Chrétiens homosexuels en couple, un chemin légitime d'espérance , livre ebook

Edilivre - Michel Anquetil

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182 pages

Français

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De nombreuses personnes homosexuelles chrétiennes se voient critiquées, rejetées, au nom de la foi chrétienne ou ne peuvent s'en tenir à la doctrine catholique. Cet essai vise à les aider à trouver leur voie, à former leur conscience morale, en leur donnant quelques éléments pour une décision personnelle qui leur appartient en tout état de cause.
Après un parcours biblique renouvelé et une analyse de cette doctrine, il pose les conditions d’une vie de couple qui soit chemin de maturité humaine et évangélique, en montre la dignité et la richesse symbolique. L’essai propose ainsi à ces personnes la vie de couple comme un choix possible, moralement légitime et exigeant, ouvert à la joie et à l’espérance chrétienne du salut.
II s’agit au final de vivre bien dans une confiance totale en Dieu.

Sujets

Christianisme

Sexualité

sexualité

Sexualité

Sacerdoce

Religion

Philosophie et théologie

Catholicisme

Homosexualité

Homosexuality

Homosexualité

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Publié par	Edilivre
Date de parution	02 mars 2018
Nombre de lectures	0
EAN13	9782414194414
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-19439-1

© Edilivre, 2018
Chrétiens homosexuels en couple, un chemin légitime d'espérance

La théologie classique de la sexualité n’est plus comprise par la majorité de nos contemporains, quelles que soient leurs situations personnelles, en Europe du moins. Influencés par leur connaissance des travaux scientifiques en la matière et par la révolution des mœurs intervenue depuis 1968, en quête de sens et non d’un code de conduite, ils refusent une morale sexuelle fondée sur l’interdit, le pur et l’impur, la peur du danger, centrée sur la génitalité et la reproduction. Ils attendent une éthique de la sexualité vécue comme force mystérieuse venant du tréfonds de leur être, chargée d’une violence latente, mais à accueillir positivement pour atteindre équilibre psychique et spirituel : une sexualité comme fête qui pacifie le corps et réjouit le cœur, comme chemin d’une relation authentique à l’autre, comme bénédiction divine que n’épuise pas le seul don de l’enfant.
À une théologie de la sexualité marquée par la méfiance à l’égard du corps, il faut donc tenter de substituer une théologie neuve de la sexualité, capable d’éclairer aussi la question particulière de l’homosexualité 1 , qui reste sans doute problématique pour une part de l’opinion publique, au-delà d’une indifférence affichée.
Il est essentiel de commencer par redire avec force combien cette orientation homosexuelle est un fait qui s’impose à la personne concernée, et non un choix libre. Tous n’en sont pas encore convaincus, et le mythe d’une guérison possible subsiste çà et là, malgré les échecs répétés auxquels ont abouti les diverses tentatives conduites depuis plusieurs décades à la lumière de la psychanalyse ou de spiritualités diverses.
En fait, dans la recherche de la vérité de son être, dans sa quête d’une « aide accordée » pour aimer et s’accomplir en plénitude (Genèse 2, 18), poussée par un désir sexuel plus ou moins bien assumé, la personne découvre, brutalement ou au terme d’un long mal-être, que ce « vis-à-vis » est, à l’évidence, une personne de son sexe. Mystère de l’homosexualité qui s’impose, réalité qui ne saurait donc, en elle-même être taxée de peccamineuse.
Pourtant, et cela serait même si une non-discrimination totale pouvait exister dans la société, ce qui est loin d’être le cas même en Europe, cette découverte ouvre une crise dans la conscience du sujet concerné et nourrit fragilité et blessure, pour une double raison. D’une part la personne comprend avec effroi qu’elle appartient à une minorité, avec son corollaire de solitude probable. Pourquoi suis-je ainsi ? Comment dire à mes proches cette spécificité de l’intime de mon être ? Où trouver cette « aide accordée » ? D’autre part, la personne comprend qu’elle ne pourra de toute façon jamais avoir de descendance naturelle avec ce « vis-à-vis »… à supposer qu’il lui soit donné de le rencontrer. Cette rupture dans la chaîne généalogique est source d’interrogation, de souffrance, pour elle-même d’abord, et, elle le pressent, pour ses propres ascendants.
D’où le désarroi, la culpabilité, chez les plus jeunes mais chez d’autres plus âgés aussi, et la difficulté de l’aveu. Culpabilité qui peut engendrer des conduites compulsives, provocatrices, parfois suicidaires si l’entourage mis au courant n’oppose que des positions de rejet. 2
Pour les croyants et plus spécialement pour les chrétiens catholiques, les condamnations évoquées dans les livres saints et la qualification « d’intrinsèquement désordonnée » donnée par le Magistère aux pratiques homosexuelles, sont tragiques. Ces jugements, reposant sur le poids d’une tradition ancienne, enferment dans une impasse, génèrent un sentiment de damnation ou suscitent la révolte contre la religion.
Aussi il faut souligner le rôle essentiel des associations LGBT pour rompre cette solitude, faciliter la parole et l’amitié, apprendre à s’assumer dans la sérénité. Des chrétiens présents à leur côté ou en leur sein témoignent que Dieu aime toute personne telle qu’elle est, même homosexuelle, et qu’Il l’invite aussi à son Alliance. En écho à l’histoire de Jacob, il s’agit de faire comprendre que Dieu sait passer outre les situations troubles, redire sa promesse de bonheur et, après les blessures du combat nocturne, faire entrer au matin dans la terre promise.
Dans ce contexte de crise existentielle, la personne qui prend conscience de son orientation homosexuelle se demande ce qu’il faut faire, par quels chemins s’engager pour vivre bien son homosexualité, pour lui donner du sens, pour porter du fruit. 3
Dans cette perspective, à l’intention des personnes chrétiennes et homosexuelles, particulièrement des Catholiques, nous souhaitons rechercher des pistes neuves, dire une parole d’espérance, sans renoncer pour autant aux exigences morales légitimes et indispensables pour vivre « bien », mais en tenant compte des réalités contemporaines. Il s’agit d’aider les personnes homosexuelles chrétiennes qui ne veulent ou ne peuvent s’en tenir à la doctrine officielle, à chercher leur voie, à former à frais nouveaux leur conscience morale ; de leur donner quelques éléments pour une décision personnelle qui leur appartient en tout état de cause 4 ; de leur proposer plus spécialement la vie de couple comme un choix possible, un chemin légitime moralement, exigeant, ouvert à la joie et l’espérance chrétienne du salut.
Nous nous limiterons à la recherche des conditions de moralité d’une pratique homosexuelle, sans aborder les cas particuliers des personnes déjà engagées dans les liens du mariage ou ceux d’une promesse de continence totale (prêtres et personnes consacrées), alors même qu’elles aussi peuvent découvrir leur orientation homosexuelle une fois leur engagement pris. Mais leur cas pose la question de la validité de cet engagement ou celle de la légitimité d’une rupture, ce qui suppose d’autres considérations morales.
Nous ne poserons pas non plus la problématique d’une descendance éventuelle, aujourd’hui rendue possible pour les personnes homosexuelles par le biais de l’adoption juridique ou les moyens plus ou moins médicalisés que l’on sait. La prise en compte de l’intérêt de l’enfant suppose en effet d’autres considérations théologiques 5 . Ce sont des questions distinctes.
Notre démarche s’inscrira dans le cadre des principes méthodologiques classiques 6 .
Dans une première partie les textes bibliques traditionnellement cités pour fonder la condamnation des pratiques homosexuelles seront rappelés et nous interrogerons leur portée pour aujourd’hui. Puis nous relirons d’un regard neuf certains textes de la Genèse et du Nouveau Testament susceptibles d’ouvrir de nouvelles perspectives.
Dans une seconde partie, les principaux textes du Magistère seront exposés et une lecture critique en sera proposée. Un large écho sera fait aux synodes de 2014 et 2015 sur la Famille et à l’exhortation apostolique post-synodale « Amoris laetitia » du pape François.
Enfin dans une troisième partie, nous proposerons la vie de couple homosexuel comme un chemin de maturité humaine et évangélique, possible et légitime pour les personnes chrétiennes concernées. Nous tenterons de fonder la dignité du couple homosexuel et de faire valoir sa valeur symbolique pour l’ensemble des chrétiens.
Après cet éclairage, un épilogue invitera les personnes homosexuelles à s’en remettre à leur conscience éclairée et à la grâce de Dieu pour « vivre bien ».
1 . Sur l’homosexualité, parmi une littérature abondante, on peut consulter notamment :
– Xavier Thévenot : « Homosexualités masculines et morale chrétienne » (Cerf-Recherches morales n°9, 1985)
– Christian Demur et Denis Müller : « L’homosexualité – un dialogue théologique » (Labor et Fides 1992)
– Véronique Margron : « La douceur inespérée » (Bayard 2004)
– Claude Besson : « Homosexuels catholiques, sortir de l’impasse » (Editions de l’Atelier 2012)
– Maurice Bellet : « La chair délivrée » (Bayard 2015)
– Adriano Oliva « Amours » (Cerf 2015) et la controverse suscitée par ce livre sur le Web
– Y.Bourquin et J.Charras Sancho « L’accueil radical. Ressources pour une Église inclusive » (Labor et Fides 2015)
– « Foi, Homosexualité, Église », ouvrage collectif de l’association « Devenir Un En Christ » (Bayard 2016)
2 . Jean Michel Dunand, dans son livre autobiographique « Libre. De la honte à la lumière » (Presse de la Renaissance 2011), décrit bien cet état d’âme et ses conséquences.
3 . Cf Adrien Bail « Homosexuels et transgenres, chercheurs de Dieu » (Nouvelle Cité 2015) et les témoignages recueillis
4 . « Nous sommes appelés à former les consciences, mais non à prétendre nous substituer à elles » in Exhortation apostolique Amoris Laetitia n°37
5 . Pour une première approche, cf collectif sous la direction de Jérôme Courduriès et Agnès Fine « Homosexualité et Parenté » (Armand Colin, Sociétales, 2014)
6 . Cf le bref exposé des principes de morale fondamentale et de la méthodologie pour prendre une décision personnelle proposé à l’annexe 1
I Bible et homosexualité
Rechercher ce que la Bible peut dire de l’homosexualité pour aujourd’hui est délicat car d’une part les pratiques homosexuelles ont profondément évolué au cours des âges, notamment par rapport aux temps bibliques, et d’autre part l’analyse de l’homosexualité par les sciences humaines a renouvelé de manière fondamentale le regard qui pouvait être porté jusqu’à une date encore récente. Il est clair aujourd’hui que l’orientation homosexuelle est considérée comme un fait qui s’impose au sujet en recherche de la vérité de son être, et non un choix libre. De plus, si l’homosexualité rest