Des sectes à l’avatar
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Description

En 1957, André a onze ans ; il fait le plein de catéchisme catholique et de communion mystique avec le curé du village. 1978, il s’immerge dans sa première secte. Puis, en 1992, vient la troisième et non la moindre. Dans quel but ? Fuir le quotidien... Car qu’y a-t-il de pire que l’habitude ? Car les vraies questions ne sont jamais posées, car il a toujours soif de réponses, André cherche sa vérité ailleurs. Quitte à se livrer une guerre psychédélique. Sa guerre. Pilule après pilule, mine antipersonnelle après mine antipersonnelle, il se fait imploser systématiquement. Et pourtant, de ses expériences mystiques, il ne trouvera que mirages, désillusions, perversions, encore que...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 3
EAN13 9782748372892
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Des sectes à l’avatar
André Streel
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Des sectes à l’avatar
 
 
 
 
Préambule
 
 
 
Ceci, c’est une biographie. J’ai horreur des biographies ! La mienne en plus ! Et je n’ai pas l’âge ! La soixantaine à peine frappée. Et c’est pas une vie que ma vie, antibiographie oui que cette autobiographie !
Dame ! j’ai rien fait, moi, rien d’audimatique, rien de rien donc. Et pour cause, ni tare franchement talentueuse ni manie adorablement odieuse, pas l’ombre d’une dégénérescence honteusement délectable, même pas le plus petit don pédophile à l’horizon ! Alors pour les scandales accrocheurs de micros et de caméras ! Aurais-je seulement couché avec Brigitte Bardot ou dans la cage aux folles, à la rigueur en tôle, n’eût-ce été que pour avoir joué les Tapie volants d’occident ! Mais non, point trace du plus petit monceau de billets doux de hold-up plus ou moins élégants sous le matelas ni donc de filles en folie au-dessus, guère même fichu de gagner ma vie à la tuer, de mentir comme un arracheur de votes, de piller comme un chef de banque, de terroriser comme un terroriste, de désintégrer comme un intégriste, de Présider Diriger Générer bon chic bon genre les très anonymes sociétés multicannibales Présidant aux guerres, Dirigeant les génocides, Générant épidémies, famines, pillages, esclavages, trafics, et autres affaires d’hommes de fer. Et puis encore, comment naviguer en eau trouble, surfer sur les vagues boursières quand on a le pied tout sauf pirate ? Comment blanchir de l’argent sale quand c’est proprement travailler qu’on sait juste faire, en fabriquer pour d’autres, ou travailler à l’envers, ne servir qu’à être inutile ? Avec quelle poudre de toute manière laver plus blanc que blanc quand on n’a pas plus inventé celle aux yeux que celle à canon ou à trip-tease ? Et pas davantage le sida, la bombe A, H, plasma, etcetera…
Je dois me rendre à l’évidence, imperméable à la science de l’inconscience, au verbe caméléon, à la haine de l’amour, je ne suis pas fait pour les sommets de cette civilisation de toutes les bassesses ; l’orgueil par trop modeste, l’ego par trop peu égoïste, je n’ai rien de ce qui en fait les grands hommes, les super nains ! En tout et pour tout un seul tour de force à mon actif jusqu’ici : contenir mon être universel dans un dé à coudre, limiter mon cercle de gloire à la stricte périphérie de mon nombril. Chanteur de charme de salle de bain, poète du silence, médaillé des rêves olympiques, vedette des cinémas de quartier de lune, me voilà bien, curriculum vitae mortellement stagnant, super ombre à cent lieues des super stars, trou noir de la galaxie super show du super bluff, zéro médiatique à l’infini… N’aurais-je pas les pieds sur Terre que ce serait tout comme…
Pour un peu aussi, je n’aurais déjà plus qu’à m’excuser de vous avoir dérangé, encore que…, oui, encore qu’à être classé tout en fond de classe, comme parfait raté d’un monde parfaitement raté, je pourrais au contraire concourir pour le titre de parfait antimondialisé, à conjuguer d’ores et déjà le futur par-dessus le plus qu’imparfait du présent, universeul bon teint au milieu des multitudes solitudes. En clair, ce serait comme un genre de réussite à rebours, d’honneur à l’envers, acrobatique, méritant à sa façon d’être applaudi… Et puis, comme a très bien dit un grand sage dont par définition le nom ne risque pas, lui non plus, de jamais figurer en lettres d’or au frontispice de la pensée occidentale : « Celui qui est parti de zéro pour n’arriver à rien ne doit rien à personne ! »
Mais alors, pourquoi toutes ces pages d’un noir d’encre, me direz-vous ? Juste avant la troisième guerre mondiale encore bien ! et autres agapes apocalyptiques, à ce qu’on raconte…
Faut pas trop m’en vouloir, ce n’est pas vraiment ma faute, on m’a poussé, m’sieurs dames, oui, de l’intérieur, je ne sais pas trop qui en plus, c’est pas simple ; comme qui dirait, des voix se sont fait entendre, qui au lieu de s’élever, sont au contraire descendues, jusqu’à mes pauvres oreilles, et puis voilà ce qui arrive ! Alors oui des tas et des tas de mots, rien que pour tenter d’expliquer justement, ne serait-ce, pour commencer, qu’à moi-même !
Et tant qu’à faire, pas plus gêné que ça, notez bien, de vous dresser l’interminable panégyrique de mes exploits d’inapte foncier au matérialisme, d’allergique au plus ordinaire des machiavélismes, de handicapé frictique à plus de cent pour cent, d’incurable versificateur chronique résolument obsolète.
Faut pas vous frapper non plus ! Bien sûr, à première vue, ça nous fait un beau paquet de papier, ce bouquin ; pour un peu kilométrique comme une encyclopédie, et encore ai-je pas mal rempli de poubelles avec tout ce qui dépassait, mais je vous rassure tout de suite, il y a également beaucoup de blancs : entre nous, ce n’est en effet qu’un dialogue, toute cette bafouille ! Au bout de chaque répartie il faut ainsi aller à la ligne, des fois rien qu’après un mot. Déjà aussi que dans les romans je saute allègrement les descriptions, alors vous pensez bien qu’avec les miennes ! Surtout, j’ai bien vite compris que je ne parviendrais jamais à sortir tout seul du grenier de mon existence, alors j’ai réquisitionné mon meilleur copain, ce bon vieux Thomas, et à nous deux on a pu déblayer le plus gros, sans trop y penser, en causant de choses et d’autres, surtout d’autres d’ailleurs. Au moins est-ce bien aéré ainsi, même sans fenêtres, en toute écologie, ah ce besoin d’espace !
Petit homme vert, des lettres, c’est au point que j’en ai par instant négligé mes devoirs d’humain terrestre, que j’en ai par instants oublié de recopier la pensée unique ! Il faut me pardonner, le goût de l’inédit, qui a le goût de l’interdit, c’est si tentant parfois !
Et si je vous ai emballé de façon aussi parlante ma bricole de cadeau, c’est aussi pour que vous ne risquiez pas davantage de périr d’ennui à me lire que moi à m’écrire. L’air de rien, tous ces “tu” la moitié du temps, entre les “je”, vous changent une autobiographie, font quasi théâtre, c’est un peu comme s’il y avait du monde autour de moi pour m’aider à vous accueillir dans mes dédales… Il y a encore que je ne pouvais tout de même pas me dorer le nombril au soleil littéraire à longueur de chef-d’œuvre ! Narcissique certes mais point jusqu’à l’extase. Vraiment, ce nu intégral, sous encre solaire, c’eût été par trop indécent ! Et dangereux ! Le papier allait vite jaunir, s’il n’allait pas brûler ! Mais voilà, on bavarde, on bavarde et on ne voit pas les aiguilles de l’horloge ni les pages tourner…
 
« Encore que », disais-je, « encore que », redis-je. Pour cette vie-ci, bien d’accord, on ne va pas y revenir, il ne s’est rien passé qui puisse retenir une attention qui ne se veut en général retenue que par ce qui ne mérite pas la moindre attention ; en revanche, pour ce qui est des précédentes, alors là pardon, un peu que je vous attends au tournant ! Au long des âges j’en ai accumulé du vedettariat, en tout genre du reste, et je ne me connais pas tout ! Je peux même vous garantir quelques surprises de derrière les fagots, ah, ne me croyez pas si vous voulez mais en d’autres de mes temps, et pas toujours lointains, j’ai comme qui dirait gentiment défrayé la chronique !
Mais je vois d’ici votre tête et je vous entends d’ici vous esclaffer :
« La bonne blague ! Monsieur veut rire ! Prouvez-le seulement que vous avez vécu d’autres vies ! »
Et moi, ce fou aux yeux des fous de sérieux, de rétorquer fort sérieusement, du tac au tac :
« Prouvez-moi seulement le contraire ! »
Finalement ça tombe bien, car, confidence pour confidence, moi non plus je n’y croyais pas, à la réincarnation ! Du moins jusqu’à il y a peu, jusqu’à ce que le ciel me tombât, lui, sur la tête et me fît voir trente-six chandelles, comme autant de mes vies, ou presque ! Ne vous cassez pas pour autant la vôtre, de tête, elle est simplement façonnée comme toutes les autres, d’ici, d’occident et même d’un peu partout, et comme l’était la mienne, d’avant l’accident ou les accidents… Mais attention, justement les accidents, ça n’arrive pas toujours qu’aux autres ! Surtout si vous prenez la route de ma lecture…
Où j’ai bien pu attraper ces satanés coups de bambou ? Là c’est plus clair, dans les sectes, oui faut dire que je ne m’en suis pas tapé qu’une ; c’est vrai, je les ai un peu cherchés, mes ennuis, mais que voulez-vous, on ne se fait pas faire, mon côté masochiste sans doute, ça doit être dans mes gènes, on peut expliquer ça comme ça ; pour le moins je n’ai pas fait les voyages pour rien, je vous le garantis ! Je n’ai pas non plus tout perdu en m’y perdant, même s’il s’en fallut de peu ; comme des bénéfices pour ainsi dire au bout du compte, en cherchant bien au milieu des faillites…
C’est ainsi que j’ai pu me rajouter du temps, pas mal de temps, au passé, et tant qu’à faire, au futur, de quoi mine de rien, et bien paradoxalement, être davantage présent à ce présent, du coup comme éternel… En quelque sorte je vous invite à quelques pas d’une danse à tous les temps. Sans compter que je me suis rajouté de l’espace en même temps : comment dire ? c’est comme si ma vue s’en était trouvée améliorée, élargie, c’est comme si j’avais appris à regarder plus loin que le bout de ma Terre, ça fait du bien de temps en temps. Du fait de pareille extension, pas besoin de boule de cristal pour voir son avenir et même en annoncer la couleur : tenez-le vous pour dit, dans pas longtemps ou bien il sera cosmique, lui, et elle,

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