Fictions théâtrales , livre ebook

icon

190

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2022

Écrit par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

190

pages

icon

Français

icon

Ebook

2022

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Doña Elvira (Elle interrompt don Juan.)


Ce doit être difficile d’expliquer pourquoi on abandonne son épouse quelques mois après l’avoir enlevée du couvent de Burgos où ses parents l’avaient placée sous la garde du Seigneur.


Don Juan (Il a retrouvé son aplomb et il ironise pendant une partie du dialogue.)


Le Seigneur a mal fait son travail. J’ajoute que c’est un crime que d’enfermer dans des monastères des beautés qui sont faites pour réjouir le cœur des hommes. D’ailleurs vous n’avez pas opposé trop de difficulté à sortir de votre couvent.



Doña Elvira


J’ai cru à la sincérité de vos paroles, à vos promesses.



Don Juan


Je suis toujours sincère à l’instant présent, malheureusement, je ne gouverne pas le futur. Souvenez-vous que j’ai vécu à Naples et aussi dans les échelles du Levant ; dans ces contrées, j’ai appris que la promesse du soir est ignorée le lendemain matin. Je vous demande de ne pas crier ainsi, la ville n’a que faire de vos plaintes. (Moqueur) Une femme de votre qualité ne peut se donner ainsi en spectacle.


Rendez-vous en Biscaye


Acte 2 – 2e tableau.

Voir icon arrow

Publié par

Date de parution

07 février 2022

Nombre de lectures

1

EAN13

9782342360929

Langue

Français

Couverture
Publications précédentes
Fictions théâtrales volume 1,
Mon Petit Éditeur, 2012
Fictions théâtrales volume 2,
Mon Petit Éditeur, 2013
Fictions théâtrales volume 3,
Mon Petit Éditeur, 2017
Crépuscule,
Mon Petit Éditeur, 2014
Historiettes,
Les Sentiers du livre, 2015
Mémoire morte,
Les Sentiers du livre, 2021
Copyright













Cet ouvrage a été composé par les Éditions Publibook
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
http://www.publibook.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36091-2

© Éditions Publibook, 2022
Préambule
Au printemps 2017, dans la préface du volume 3 des Fictions théâtrales , je jurais que je n’écrirais plus de pièces de théâtre. Cependant, je précisais que c’était peut-être un serment d’ivrogne. Il faut reconnaître que j’ai résisté quelques années. Mais un événement est venu bousculer cette résolution.
En décembre 2019, avec une amie, voulant éviter les cérémonies de Noël, nous décidâmes de faire un voyage dans le sud de l’Espagne, plus particulièrement à Séville avec la perspective d’une navigation sur le Guadalquivir en direction de Cadix.
Avant d’embarquer, nous disposions d’une journée de liberté qui nous permettait de flâner dans Séville. Pour des voyageurs nordiques , il est agréable de se promener dans cette ville où la température clémente permet de s’attabler à la terrasse d’un café et de déguster une copita de manzanilla. En plein hiver, la végétation n’est pas aussi luxuriante qu’au printemps ou en été, mais tous les arbres ont encore des feuillages, les orangers sont couverts de fruits et les bougainvilliers grimpent encore en fleur sur les murs de l’Alcazar.
Au cours de notre promenade dans le quartier de Santa Cruz, je remarquai plusieurs plaquettes de céramiques collées sur le mur de quelques maisons indiquant qu’en ces lieux avaient vécu ou habité des personnes qui avaient participé ou appartenu à la légende du célèbre séducteur que fut don Juan. Mon amie amusée par mon intérêt pour ce mythe m’entraîna hors du quartier de Santa Cruz pour me faire visiter l’hôpital de la Charité , devant lequel se dresse la statue de Miguel de Mañara, fondateur de cet hospice destiné aux indigents. Cet homme avait mené dans sa jeunesse une vie dissolue ; en vieillissant, pris de remords, il avait fondé cette institution de charité. On pense qu’il a pu être à l’origine du mythe de don Juan.
Le voyage se déroula sans encombre, nous naviguâmes sur un fleuve impassible selon l’expression de Rimbaud et, heureux de cette escapade, nous rentrâmes en France.
Je n’en étais cependant pas quitte avec don Juan ; mon amie me mit entre les mains un ouvrage qui recensait tout ce qui avait été écrit sur ce personnage, lequel n’a jamais existé réellement. De par le monde, dans des langues les plus diverses : en espagnol, en allemand, en français, en anglais et même en russe, on retrouve des textes, des pièces de théâtre dont ce personnage en est le protagoniste, sans tenir compte des œuvres musicales et des opéras.
Tel Adam qui avait succombé à la tentation présentée par Ève, je succombai moi aussi et décidai de reprendre dans une nouvelle version les aventures du héros andalou. N’ayant pas une imagination débordante, je relus la version de Tirso de Molina, puis celle de Molière, puis le livret de da Ponte ainsi que la pièce de Montherlant tout en n’oubliant pas que dans les années 2000, j’avais déjà imaginé une courte pièce de théâtre sur ce sujet 1 .
Le résultat de ces lectures se trouve dans les pages qui suivent sous le titre de Rendez-vous en Biscaye.
L’aventure en serait restée là si, au cours de l’année 2020, ne s’était produit un événement mondial inattendu par son ampleur et sa durée – il secoue encore la planète –, je veux parler de la pandémie Covid-19.
Contraint de rester chez moi, de ne plus aller dans les salles de spectacle, de ne plus rencontrer mes amis, j’ai écrit trois courtes pièces de théâtre que j’ai rassemblées sous le nom de pochade. Elles avaient pour but de m’occuper l’esprit et de passer le temps d’une manière pas trop désagréable. Si un lecteur y trouve quelque plaisir, ce sera encore mieux.
1 À la mémoire d’Elvire.
Au cas où…
Si, par un heureux hasard, la première de ces pièces de théâtre avait l’honneur d’être jouée, j’ai l’audace de préciser quelques points quant à la mise en scène, points qui me tiennent à cœur.
Le Rendez-vous en Biscaye n’est qu’une composition de plus concernant don Juan. Comme c’est un mythe, les anachronismes qui parsèment la pièce ne devront pas être relevés. Il y en a certainement chez Tirso de Molina, Molière ou da Ponte, dont je me suis inspiré.
Je tiens à ce que l’action se passe à la fin du XVI e siècle ou au début du XVII e , avec des habits sensiblement conformes à ceux de cette époque.
Contrairement à l’usage actuel, les acteurs parleront d’une voix claire, ils doivent être entendus et compris même par les spectateurs éloignés de la scène, cela est valable pour les apartés.
L’action se déroule dans de nombreux lieux différents. Il n’est pas raisonnable de construire un décor pour chaque scène ou tableau. Mais si l’on part d’une scène vide, semblable aux trois côtés d’une grande boîte en carton, il doit être possible de projeter des images représentant les endroits où se trouvent les protagonistes. Les meubles, peu nombreux, seront mis en place pendant la période noire séparant les scènes. Les éclairages seront conformes au moment de la journée et au lieu de l’action.
Il arrive aussi que le texte soit placé entre crochets, « [] », cela signifie que le comédien peut improviser, tout en restant dans le sens général de la pièce. C’est un peu l’équivalent de la cadence , instant de liberté donné au soliste qui joue un concerto .
Voilà jusqu’où peuvent aller mes prétentions.
Au cours de ma vie, déjà longue, j’ai utilisé une partie de ses loisirs à fréquenter le plus de théâtres possible et j’en ai éprouvé de grands moments de bonheur. Que l’art de la scène perdure !
Rendez-vous en Biscaye
Premier acte Une jeunesse tumultueuse
Liste des personnages Par ordre d’entrée en scène
Antonio Gonzalvez de Ulloa, ambassadeur du
roi d’Espagne et commandeur de Séville.
Diego Tenorio, noble sévillan et père de don Juan.
Inacio Nuñez Alvarez, secrétaire royal.
Don Juan Tenorio, fils de don Diego.
Sganarelle, serviteur de don Juan.
Graziella, fiancée de Alessandro.
Alessandro, pêcheur.
Un fonctionnaire de Naples.
Leporello, serviteur de don Juan après le départ
de Sganarelle.
************
Prologue
La scène est dans le noir, on entend de la musique, c’est l’ouverture du Don Giovanni de Mozart. Sur le mur de fond est projetée la statue de Miguel de Mañara, fondateur de l’hôpital de la Charité à Séville. La lumière se fait progressivement et entre le récitant en costume de ville, il tient un document à la main. La musique décroît et s’arrête.
L E RÉCITANT
Bien belle musique, n’est-ce pas ? Mais elle n’a rien à faire ici puisque vous n’êtes pas venus écouter l’opéra de Mozart. Vous allez voir une pièce dont le personnage principal est don Juan. Oui, mesdames et messieurs, encore un don Juan ! Et cette version ne sort pas de la plume d’un auteur connu.
Au théâtre, il y a des personnages célèbres tels Phèdre, Andromaque, Galilée, Jules César ; chacun d’eux a existé, or ce n’est pas le cas de don Juan. On pense que c’est l’homme dont vous voyez la statue derrière moi qui serait à l’origine du mythe. C’était un noble andalou, Miguel de Mañara, qui vécut au milieu du XVII e siècle. Il mena une vie dissolue dans sa jeunesse puis se repentit et fonda un hôpital pour recueillir les indigents.
Si on ne trouve aucun acte de naissance de don Juan, il ne manque pas, toutefois, de paternité. (Le récitant ouvre le document qu’il tient à la main.) D’après un document que m’a prêté une amie, j’ai pu noter qu’en pièces de théâtre ou poèmes, on compterait : 86 textes en espagnol ou portugais, 26 en italien, 106 en français, 11 en langue batave, 45 en anglais, 84 en allemand, plus quelques textes en langues scandinaves et même en russe. Pouchkine et Tolstoï auraient trempé leur plume pour faire vivre ce héros.
Ce n’est pas fini ; il y a les œuvres lyriques ou simplement musicales. Et mon catalogue note 6 compositions en Espagne, 19 en Italie, 13 en France, 12 en Allemagne, 10 en Angleterre ou en Amérique.
Beaucoup de ces œuvres et leurs auteurs sont tombés dans un oubli quelque peu mérité. Ce soir, l’auteur s’est inspiré, pour les deux premiers actes, de deux écrivains célèbres, Tirso de Molina et Molière, et, bien entendu, du livret de da Ponte. L’action se situera à Séville et à Naples. Quant au 3 e et dernier acte, vous aurez la surprise de découvrir le lieu de l’action le moment venu.
Ne vous alarmez pas des anachronismes qui parsèment la pièce. On ne reproche pas à Botticelli de peindre la Vierge en blond et recevant l’Archange dans une pièce meublée Renaissance !
Je me permets de vous souhaiter un bon spectacle.
Le récitant salue et sort.
Première partie Séville
1 er tableau
L’action se situe dans une cour du palais royal de l’Alcazar de Séville. Don Diego est seul dans la cour quand passe le commandeur avec des dossiers sous le bras. Il semble très pressé ou, plus exactement, il veut en donner l’impression. Il aperçoit don Diego.
L E COMMANDEUR
Don Diego ! Je ne pensais pas vous trouver en ce lieu. Comment vous portez-vous ?
D ON D IEGO
Fort bien, je vous remercie. Je ne savais pas non plus que vous étiez revenu de votre ambassade à Lisbonne. Tout s’est-il bien déroulé ?
L E COMMENDEUR
Vous voulez dire pour l’Espagne. Oui, j’ai pu, avec de la patience, de la diplomatie, de la persévérance, et il en faut dans ce genre de tâche, obtenir ce que souhaitait notre roi. Sans me vanter, il me semble que notre souverain est satisfait.
D O

Voir icon more
Alternate Text