C est qui celui-là
130 pages
Français

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C'est qui celui-là , livre ebook

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Description

Un petit garçon s'interroge devant une photo de famille. La personne qui a été immortalisée est noire alors que lui est blanc : qui c'est celui-là ? La question est posée à sa grand-mère. Elle entame alors une résurrection du passé colonial, des ancêtres martiniquais pour que son petit-fils ait toute l'histoire de sa famille en mémoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mars 2009
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342012705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

C'est qui celui-là
Milaine Schott
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Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
C'est qui celui-là
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je remercie mon époux Frédéric pour sa compréhension et sa patience pendant toute la durée de mon travail d’écriture. Je remercie également Marguerite pour son regard avisé, ma soeur Germaine pour sa précieuse collaboration dans nos recherches généalogiques qui ont inspiré la première partie de ce livre. Pour ses prises de vue de vacances en Martinique qui ont guidé mon choix de couverture. Merci à Christian-Frédéric et à Frank pour leur aide précieuse sur un plan technique et informatique.
 
 
 
Préface
 
 
 
Je fis un rêve dans lequel j’étais en Martinique, mon pays d’origine. Pays qui m’est inconnu jusqu’à ce jour. Je me trouvai parmi une foule de gens, membres de notre famille et amis de notre mère. Une grande réception avait été organisée.
Je vis mes deux soeurs entrain de danser joyeusement lorsque survint notre mère – qui a quitté ce monde depuis le 10 janvier 1997 – vêtue d’une longue robe martiniquaise en tissu de madras, couleur rose pâle, rayée de lignes blanches et vertes. Elle portait sur ses cheveux blanchis teints en noir, un ruban de même texture et de même couleur que sa robe.
Maman surgit à quelques pas de moi. A ma stupeur, attrapant le bas de sa robe, elle le replia à la taille sur sa hanche gauche. Elle se mit à danser une biguine endiablée, nous invitant à la rejoindre. Elle criait d’une voix décidée : « mé zanmis en nous danser ! » (mes amis dansons !)
Quand je revins de ma stupeur, je vis notre mère Aurélie – dont je vais raconter l’histoire – porter la main à son front et disparaître sous les marches d’un escalier. Elle continuait à frapper son front avec sa main, comme pour faire comprendre qu’elle avait un trou de mémoire. Geste significatif pour moi, car notre mère fut enlevée par la maladie d’Alzeimer.
Mon rêve s’arrêta sur cette image très forte, et je réalisai qu’il portait sur deux mots prépondérants : Famille et Mémoire.
La nuit suivante, après minuit, j’eus un sommeil très agité. Des souvenirs racontés par maman de son vivant venaient et revenaient sans cesse dans mon esprit, à tel point que je dus me lever pour les transcrire. La destinée d’Aurélie part d’une chaîne familiale dont les tout premiers membres connus et reconnus furent essentiellement des femmes.
En se frappant le front, Aurélie me mettait en garde contre l’oubli. Il est effectivement difficile, les années passant, de reconstituer et de repositionner chronolo­giquement les clichés sortis du passé.
C’est e n remontant un parcours mental de soixante années que je vais essayer de parler de celles les plus marquantes de la vie d’Aurélie et de sa famille, sans chercher à énoncer la vérité historique des faits, des lieux et des dates. Ma seule préoccupation sera celle de faire renaître une vérité encore vivace dans ma mémoire. J’essaierai de capter au passage les images y défilant encore comme un film. Elles survoleront les dix-neuvième et vingtième siècles, en portant un clin d’oeil sur la vie de nos ancêtres féminines pour se terminer sur celle d’Aurélie et de Richard, son époux.
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
A nos enfants Marguerite et Charles, A nos petits-enfants et nos arrières-petits enfants .
 
L’admiration que je vouais à mes parents m’a incitée à raconter leur histoire afin qu’ils soient mieux connus de leurs descendants. Notre père Richard était un homme courageux, bon et extrêmement discret à propos de lui-même et de sa famille. Notre mère Aurélie était plus expansive. Elle aimait à raconter ce qu’elle avait vécu et ce qu’elle avait entendu dire. Elle est devenue la mémoire orale de tout ce qui touche à notre famille. Elle représente à mes yeux la jeune martiniquaise issue d’un milieu très humble, qui méritait un titre de noblesse du fait de sa vaillance, sa fidélité et sa générosité, tel un noble chevalier du temps passé. Elle est devenue l’héroïne, de mon premier roman, au surnom de Princesse d’Orléans , titre qu’elle avait reçu de son entourage au Carbet en Martinique. Etait-ce la blancheur de sa peau et ses tâches de rousseur qui rappelèrent aux carbétiens, la venue sur leur île dans le passé, d’une personnalité européenne ?
Pour l’anecdote, la Martinique fut colonisée sous le règne de Louis XIII, en 1635 ; ce roi eut deux fils dont Philippe d’Orléans !!!
Après avoir évoqué un rêve qui m’avait fortement frappée, je vous entraîne dans l’histoire qui va suivre à assister au déroulement de la vie de mon héroïne. Les souvenirs de jeunesse que ma mère Aurélie nous racontait, ont réveillé les miens où interviennent mes parents et mes deux soeurs.
Dans cette histoire, je nomme par leurs prénoms, Aurélie et Richard mes parents, pour lesquels j’ai toujours eu un très grand respect. Je me soustraies ainsi à ma propre émotivité qui risquerait de modifier la réalité des faits. J’essaie de décrire le mode de vie qu’ils ont connu au cours du vingtième siècle. Ainsi positionnée, un peu en retrait, je peux observer avec attention la vie de ce couple sous ses aspects affectifs, sociaux et spirituels. Je les imagine du temps de leur vivant, et je me découvre à nouveau confrontée avec eux aux situations qui se présentent. Je suis témoin d’évènements. Je les ai ressentis avec la perception de l’âge que j’avais quand ils sont survenus. Je les rapporte aujourd’hui avec mes réflexions et mes mots d’adulte.
Pour transcrire les expressions en patois prononcées autrefois par ma mère martiniquaise, j’ai utilisé chaque fois que cela était possible, le lexique de l’Assimil Evasion « LE CREOLE MARTINIQUAIS ». J’ai par ailleurs traduit phonétiquement les paroles en patois que j’avais entendues et qui résonnent encore telles quelles dans mon souvenir.
 
 
 
Introduction
 
 
 
C’est qui celui-là
Le titre de ce livre correspond à la question posée par un petit garçon qui regarde un tableau de famille accroché au mur du salon. Il y découvre parmi de nombreuses personnes, l’unique portrait d’une femme noire. Sa curiosité l’entraîne dans un dialogue avec sa grand-mère. Il apprend l’histoire et le destin en Métropole de son arrière grand-mère AURELIE QU’ON APPELAIT PRINCESSE D’ORLEANS. Il découvre en même temps l’émergence et la destinée de la Martinique, pays de ses ancêtres.
Des Princesses en Martinique
Pourquoi les gens de la Martinique habitant la région du Carbet, près du quartier du Prêcheur, avaient-ils surnommée Princesse d’Orléans cette fillette de leur entourage, notre mère, qui porta fièrement ce surnom durant toute sa vie ? Quand elle devint maman, Aurélie raconta à ses enfants que les gens qui la voyaient vivre lui reprochaient à la fois sa fierté et ses manières de petit chat sauvage courant partout et grimpant aux arbres. Sans le savoir, expatriée vers la France, elle rapporta avec elle ce titre qui retrouvait ses origines dans un pays qui, il y a environ quatre siècles, était encore un royaume avec ses princes et ses princesses.
Dialogue dans le salon
L’arrière petit-fils d’Aurélie est en visite chez sa grand-mère maternelle qui habite dans un pavillon de la banlieue ouest de Paris, tout près de Versailles et de St-Germain-en-Laye, sur les anciennes terres de chasse des monarques de France. En poussant la porte d’entrée de cette demeure, on entre de plain pied dans un séjour divisé en salle à manger et en salon. La décoration est celle d’un intérieur de petite bourgeoisie avec ses tapis persans usagés, ses meubles et ses chaises d’époque Louis XV et Louis XVI, ses fauteuils confortables recouverts d’une tapisserie aux motifs Van Gogh « les Iris », aux teintes dominantes vert amande et mauve. L’enfant est assis sagement sur la banquette à trois places recouverte du même tissu, il regarde les lieux. Sur le mur au-dessus du bureau, on peut voir suspendu un encadrement photo sous verre. Des photos de famille y sont exposées jusqu’aux 4èmes générations paternelles et maternelles. Le petit garçon âgé de 5 ans, actuellement le dernier de la famille, contemple les photos. Ravi de découvrir son portrait, il commence à mettre des noms sur les visages qu’il reconnaît : Philippe, Sophie, papa, maman, mes soeurs.
Soudain, son regard s’arrête sur la personne qui se trouve en bas à droite de l’encadrement. Elle n’est pas comme les autres personnes, c’est une femme de couleur très foncée, au type négroïde très marqué. L’enfant la désigne du doigt et dit : « c’est qui celui-là ? ». Bien sûr ce type de personne n’est pas courant dans son entourage immédiat. Sa grand-mère, d’origine antillaise, le renseigne. Elle lui apprend qu’il s’agit de leur aïeule à lui et à ses trois soeurs, c’est la grand-mère de grand-maman du côté paternel.
G.M. – (en désignant du doigt deux photos) : Tu vois, le papa de grand-maman ressemble à cette dame.
L’enfant acquiesce d’un mouvement de tête pour exprimer qu’il a compris. Il murmure un « oui » tout timide ; il pressent dans son for intérieur une révélation qu’il ne peut pas tout à fait intégrer dans sa pensée.
Ce petit garçon métropolitain, au sang mêlé d’alsaciens, de parisiens, de charentais, de vendéens, à la peau blanche légèrement mate, aux yeux noisette, et aux cheveux bruns, est en partie le résultat de métissages successifs d’une branche de ses tout premiers ancêtres indiens arawaks, puis caraîbes, certains mêlés à des européens (champennois, gersois, normands…) et plus tard à des populations africaines. Il est le petit-fils de la jeune Aurélie qu’on appelait Princesse d’Orlé

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