Bilan d une brève histoire
144 pages
Français

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Bilan d'une brève histoire , livre ebook

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Description

Ils se sont connus sur Internet et ont décidé de passer outre les convenances, de se rencontrer. De leur amitié naît bientôt un amour impossible, une passion qui va à l’encontre des convenances. Il a une famille mais succombe à son charme. Mais rapidement, cet amour dévoile ses faiblesses. Elle lui est fidèle comme un chien et souffre en silence comme un chat. Lui est malin comme un singe et batifole, léger comme un papillon. Elle est sincère et patiente mais Lui est calculateur et égoïste. Son cynisme à lui parviendra-t-il à détruire ses sentiments à elle ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748374360
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bilan d'une brève histoire
Sergine Pétale
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Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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Bilan d'une brève histoire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tu es entré dans ma vie tout en douceur par le biais d’un tchat. Tu partageais ton PC avec ta compagne. Tous les soirs, vous veniez à tour de rôle taper la discute et rigoler un peu.
A 22 h 00, tu apparaissais tranquillement en toute discrétion et je m’habituais à ton pseudo, à ta présence et à la pertinence de tes propos. Tu faisais partie de cette communauté que représente un tchat. J’appréciais ton calme et ton humour.
Nous passions des soirées entières à nous détendre, à plaisanter et à oublier nos problèmes dans cette joyeuse foire d’empoignes qui rend le net si vivant.
 
Puis ce tchat a fermé et pour beaucoup de ses membres, ce fut la déception et la peur de ne plus nous réunir, notre belle communauté implosait. Nous nous sommes échangés nos adresses de messagerie instantanée sur un autre site et sans aucune préméditation, nous nous rencontrions parfois certains après midi jusqu’aux environs de 16 h 00, heure à laquelle tu disparaissais pour aller chercher ton fils à la sortie de l’école.
Je respectais ton couple, la petite famille que vous formiez me ravissait et j’appréciais votre gentillesse.
 
A l’époque, je ne travaillais pas régulièrement et passais le plus clair de mon temps à traîner sur le net, dans l’attente d’une mission intérimaire ou d’un CDD. Toi, ton travail matinal te permettait d’être disponible l’après midi. Nous discutions sans malice de tout et de rien. Nous étions heureux de partager ces quelques heures en tête-à-tête. Une sincère amitié naissait entre nous.
Avec le recul, rien ne le laissait prévoir mais je pense que nous commencions inconsciemment, je dirais même insidieusement, à nous aimer.
* * *
C’est avec mon ordinateur et ma Persane de chatte sous le bras que j’ai débarqué dans une résidence-hôtel d’une ville de province où un travail m’y attendait. C’était en janvier, j’avais froid au corps et au cœur. Pendant quelques mois, nous nous sommes perdus de vue.
 
Je passais mes week-ends à prendre le TGV pour aller faire mes cartons et bazarder mes meubles, la semaine à me mettre au courant de la charge d’un nouveau poste où les peaux de bananes des nouveaux collègues m’horripilaient.
Bonjour l’accueil !
Il fallait que je m’accroche, ils me testaient.
 
Pour rien au monde, je ne voudrais revivre cette période de ma vie : c’était l’angoisse et le surmenage me guettait ! Mon dos cassé par la mise en carton hebdomadaire de mes affaires et le stress me faisait terriblement souffrir.
Mes soirées de solitude dans cette résidence-hôtel étaient tristes. Je me remettais en question. J’étais en train de prendre un virage à 180°, je quittais tout : mes parents, ma famille, mes amis, un superbe appartement et mes repères… Mais il fallait que je sois raisonnable, c’est ici que l’on me proposait un travail fixe. Je devais effectuer un essai de trois mois mais au bout d’une semaine, on me suggérait déjà de signer mon contrat de travail. J’étais la personne idéale pour la fonction.

Je devais donc maintenant me mettre à la recherche d’un nouvel appartement que j’ai trouvé après en avoir visité : des moches, des insalubres et des déprimants. Enfin, j’ai trouvé celui que j’occupe toujours aujourd’hui dans les beaux quartiers de cette ville après avoir montré patte blanche et versé une caution exorbitante.
 
J’ai vécu les joies d’un déménagement mouvementé, la perte de deux cartons ne contenant que des valeurs sentimentales, bien inutiles et futiles, à en croire l’interlocutrice de la société de déménagement fatiguée par mes nombreuses réclamations.
Tu parles : la disparition de toutes les photos de ma vie, mes films et souvenirs de voyages… une paille quoi… C’était à me faire regretter d’avoir souscrit une assurance n’assurant rien du tout en fait… sans vouloir faire preuve de mauvais esprit : sans doute pas perdus pour tout le monde ces cartons mais bon… ainsi va la vie !
 
Après avoir couru les magasins pour commander de nouveaux meubles, j’ai réinstallé la chatte dans sa litière et mon ordinateur à l’ADSL : mes amis du net me manquaient terriblement…
* * *
Sur le net, on se souhaite les anniversaires et le 23 avril au matin, avant de partir au bureau, je me suis connectée pour te faire parvenir une carte afin de te souhaiter un bon anniversaire.
Le 18 septembre précédent, tu n’avais pas oublié le mien, je me souviens du choix de ta carte : une vieille arête de poisson en n’oubliant pas de me traiter de vieux fossile alors il ne fallait pas que je loupe le tien.
Le même soir, j’apprenais le décès de mon père. Un bonheur, un malheur, le même jour !
* * *
Coupable ! Je me sentais coupable d’avoir laissé mon père malade, mon départ pour la province n’avait-il pas accéléré le processus de son mal ? Je l’avais forcément abandonné et il avait eu besoin de moi sans vouloir me l’avouer ouvertement. Je m’en apercevais par ses appels téléphoniques de la journée. Il me savait au bureau et pourtant il m’appelait à mon domicile. Le soir, mon répondeur téléphonique clignotait et je recomposais le dernier numéro reçu, immanquablement je tombais chez mes parents et toujours ils me certifiaient ne pas m’avoir appelé et que tout allait bien…
C’est pleine d’amertume que je raccrochais après avoir fait le tour et pris des nouvelles de chacun des membres de la famille mais n’étais-je pas une fille indigne ? Je les avais en quelque sorte abandonnés.
* * *
Il fallait impérativement que je retourne au bureau le lendemain matin pour régler quelques dossiers avant de sauter dans le train.
Je craignais de ne pas pouvoir embrasser une dernière fois mon père. Je savais qu’il voulait être incinéré et j’avais peur de ne pas le revoir « entier ».
Après un voyage qui me parut trois fois plus long que d’habitude, je suis revenue au nid, j’étais vide.
 
Le thanatopracteur venait de terminer son travail et Papa souriait. Il était apaisé et ne souffrait plus. Pourquoi était-il parti sans me parler ? Nous avions encore tant de choses à nous dire…

Le crématorium, une rose blanche à chacun, voir ton cercueil entré dans les flammes d’un four, la présentation des condoléances, les remerciements… toutes ces images sont gravées dans ma mémoire et défilent comme un film puis le choix de l’urne pour y mettre tes cendres.
Cela fait cinq ans que tu nous as quittés mais il ne se passe pas un jour, une nuit sans que je ne pense pas à toi. Tu me manques Papa !
* * *
Il est vrai que la mort fait partie de la vie et la vie continuait mais je n’avais plus le cœur de me rendre sur le net, j’éprouvais trop de chagrin, trop de pudeur, je ne pouvais pas raconter.
Les jours s’écoulaient et je ne donnais plus signe de vie. Je n’ouvrais même plus mes e-mails. Je m’abrutissais de travail, mon refuge quand je ne vais pas bien.
 
Puis un soir en me rendant sur une de mes boîtes aux lettres pour y rapatrier un dossier du bureau, au détour d’une fenêtre, j’ai rencontré ta compagne qui a su me consoler un peu en trouvant les mots justes et m’a persuadé de revenir me changer les idées. Les amis s’inquiétaient de mon silence. J’ai pris conscience que ma peine me rendait égoïste.
Aujourd’hui, je sais et je peux dire qu’elle aurait mieux fait pour elle de ne pas me croiser. Sans le savoir, elle décidait d’une part, de la perte de votre couple et d’autre part, de notre avenir.
* * *
Je suis retournée chaque soir vous rejoindre, vous mes amis du net qui avez si bien su trouver les mots qui ont mis du baume sur mes maux.
Innocemment, c’est dans la gueule du loup que je me jetais… aujourd’hui mon chagrin est infiniment plus profond et les blessures resteront à jamais ouvertes. Je paye cash tout le mal que j’ai fait !
* * *
Nous étions ravis de nous retrouver pour deviser, coincés dans des petites fenêtres qui clignotaient de partout. Nous nous invitions d’une fenêtre à l’autre à venir participer aux discussions. A l’inverse d’un tchat où tout le monde se retrouve dans la même salle, je me suis très vite aperçue que nous nous regroupions en fonction de nos sympathies et de nos affinités mais cela ne restait que du virtuel.
 
Un ami commun lança l’idée de nous rencontrer « pour de vrai », en chair et en os, et émit le souhait de venir me voir. Vous veniez de très loin lui rendre visite et il suffisait de faire quelques kilomètres de plus pour venir faire plus ample connaissance.
D’un naturel un peu sauvage, j’avais rarement accepté de rencontrer des gens du net, mis à part deux amies l’année précédente avec lesquelles j’avais découvert les vacances au camping.
 
Pourtant c’est tout à fait confiante et avec un réel plaisir que je vous ai invité à venir passer une journée avec moi. La date du 13 juillet fut retenue. Le moment du passage du virtuel au réel était arrivé. Enfin nous allions pouvoir nous parler face à face sans écran interposé, voir nos visages, nous sentir, nous embrasser… nous nous connaissions qu’en photos et ta photo m’avait étrangement intriguée.
 
Ce fut une journée merveilleuse et pleine de joie. Le trac de la rencontre et notre timidité envolés, nous avons déjeuné et bu du bon vin, nous nous sommes promenés au parc, puis vous êtes restés pour le dîner. De cette belle journée, il m’en reste un souvenir inoubliable.
Plus tard, tu m’as avoué que c’est au cours de cette journée que tu as commencé à ressentir une attirance physique pour moi.
* * *
Le rêve de votre couple était de partir vous installer

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