Fabiola
298 pages
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Description

Ce roman, à la fois historique et hagiographique, nous plonge dans la Rome du IVe siècle après Jésus-Christ. L’auteur dépeint le choc de la rencontre entre une civilisation païenne et le christianisme grandissant. Fabiola est une jeune patricienne cultivée, admirant l’idéal des philosophes épicuriens et stoïciens, mais elle est aussi très orgueilleuse et brutale avec ses esclaves ; elle lit des livres sérieux autant que des romans licencieux. Elle découvre un jour que son ami Sébastien, officier de la garde prétorienne, dont elle admire les qualités dignes des héros antiques, est chrétien. Tout comme l’une de ses esclaves, et pire encore, sa cousine Agnès qu’elle affectionne particulièrement. Incompréhension, inquiétude de Fabiola. Car les chrétiens sont vus comme de stupides adorateurs d’une tête d’âne. Leur nombre croissant inquiète le jeune empereur Maximin Hercule. Tandis que la persécution se déchaîne à nouveau, le cardinal Wiseman, s’inspirant des Actes des martyrs, nous montre le cheminement intérieur de Fabiola. Autour d’elle, héros et traîtres s’affrontent. "Qui n’est pas avec moi est contre moi", "qui n’amasse pas avec moi dissipe", nous dit Notre-Seigneur Jésus-Christ dans l’Évangile. C’est tout l’enjeu de ce drame où les acteurs nous montrent le meilleur et le pire de ce que chacun peut devenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 74
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fabiola ou l’Église des catacombes

Card. Nicholas Wiseman
Présentation
Fabiola ou l’Église des catacombes est écrit par le CardinalWiseman en 1858. Nous avons retenu la traduction de l’anglais de M. Viot, etnous avons gardé la majorité des notes de bas de page. Nous en avons ajouté quelques-unes,qui nous semblaient utiles pour une meilleure compréhension du contexte.
Le livre est ce que l’on pourrait appeler de nos jours unroman historique. Roman dans lequel on découvre la vaste culture générale de l’auteur,sur les arts, le mode de vie, la sociologie de l’époque où se déroule l’histoire.Il ne s’agit pas simplement d’un roman apologétique sur les premierschrétiens : l’ouvrage dépeint l’ambiance d’une époque, dans de nombreuxdomaines.
© Les Éditions Blanche de Peuterey. Visitez notre site www.peuterey-editions.com et abonnez-vous à notre newsletter pour être informé des nouveautés.Suivez-nous sur les réseaux sociaux.
ISBN : 978-2-36878-060-2
Dessin de couverture : Maurice Berty
Livre 1
I La maison chrétienne
C’est par un après-midi de septembre, en l’an 302, que nousinvitons notre lecteur à nous accompagner dans les rues de Rome. Le soleilbaisse déjà sur l’horizon : encore deux heures, et il aura disparu ;le ciel est pur, et la chaleur a diminué ; aussi une foule de promeneurssortent de leurs maisons et se dirigent, les uns vers les jardins de César, lesautres vers ceux de Salluste, pour jouir de la fraîcheur du soir et s’informerdes nouvelles du jour.
Ce quartier de la ville où nous voulons conduire notrebienveillant lecteur est celui qu’on connaît sous le nom de Champ de Mars ouCampus Martius. Il comprenait alors la plaine d’alluvion qui s’étend entre leTibre et les sept collines de la vieille Rome. Avant la fin de la république,cette plaine, livrée aux exercices athlétiques et militaires du peuple romain,avait déjà été entamée par la construction de quelques monuments publics.Pompée y avait bâti son théâtre ; Agrippa y éleva le Panthéon et les bainsqui l’avoisinent. Peu après elle fut envahie par les demeures particulières,tandis que les collines, la plus aristocratique partie de la cité aux premierstemps de l’empire, furent réservées pour de plus grands édifices. C’est ainsiqu’à la suite de l’incendie de Rome par Néron, le Palatin se trouva trop petitpour la résidence impériale et le Circus Maximus. Les bains de Titus, élevéssur les ruines de la Maison d’or, s’étendirent orgueilleusement sur l’Esquilin ;ceux de Caracalla occupèrent l’Aventin. À l’époque de notre récit, l’EmpereurDioclétien s’était emparé, sur le Quirinal, d’un vaste espace, assez grand pourplusieurs splendides palais, et y avait bâti les Thermes, non loin des jardinsde Salluste, dont nous venons de parler.
L’endroit précis du Champ de Mars vers lequel nous dirigeonsnos pas est si facile à retrouver, que nous pouvons l’indiquer avec exactitudeà ceux qui ont quelque connaissance de la topographie de Rome ancienne oumoderne. Pendant la période républicaine, il y avait au milieu du Champ de Marsun vaste espace carré, entouré de palissades et divisé en sections ; c’estlà que se tenaient les comices ou assemblées électorales des tribus du peuple.Ces enceintes portaient les noms de septa ou ovile, à cause de leurressemblance avec un parc ou une bergerie. Auguste exécuta le plan décrit parCicéron dans une lettre à Atticus, et qui devait transformer ces constructionsvulgaires en un magnifique et solide édifice. Les septa Julia, ainsi appelésdepuis lors, étaient un splendide portique de mille pieds de long sur cinqcents de large, soutenu par des colonnes et orné de peintures. On en afacilement retrouvé les traces : il occupait, le long du Corso, l’emplacementactuel des palais Doria et Veropsi, du collège Romain, de l’église Saint-Ignaceet de l’oratoire de la Caravita.
La maison où nous invitons notre lecteur à nous suivre estprécisément en face et à l’est de l’édifice, à l’endroit même qu’occupe aujourd’huil’église Saint-Marcel, derrière laquelle elle s’étendait du côté du montQuirinal. Semblable à la plupart des demeures patriciennes de Rome, elle couvreun terrain considérable ; l’extérieur en est froid et morne ; sesmurs nus, sans aucun ornement d’architecture et peu élevés, sont percés derares fenêtres. Au milieu d’un des côtés de ce carré se trouve une porte, inantis (  1 ↓ ),c’est-à-dire simplement ornée d’un tympan ou corniche triangulaire reposant surdeux demi-colonnes. Notre qualité de « romancier » nous permettant d’userdu privilège de l’ubiquité invisible, nous allons franchir le seuil encompagnie de notre aimable lecteur ou de notre « ombre », comme on l’eûtappelé alors. Pénétrons sous le porche, sur les dalles duquel nous lisons avecplaisir, tracé en mosaïque, le gracieux Salve (salut) ; nous voici dans l’ atrium ,ou première cour de la maison, entourée d’un portique ou colonnade (  2 ↓ ).
Au centre de cette cour, dallée en marbre, une gerbe de l’eaula plus limpide, amenée par l’aqueduc de Claude des montagnes de Tusculum,jaillit avec un frais murmure, monte et descend capricieusement, puis retombedans une vasque de marbre rouge, un peu élevée, d’où elle s’échappe en ondetransparente : avant d’atteindre le large bassin inférieur elle répand unedouce rosée sur les brillantes fleurs et les vases élégants gracieusementdisposés alentour. Sous le portique on aperçoit des meubles somptueux et duplus grand prix : des lits incrustés d’ivoire et même d’argent, des tablesen bois oriental, chargées de candélabres, de lampes et de mille riensdélicats, en bronze ou autres métaux précieux, des bustes finement sculptés,des vases, des trépieds et des objets d’art. Les murs sont couverts depeintures d’une époque évidemment plus ancienne, mais qui néanmoins ontconservé toute leur fraîcheur et toute la vivacité de leur coloris. Chaquepeinture est séparée par des niches ornées de statues représentant aussi dessujets mythologiques ou historiques ; cependant on ne peut s’empêcher d’observerque l’œil ne rencontre rien qui puisse offenser l’esprit le plus délicat. Çà etlà une niche demeurée vide ou une peinture voilée nous indiquent que ceslacunes ne sont point l’effet du hasard.
Le plafond, légèrement voûté, qui abrite l’espace entouré decolonnes, est percé au centre d’une ouverture carrée, nommée impluvium, que l’ona garnie d’une tenture ou rideau d’étoffe sombre, pour se préserver du soleilou de la pluie. Un demi-jour artificiel nous laisse seul apercevoir ce que nousvenons de décrire et augmente l’effet des objets placés dans l’ombre. À traversune arche s’ouvrant en face de celle qui nous a livré passage, nous distinguonsvaguement une cour intérieure plus riche encore, dallée de marbre à teintesvariées et ornée de brillantes dorures. L’ouverture supérieure, quoiquerecouverte d’un épais vitrage de talc ( lapis specularis ), et à demivoilée par un rideau, laisse pénétrer partout la chaude et douce lumière dusoleil couchant, qui nous permet enfin de reconnaître pour la première fois quenous ne sommes pas dans un palais enchanté, mais bien dans une demeure habitée.
Auprès d’une table placée en dehors de la colonnade demarbre phrygien est assise une matrone d’un âge mûr, dont le noble et douxvisage porte encore l’empreinte des chagrins qui ont dû attrister sa jeunesse.Mais ces amers souvenirs ont cédé depuis longtemps à l’action d’une puissanteinfluence et d’une pensée plus douce, inséparablement unies dans son cœur. Lasimplicité de son costume contraste étrangement avec le luxe qui l’environne ;ses cheveux, déjà légèrement argentés, sont à découvert et disposés sansart ; ses vêtements, simples de couleur et de tissu, n’ont d’autrebroderie que la bande de pourpre appelée segmentum , indice de sonveuvage ; on ne voit sur sa personne aucun de ces bijoux et de cesornements dont les dames romaines étaient si prodigues. Une seule chose sembleindiquer quelque recherche : c’est une délicate chaîne d’or qui entoureson cou, et retient sans doute quelque objet précieux, soigneusement caché sursa poitrine dans les plis de sa tunique.
Au moment où nous l’apercevons, elle s’occupe avec ardeur d’untravail qui n’est évidemment pas destiné à son usage personnel. Sur une largebande de drap d’or elle trace de riches broderies, avec un fil d’un or encoreplus fin : de temps à autre elle a recours aux élégants coffrets placéssur sa table, et en retire tantôt une perle, tantôt une pierre précieuse montéeen or, destinée à enrichir sa broderie. On dirait que ce sont là les richesparures de sa jeunesse, qu’elle consacre à de plus nobles, à de plus saintsusages.
Mais à mesure que l’heure s’avance, sa physionomie si calmetrahit une légère inquiétude, et sa pensée ne semble plus, comme auparavant,absorbée par son travail. Parfois elle en détache ses regards pour les dirigervers l’entrée de l’atrium ; elle tend l’oreille pour entendre un bruit depas, et paraît désappointée. Ses yeux consultent le soleil, et s’abaissentensuite sur une clepsydre, ou horloge d’eau, placée sur une console à côté d’elle.À l’instant où une anxiété plus vive commence à se peindre sur ses traits, uncoup joyeux retentit à la porte de la maison ; aussitôt elle se penche enavant, la figure radieuse, impatiente d’accueillir le visiteur attardé.
II Le fils du martyr
Un gracieux jeune homme plein d’ardeur et d’innocencetraverse l’atrium et se dirige vers l’appartement intérieur, d’un pas si agileet si élastique, que nous aurons à peine le temps d’esquisser légèrement sapersonne. Il est âgé d’environ quatorze ans ; sa taille, déjà grande pourcet âge, est élégante et son maintien viril. Son cou nu et ses membres sontbien développés, grâce à de salutaires exercices, tandis que ses traitsannoncent un cœur ouvert et généreux et que sur son front élevé entouré debelles boucles brunes, rayonne la plus vive intelligence. Selon l’usage desjeunes gens, il est revêtu de la courte praetexta qui descend au-dessousdu genou ; une bulla ou petite boule creuse en or, est suspendue àson cou. Il revient de l’école, car le v

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