Contes et légendes des Vosges
248 pages
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Contes et légendes des Vosges , livre ebook

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Description

Savez-vous qui est le Houeran ? Non ? Le Hiltiti, peut-être alors ? Non plus ? Etes-vous familier avec la druidesse de Vogesus ? Avez-vous peur des Amazones de Rouffach ? Connaissez-vous l’histoire du petit Poucet vosgien ? Quelles qu’aient été vos réponses à ces questions, si vous avez été intrigués par ces noms, si vous êtes passionnés par le fantastique et si vous voulez partir à la découverte des légendes des Vosges, laissez libre cours à votre imagination et rejoignez Thierry Rollet dans son univers si fabuleux...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2006
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748373172
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Contes et légendes des Vosges
THIERRY ROLLET
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Contes et légendes des Vosges
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
A) Spécificités du folklore vosgien
Comme tout folklore, notamment en ce qui concerne les récits, contes, chansons, etc, le folklore vosgien est avant tout tributaire de son patois – ou, pour mieux dire, de ses patois.
En effet, les contes constituent une tradition orale ou, pour être plus précis, une littérature orale , créée jadis par des autochtones souvent illettrés et pratiquant seulement une langue régionale. Ces histoires, inlassablement répétées notamment lors des lourres (veillées), variaient dans leur forme et même dans leur fond, du fait que les Vosges ne connaissent pas un seul et unique patois : en vérité, il existe un patois par village dans les Vosges, ce qui est une spécificité assez remarquable.
Ces patois, lorsqu’ils résonnent aux oreilles de personnes non averties, peuvent être assimilés à des déformations du français – ce qui est une fausse interprétation : tout patois est une langue à part entière, vernaculaire mais possédant néanmoins des racines communes avec le français, parce qu’elle provient des mêmes racines étymologiques. Ainsi, ces patois comme le français ont été influencés par le francique (langue des Francs) et le latin, dans une forme vulgaire cependant. La plupart des patois vosgiens sont d’ailleurs des langues germaniques ; sauf une seule qui dérive davantage du latin et affirme donc son caractère de langue romane : celle de la région de Remiremont et du Val d’Ajol – ma région natale.
Les mots ne se ressemblant pas tous, ou n’étant pas tous employés dans le même contexte, les versions des contes populaires peuvent donc diverger. C’est pourquoi je donnerai, dans les récits qui composent ce recueil, la version la plus courante de chacun d’eux.
B) Particularités géographiques
Un recueil de contes vosgiens offre nécessairement la particularité de ne pas être centré sur les Vosges en tant que circonscription administrative. En effet, les contes ne se soucient évidemment pas des frontières administratives mais bien plutôt des racines patoisantes et du milieu géographique.
C’est pourquoi les origines des contes vosgiens sont centrées sur la montagne, qui occupe plus de la moitié du département. En outre, cette montagne doit être caractérisée par ses deux versants : le versant vosgien proprement dit – donc administrativement parlant – et le versant alsacien. Il est d’ailleurs à remarquer que les habitants du versant alsacien se considèrent avant tout comme des Vosgiens et peuvent pratiquer les deux langues : l’alsacien proprement dit et l’un des dialectes vosgiens ! C’est ce qui explique que plusieurs contes composant ce recueil trouvent leurs racines en Alsace, tout en faisant réellement partie de la tradition vosgienne, du fait qu’ils se situent dans la montagne.
Mais pourquoi la montagne ? Parce qu’elle est constituée de sommets arrondis et pelés – les célèbres ballons des Vosges – encerclant des vallées occupées par d’impénétrables forêts. L’ensemble crée une atmosphère faite d’obscurité, de mystère naturel, alliés au froid et à la neige qui pèsent sur les Vosges durant plus de la moitié de l’année. C’est précisément cette atmosphère, énigmatique et vaguement menaçante, qui est à l’origine des contes et qui les fait se concentrer dans la montagne.
Par opposition, la plaine vosgienne, qui va de Saint-Dié à Neufchâteau d’est en ouest, recèle avant tout des mythes de monstres aériens, alors que la montagne cache de ténébreuses aventures dans ses forêts et des créatures fantastiques dans ses lacs d’origine glaciaire.
C) Particularités historiques
Qui n’a jamais entendu parler de la « ligne bleue des Vosges » qui constituait, après l’humiliante défaite de la France face à l’empire allemand en 1871, la nouvelle frontière entre les deux territoires et, par extension, un espoir de revanche ?
C’est précisément cette ligne bleue, constituée des sommets arrondis des Vosges, qui fut de tout temps une terre d’invasions germaniques. On peut citer notamment la terrible guerre de Trente Ans (1618-1648) qui vit les Vosges envahies par les armées étrangères composées de peuples germaniques, mais aussi de mercenaires venus de plus loin encore. En outre, certains contacts avec des peuples immédiatement voisins, en surplus des invasions barbares qui provoquèrent la chute de l’empire romain, avaient amené dans les Vosges des usages linguistiques et même religieux. C’est pourquoi on ne doit pas s’étonner des ressemblances entre les langues, des influences qu’elles ont subies (voir plus haut) et de la présence de divinités germaniques dans les croyances populaires.
D) Particularités cosmotelluriques
Il existe une sorte d’indescriptible puissance qui jaillit de notre terre vosgienne. Pour les visiteurs, elle peut n’être que le vent dans les arbres, l’écoulement des sources, les ténébreux mystères des forêts, bref, tout ce que l’on voit, ce que l’on apprend des Vosges en se contentant d’un premier abord. Mais moi, je m’intéresse à tout ce qui fait naître, vivre, exister ces choses. Et c’est cela qui constitue la force qui me pousse à pénétrer toujours davantage le milieu vosgien, à errer sans cesser d’observer, à parcourir sans cesser de comprendre…
Cette particularité possède des fondements tout à fait scientifiques. Ainsi, des études ont été effectuées 1 sur les « hauts lieux vibratoires » 2 de la montagne vosgienne, visant à démontrer leur pouvoir de régénération du corps. Ainsi, il est tout à fait possible de se refaire une santé, physique et psychologique, en visitant les Vosges, non seulement grâce aux cures thermales que peuvent offrir des villes comme Plombières-les-Bains, Vittel et Contrexéville – pour ne citer que les plus connues – mais aussi à cause des vibrations naturelles, associant la terre, l’air et l’espace que présentent certains lieux comme le Saint-Mont 3 . Ces vibrations, dites « cosmotelluriques », ont été mesurées grâce à un instrument approprié : le géodynamètre , que je serai amené à citer de temps en temps.
J’ai moi-même ressenti la présence constante de cet indicible pouvoir. Donc, tandis que je rédigeais ce recueil, c’était cette force de la terre, cette puissance cosmotellurique qui m’envoyait ses messages. On ne se plonge pas impunément dans le « bain » vosgien : il s’agit d’une authentique plongée régénératrice – pas une fontaine de Jouvence, mais presque – qui est capable de stimuler physiquement et intellectuellement toute personne qui en est originaire ou qui va y effectuer un séjour prolongé.
C’est dans cet esprit que je vous invite à parcourir ce recueil.
 
 
 
Avertissement
 
 
 
Certains de ses contes ont été publiés aux Éditions du Masque d’Or dans les recueils Vosgeaisons et Contes à quatre têtes , aujourd’hui épuisés, sous une forme légèrement différente.
D’autres ont également été édités par diverses revues ou sur Internet.
D’autres enfin, signalés dans la table des matières par un astérisque (*), sont inédits.
 
TR
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie Monstres de la Terre, des airs et des lacs
 
 
 
1 La bête qui n’existe pas
 
 
 
Je ne sais pourquoi, l’animal qui frappa le plus violemment l’édifice beaucoup trop élevé de mon imagination d’enfant fut l’hôte des forêts – et des légendes – de mes Vosges natales ; soit donc cet animal hypothétique que d’aucuns orthographient Darou , Dahrou ou même Dahut . Je ne connais pas la « bonne » orthographe, si tant est qu’il y en ait une susceptible de satisfaire la masse confuse de ces Tartarins vosgiens qui, à l’imitation du héros de Daudet, se plaisent à voir des animaux fantastiques là où il n’y a rien que de très naturel.
Je l’avoue, peut-être à ma grande honte, sans doute à votre grand amusement, j’ai fait partie de ces doux illuminés, poètes sylvestres ou baroudeurs champêtres, mais toujours inoffensifs, du moins pour la bête qu’ils chassent. Alors, dans cette histoire que je vais maintenant vous conter, j’essaierai de faire rugir les sceptiques et rêver les crédules – tout en taisant les noms de lieux car le… disons Darou par souci de facilité, le Darou donc n’aimerait pas que l’on découvrît sa tanière.
* * *
Je poussais la porte de la cahute de bûcheron, retrouvant avec plaisir les doux frissons que l’inévitable grincement des gonds suscitait dans mon échine. Re-grincement monotone dès la fermeture du battant. Puis, regard circulaire s’arrêtant soudain sur la silhouette assise sur un tabouret bas. Enfin, deux brefs saluts échangés. Ainsi se déroulaient toutes mes entrées dans la cabane du père Viaud.
Le père Viaud ne paraissait pas son âge vénérable, tant physiquement qu’intellectuellement. C’était un homme que l’on eût dit taillé dans un chêne, pour la carrure. Ses joues imberbes se couvraient d’un réseau de rides très fines, comme si des joncs avaient jadis fustigé son visage. Ses yeux d’un gris délavé s’harmonisaient avec le ciel de la mi-octobre. Quant aux vêtements, on ne lui en avait jamais vu d’autres que ce vieux bonnet de laine noire, cette blouse gris terne serrée à la taille par un ceinturon de cuir brut, ces pantalons autrefois bleus et ces gros godillots de marche, fleurant bon la fougère et l’humus d’automne.
Il me regardait d’un œil à l’éclat lassé, la lippe désabusée, ses gros avant-bras posés sur les genoux et les mains pendant lamentablement… Mais, dès que je lui disais :
— Alors, père Viaud, on y va, au Darou ?
Alors, je n

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