Hommes & Gars
204 pages
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Hommes & Gars , livre ebook

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Description

« En le retournant délicatement, je pus voir ses traits, il s'agissait d'un tout jeune homme qui n'avait pas dû peser bien lourd en face d'adversaires déterminés. Plutôt fluet, j'aurais dit délicat, il arborait une face d'ange auréolée de boucles blondes. Je croyais connaître tous les hobereaux du secteur, celui-ci m'était parfaitement inconnu, pas même une quelconque ressemblance. Je ne me sentais pas le droit de l'abandonner ici dans cet état, je me mis en devoir de l'installer, cassé en deux sur l'encolure de mon cheval. Il serait mieux chez moi qu'ici, et puis il finirait bien par reprendre connaissance. Sa tête dodelinait contre le poitrail de ma monture sans qu'il ne donne signe de vie. Je ramenais là un bien curieux gibier ! » Réalistes ou plus proches de la fantaisie, soft ou plus osées, tendres ou musclées, les nouvelles érotiques composées et réunies par Jeep Dupuis dans ce deuxième volume d'Hommes et Gars font la part belle à la découverte des corps masculins, à l'audace des désirs, aux envies qui s'affirment et brisent les tabous. Écrits avec un ton assuré et une plume qui se refuse à toute vulgarité, ces récits forment autant de parenthèses érotico-homosexuelles fiévreuses, voire brûlantes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342156300
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hommes & Gars
Jeep Dupuis
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Hommes Gars
 
Alban le fugueur
C’était ma dernière semaine de vacances que j’avais prise assez tard cette année-là. J’avais mis au point une randonnée en moyenne montagne, et j’y étais ! J’avais laissé mon véhicule sur une aire de repos, je devais rallier tout d’abord une petite maison forestière abandonnée qui devrait m’offrir un rudimentaire, mais suffisant, abri pour la nuit. Ce serait ma première étape, sans beaucoup de dénivelés, et à travers bois. La saison de la chasse n’était pas encore ouverte, et l’époque de la cueillette des champignons pas encore commencée, ce qui aurait pu attirer un public qui aurait, pour le moins, troublé une tranquillité et une solitude auxquelles je tenais fort.
Cette promenade à travers la forêt, assez longue, se déroula sans rencontrer âme qui vive. J’arrivai en fin d’après-midi, comme je l’avais prévu, en vue de la cahute. Je reconnus et investis le lieu désert qui ne pouvait être rejoint qu’à pied. Je dus faire un peu de ménage, enlever les toiles d’araignées et me contenter d’allumer un tout petit feu dans l’âtre du foyer. La porte d’accès pouvait juste se rabattre, sans se fermer, mais ça n’avait pas une grande importance ; avant de me coucher, je calerais mon sac derrière pour éviter toute surprise d’animaux ou autres. Sur l’unique bat-flanc, je déroulai mon matelas et étendis mon duvet. J’ôtai mes chaussures de marche pour libérer mes pieds endoloris, et comme la température ambiante était clémente, je me mis torse nu.
J’alimentais mon feu de brindilles pour entretenir une flamme maigrelette qui suffirait à m’éclairer un peu et à réchauffer mes aliments. Je comptais laisser mourir mon feu après y avoir allumé la dernière cigarette de la journée. Il faisait encore jour, mais j’étais en contemplation, fasciné par le ballet des flammèches dansantes quand un raclement de gorge intempestif me fit me retourner en sursaut, j’avais été surpris. Dans l’encadrement de la porte toujours ouverte, derrière moi, se découpait la silhouette d’un jeune homme, bras ballants, piteux, les yeux baissés.
— Bonsoir, je m’excuse, je suis paumé !
— Bonsoir, qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
— Comme vous aviez l’air de bien connaître le coin et de savoir où vous alliez, je vous ai suivi jusqu’ici, le plus discrètement possible…
— Sûr que je connais la région ! J’y suis déjà venu et j’ai préparé mon déplacement sur une carte. Il aurait suffi de m’appeler, au lieu de me pister, je vous aurais alors bien volontiers renseigné et remis sur votre route…
— C’est que justement je n’ai aucune destination !
— Comment ça ? En principe on doit savoir où on va !
— Justement, pas moi !
— Je n’y comprends pas grand-chose, il va falloir m’expliquer…
— En fait, je me suis sauvé de chez moi…
— Quoi, une fugue ?
— Si on veut…
— Et bien sûr tu n’es pas majeur ?
— Pas tout à fait, mais il s’en faut de très peu, d’ailleurs, si j’avais été majeur, les choses auraient été beaucoup plus simples et ç’aurait été en toute légalité que j’aurais pu tailler la route…
— Peut-être que ça mérite une explication, on ne s’enfuit pas de chez soi sans motif…
— Vous allez comprendre. Je m’appelle Alban, j’étais fils unique, mais mon vrai père est décédé accidentellement il y a quatre ans, ma mère s’est remise en ménage avec celui qui est donc devenu mon beau-père. Au début tout se passait bien, lui-même n’avait pas d’enfant, il a joué le rôle de père de substitution, il était même assez complice avec moi. C’est lui qui m’a initié à fumer, les mêmes cigarettes d’homme que lui, il allait jusqu’à me les fournir. Un soir, alors que ma mère était occupée à préparer le dîner, je prenais une douche, après un entraînement sportif où il m’avait accompagné, comme souvent. Il est entré dans la salle de bains et m’a surpris sous la douche en train de me faire plaisir. Je ne l’ai pas entendu entrer, concentré que j’étais sur la montée de ma jouissance, je crois même que je fermais les yeux. Il a écarté mes mains sans brutalité et avant que j’aie pu dire quoi que ce soit, il a englouti ma verge bandée dans sa bouche et a mis ses mains en prise sur mes fessiers contractés, puis attirant et relâchant mon corps jusqu’à ce que j’explose, il me tétait consciencieusement. Mes mains s’étaient simplement posées sur ses cheveux. Confus et rouge pivoine, je crois que je me suis demandé si je n’étais pas en train de rêver ou de faire un cauchemar. Il s’est séché les cheveux, commentant le fait que ce serait notre petit secret. J’avais tellement honte, et me sentais tellement fautif que je n’ai rien avoué à ma mère.
— Je suppose qu’il n’en est pas resté là ?
— Non, bien sûr ! Mais comme il ne se passait rien et qu’il se conduisait on ne peut plus normalement, je baissai la garde. Une nuit, alors que ma mère avait pris un somnifère, il débarqua en pyjama dans ma chambre, en exigeant que je lui rende la pareille de ce qu’il m’avait fait sous la douche. J’étais surpris dans mon premier sommeil, adossé à la tête du lit, son sexe écartait les pans de sa braguette, pointait impérieux. Il empoigna mes cheveux et de vive force, et m’obligea à le coiffer de ma bouche. J’avais les larmes aux yeux, mais j’étais immobilisé par sa poigne d’acier et je savais bien qu’il était inutile de crier, ma mère n’entendrait pas. Je dus avoir peur qu’il ne me fasse encore plus violence, vulnérable comme j’étais, à poil sous le drap, je me mis donc à téter mécaniquement, dès que je passai à exécution il cessa de me tirer les cheveux, plaça ses deux mains en coupe sur mon crâne et imprima la cadence à la fellation à laquelle je ne pouvais plus me soustraire. Il me plaqua sur son intimité jusqu’à ce qu’il ait éjaculé, je dus avaler avec dégoût sa semence. Il commenta le fait que j’étais un brave garçon, que maintenant nous étions quittes puisque chacun avait rendu le même service à l’autre, il regagna le lit conjugal sans que je puisse retrouver ni la paix ni le sommeil cette nuit-là. Par la suite, chaque soir, je fermais la porte de ma chambre à clé. J’essayai bien de faire comprendre à ma mère qu’Alain était bizarre avec moi, sans oser réellement avouer la vérité, elle coupa court à mes réclamations précisant qu’elle était bien avec lui et que j’allais bientôt prendre mon envol, que rien ne devait assombrir son bonheur… Alors je me suis tu définitivement. Je fis encore une tentative pour être placé comme pensionnaire en internat, ma demande fut aussitôt enterrée, nous n’avions pas les moyens, c’était une fin de non-recevoir.
— Je crois que malheureusement, je ne peux pas faire grand-chose pour toi, j’en suis navré, ce genre d’agissements doit être puni par la loi, surtout s’il est perpétré par quelqu’un ayant autorité sur un mineur. Tu ferais peut-être bien de t’en ouvrir à la police ou une organisation de protection de l’enfance…
— Oui, mais pour porter ça sur la place publique, il faudrait que ma mère consente à voir clair et comme, pour son propre confort, elle veut demeurer aveugle, je n’ai pas de solution, c’est la raison pour laquelle je suis parti, avec dans l’idée de ne réapparaître que quand je serai enfin majeur, c’est-à-dire dans quelques semaines seulement.
— Je ne vais certainement pas te renvoyer de nuit dans la forêt qui nous entoure. Si tu veux, nous pouvons partager l’endroit, en tout bien tout honneur et demain matin, chacun reprendra sa route, c’est à peu près tout ce que je peux faire pour toi.
— C’est déjà bien de ne pas me renvoyer !
— Je suppose que tu n’as pas mangé ?
— Non, mais je peux sauter un repas.
— Pas question ! Nous partagerons ma pitance si tu veux bien, moi c’est Rémi.
— Enchanté, mille mercis !
— Ce sera bientôt prêt, tu peux te mettre à l’aise si tu veux et t’asseoir sur ce bat-flanc, à défaut de disposer d’une table, je nous sers.
Il ôta ses baskets et, à l’imitation, se mit torse nu. L’animal n’était pas mal foutu, un torse musclé de sportif accompli surmonté d’un visage angélique auréolé de boucles blondes, voilà qui était, pour moi, bien tentant. Nous avons expédié mon ordinaire, puis il accepta la cigarette que je lui offris, ce n’était assurément pas un fumeur débutant ! Tel que, s’il ne s’était pas présenté comme mineur, et compte tenu de ses déboires passés, j’en aurais volontiers fait mon quatre-heures !
— Bon ! Je ne sais pas comment nous allons nous organiser pour cette nuit, mais si je résume, il n’y a qu’un seul bat-flanc, et encore, pas bien large, et je n’ai qu’un seul sac de couchage que je peux déplier, mais nous risquons d’avoir un peu froid au petit matin, ou alors il faut dormir chacun son tour…
— Il n’y a pas de raison de pénaliser qui que ce soit, on peut essayer comme ça, moi ça ne me dérange pas, s’il fait réellement froid, nous verrons à ce moment-là.
Pour éviter le moindre quiproquo, aussitôt étendu, je me tournai ostensiblement contre le mur, bloquant le sac de couchage déplié sous mon corps, tenant le moins de place possible sur le bat-flanc. Il s’étendit puis se tourna face au vide. De temps à autre lorsqu’il s’éloignait du bord, son postérieur percutait le mien et comme si ce simple contact, pourtant au travers des sous-vêtements, l’avait électrisé, il se cabrait et retombait à plat dos. Nous fûmes l’un et l’autre assez longs à nous endormir, pour de courtes périodes.
Au milieu de la nuit, je fus éveillé brusquement, j’étais entortillé dans le duvet, Alban grelottait de froid. Dans mon somme

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