Dans les vagues de la liberté
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Description

Entre l’ange et la bête, nous avons surgi. Nés pour vivre l’éphémère, où demeure notre seul paradis. Des plages du Débarquement à Vukovar, nous sommes condamnés à l’inévitable, en fin de droits. Alors que reste-t-il à croire ? Que reste-t-il à vivre ? L’errance d’une âme multiple, tiraillée entre rêves et cauchemars modernes. Amoureuse ou révoltée, manipulée, sacrifiée. Trouver le chemin au fil du temps, exister ne serait-ce qu’un instant, arracher sa liberté...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748380330
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dans les vagues de la liberté
Jacques-Adrien Perret
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Dans les vagues de la liberté
 
 
 
à Cécile, mes enfants et petits-enfants
 
 
 
Sur la courbe du temps
 
 
 
De mémoire d’enfant
Si loin que me reviennent
Les premières images
J’allais à bout de bras
Défendre mes cerfs-volants
Contre les caprices du vent
 
J’allais enfant des plages
Faire des châteaux forts
Prêt à livrer bataille
A la marée montante
Croyant quelques instants
Que j’étais le plus fort
 
Après, risquant mes pas
Dans la cour des grands
Je me suis laissé prendre
A leurs prêches à leurs dires
Apportant à mon tour
Ma part d’illusions
 
Mais c’est en cheminant
Aux bras de mes amours
Que j’ai le mieux compris
L’art de l’éphémère
La coquetterie du temps
Qui prend le temps de plaire
 
Ainsi, chemin faisant
Sur la courbe du temps
J’ai appris ce qui compte
Un sourire, une fleur
La balle d’un enfant
Le plaisir de l’instant
 
 
 
Cet amour
 
 
Merci Prévert
 
Cet amour
D’espérance
De désespérance
Cet amour espéré
De désespéré
Cet amour de rêve 
Cet amour éternel
Rempli de trêves
Fatales et mortelles
Cet amour à deux
Qu’un seul aime
Cet amour fougueux
Qui désire tout
A tort et à travers
Cet amour d’exigence
Cet amour d’indigent
C’est l’amour quotidien
Des cœurs sans lendemain
Des cœurs pris au mirage
Des cœurs pris au ramage
Des cœurs pris au plumage
 
Pauvres amours qui ont perdu
Au jeu de l’amour et du hasard
 
 
 
L’espoir raisonnable
 
 
« Ecoute bien, petit… »
 
Les arbres de l’automne
Ne jaunissent pas ensemble
Et la rouille n’atteint pas
Pareillement les métaux
A chacun de savoir
Ce qu’il est pour prévoir
Seules nous sont fatales
L’ignorance la lâcheté
 
Le maçon sait bien
Que ce n’est pas par hasard
Que le ciment durcit
Que la maison s’élève
Et le bambin qui lit
Un conte merveilleux
Sait bien que le miracle
C’est d’apprendre l’alphabet
 
Si aujourd’hui n’est pas
Ce qu’a prévu hier
Même si le travail
S’est chaque jour accompli
Reprenons le travail
Et comprenons alors
Que parfois deux hivers
Sont la rançon des fruits
 
 
 
Sur le pont d’Avignon
 
 
 
J’ai rendez-vous madame
A tes yeux d’émeraude
A ton sourire mutin
A la désinvolture
De ton corps d’arlequin
 
Il y a bien longtemps
Que je n’ai caressé
Votre blonde moisson
Et avec vous dansé
Sur le pont d’Avignon
 
 
 
De la clef à la porte
 
 
Sanatorium des lycéens
Neufmoutiers en Brie
 
Riches ou pauvres
Intelligents ou bêtes
Malades ou bien portants
Nous sommes condamnés
Et condamnés à mort
 
Qu’on espère sans croire
Qu’on prie en espérant
Qu’on cherche sans trouver
Qu’on trouve sans chercher
Nous sommes condamnés
Et condamnés à mort
 
Qu’on aime avec passion
Qu’on haïsse avec joie
Qu’on crée avec amour
Qu’on tue avec fierté
Nous sommes condamnés
Et condamnés à mort
 
Orgueilleux ou modestes
Egoïstes ou altruistes
Croyants ou incroyants
Nous sommes condamnés
Et condamnés à mort
 
Alors que faut-il faire
En face de ce mystère
Cette condition sur terre

Un homme s’avisa de dire
« J’ai pleuré et j’ai cru »
Et il ouvrit une porte
 
Un autre homme déclara
« Les jeux sont faits »
Et il ferma une porte
 
Lui, l’homme de la croix
Le Ressuscité… révéla
« Cherchez et vous trouverez »
« Frappez et l’on vous ouvrira »
 
Et nous cherchons la porte
 
 
 
Le goût du jour
 
 
 
A ma fenêtre
Quel temps fait-il
Côté soleil
Je ne vois rien
 
A sa fenêtre
Je ne la vois pas
Suis-je en retard
Pour une fois
 
A mon travail
Je n’ai plus
Le cœur
Il est resté
A ses volets
 
 
 
Devinette
 
 
 
Mais…
Quelle est cette fille
Qui joue de la pupille
Qui crie de joie
Quand elle me voit
Et puis m’oublie
Comme la pluie…
 
Mais…
Quel est ce garçon
Qui parle de passion
Qui crie de joie
Quand il me voit
Et puis m’oublie
Comme l’ennui
 
 
 
Venus d’ailleurs…
 
 
Anniversaires,
janvier-mars 1974
 
Venus d’ailleurs comme tombés du ciel
Yola la première qui s’appelait Yasmina
Igor le second qu’on appelait Lucien…
Ils naquirent pour nous bien après leur naissance
Elle avait dix-huit mois, il n’en n’avait que neuf
 
Venus d’ailleurs mais combien attendus
Comme on attend l’amour des enfants à venir
Ainsi nous adoptions avant d’être adoptés
Deux beaux enfants surprise pour le simple plaisir
De mêler à nos pas les pas de leur joie de vivre
 
Venus d’ailleurs d’innocence abusée
Ils grandissent à l’avenir d’un nouvel aiguillage
Essayant d’oublier les blessures de naissance
Qui font qu’à peine né on échappe au soleil
On échappe à la terre de son premier éveil
 
 
 
Dans les vagues de la liberté
 
 
aux héros de nos plages
Courseulles-sur-Mer, 15 août 1975
 
Sur les plages de mon enfance
J’entends toujours l’écho marin
De mes premiers coquillages
D’enfant aux mains de sable
Pleines de châteaux
D’enfant aux yeux de mer
Pleins de bateaux
 
Sur les plages de mon enfance
Les plages de la délivrance
Remontent des profondeurs
Les héroïques vestiges
Des armes éclatées
Au feu de l’espérance
 
C’était hier
Disent encore les témoins
Des marées de soldats
Baignaient nos rivages
De cadavres au soleil
Estivants de la guerre
La mer battait son plein
De fer de feu de sang
D’un ciel chaviré
Tombaient des
Mouettes d’acier
 
Et comme des poissons
Pris aux mailles des filets
Des hommes perdaient la vie
De leurs vingt ans armés
Des hommes venus d’ailleurs
Pour notre Liberté
 
Sur les plages de mon enfance
Passés trente ans de vagues et de vent
Restent accrochées au sable
Les semences de la guerre
Qui ne fleurissent jamais
 
 
 
Monique
 
 
22 septembre 1975
…Trente ans déjà…
 
A dix-huit ans tu es partie
Sans croire que c’était fini
On t’appelait The moon
Pour tes joues rebondies
On attendait toujours
Ton retour de sana
Mais la Providence
A laquelle tu croyais
Décida de reprendre
Ce qu’elle t’avait donné
 
Où es-tu maintenant
Dans quel jardin d’Eden
Quel est ce jardinier
Qui ne laisse pas pousser
Ce qu’il vient de semer
Au ciel de ma mémoire
Tu n’es jamais partie
Au ciel de mon espoir
On laisse vivre les saisons
 
Comment puis-je oublier
Qu’on a grandi ensemble
Comment puis-je oublier
Et nos rires et nos jeux
Comme si sur cette terre
Nous étions trop nombreux
Et de sœurs et de frères
A vivre de s’aimer…
 
 
 
Voyelles aux Caraïbes
 
 
à Julien Clerc
 
J’arrive
A lui d’arriver
Je brille
A lui de briller
 
Sous les Caraïbes
J’ai mon petit secret
On dit que je m’exhibe
Et ce n’est pas vrai
 
J’allume
A lui d’allumer
J’appâte
A lui d’appâter
 
Quand je me déhanche
Sous les cocotiers
Jamais je ne flanche
Pour un flibustier
 
J’avance
A lui d’avancer
J’arrête
A lui d’arrêter
 
Quand je me prélasse
A l’ombre des palmiers
Jamais je ne me lasse
Dès qu’il faut aimer
 
J’embrasse
A lui d’embrasser
Je tangue
A lui de tanguer
 
Quand je vais dans l’eau
C’est pour mieux pêcher
Pour les matelots
J’ai mes petits filets
 
Je nage
A lui de nager
Je plonge
A lui de plonger
 
Quand je me rhabille
Sur le sable fin
On me dit la fille
Où vas-tu demain
 
Je pars
A lui de partir
Je m’envole
A lui de s’envoler
 
A A Je suis souvent là
E E Jamais quand il pleut
I I Que l’après-midi
O O Si le ciel est beau
U U M’avez-vous bien vue
Y Y Je suis comme je suis
 
 
 
Les gros mots
 
 
 
Pas de gros mots les enfants
Disait mon père
Ni de vilaines manières
Disait ma mère
Et les années passèrent…
 
T’as vu grand-père
Disait mon fils
Dans la candeur rusée
De ses quatre ans
Tout en l’accompagnant
A la grand-messe
 
Je suis gentil aujourd’hui
J’ai pas dit Con
J’ai pas dit Cul
Eric mon petit copain
Il dit toujours Ta Gueule
Et quand il fait Pipi
Il veut que je regarde…
 
On n’adore que Dieu
Disait mon père
On ne blasphème pas
Disait ma mère
 
Ecoutez les enfants
Disait ma mère
On ne jure que pour la vérité
Le Petit Jésus voit tout
Il est même dans votre lit
Il n’y a pas de petits péchés
Il faut tout confesser
 
Ecoutez les enfants
Disait mon père
Les sans-Dieu sont des judas
Le Pape est infaillible
Les Protestants des égarés
Les Juifs déicides
La République une fille publique
Et moi je suis Royaliste
 
Ainsi soit-il ainsi soit-il
Disait ma sœur aînée
Tant pis, tant pis pour nous
Nous serons tous damnés…
 
 
 
Saint Valentin
 
 
 
Pourquoi me laisses-tu
Ce goût de frustration
Fais semblant de m’avoir vu
Et me laisses à tâtons
 
Je te cherche partout
Ton parfum est dans l’air
J’épuise mes atouts
A tes jeux de sorcière
 
De quel ventre es-tu née
Pour te croire éternelle
Où te mène cette journée
Que tu fuis à tire-d’aile
 
Aujourd’hui je t’attends
Demain tu m’attendras
Comme si on avait le temps
De savoir qui osera
 
 
 
Nocturne
 
 
à Cécile
 
Allongée et lascive
Dans la dérive de sa nuit
Chaloupant son corps
Au creux de son lit
A moitié nue
Elle rêve
De l’oiseau matinal
De croissants chauds
Et de thé au jasmin
 
Quelle heure est-il
C’est inutile
Elle se retourne
Et se rendort
 
L’oiseau n’est plus
Il pleut dehors
 
 
 
Bien-être
 
 
à Cécile
 
Dans l’espace opalin
De ses yeux malins
Tourne le manège
De nos yeux câlins
 
Assis nulle part
Mangeant de rien
Nous bavardons
De

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