Câline et les hommes
108 pages
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Câline et les hommes , livre ebook

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Description

Câline est un jeune chiot et doit se séparer de sa mère. Heureusement, ses nouveaux maîtres se montrent à la hauteur de la situation et Câline, lorsqu’elle est devenue une belle jeune chienne, décide de prendre pour traducteur son maître adoré et de lui confier ses mémoires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748382235
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Câline et les hommes
Jimmini
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Chapitre I. L’adoption
 
 
 
Ils m’ont appelée Câline, vous vous rendez compte ! Et pourquoi pas Toutou ou Fifille tant qu’ils y étaient ? Mon vrai nom est Calma des Eglantiers, descendante directe des chiens de la Reine Victoria d’Angleterre. Je suis un Cavalier King Charles, femelle de pure race.
 
Enfin, Câline c’est toujours mieux que hep ! ou ici, le chien ! Je suis née en Belgique au gré des saillies internationales de mes illustres aïeux.
 
Ma mère m’a dorlotée, chouchoutée, lavée, peignée. Inoubliables moments de tendresse au sein de ma tribu, forte de deux frères et d’une sœur. Blottis près d’elle au fond de l’infranchissable bac en plastique qui nous hébergeait, nous regardions avec étonnement les humains défiler.
 
Première constatation, les hommes et surtout les femmes jacassent à n’en plus finir alors que nous n’aboyons pratiquement jamais. Il est exact que parfois, surpris par un bruit inhabituel ou agacés par les chats ou les facteurs, nous émettons des protestations. Mais un King n’aboie pas, n’est-il pas ?
 
Un jour, un samedi je pense, puisque jour de grand bain, ils sont venus, curieux comme les autres, émerveillés par nos frimousses. On y est tous passés à faire l’ascenseur entre notre bac et les bras de Madame.
 
Nous, on sentait bon la litière, eux avaient une désagréable odeur d’homme. Lui, imprégné de nicotine, elle, aspergée de ce qu’ils osent appeler un parfum.
 
Nos yeux se sont croisés et cette étincelle a suffi pour créer le choc ! Je suis restée dans leur bras plus longtemps que mes frères et sœurs et cela a fini par m’inquiéter. Les autres étaient repartis jouer et moi, j’avais le vertige à une telle hauteur.
 
Ensuite, ils m’ont déposée sur le comptoir. Et vas-y que j’te zyeute. On a vérifié mes pattes, mon dos, mes yeux, mes oreilles et même mes dents !
 
J’avais honte !
 
Vous vous rendez compte ! Comme au marché aux esclaves ou aux bestiaux. Moi, de lignée royale ! Je jetais des regards éperdus vers Maman qui, dressée sur ses pattes arrières, n’en perdait pas une miette.
 
Le vendeur ne tarissait pas d’éloges sur ma sociabilité, mon calme, mon amour des enfants et du jeu. Evidemment ! Je suis un King, donc parfait. Inutile de me vendre comme n’importe quel clébard. Je vous le répète, je suis sans défauts.
 
Après un échange de papiers semblables à ceux qui tapissaient le fond de mon bac, une poignée de mains, une poignée de pattes, un regard implorant à Maman et une immense curiosité, me voilà, toujours avec le vertige, dehors en plein soleil.
 
Les yeux en boule de loto, je lève mon regard vers celle qui deviendra ma maîtresse et je lui dis :
 
— S’il te plait, rassure moi, parle moi, je suis malheureuse et j’ai peur
 
Vous savez, quand un petit bout de ma race fait ce genre de prière, les humains fondent comme glace au soleil et …cela n’a pas raté, la caresse est venue. Ah, ces mains, même parfumées, quel pied !
 
Et voilà que l’on m’emmitoufle dans une couverture (rose pour les filles) et que l’on me dépose dans un panier qui ne sent absolument rien. Quelques instants de répit, un grand claquement et un bruit inconnu, régulier, désagréable de moteur.
 
Au secours, ça bouge. Je rentre ma tête sous la couverture, puis la ressort, dévorée de curiosité. Le bruit s’amplifie, le mouvement de balancement aussi, ma vision n’est pas assez rapide pour saisir toutes les images que je perçois par la vitre de l’auto.
 
Mon maître qui semble commander à ce mastodonte bruyant et fumant me jette, par dessus son épaule un coup d’œil complice signifiant :
 
— Ne t’en fais pas, je l’ai bien en mains…
 
Ouais, je suis projetée en avant, puis en arrière, balancée de droite à gauche au gré des virages. Je subis mais n’en pense pas moins.
 
La vitesse augmente, le bruit aussi. Dieu des chiens, faites que je ne sois pas malade. Mais non, tout compte fait, le confort n’est pas si mal. Il y a de l’air qui filtre par la fenêtre. Je suis bien.
 
On s’arrête, le bruit disparaît. Tudieu que cela fait du bien. Où suis-je ? Mes maîtres ne sont plus là.
Et oui, je dis mes maîtres car j’ai compris, dans mon petit cerveau que je vivrais désormais avec eux. Il fait froid, c’est l’hiver mais ma couverture tient bien chaud. Très vite, elle a pris mon odeur.
 
J’irais bien faire un petit pipi, non que ce soit urgent, mais rien que pour soulager mon angoisse.
 
Le temps s’allonge. Je fais une prudente exploration du monstre. Aucune ouverture sinon un filet d’air de mon côté. Bon, je crois que je vais dormir un peu, le temps passera plus vite.
 
D’ailleurs à chaque absence de mes maîtres, j’ai un petit pincement de cœur. Vont-ils revenir ? Pourquoi ne puis-je les accompagner ? Heureusement, ma notion du temps est très imprécise. Donc lorsqu’ils annoncent :
 
— Je m’en vais pour quelques minutes ou
— A ce soir
 
le stress est le même. Par contre, ils sont prévenus, si la période dépasse la constriction de mes sphincters, gare aux dégâts.
 
Mais, ils sont revenus, comme ils sont toujours revenus par la suite. Et quand, vraiment, ils s’absentent pour une longue période, ils me mettent en vacances chez une copine qui a deux filous de caniches aussi amicaux que renifleurs
 
Pour l’instant, on roule dans le monstre. Je commence à avoir une bombe en lieu et place de ma vessie. Un petit pet, peut-être ? Non, pas sur cette superbe couverture et surtout pas dans « mon panier ». Pourtant, parfois, eux ne se privent pas. Ils croient que je n’ai pas entendu mais mon ouïe est cent fois supérieure à la leur et mon odorat est incommensurablement plus développé que leur petit nez de rien du tout. Bref, pendant quelques instants, leur bonne odeur couvre les infectes émanations du monstre.
 
Brusquement, j’ai eu peur. J’ai été projetée contre le siège arrière et ai atterri, cul par dessus tête dans le fond de l’habitacle. Maître a serré les dents et les fesses quand il a vu débouler mon collègue devant ses roues. Le fautif a filé mais moi j’ai été transformée en boulet.
 
A quand la ceinture pour mes congénères ?? 
 
Ah, je pourrais vous en conter sur les « promenades » dans le monstre ! D’abord, ils bouclent une espèce de laisse à l’effet de ne pas se perdre (à mon avis). Ensuite, ils me regardent dans tous les miroirs. Je leur souris à chaque fois, mais le miroir change de place ! A quoi bon me regarder si moi je ne peux voir que leur dos ! Parce que je suis toujours derrière, moi, et… sans laisse !
 
Il y a des copains à moi qui préfèrent voyager sur la tablette arrière, près de la vitre, mais c’est inconfortable, trop chaud en été, trop de courant d’air aussi et, en plus, on voit tout à l’envers !
 
Il y a même des maîtres qui installent une effigie de nous, à tête branlante, en essayant de nous faire croire que c’est la place idéale. Ils nous prennent vraiment pour des tarés. On sait très bien que ce ne sont que des peluches malodorantes ou des plastiques froids et sans goût. Et même s’ils branlent du chef à chaque cahot du monstre, hop, un coup de dent, on tire et voilà la marionnette transformée en hot dog.
J’ai entendu dire par Papa, qui a beaucoup voyagé, que certains collègues (souvent atteints de gigantisme, il est vrai) étaient enfermés dans une remorque du monstre avec juste quelques petites ouvertures pour respirer. Ils doivent souffrir, c’est sûr mais c’est parfois bien fait pour eux ! Ils n’avaient pas à se montrer agressifs envers tout un chacun.
 
Papa m’a conseillé d’éviter ce genre de molosses ou, en cas d’urgence, de me coucher sur le dos, le ventre à l’air, ce qui est un signe évident de soumission. Vaut mieux un pleutre prudent qu’un intrépide à trois pattes. Moi, j’ai opté, une fois pour toutes pour la gentillesse et j’évite les conflits hasardeux.
 
J’ai bien tenté de passer sur les sièges avant en évitant les coups de cette espèce de canne que mon maître manipule tout le temps. Et zou ! que je penche la canne en arrière, puis en avant, à droite ou à gauche et à chaque fois le monstre gronde.
 
J’ai essayé parce que devant il y a les genoux et une vue imprenable. Mais à chaque tentative, j’ai failli me casser une patte et j’ai pris une engueulade en plus. Donc … à l’arrière. Sauf, sauf… quand le maître est seul. Alors, parfois, il me laisse monter sur le siège à côté de lui. Il préfère que je sois assise sur un siège interdit plutôt que me laisser courir dans ses pieds, ce qui, hurle-t-il, est extrrrrèmement dangereux ! Bon, s’il le dit !
 
Je vous ai dit que je n’aboyais pas. Ce n’est pas tout à fait la vérité. Quand maître me laisse seul dans le monstre, il lève un doigt impératif et me dit :
 
— Tu gardes la voiture
 
Bon généralement, moi je dors mais mon ouïe m’avertit immédiatement si quelqu’un touche au monstre ou frappe à la vitre. Alors, j’ai peur et j’aboie. Ce que je ne devrais pas faire c’est remuer la queue en même temps. Cela ne fait pas sérieux et mon pouvoir de dissuasion s’en trouve singulièrement diminué !
 
Mais qu’est-ce qu’ils peuvent être stupides ces humains ! Pourquoi frapper sur les vitres ? S’ils veulent entrer, ils n’ont qu’à le demander au maître. Est-ce que je gratte à la vitre, moi, uniquement pour voir leurs tronches ? Arrêtez de nous prendre tous pour des Rottweiler ! Et la tendresse bordel ?
 
Parfois le maître, plus souvent, elle, met de la musique. J’aime bien la musique, elle adoucit les heurts …Pas toutes les musiques évidemment. J’aime bien les trucs syn

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