Angoisse... mon amie
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Angoisse... mon amie , livre ebook

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Description

« Jusqu'à présent, j'ai vécu et combattu de nombreuses phobies tout au long de ma vie. La phobie sociale, la peur de devenir folle, celle des couteaux, la peur de me faire agresser, qu'on me drogue, d'être dans les centres commerciaux, de marcher dans la rue et d'être dans un ascenseur. La plus tenace a été la peur de parler en public. J'ai gagné certaines batailles par la force de ma volonté de toujours vouloir aller de l'avant et de vivre ma vie ; d'autres, par le soutien que l'on m'a apporté en thérapie. Je ne voulais pas laisser l'angoisse remporter la victoire. Cette bête sournoise est devenue mon amie, car elle me forçait à agir pour me sentir mieux. » Une enfance et une adolescence chaotiques et humiliantes, à jamais défigurées par l'alcoolisme et la maltraitance des parents, ainsi que par des expériences traumatisantes, auraient pu faire de Cécilia Richemond une adulte borderline, évoluant sur le fil du rasoir. La tentation de reproduire le passé n'a pourtant jamais pris l'ascendant sur cette femme. Certes, il y eut des phases difficiles mais, au fil de cette autobiographie sincère et jamais larmoyante, l'auteur relate avant tout sa quête de la paix et de la confiance en soi, toutes deux passant notamment par un long processus de résilience et d'apprivoisement des phobies. Une quête désormais accomplie et inspirante, qui nous rappelle la célèbre phrase du philosophe : « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », dont Cécilia Richemond est un exemple éclatant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 mars 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342160093
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Note : les noms des personnes ont été changés pour préserver leur vie privée.
 
 
« J’ai hésité longtemps avant d’écrire mon histoire. Tout le monde, sans exception, recherche le bonheur, l’amour et la tranquillité d’esprit. Pour moi, l’instabilité, l’anxiété et l’angoisse ont rongé ma vie, mais aujourd’hui l’angoisse est devenue mon amie. »
Cécilia Richemond
 
 
« J’ai vécu et combattu de nombreuses phobies tout au long de ma vie. La phobie sociale, la peur de devenir folle, celle des couteaux, de me faire agresser, qu’on me drogue ; la peur d’être dans les centres commerciaux, de marcher dans la rue et d’être dans un ascenseur. La plus tenace a été celle de parler en public. »
Cécilia Richemond
 
Prologue
J’ai cinquante-deux ans et je peux maintenant affirmer que je suis heureuse et mieux dans ma peau. Ce livre, que vous tenez dans vos mains, fait partie de ma démarche de délivrance parce qu’il m’a permis d’évoluer.
 
L’angoisse a fait partie de ma vie avant même que je ne sache la signification de ce mot. Une chose est certaine, j’ai toujours tout fait pour l’empêcher de me gâcher la vie plus qu’elle ne le faisait déjà. Le désir d’apaiser mes angoisses m’a toujours fait réagir. Le désir de ne pas vivre une autre crise m’a toujours fait passer à l’action. Agir et réagir sont, selon moi, des alliés. L’action a été ma force et je crois que c’est ce qui m’a permis de passer à travers les différentes épreuves de ma vie. En ce sens, je dis que l’angoisse a été mon amie parce que j’ai su l’apprivoiser et l’utiliser pour me propulser vers du meilleur.
 
Chacun a son passé. Certaines histoires de vie sont plus faciles que d’autres, il faut bien l’admettre. Et aussi, à une même blessure, chacun réagit différemment, en fonction de qui il est intérieurement dès sa venue au monde. Certains passent à travers plus facilement alors que d’autres peuvent être anéantis. Pourquoi   ? Je n’ai pas cette réponse. Mais je crois que chacun doit tout faire pour s’en sortir, pour trouver des solutions qui l’amèneront vers son mieux-être.
 
J’ai grandi dans un foyer où la boisson régnait en maître et faisait naître le mépris, la méchanceté, les cris, les pleurs, les conflits et les déséquilibres psychologiques. Pour tenter de garder le cap du mieux que je le pouvais, j’ai toujours reconnu les anges qui se présentaient sur mon chemin et dès l’âge de dix-sept ans, j’ai suivi de nombreuses thérapies. Je crois que ces démarches m’ont permis de traverser les épreuves et d’être ici aujourd’hui à écrire ce livre qui est le point culminant de toutes mes expériences de vie et des thérapies entreprises.
En publiant mon histoire, j’espère continuer à me libérer de certaines peurs qui m’habitent encore parce que j’ai un grand désir de fonctionner normalement dans ce monde si difficile, mais que j’affectionne particulièrement, car il me fait grandir sans cesse.
Parler, écrire, évacuer, ça fait du bien. Pour preuve, pour la première fois de notre vie, en ce Noël 2014, les quatre enfants que nous sommes dans la famille, nous avons pu parler ensemble de certains souvenirs malheureux de notre enfance. Et même si c’étaient de mauvais souvenirs, cela nous a fait un bien immense d’en discuter.
Je ne croyais pas, non plus, qu’écrire sa vie avait un tel pouvoir de guérison. J’invite tous ceux et celles qui ont vécu ou qui vivent des épreuves à utiliser leur voix ou leur crayon pour goûter au soulagement que procure le fait de dire les choses et de permettre aussi aux autres, qui peuvent vivre des situations difficiles semblables, de se réconforter en réalisant qu’ils ne sont pas seuls au monde et qu’il y a toujours une porte de sortie.
Bien qu’elle ait été tumultueuse, je crois que la vie a été généreuse envers moi, car elle a semé le désir de m’en sortir et la graine de la résilience. S’il est un cadeau que je veux donner à mes deux fils, c’est bien cet exemple de ne jamais baisser les bras.
 
 
Ce que tu fuis te poursuit, ce à quoi tu fais face s’efface.
Anonyme
 
Il était une fois…
… une fillette de six ans qui jouait dehors à l’école par une belle journée d’hiver. Soudain, elle s’évanouit et quand elle se réveille, elle est en train de vomir dans la neige. Ce n’est pas la première fois que cela lui arrive. Qu’est-ce que cela peut bien cacher   ?
 
Pourtant, cette petite est comblée par la vie. Blondinette aux yeux bleus, elle a une famille, des amis, elle est très sociable et populaire… comme son père, qu’elle adore d’ailleurs. Ses parents, surtout son père, aiment beaucoup faire la fête. Toutes les fins de semaine, des gens se rassemblent chez eux. Son père chante et danse. Il est aimé de tous. À l’été, les parties se poursuivent dans leur chalet de Bécancour à la « P’tite Floride », comme les gens surnomment l’endroit.
 
Toutes ces parties finissent presque toujours par des chicanes, ce que la petite trouve vraiment moins drôle. La pauvre, elle est loin de se douter que le pire est à venir. Pour l’instant, elle est bien trop jeune pour comprendre que le comportement de ses parents la stresse et sème en elle la maléfique graine de l’angoisse et qu’elle commence déjà, à son si jeune âge, à en avoir des symptômes physiques.
 
 
Chapitre 1. Comme un cheveu sur une soupe… très chaude
Attention, j’arrive !
C’est le 18 mars 1963 que je viens au monde prématurément à sept mois à l’hôpital de Nicolet. Je pèse trois livres et demie, mais je prends ma place. Les infirmières me surnomment Lucie Fer, car je pleure et je crie très fort, et ce… tout le temps. Après deux mois dans un incubateur, je rentre enfin à la maison. Toutefois, mes cris et mes pleurs font fuir tout le monde. Personne ne veut m’entendre. Quelle entrée   ! Nous demeurons à Bécancour, dans un petit village de deux mille habitants de l’autre côté du pont de Trois-Rivières, sur la rue des Lilas. Quel joli nom   !
 
Je suis la p’tite dernière, celle qui arrive six ans après deux sœurs et un frère. Louise est la plus vieille, c’est la responsable. Jacques, c’est le comique, le sociable qui adore ses sœurs et Martine, c’est la rigide, la boule d’émotions au grand cœur. Tous les trois n’ont pas plus de dix ou onze mois de différence d’âge.
 
Louise, Jacques et Martine fréquentent les mêmes amis, ils sortent ensemble, parlent des mêmes choses à la table. Ils sont tous les trois pas mal rendus à la même étape dans leur vie. Moi, je suis la « pas rapport ». La belle petite poupée aux yeux bleus, gentille, qui ne veut pas déplaire. Bien sûr ils m’adorent, mais je me sens toujours un peu à part. Je suis d’une autre génération, finalement. Je ressentirai toujours cet écart d’âge, tout au long de ma vie.
Qui sont donc mes parents ?
Mon père et ma mère se sont rencontrés dans une salle de danse et se sont mariés en 1953 à Nicolet. Papa a vingt-trois ans, ma mère vingt-deux. Ils font leur voyage de noces à Québec en compagnie de Lina, la sœur de ma mère, et de son mari, Renaud.
 
Mon père, Raymond, est le plus jeune d’une famille de douze enfants. Il est né le 29 avril 1930. Il travaille comme surintendant dans une papetière de Trois-Rivières. Je n’ai malheureusement pas la chance de connaître mes grands-parents paternels qui sont décédés. À ce que l’on m’a dit, mon grand-père, Henri, était alcoolique et aimait beaucoup les femmes. C’était un coureur de jupons, selon ma mère. Toutefois, il était également un grand conteur tout comme Fred Pellerin. Plus tard, ses œuvres seront conservées à l’université Laval à Québec. Ma grand-mère Victoria est morte quand mon père était très jeune. Elle est décédée à l’asile. Tout le monde disait qu’elle était folle, mais en fait, elle souffrait d’une maladie mentale. Mon arrière-grand-père, quant à lui, s’est suicidé. Il s’est jeté à l’eau. Ainsi, quand mon père voulait quelque chose de sa mère, il la menaçait d’aller se jeter à l’eau si elle ne le lui donnait pas. Et, évidemment, elle le lui donnait.
 
Mon père est le préféré de toute la famille. C’est le rassembleur, le boute-en-train. On l’écoute, c’est lui le boss. Il est beau, grand, très gentil, sociable et il aime beaucoup ses enfants. Pour moi, il est le plus beau du monde et le plus fin. Tout le monde dit qu’il ressemble à l’acteur Clint Eastwood.
 
Mais mon papa si beau, si fort et que j’adore, aime toutefois se battre. C’est un peu la « mode », ça fait hot dans son milieu de dire qu’on aime se battre entre gars. Quand il sort dans les bars avec des amis, ça finit souvent en bagarre. Quand je serai plus vieille et rendue à fréquenter l’école, en deuxième année, il rentrera à la maison un jour avec un couteau planté dans le dos, par un mari jaloux. Ce n’est pas moi qui le verrai, mais une amie qui prendra plaisir à le raconter à l’école le lendemain. Je trouverai cela particulièrement gênant.
 
Ma mère est née le 6 avril 1931 et c’est la quatrième enfant d’une famille de huit. Malheureusement, Linda, la petite dernière, est morte d’une péritonite à l’âge de huit ans. Ma mère a complété sa onzième année du secondaire, chose très rare pour l’époque. Elle en est très fière. C’est d’ailleurs une maman fière comme le sont tous les membres de sa famille. Elle est travailleuse et généreuse. Elle fait bien à manger, sait coudre et confectionne les vêtements de ses filles. C’est une femme propre qui s’occupe bien de nous.
 
Encore là, je n’ai pas la chance de connaître mon grand-père maternel Gérard qui malheureusement était alcoolique. Il est mort du cancer du poumon à cinquante ans. Toutefois, ma mère dit qu’il était travailleur et qu’il était le seul dans la Montée à posséder une voiture. Il était commis voyageur. Ma grand-mère Paule avait, quant à elle, un magasin de coupons de tissus. Mes deux grands-parents étaient travailleurs et débrouillards.
 
Malgré le fait que ma grand-mère soit la seule de tous mes grands-parents qui soit vivante, je ne la connais pas beaucoup. C’est une grand-maman froide, critiqueuse, chialeuse

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