Genre et travail migrant
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Description

Genre, femme, immigration, travail et rôle traditionnel constituent les termes-clés autour desquels s’élaborent les articles ici réunis. En quoi l’immigration peut-elle générer chez les migrantes un bouleversement de leurs fonctions et assignations ? Entre perpétuation et indépendance, quel impact la migration a-t-elle eu sur leur place au sein de la sphère domestique ? L’entrée dans un marché du travail étranger et, a fortiori dans une société méconnue, est-elle source de vulnérabilité ou, a contrario, se situe-t-elle au fondement de l’émancipation ? Et quel type de travail est-il réservé aux migrantes ? Au sein du cadre d’accueil, leurs compétences sont-elles reconnues ou, à l'inverse, dévalorisées ? Quels espoirs d’élévation sociale et d'investissement de l'espace public pour elles ? De la Bretonne qui gagnait Paris aux infirmières issues de la zone Caraïbes, des Chinoises qui s’implantent en France aux Irlandaises installées à Québec, une approche plurielle et contrastée de la femme migrante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 octobre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748380415
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Genre et travail migrant
Sous la direction de Manuella Martini - Philippe Rygiel
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Genre et travail migrant
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Publié avec le soutien du Laboratoire Identités-Cultures-Territoire (ICT – Paris-Diderot), du conseil scientifique de l’Université Paris-Diderot-Paris 7 et du Centre d’Histoire Sociale du vingtième siècle (Paris I/CNRS).
 
Image de couverture : « La Nouvelle-Zélande a besoin de domestiques », affiche, circa 1913. Source : Christchurch City Libraries, Heritage – Photograph collection. Références : CCL PhotoCD 6, IMG0035. Reproduit avec l’autorisation du dépositaire.
 
 
 
Actes de l’histoire de l’immigration
Numéro spécial, volume 9, 2009
 
 
 
       
Comité de rédaction
BERNARDOT Marc, Université du Havre, membre associé de l’URMIS
BLANC-CHALÉARD Marie-Claude, Université Paris I
BRUNO Anne Sophie, Université Paris XIII
DOUKI Caroline, Université Paris VIII
ESCH Michael, centre Marc Bloch, Berlin
FOUCHÉ Nicole, CNRS
GALLORO Piero, Université de Metz
GUICHARD Éric, ENSIB
LEWIS Mary, Harvard University
LILLO Natacha, Université Paris-Diderot (Paris 7)
NOIRIEL Gérard, EHESS
PONTY Janine, professeur émérite, Université de Franche-Comté
RYGIEL Philippe, Université Paris I
SPIRE Alexis, CNRS-CERAPS
VOLOVITCH-TAVARÈS Marie-Claude
ZALC Claire, CNRS-IHMC
 
Directeur de la publication
Philippe Rygiel
 
Adresse postale
Actes de l’histoire de l’immigration, Équipe ERST
45 rue d’Ulm
75005 Paris, France
Avant-propos
Manuela Martini – Philippe Rygiel
 
 
 
Ce livre prolonge un cycle de recherches 1 entamé dans le cadre du séminaire d’histoire sociale de l’ÉNS 2 , puis du colloque Histoire/Genre/Migration tenu à Paris en mars 2006 3 dont rendent compte plusieurs volumes, déjà publiés 4 , ou en préparation 5 . Nous tenons à remercier ici ceux qui ont contribué à ces travaux et à la publication de ce volume, les membres du comité d’organisation du colloque, mais aussi les institutions qui ont soutenu cette entreprise, le laboratoire Identités, Cultures, Territoires de l’université Paris 7-Paris Diderot, le centre d’histoire sociale du vingtième siècle (Paris I/Cnrs), le Centre d’enseignement, de documentation et de recherche pour les études féministes (université de Paris VII), la région Île-de-France, la DREES MIRE et l’Agence pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des Chances. Enfin nous exprimons une fois encore notre gratitude à ceux et celles qui ont contribué à la réalisation de ce projet – particulièrement Najat Azmy, Annie Fourcaut, Éric Guichard et Vincent Viet, ainsi, qu’à Sylvie Ledantec (CHS) et Nicole Godard (ICT), qui ont pris une part active à la préparation du présent volume.
 
 
 
Genre et travail migrant. Mondes atlantiques, XIX e -XX e siècles
Manuela Martini, Philippe Rygiel *
 
 
 
Aujourd’hui définitivement enterré aussi bien pour les époques anciennes que pour les très contemporaines, le cliché du migrant jeune et de sexe masculin a eu pourtant du mal à s’estomper, de même qu’on a longtemps rechigné à reconnaître un statut d’actrices aux femmes en mobilité 6 . En revanche, le fait que celles qui se sont retrouvées sur les routes migratoires, seules ou à la suite de leurs proches, aient travaillé comme salariées ou en étant impliquées dans des activités productives indépendantes n’a jamais été mis en question. Lorsqu’on s’apercevait, parfois avec étonnement, de leur présence, elles étaient à leur poste de travail – le plus souvent, il est vrai, mal rémunéré mais rémunéré tout de même – dans les usines, les maisons d’autrui ou à la pièce à leur propre domicile. Il est ainsi frappant de constater à quel point les inactives sont rares parmi les Chinoises étudiées par Carine Piña-Guerassimoff dans le Paris contemporain. Ainsi celles qui sont issues de sociétés où le travail féminin est conçu comme devant normalement prendre place dans le cadre domestique – ce qui est loin d’être le cas de toutes, même lorsque nous étudions des périodes anciennes 7  – sont nombreuses à participer au marché du travail formel des pays d’immigration 8 . Leurs taux d’activité peuvent apparaître modestes au regard de ceux d’autres groupes, mais demeurent souvent extraordinairement élevés quand ils sont comparés à ceux des lieux d’origine.
 
Genre, migrations et marché du travail sont, avant même que le vocabulaire n’ait intégré le néologisme, un trinôme classique des sciences sociales 9 . Pour le passé nous disposons d’une tradition solide d’études au sein de la démographie historique et de l’histoire sociale de la famille 10 . Nous savons depuis longtemps que les migrantes n’occupent pas les mêmes emplois que les migrants, ni que les nationales des pays d’immigration, que les formes que prend le travail des femmes dépendent étroitement de leur statut marital, de la configuration familiale et de l’âge. Enfin, ce travail implique souvent des relations sociales – en particulier pour le travail domestique ou les emplois de service – d’une nature différente de celles qui règlent la vie au travail des ouvriers d’usine, des mineurs ou des dockers, nombreux parmi les migrants. De plus, notre connaissance de certaines professions traditionnellement exercées par des femmes migrantes – bonnes à tout faire, nourrices, gouvernantes, fileuses, couturières – est désormais remarquablement approfondie pour de nombreuses réalités historiques. Presque toutes les formes du travail de service des migrantes (et de leurs homologues masculins) ont bénéficié de l’extraordinaire floraison des recherches sur ce champ d’études, même si le regard s’est davantage porté sur la fonction exercée que sur l’expérience migratoire vécue par les protagonistes 11 .
En France la recherche a suivi avec quelques années de décalage cette tendance 12 . La raréfaction relative des études historiques françaises consacrées au travail migrant genré, au regard de la sociologie et de l’anthropologie notamment, est assez récente. Pour ces disciplines, on a pu évoquer le manque de reconnaissance d’un filon d’études désormais dense et balisé alors que pour l’histoire on peut parler d’investissement intermittent et soumis aux aléas des vagues historiographiques 13 . Cependant, raréfaction ne signifie pas extinction. Ces dernières années ont vu le jour, même si de manière plus souterraine – souvent englobées dans des publications dirigées par des sociologues ou des anthropologues ayant pratiqué généreusement la pluridisciplinarité 14 ou dans le cadre de recherches centrées sur des secteurs économiques particuliers – des recherches qui ont prolongé ce courant, voire ont enrichi ses conclusions, en déplaçant la focale d’analyse de l’histoire des femmes à celle du genre 15 . Cependant, certaines de nos ignorances demeurent. D’abord parce que plusieurs secteurs économiques, traditionnellement employeurs de migrantes, ont été peu étudiés dans cette perspective, particulièrement l’agriculture 16 , les ordres religieux et l’industrie du sexe, dont pourtant Carine Piña-Guerrassimoff nous montre dans ce volume qu’elle emploie à Paris un nombre non négligeable de récentes migrantes chinoises.
De plus, en France du moins, le glissement des études sur l’histoire des femmes en migration à celles sur le genre s’est traduit moins souvent qu’ailleurs par des recherches empiriques prenant en compte simultanément les parcours d’hommes et de femmes dans un même contexte 17 . La dimension genrée du travail des hommes migrants est encore peu prise en compte et nous ne savons souvent que très peu de choses des formes de travail gratuit qui sont les leurs dans le contexte migratoire. Dominante jusqu’aux années 1990, l’histoire des femmes continue d’avoir la part belle dans une historiographie qui a pourtant su surmonter les écueils d’un héritage historiographique naïvement reproduit ou du parti pris idéologique 18 . Notre ouvrage ne fait pas exception à la règle, même si plusieurs contributions mettent en relation le travail des femmes migrantes et celui des migrants (Robert Grace), ou celui d’autres femmes, dont elles favorisent la participation au marché du travail formel et/ou la promotion professionnelle (Raffaella Sarti, Karen Flynn). Si le travail des femmes en migration, ses formes, ses déterminants, ses effets, demeure au cœur de la plupart des analyses, celles-ci sont cependant largement renouvelées 19 . L’observation, autrefois centrale 20 , de la surexploitation liée à cette rupture anthropologique et sociale majeure que fut la séparation entre foyer et lieu de travail engendrée par la révolution industrielle a été récemment prolongée par des visions plus optimistes, voire prométhéennes, de la condition féminine migrante. Ce volume nous offre quelques exemples de cette façon de concevoir les migrations féminines (Leslie Page Moch, Florence Mae Waldron, Karen Flynn). Il faut admettre, encore une fois, que la vision d’une travailleuse autonome en migration dans l’historiographe française n’a pas pris la place, fut-elle transitoire, qu’elle a occupée et occupe dans d’autres historiographies 21 .
Genre et travail migrant est né de l’exigence de faire un point historiographique sur le renouvellement des questions du travail genré en migration et de les présenter à un public français quelque peu distrait par d’autres thèmes plus présents sur la scène historiographique nationale comme l’identité masculine et féminine, la sexualité et les

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