Et mon tout est une femme
250 pages
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Et mon tout est une femme , livre ebook

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Description

A Tours, le cadavre d’une jeune fille mutilée est retrouvé dans la Loire par un pêcheur. Tout porte à croire que le crime est l’œuvre d’un serial-killer, d’autant plus que deux autres jeunes filles sont portées disparues. Pour le sympathique commissaire Brochin et ses acolytes Chéreau et Magnain, cette enquête pas comme les autres est une première. Afin de mieux cerner le profil psychologique du tueur, l’équipe décide de faire appel à une psychiatre éminente, Renata Bartolucci, une femme séduisante dont le comportement ne laisse pas d’intriguer le capitaine de police Vincent Chéreau...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748380903
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Et mon tout est une femme
Pascale Mettay
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Et mon tout est une femme
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie
 
 
 
 
1
 
 
 
Les narcisses faisaient leur apparition au son des premiers pépiements d’oiseaux. Le printemps ne tarderait pas à illuminer les paysages de son éclat joyeux. Vincent Chéreau s’en réjouit. Il aimait cette saison qui mettait fin à trois mois de morosité. Il enjamba son VTT et pédala avec fougue, sans but, juste pour le plaisir. Son escapade le conduisit naturellement sur les bords de la Loire. A cette époque de l’année, beaucoup d’îles étaient partiellement ou totalement recouvertes par les eaux. De ce fleuve émanait une majesté naturelle qui incitait au respect.
Vincent déposa son vélo le long d’un arbre et continua sa route à pied. Il observa quelques traces laissées par des ragondins et des castors puis s’installa au soleil sur la berge. Les remous provoqués par l’important débit du cours d’eau attiraient irrésistiblement son regard. Vincent imaginait alors d’étranges créatures surgissant des profondeurs. Un bruissement de feuilles, provenant du bosquet situé juste derrière lui, le sortit de sa rêverie. Un petit lapin lui fit face avant de détaler dans les fourrés, effrayé par ce qui devait être, pour lui aussi, l’apparition d’un monstre. Vincent se replongea aussitôt dans sa contemplation. Il trouvait dans cette activité un apaisement considérable. Laisser son esprit vagabonder librement lui procurait un sentiment de bonheur absolu. De tels moments étaient suffisamment rares pour être précieux.
Ses activités ne lui laissaient guère de temps pour flâner. Capitaine de police, ses journées de travail étaient interminables. Son lot quotidien se résumait à une réalité brutale. Trop brutale pour un être aussi sensible que lui, aurait dit sa mère. Elle n’avait jamais compris le choix de sa profession. Enfant, il passait son temps à lire, écouter de la musique, vagabonder dans la nature. Ses résultats scolaires avaient laissé présager une situation bien plus enviable pour une mère.
Lui-même, avait parfois du mal à justifier son choix… car c’était un choix… Il côtoyait des gens d’une diversité incroyable. Sa curiosité et son intérêt pour le genre humain étaient entièrement satisfaits. Son penchant naturel pour la justice aussi. Il avait simplement de grandes difficultés à appréhender la violence. Idéaliste dans l’âme, il espérait peut-être faire évoluer les choses. Il avait toujours été persuadé que chaque petit grain de sable avait son rôle à jouer. Sa force, c’était certainement d’y croire encore…
Célibataire, ou presque, il partageait sa vie avec une petite chatte noire et blanche qu’il avait appelée Chaussette parce qu’elle avait le bout des pattes blanches, il pouvait s’atteler pleinement à la tâche qu’il s’était fixée : changer le monde ! A 35 ans, il se considérait comme un vieux dinosaure. Il avait l’impression, qu’à l’aube du XXIème siècle, une trop grande majorité de la population avait sombré dans un fatalisme navrant. Il n’avait jamais fait part de son analyse à qui que ce soit. Ses collègues, pas plus que sa mère, n’auraient compris ses motivations. Ils le surnommaient « La Force Tranquille ». Ce n’était pas pour lui déplaire. Il en tirait même une certaine fierté.
Pierre Magnain, avec qui il faisait équipe, avait mis beaucoup de temps à admettre que Vincent refuse de porter son arme. Il avait fallu attendre leur première intervention musclée pour que ce dernier lui accorde enfin toute sa confiance. Ils avaient été appelés d’urgence sur une altercation entre deux bandes rivales de jeunes paumés à Joué. Vincent, sans se départir de son flegme habituel, avait commencé par parlementer. Il ne s’était pas laissé démonter par l’agressivité de ses interlocuteurs. Il avait continué à discuter. Lorsque le premier coup avait été porté, Vincent avait esquivé avec une agilité étonnante. Il s’était mis tout de suite en position d’autodéfense. Il pratiquait les Arts Martiaux avec philosophie. C’était pour lui, avant tout, un moyen de se défendre. Les deux adolescents qui s’étaient attaqués à lui l’avaient immédiatement pris pour un guignol. Un kung fu de la télé… Mais, après cinq minutes de tentatives d’attaques infructueuses, et surtout d’absence de répliques, les jeunes gamins avaient abandonné, presque admiratifs… Vincent n’avait accusé aucun coup et l’algarade s’était résolue d’elle-même. Depuis ce jour, toute échauffourée du côté de Joué était systématiquement signalée à l’équipe que formaient Pierre et Vincent. Leur renommée en avait fait deux médiateurs de poids…
Vincent habitait à Rochecorbon, un petit village des bords de Loire, situé à dix minutes de son lieu de travail. Il avait loué une petite maison semi-troglodytique, constituée de trois pièces : une grande chambre, un salon de 40 mètres carrés, une cuisine. Une petite cour donnant sur le coteau lui permettait d’entretenir un jardin miniature, juste de quoi prendre plaisir à farfouiller la terre. Grand amateur de vins, il stockait ses crus, choisis avec passion, dans une cave jouxtant la maison qui bénéficiait d’une température idéale et régulière, 11°, comme toutes les caves de la région.
Ici, il s’était tout de suite senti chez lui. Ses amis l’avaient pourtant mis en garde : habiter une « grotte » rendait neurasthénique… Mais, lui, aimait l’atmosphère chaleureuse que dégageaient les murs en pierre. Il avait l’impression que la roche autour de lui le protégeait, comme un animal dans son terrier. La cuisine était la seule pièce qui n’était pas creusée dans le coteau. Sous une verrière, elle bénéficiait d’un ensoleillement maximum. Un salon de jardin en teck, en guise de table de cuisine. Des niches creusées dans le mur de façade contenaient quelques éléments de vaisselle indispensables, une plaque électrique et un mini four. Le long de la vitre, une quantité incroyable de plantes de toutes origines, s’épanouissaient au rythme des saisons, dégageant une de ces ambiances exotiques comme les appréciait tant Vincent. Il n’avait jamais quitté la France, du moins physiquement, mais il avait sa propre image du monde, glanée de-ci, de-là, au gré de ses nombreuses lectures. Lors de ses fréquentes rêveries, il s’imaginait détective privé au cœur de la forêt amazonienne, adulé par ses amis indiens qu’il protégeait des envahisseurs civilisés.
Quand il avait du temps, il aimait venir lire dans la cuisine, tout en jetant parfois un œil curieux sur la Loire qu’il apercevait de cette pièce. A chaque fois, il découvrait un nouveau paysage. Ce fleuve semblait prendre un plaisir immense à jouer avec la lumière, se parant de robes chatoyantes à la moindre occasion. Il avait eu du mal à accepter la vision des immeubles de Saint Pierre des Corps en arrière plan. Avec le temps, il les avait assimilés à des gardes du corps, veillant chaque jour sur la Belle Capricieuse. Aujourd’hui, ils faisaient partie intégrante de son univers.
A la lumière déclinante, Vincent savait qu’il était temps de rentrer. Il ne portait jamais de montre. Il possédait, ce qu’on aurait pu appeler, une horloge biologique. Son propre rythme, associé à une observation perspicace des éléments naturels, lui permettait d’évaluer l’heure de façon satisfaisante. Pour les rendez-vous à des moments précis, il utilisait son réveil ou les nombreuses pendules, horodateurs et autres, qui jalonnaient son quotidien.
Vincent récupéra son vélo et prit le chemin des Quais de la Loire. Dix minutes plus tard, il était chez lui.
 
 
 
2
 
 
 
Laurent profitait des premiers rayons du soleil annonciateurs du printemps pour tailler ses rosiers. La pratique du jardinage et du sport résumait ses loisirs. Bénéficiant d’une énergie débordante, il déployait ses efforts dans la nature et au grand air. Sa maison, située au sommet du coteau de Montlouis, veillait sur la Loire. Un grand jardin potager et d’agrément occupait la majeure partie du terrain s’étalant sur le plateau. De quoi épuiser un homme ordinaire, mais pas Laurent. Lorsqu’il en avait fini avec son jardin, il partait courir sur les bords de la Loire, effectuant ses 10 kilomètres quotidiens.
Depuis un an, Laurent Brochin était commissaire de police à la P.J. de Tours. Son installation dans son nouveau poste s’était faite sans vague. Avec du recul, il aurait préféré provoquer une tempête. Il n’avait jamais rencontré un tel immobilisme. Il connaissait par ouï-dire la réputation de réserve qui entourait les Tourangeaux et avait pu, par lui-même, en constater la véracité.
C’était un homme, qui à 45 ans, n’avait rien perdu de sa jovialité. Il puisait sa bonne humeur dans le contact qu’il entretenait avec ses congénères. Il ne pouvait recharger ses batteries qu’en se tissant une toile de relations amicales et commençait à s’essouffler… Depuis qu’il était ici, toutes ses tentatives d’approche avaient été étouffées dans l’œuf. Dès le départ, ses espoirs avaient été relégués au second plan… Ses collègues avaient toujours une bonne raison pour ne pas accepter les invitations qu’il lançait, ne lui laissant ainsi, aucune chance de dévoiler la toute petite part d’intimité indispensable à une relation durable.
Depuis le début de sa carrière, Laurent savait qu’il était essentiel pour lui, d’être adaptable aux déplacements qu’on lui proposait. Il n’avait jamais ressenti cette nécessité comme une contrainte, mais plutôt comme un avantage, une richesse. Il s’était fait des amis aux quatre coins de la France sans diffic

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