Histoire critique de Jésus-Christ
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Description


"A force de répéter les mêmes choses pendant longtemps aux hommes, on parvient à leur faire croire les fables les plus ridicules ; la Religion des Enfants n’est jamais que l’effet de la sottise des Pères"



Les Évangiles sont entre les mains de tout le monde, et cependant rien de plus rare que de trouver des Chrétiens vraiment instruits de l’histoire du fondateur de leur Religion ; d’un autre côté, parmi ceux qui ont lu cette histoire, il est plus rare encore d’en trouver qui aient osé sérieusement l’examiner. Cela posé, nous allons examiner sans préjugés la vie de Jésus-Christ Nous ne puiserons nos faits que dans les Évangiles mêmes, c’est-à-dire, dans des mémoires respectés et avoués par les Docteurs de la Religion Chrétienne. Nous emploierons les secours de la critique pour éclaircir ces mêmes faits. Les rapprochements que nous ferons, les interprétations que nous donnerons, les réflexions que nous présenterons aux lecteurs ne seront pas toujours entièrement conformes aux vues de nos guides spirituels, dont la plupart sont ennemis de tout examen. Mais nous leur représenterons que la critique donne un nouveau lustre à la vérité ; que rejeter tout examen c’est reconnaître la faiblesse de sa cause ; que ne vouloir pas qu’on la discute c’est avouer qu’elle est incapable de soutenir aucune épreuve.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 9
EAN13 9782357289703
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

HISTOIRE CRITIQUE DE JÉSUS-CHRIST
OU ANALYSE RAISONNÉE DES ÉVANGILES.


PAUL-HENRI THIRY BARON D’HOLBACH

ALICIA EDITIONS
TABLE DES MATIÈRES



Épître à Uranie

Préface

1. Tableau du peuple Juif et de ses Prophètes. Examen des Prophéties relatives à Jésus.

2. De la naissance de Jésus-Christ.

3. Adoration des Mages et des Bergers. Massacre des Innocents, et autres circonstances qui suivirent la naissance de Jésus-Christ

4. Baptême de Jésus-Christ. Son séjour dans le désert. Commencement de sa prédication et de ses miracles. Noces de Cana.

5. Voyage de Jésus-Christ à Jérusalem. Vendeurs chassés du Temple. Conférence avec Nicodème.

6. Aventure de Jésus avec la Samaritaine. Son voyage et ses miracles dans le pays des Géraséniens.

7. Jésus guérit deux possédés. Miracle des pourceaux. Prodiges opérés par le Christ jusqu’à la fin de la première année de sa mission.

8. De ce que fit Jésus pendant son séjour à Jérusalem, c’est-à-dire, à la seconde Pâque de sa mission.

9. Jésus fait de nouveaux miracles. Élection de ses douze Apôtres.

10. Sermon sur la Montagne. Précis de la Morale de Jésus. Observations sur cette Morale.

11. Actions & paraboles de Jésus. Entreprise de ses parents contre lui. Voyage de Jésus à Nazareth et des succès qu’il y eut.

12. Mission des Apôtres. Instructions que Jésus leur donne. Miracles opérés par lui jusqu’à la fin de la seconde année de sa propre Mission.

13. Jésus repasse en Galilée vers le temps de la troisième Pâque de sa Mission. Ce qu’il y fit jusqu’au temps où il en sortit.

14. Jésus se montre à Jérusalem. Il est forcé d’en sortir. Résurrection de Lazare. Entrée triomphante du Christ. Sa retraite au Jardin des Olives. La Cène. Il est arrêté.

15. Jugement & condamnation de Jésus. Son supplice & sa mort.

16. Résurrection de Jésus. Sa conduite jusqu’à son Ascension. Examen des preuves de la résurrection.

17. Réflexions générales sur la vie du Christ. Prédication des Apôtres. Conversion de St Paul. Etablissement du Christianisme. Persécutions qu’il essuie. Des causes de ses progrès.

18. Tableau du Christianisme depuis Constantin jusqu’à nous.
Pudet me humani generis , cujus mentes
et aures talia ferre potuerunt.


St  Augustin.
ÉPÎTRE À URANIE



(III) 1


T u veux donc, belle Uranie
Qu’érigé, par ton ordre, en Lucrèce nouveau
Devant toi, d’une main hardie,
De la Religion j’arrache le bandeau ;
Que j’expose à tes yeux le dangereux tableau
Des mensonges sacrés dont la terre est remplie,
Et que ma Philosophie
T’apprenne à mépriser les horreurs du tombeau
Et les terreurs de l’autre vie ?
Ne crois pas qu’enivré de l’erreur de mes sens,
De ma Religion blasphémateur profane,
Je veuille avec dépit dans mes égaremens
Détruire en Libertin la Loi qui les condanne.
Examinateur scrupuleux
De ce redoutable mystère.


(IV)


Je prétends pénétrer d’un pas respectueux
Au plus profond du sanctuaire
Du Dieu mort sur la Croix que l’Europe révère.
L’horreur d’une effroyable nuit
Semble cacher son temple à mon œil téméraire ;
Mais la raison qui m’y conduit
Fait, marcher devant moi le flambeau qui m’éclaire,
Les Prêtres de ce Temple, avec un ton sévère,
M’offrent d’abord un Dieu que je devrais haïr ;
Un Dieu qui nous forma pour être misérables,
Qui nous donna des coeurs coupables
Pour avoir droit de nous punir ;
Qui nous créa d’abord a lui-même semblables
Afin de nous mieux avilir,
Et nous faire à jamais souffrir
Des tourmens plus insuportables
Sa main créait à peine une âme a son image
Qu’on l’en vit soudain repentir ;
Comme si l’Ouvrier n’avait pas dû sentir
Les défauts de son propre ouvrage
Et sagement les prévenir.
Bientôt sa fureur meurtrière
Du monde épouvanté frappant les fondemens,
Dans un déluge d’eau détruit en même temps
Les sacrilèges habitans
Qui remplissaient la terre entière
De leurs honteux déréglemens.
Sans doute on le verra par d’heureux changemens
Sous un ciel épuré redonner la lumière


(V)


A de nouveaux humains, à des coeurs innocens,
De sa lente sagesse aimables monumens ?
Non, il tire de la poussière
Un nouveau Peuple de Titans :
Une race livrée à ses emportemens,
Plus coupable que la première.
Que fera-t-il ? Quels foudres éclatans
Vont sur ces malheureux lancer ses mains sévères ?
Va-t- il dans le Cahos plonger les Elémens ?
Ecoutez ! ô Prodige ! ô tendresse ! ô Mystères !
Il venait de noyer les Pères,
Il va mourir pour les Enfans !
Il est un Peuple obscur, imbécile, volage,
Amateur insensé des superstitions,
Vaincu par ses voisins, rampant dans l’esclavage
Et l’éternel mépris des autres nations
Le fils de Dieu, Dieu même, oubliant sa puissance
Se fait concitoyen de ce Peuple odieux ;
Dans les flancs d’une Juive il veut prendre naissance
Il rampe sous sa mère, il souffre sous ses yeux
Les infirmités de l’enfance.
Longtemps vil ouvrier, le rabot à la main,
Ses beaux jours sont perdus dans ce lâche exercice,
Il prêche enfin le Peuple Iduméen
Et périt du dernier supplice.
Son sang du moins, le sang d’un Dieu mourant pour nous
N’était-il pas d’un prix assez noble, assez rare
Pour suffire à parer les coups


(VI)


Que l’Enfer jaloux nous prépare ?
Quoi ! Dieu voulut mourir pour le salut de tous,
Et son trépas est inutile !
Quoi ! l’on me vantera sa clémence facile
Quand, remontant aux Cieux, il reprend son couroux ;
Quand sa main nous replonge aux éternels abîme
Et que par ses fureurs effaçant ses bienfaits,
Ayant versé son sang pour expier nos crimes
Il nous punit de ceux que nous n’avons point faits !
Ce Dieu poursuit encor, aveugle en sa colère
Sur les derniers Enfans l’erreur du premier Père :
Il redemande compte à cent peuples divers
Assis dans la nuit du mensonge,
De ces obscurités ou lui-même il les plonge,
Lui qui vient, nous dit-on, éclairer l’univers !
Amérique, vastes contrées,
Peuples que Dieu fit naître aux portes du soleil ;
Vous, nations hyperborées,
Vous,que l’erreur nourrit dans un profond sommeil,
Vous serez donc un jour à sa fureur livrées
Pour n’avoir pas su qu’autrefois
Dans un autre hémisphère, aux plaines Idumées
Le fils d’un Charpentier expira sur la Croix !
Non, je ne connais point à cette indigne image
Le Dieu que je dois adorer ;
Je croirais le déshonorer
Par un si criminel hommage.
Entends, Dieu que j’implore, entends du haut des Cieux


(VII)


Ma voix pitoyable et sincère !
Man incrédulité ne doit point te déplaire :
Mon Coeur est ouvert à tes yeux :
On te fait un Tyran, je cherche en toi mon Père
Je ne suis point Chrétien, mais c’est pour t’aimer mieux.
Ciel ! ô Ciel ! Quel objet vient s’offrir à ma vue !
Je reconnais le Christ puissant et glorieux ;
Auprès de lui dans une nue
Sa Croix se présente à mes yeux.
Sous ses pas triomphans la mort est abattue,
Des portes de l’Enfer il sort victorieux ;
Son règne est annoncé par la voix des Oracles,
Son Trône est cimenté par le sang des Martyrs ;
Tous les pas de ses Saints font autant de miracles ;
Il leur promet des biens plus grands que leurs désirs ;
Ses exemples sont saints,sa morale est divine ;
Il console en secret les coeurs qu’il illumine,
Dans les plus grands malheurs il nous offre un appui ;
Et si sur l’imposture il fonda sa Doctrine,
C’est un bonheur encor d’être trompé par lui  2 .
Entre ces deux portraits, incertaine Uranie
C’est à toi de chercher l’obscure vérité ;
A toi que la nature honora d’un génie
Qui seul égale ta beauté.
Songe que du Très-Haut la Sagesse immortelle


(VIII)


A gravé de sa main dans le fond de ton cœur
La Religion naturelle.
Crois que ta bonne foi, ta bonté, ta douceur
Ne sont point les objets de sa haine éternelle ;
Crois que devant son trône, en tout temps, en tous lieux
Le coeur du Juste est précieux ;
Crois qu’un Bonze modeste, un Dervis charitable
Trouvent plutôt grâce à ses yeux
Qu’un Janséniste impitoyable
Et qu’un Jésuite ambitieux
Eh ! qu’importe en effet à quel titre on l’implore ?
Tout hommage est reçu, mais aucune ne l’honore.
Ce Dieu n’a pas besoin de nos voeux assidus ;
Si l’on peut l’offenser, c’est par des injustices ;
Il nous juge sur nos vertus,
Et non pas sur nos sacrifices.

1   Cette Épître de Voltaire parut en 1732. Elle fut dédiée à Madame la Comtesse de Rupelmonde, Dame du Palais de la Reine. Quoique ce beau morceau de Poésie soit déjà connu du Public, comme il est devenu assez rare, on a cru qu’on ne serait pas fâché de le trouver à la tête d’un Ouvrage avec lequel il a beaucoup de rapport.

2   Voyez ce qui est dit de cette Morale à la fin des Chapitres X et XVIII de l’Histoire.
PRÉFACE

L es Évangiles sont entre les mains de tout le monde, et cependant rien de plus rare que de trouver des Chrétiens vraiment instruits de l’histoire du fondateur de leur Religion ; d’un autre côté, parmi ceux qui ont lu cette histoire, il est plus rare encore d’en trouver qui aient osé sérieusement l’examiner. Il faut pourtant convenir que l’ignorance des uns et le peu de réflexion des autres, sur un objet qu’ils regardent néanmoins comme infiniment important, peuvent venir du dégoût que doit naturellement causer la lecture du Nouveau Testament. En effet il règne dans cet ouvrage un désordre, une obscurité, une barbarie de style très propres à dérouter les ignorants, et à repousser les personnes éclairées. Il n’est guère d’histoire, soit ancienne soit moderne, qui n’ait plus de méthode et de clarté que celle de Jésus-Christ, et nous ne voyons pas que l’Esprit Saint, qu’on en suppose l’auteur, ait surpassé, ni même égalé un grand nombre d’historiens profanes, dont cependant les écrits ne sont point de la même conséquence pour le genre humain. Nos Théologiens conviennent eux-mêmes que les Apôtres étaient des hommes grossiers et peu instruits. Il ne paraît pas que l’Esprit de Dieu, qui les inspirait, se soit mis en peine de rectifier ces défauts en eux ; au contraire, il semble les avoir adoptés lui-même

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