Hommes & Gars , livre ebook

publibook - Jeep Dupuis

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

194 pages

Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

A propos
Informations
Extrait

Description

« Phonétiquement, si je décompose oméga en hommes (humains) et gars (garçons), ça donne quoi d'après vous ? Sinon que ça afficherait une préférence pour ceux-ci, le tout accentué, si besoin était, par le caractère grecque de la lettre, l'amour grec, se passant de commentaire. Ce n'était pas si facile que ça à proposer en public, si c'est bien, comme je le pense, la bonne explication... » Hommes & Gars est un recueil de vingt-six nouvelles, composé à partir de l'alphabet. Une lettre est dédiée à chaque histoire, qui met en contexte un homme découvrant son homosexualité et assumant le plaisir procuré par l'amour entre deux êtres de même sexe. Entre fantasmes et désirs, l'imagination de Jeep Dupuis nous transporte dans des lieux et des époques très divers, emplis de sensualité. Des récits érotiques décomplexés, tout en légèreté et volupté.

Sujets

Philosophie et théologie

Novela corta

Homosexuality

Nouvelle, Quebec

Homosexualité

Érotisme

Fiction

Nouvelle

Sexe

Littérature

Informations

Publié par	publibook
Date de parution	21 juin 2017
Nombre de lectures	1
EAN13	9782342153804
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hommes & Gars
Jeep Dupuis
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Hommes Gars

Oméga
Pour un curieux bijou, c’était un curieux bijou ! Pendentif en or, qui brillait de tous ses feux, quel que soit l’angle sous lequel on le regardait et qui représentait la lettre grecque Oméga, une bélière discrète rectangulaire le retenait à une fine chaîne également en or. Le bijou n’excédait pas quelques centimètres, mais dans l’échancrure de la chemise largement ouverte, on ne voyait que lui. Il fallait reconnaître que le teint hâlé et l’amorce de la toison blonde bouclée lui offraient un écrin plaisant, bien en accord avec l’aspect sportif et délié de l’homme qui était très entouré. Autour de lui, chacun, verre en main, discutait à bâtons rompus, quand une fille, plus curieuse ou plus intéressée, se hasarda à poser la question qui devait démanger tout le monde :
— Pourquoi cette lettre oméga à votre cou ? Je me trompe, mais je suppose que ça doit avoir une signification particulière, non ?
— Pour ça oui ! Mais ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler.
— On peut toujours essayer de deviner, non ?
— Si vous voulez, mais je n’accepterai qu’une seule proposition par personne, à laquelle je ne répondrai que par oui ou non, il faudra vous contenter de cela, ce qui ne vous avancera pas à grand-chose…
— Ne seriez-vous pas engagé avec une jeune fille grecque dont l’initiale serait oméga ?
— Vous avez perdu le droit de rejouer mademoiselle, c’est non.
Les propositions les plus farfelues ou inattendues furent alors énoncées, chacun perdit rapidement le droit de formuler une autre idée. Je n’avais pas pipé mot durant la scène, ne voulant pas gâcher ce qui aurait pu être ma chance. La conversation dévia sur autre chose, les groupes se faisaient et se défaisaient, je n’avais, quant à moi, pas perdu de vue mon hellénisant. Lorsque les invités, progressivement furent sur le départ, je m’arrangeai pour quitter les lieux dans sa foulée. Par chance pour moi, il n’était pas accompagné, je décidai alors de tenter ma chance en l’abordant.
— J’aurais bien une tentative d’explication à votre oméga, mais je n’ai pas osé la formuler en public, pourrais-je la soumettre en privé ?
— Pourquoi pas, je suis curieux d’entendre quelque chose de nouveau, puisque, si je vous entends bien, votre idée doit certainement être originale, sinon vous l’auriez révélée à tout le monde, je me trompe ?
— Vous ne manquez pas de finesse, mais le contraire m’aurait étonné…
— Alors, quel endroit serait pour vous adéquat ?
— N’importe quel endroit un peu discret fera l’affaire, il suffira de ne pas être entendu par des importuns. Un bar pourrait convenir.
— Va pour un troquet, le plus proche sera le mieux !
Nous n’avions pas spécialement besoin de consommer de l’alcool, mais il fallait bien justifier notre attablement, nous commandâmes un café. Il avait sensiblement mon âge, peut-être un peu plus, et maintenant que nous étions face à face, il étudiait mes traits avec attention, je percevais son chaud regard qui m’enveloppait d’une certaine curiosité, alors que, dans l’anonymat du cocktail, j’avais dû lui paraître sans intérêt.
— Je suis curieux de connaître enfin votre version de mon oméga, je serais d’ailleurs fort surpris que vous puissiez avoir réussi à décrypter ce mystère sur lequel beaucoup d’autres se sont cassé les dents, mais marchez devant, je suis tout ouïe…
— Je pense qu’une simple initiale, de même qu’une nationalité, c’était trop simpliste…
— Jusqu’à maintenant vous avez tout bon !
— Si vous me dites vrai ou faux à mesure, ce sera plus facile pour moi !
— Ne tournez pas autour du pot, formulez votre hypothèse !
— Pour moi qui préfère les garçons, le message est plus clair que pour d’autres.
— Ah bon, en quoi ?
— Phonétiquement, si je décompose oméga en hommes (humains) et gars (garçons), ça donne quoi d’après vous ? Sinon que ça afficherait une préférence pour ceux-ci, le tout accentué, si besoin était, par le caractère grecque de la lettre, l’amour grec, se passant de commentaire. Ce n’était pas si facile que ça à proposer en public, si c’est bien, comme je le pense, la bonne explication…
— Je suis un peu déçu d’avoir pu vous paraître si lisible, mais je dois reconnaître que vous avez mis dans le mille !
— Je suis un peu surpris que vous ayez soumis cette énigme à la sagacité de tout un chacun, sauf à vouloir provoquer un scandale…
— Et qui dit que ce n’était pas mon but ?
— Alors j’aurais peut-être dû me risquer à proposer mon explication devant tout le monde.
— Au point où nous en sommes, il me semble que nous pouvons nous tutoyer. Il y aura deux raisons à cela, la première est que tu as été le seul à découvrir la signification, et la seconde, que tu as annoncé que tu avais les mêmes orientations sexuelles que moi, nous devrions être faits pour nous entendre, et plus si affinité, comme on dit ! Pour être tout à fait complet, ce bijou a une autre particularité, si j’avais pu l’exposer aussi côté face, tu aurais pu constater que l’envers est mat, alors que l’endroit est brillant, ce qui mérite une explication complémentaire.
— Laisse-moi deviner ! Il doit s’agir d’un signal dans le signal si je ne me trompe pas, peut-être quelque chose comme libre ou occupé ?
— Décidément, on ne peut rien te cacher à toi, tu es redoutable de perspicacité ! C’est vrai que l’arc-en-ciel ou les ronds fléchés entremêlés me paraissaient des signes trop ostentatoires, j’ai trouvé que mon oméga, tout en étant plus discret, n’en était pas moins explicite, j’en ai donc fait mon bijou fétiche. Qui sait si un jour je ne réussirai pas à l’imposer comme signe de reconnaissance à ceux qui, ne désirant pas appartenir à un ghetto, veulent quand même arborer leur préférence sans faire de prosélytisme. C’est un artisan de ma connaissance qui a réalisé la chose, mais je n’en ai pas encore osé en faire la diffusion…
— Je ne sais pas si cette idée risque de faire des adeptes, moi elle me séduit ! Comment faut-il faire pour en acquérir un ?
— Peut-être l’as-tu déjà mérité sans le savoir, j’ai quelques échantillons que je conserve chez moi, te plairait-il de les voir ?
— Demande-t-on à un aveugle s’il veut voir clair ?
— Alors que fabriquons-nous ici, quand nous serions certainement mieux ailleurs ?
— Oui, à une condition, j’aimerais assez que tu exposes dorénavant ton pendentif côté mat…
— Ce qui a des chances d’être fait d’ici peu si j’en crois mon intuition !
Parapente en duo
Planer en l’air avec tout juste une voile au-dessus de soi, sans pollution sonore, ça devait être le pied ! Le point de vue devait être extraordinaire. J’étais attiré par cette activité, sans avoir jamais osé franchir le pas. Progressivement, je m’étais approché de la base d’envol, mourant d’envie. Je craignais un peu que le moniteur ne me demande de m’éloigner pour des raisons de sécurité, mais il n’avait rien dit et ne semblait pas me considérer de façon antipathique, juste il avait souri de constater mes efforts pour me rapprocher. Après avoir assuré la sécurité de l’envol de ses stagiaires, nous demeurions les seuls sur place. Il avait dû percevoir mon désir, même s’il n’avait pas été exprimé, aussi engagea-t-il la conversation, sondant ma résolution.
— Tu n’as pas envie d’essayer ?
— Je crois que je n’oserais jamais !
— Et si je te proposais un vol en duo avec moi, tu franchirais le pas ?
— Là, ce serait différent, et ce serait plutôt deux fois qu’une !
— Alors, approche. Je t’explique le peu que tu dois savoir, ensuite tu n’auras qu’à te laisser aller, c’est moi qui ferai tout le travail, tu auras ainsi tous les avantages sans les inconvénients…
— Si c’est comme ça, je n’ai aucune raison de refuser, parce que j’avoue que ça me tente fort !
— Viens te faire plaisir !
Je pris place devant lui, prêt au galop d’envol qu’il m’avait expliqué, en vue du grand saut. Ce fut, comme je le pressentais, extraordinaire, même l’appréhension de la course précédant le décollage, tout concourait à me faire planer sur un petit nuage. Je n’avais, auparavant, jamais effectué de saut en parachute, j’étais donc tout neuf pour ces nouvelles sensations. Le léger décrochage du départ n’avait rien d’une descente vertigineuse. Le moniteur, au-dessus de moi, commentait à mesure le panorama, pendant que nous planions comme en apesanteur, si ce n’était pas le septième ciel ce n’en était pas loin… La pensée me vint de me prendre pour Ganymède, mon moniteur étant censé s’apparenter à Zeus, je délirais… Avant de nous poser en douceur, il me demanda si je ne pourrais pas, en échange de bon procédé, l’aider à récupérer et stocker le matériel utilisé, dont il avait la charge. C’était bien le moins que je pouvais faire, en échange de cette expérience unique qu’il m’avait offerte. De plus, c’était aussi l’occasion de demeurer avec lui un peu plus, et il était tout sauf repoussant. J’acceptai avec chaleur. Sitôt obtenu mon accord, il voulut, à chaud, que je lui fasse part de mes impressions de néophyte.
— Putain, c’est inouï, j’ai eu l’impression de voler et d’être un oiseau, un pur moment de plaisir. Tu m’as fait là un cadeau inestimable, jamais je ne pourrai t’en remercier…
— En m’aidant à tout ranger, tu seras quitte, je peux même t’inviter à boire un verre pour fêter l’événement, à moins que tu ne sois pressé.
— Ce sera avec un grand plaisir !
J’avais forte envie de prolonger cet instant avec lui. Une fois tout plié et remisé, il me demanda si j’avais une préféren