ces milliers de perles, colliers précieux aux nacres épaisses et aux reflets changeants.
 
Les appétits étaient curieux et fort aiguisés, ils cognèrent sur les tables pour une bienvenue virile.
Au menu poisson cru, quenelles sauce Nantua, gratin d’épinards en crème et tartelette !
Le service était assuré par une bombe polynésienne, les hommes ne pouvaient donc que bien se tenir, il leur en coûterait tant !
Ah… les ondulations naturelles de ses fesses, à faire se damner les anges !
Mais ceci est une autre histoire…
 
Le repas fut grandement salué, nos amis avaient apprécié en gourmets, autour des tables il n’y avait finalement que des gentlemans !
Plus tard dans l’après-midi, le soleil cognait sur le récif, à l’abri dans son faré André prenait du repos.
Il avait décidé pour le lendemain de consacrer une ou deux heures de son après-midi à la découverte de la plongée sous-marine.
Pénétrer le lagon au cœur, remonter d’imposants bénitiers, prodiguer des caresses aux requins de sable de l’atoll radieux !
 
« Quel programme ! » se disait-il.
Toulon (les classes)
Ce joli brin de vie prend naissance à Toulon.
 
Jeune militaire appelé et une période de classes rudes dispensées par le régiment du 4 e Rima.
La discipline militaire est une affaire entendue, elle a le bon goût de se montrer intraitable, rarement il se trouva des appelés à ce point obstinés qui osèrent réfuter son enseignement. L’écrasante majorité acceptait de bonne grâce que soient appliquées les règles d’obéissance et les contraintes de soumission desquelles ils s’étaient affranchis après la longue séquence imposée par l’autorité familiale.
 
Et pourtant les plus rétifs d’entre eux, il en fut, finiraient par admettre le principe d’un recadrage militaire très méthodique, intransigeant, ils goûteraient ainsi les premiers bouillons de leur inaugurale marmite républicaine.
Trois mois de classes, d’apprentissages rudes, assortis de quelques séquences épiques face à leurs nouvelles missions, baroudeurs es qualités, au cœur du mont Faron souvent, sous la pluie quelquefois, trempés, vite essorés par la bise glacée, rations de survie en besace, harnachés d’un « lest » dont le poids pesait lourdement sur l’échine.
 
L’appel sans pitié du matin après la toilette froide, une tenue dans les rangs irréprochable, et le casernement devenait alors sacerdoce, il fallait en convenir toutes affaires cessantes, l’adopter, puis en aimer le rite, jusqu’à la gravité naturelle.
C’était ainsi.
Les séquences sportives dopaient leur orgueil, le cross matinal mené à train soutenu dans les rues désertes de Toulon donnait lieu à de sérieuses empoignades, et ce qui n’aurait dû être qu’un exercice bouclé sans zèle particulier finissait par prendre une tournure de compétition.
Au fil des kilomètres, la cadence se durcissait, les plus expérimentés ou les plus combatifs prenaient la poudre d’escampette et c’est ainsi qu’une dizaine de lascars véloces, souvent les mêmes, pénétraient l’enceinte de la caserne avec une avance insolente.
Vidés, exténués, ils précédaient une flopée de groupes dégingandés abîmés par l’ingrat parcours.
André me disait peu sur les bizutages. Ces jeux et traditions grasses ne l’amusaient guère, il s’en agaçait plus sûrement. Pour en avoir été l’une des victimes, il pouvait témoigner combien pendant quelques minutes son dépit fut grand, ce n’était pas la fin du monde, ni le déshonneur, cependant l’affaire sérieusement gratinée avait de quoi surprendre !
Tous en sortaient indemnes, un peu plus endurcis, désinhibés sans aucun doute, mais n’était-ce pas le but recherché par les cadres ?
Combien d’hommes de troupe passèrent ainsi de vie douce à trépas militaire !
 
L’empreinte toulonnaise mordait un peu plus chaque jour sur les humeurs naïves de la bleusaille.
Quel caractère, quelle personnalité ! Intrigues, truculences, bonne humeur et soudainement des coups de sang…
Les palmiers de l’esplanade préfiguraient sans doute leurs prochaines fuites tropicales, des brasseries chics déployaient leur devanture d’un aloi engageant, quelques fumeurs de pipe imprégnaient le skaï du salon de cette odeur typique de caramel d’Amsterdamer ou d’ailleurs, laquelle fuitait en volutes tranquilles, pendant que de charmantes jeunes femmes venaient y mêler les odeurs sucrées plus expéditives de leurs Craven, Dunhill ou Chesterfield.
Elles étaient posées là, semblant égrener un chapelet…
 
Une fois sortie des secteurs bourgeois du centre-ville, la bleusaille cheminait immanquablement vers le vaste quartier dit de Chicago, le sulfureux, l’étrange Chicago !
D’autres effluves pointaient alors, odeurs d’épices orientales contenues dans quelques ruelles plombées, et flottait alors dans ce confinement une irrésistible sensation d’anesthésie.
Une enfilade impressionnante de bars, tous ornés de néons facétieux, donnait une impression de feu d’artifice, comme figé, une gent féminine particulière claquait du talon sur ses pavés, hélant sans trop de gueule les militaires, et s’engouffraient alors dans le dédale des officines d

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