Aux côtés des plus pauvres
130 pages
Français

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Aux côtés des plus pauvres , livre ebook

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Description




Ce septième volume des Écrits de frère Roger réunit

Fleurissent tes déserts

et la première moitié de

Passion d’une attente

. Les pages de journal que contiennent ces deux livres racontent les années 1977 à 1980. Comme les volumes précédents, celui-ci enrichit le journal paru autrefois de textes inédits, récits, lettres aux jeunes, extraits du conseil annuel de la communauté.



Dans ces années-là, les frères de Taizé, autant que les jeunes générations, sont devenus très sensibles aux injustices à travers le monde. Frère Roger donne des signes de solidarité en allant lui-même pour des périodes partager l’existence des plus démunis. Il voudrait montrer qu’il ne s’agit pas seulement de les aider mais aussi de les écouter et d’apprendre à leur contact tout ce qu’ils ont à transmettre.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782850404207
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frère Roger, de Taizé
Aux côtés des plus pauvres
Fleurissent tes déserts
et
Passion d’une attente I
1977-1980
Collection
Les écrits de frère Roger,
fondateur de Taizé
copyright © 2017 Ateliers et Presses de Taizé,
71250 Taizé, France
Photos de couverture : S. Leutenegger
ISBN 978 2 85040 419 1
e-book ISBN 978 2 85040 420 7
Communauté, 71250 Taizé
Tél. 03 85 50 30 30
community@taize.fr – www.taize.fr
Le plus grand des risques
1979

 
L’attention aux plus pauvres est une constante dans l’histoire de la communauté de Taizé. En 1950-1951, celle-ci a à peine dix ans d’âge que déjà des frères commencent à partir partager en petites fraternités la vie des plus déshérités. Non pas seulement dans un esprit d’entraide mais pour les écouter et recevoir ce qu’ils ont à donner.
Un évêque âgé raconte : « En 1965, partant pour être prêtre au Brésil, j’ai eu l’occasion de rencontrer frère Roger et il m’a dit : ne méprisez pas la foi des humbles, ils disent leur amour pour Jésus, pour la Vierge Marie, pour l’Église, avec des chants, des mots, des gestes, des actes de dévotion sortis du fond du cœur et qui nous étonnent parfois. Écoutez-les, respectez-les, aimez-les tels qu’ils sont. Ils feront grandir votre propre foi. Ces paroles m’ont guidé tout au long des cinquante années de ministère que j’ai passées au fin fond de la forêt amazonienne. »
En 1976, frère Roger est amené à partir lui-même passer une période dans un quartier très pauvre de Calcutta, avec des frères et une équipe intercontinentale de jeunes. Le précédent volume des Écrits de frère Roger se termine par le récit de ce temps passé dans la grande ville indienne, non loin de la maison de mère Teresa.
On va le voir maintenant partager les conditions d’existence d’une population chinoise défavorisée vivant dans des jonques sur la Mer de Chine (1977), rejoindre un an plus tard les habitants d’un quartier pauvre au Kenya (1978) puis les indiens mapuches au sud du Chili (1979). Il explique pourquoi dans la page qui suit, extraite de diverses rencontres qu’il fait au début de l’année 1979, avec les évêques d’Amérique latine réunis à Puebla, avec des jeunes en France, en Suisse, en Espagne.

 
Dans la présente période de l’histoire, l’humanité se trouve placée face à deux chemins : ou bien elle se fractionnera et s’atomisera, ou bien les chrétiens seront un ferment d’amitié et de communion si fort qu’ils l’aideront à tenir en une seule famille humaine.
Depuis la nuit des âges, répartis à travers la terre, un petit nombre de femmes et d’hommes, cherchant à réconcilier en eux lutte et contemplation, ont pu modifier le cours de l’histoire et réinventer le monde.
Le futur de l’humanité se fera avec ou sans les chrétiens. À nous de savoir si nous allons répondre à cette interrogation et chercher à devenir ce que nous sommes au cœur de notre cœur, l’image et le rayonnement de Dieu au milieu des humains.
C’est parce que nous pressentons la grave situation de l’humanité que, avec mes frères ou avec des jeunes, nous allons vivre dans des quartiers parmi les plus délaissés, dans les continents du sud, au cœur des masses.
Si nous y allons, c’est avant tout pour y partager les mêmes conditions que les plus pauvres. Mais c’est aussi pour soutenir des jeunes qui prennent, pour leur peuple, des initiatives constructives. Ces initiatives sont inspirées par leur culture, par leur génie propre, elles viennent du tréfonds de leur conscience.
Ces jeunes des quartiers les plus abandonnés ont des suggestions concrètes, réalistes. Mais eux aussi, comme les jeunes Européens, connaissent parfois le découragement et risquent alors de basculer dans le scepticisme, la passivité, la résignation, ou bien d’en arriver au désespoir de la violence.
Menant cette existence dans des bidonvilles, avec mes frères, avec des jeunes, nous savons que l’essentiel est d’aller à la source qu’est le Christ, y aller par la prière, par l’eucharistie. Et plus nous puisons dans la prière des énergies créatrices, plus s’intensifie notre capacité de concrétiser une communion avec les humains qui va jusqu’au partage des biens matériels.
Dans l’histoire humaine, un partage des biens, spirituels et matériels, n’a jamais été plus urgent, ne serait-ce que pour la paix mondiale.
Aujourd’hui ce partage s’impose entre toutes les générations. Nous verrions naître de nouvelles séparations si nous acceptions qu’il y ait une Église des jeunes, ou une Église des pauvres, ou une Église des élites, intellectuelles ou autres.
Aux aînés de participer à une aspiration de tant de jeunes, habités jusqu’à l’angoisse par la recherche d’un partage avec les masses des pauvres.
Si nous tous qui en avons la possibilité nous nous décidions à préparer un plan de quatre ou cinq ans, en vue d’abandonner les biens non indispensables à nos existences, alors notre engagement concret soulèverait une crédibilité dans nos paroles. Avec beaucoup de jeunes, tous ensemble, nous sortirions d’une des impasses du temps présent.
Y en aura-t-il beaucoup qui seront prêts à établir pour leur propre vie un tel plan concret de partage ? Et, parmi les plus jeunes, y en aura-t-il beaucoup qui se décideront à acquérir les compétences qui leur permettront, un jour, d’animer un partage à l’échelle planétaire ?
Bien sûr, en vue d’un plan de partage, il importe de ne pas en arriver à une austérité qui glace le cœur, déshumanise et fait pression en donnant mauvaise conscience aux autres. Partager ne peut pas nous faire oublier de tout disposer dans la beauté simple de la création et souvenons-nous que l’art est un don de Dieu.
Quand nous vivons dans des quartiers pauvres, nous nous posons la question : partir au loin rejoindre les plus rejetés de la société, est-ce cela, prendre des risques pour l’Évangile ? Oui, mais tout n’est pas là. Aller jusqu’à distribuer ses biens, engager ses énergies dans la lutte pour la justice, est-ce cela prendre des risques ? Oui, certainement, et pourtant là n’est pas le tout de l’engagement du croyant. Donner toutes ses forces pour participer à l’enfantement d’une humanité nouvelle, serait-ce alors cela, prendre des risques ? Oui, mais tout n’est pas encore là. Ces engagements peuvent être pris sans la brûlure d’un amour.
Pour tout chrétien sans exception, quel est alors le plus grand des risques ? Le plus grand risque à prendre, c’est de vivre la pâque avec Jésus, c’est-à-dire accompagner le Christ qui, jusqu’à la fin du monde, est en agonie pour chaque être humain. Le plus grand des risques, c’est de consentir à porter dans son être total, corps et esprit, les marques du Christ Jésus crucifié, pour vivre déjà sur cette terre des commencements de résurrection.
Fleurissent tes déserts
Journal 1977-1979

 
Fleurissent tes déserts rassemble les pages de journal écrites par frère Roger pendant les années 1977 à 1979. Dans sa première édition, le livre s’appelle Fleurissent les déserts du cœur , puis frère Roger simplifie et raccourcit ce titre.
Quand il va pour un temps partager l’existence des plus démunis dans l’hémisphère Sud, en Inde, au Kenya, au Chili, mais aussi quand il dialogue quotidiennement avec des jeunes de beaucoup de nations sur la colline de Taizé, frère Roger rencontre les déserts du monde contemporain : déserts matériels ou spirituels, déserts de l’indigence ou du doute, du découragement et d’un avenir bouché.
Alors, au long des pages de son journal, vient et revient constamment la question qui brûle son cœur : comment éveiller sur la terre l’espérance du Christ ou, tout au moins, pour les non-croyants, le bel espoir humain ?
Quelques textes inédits qui n’étaient pas contenus dans l’édition originale du livre – extraits du conseil annuel de la communauté, fragments de méditations prononcées lors de rencontres avec des jeunes, récit d’une visite à Moscou – sont ajoutés dans la présente édition, ainsi que des notes permettant de mieux comprendre certains passages.

 

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