Américanisation culturelle , livre ebook

publibook - Corinne Plantin

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374 pages

Français

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Extrait

Description

À travers la pratique de certains loisirs sportifs ou certaines disciplines artistiques – comme le hip-hop, le body system ou la glisse urbaine – peuvent transparaître des facettes de la mondialisation, de l’occidentalisation, de l’urbanité et de la domination planétaire culturelle des États-Unis. Mais comment l’agglomération de Fort-de-France (Martinique) est-elle devenue un véritable centre relais dynamique de cultures états-uniennes ?

Sujets

Philosophie et théologie

Martinica

Martinique

États-Unis

Espace Caraïbe

Fort-de-France

Antilles

Amérique du Nord

Amérique

France

Europe

Informations

Publié par	publibook
Date de parution	10 février 2012
Nombre de lectures	0
EAN13	9782748376197
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0157€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Américanisation culturelle
Corinne Plantin
Publibook

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Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Américanisation culturelle

Remerciements

Nos remerciements pour la réalisation de cet ouvrage s’adressent :
- À l’équipe d’accueil 929 AIHP-GEODE de l’Université des Antilles et de la Guyane et du laboratoire recherche « Espace et Culture » de l’Université de Paris IV.
- Aux Professeurs Maurice Burac, Jean-Pierre Augustin et Paul Claval pour leur accueil chaleureux au sein de leur laboratoire.
- Aux collègues du Département de Géographie de l’Université des Antilles et de la Guyane, de l’Université de Bordeaux III et de l’Université de Paris IV.
- Aux membres de la famille.
- À tous ceux qui ont permis la réalisation de ce travail de recherche.

Merci à tous très sincèrement.

Liste des abréviations

BET : Black Entertainment Television
CACEM : Comité d’Agglomération
DEL : Diode électroluminescente
DDJS : Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports
FISAF : Fédération Internationale des Sports Aérobics et de Fitness
FMI : Fond Monétaire International
DJ : Disque-jockey
I.G.N. : Institut Géographique National
INSEE : Institut Nationale de la Statistique et des études économiques
JO : Jeux Olympiques
MC : Master of Ceremony
MSHA : Maison des Sciences et de l’Homme d’Aquitaine
NC : Non communiqué
PIB : Produit intérieur brut
PNB : Produit national brut
RN’B : Rythm and Blues

Avant-propos

L’épanouissement de cultures urbaines d’origine états-unienne dans de nombreuses villes du monde a attiré notre attention. En effet, à travers certains faits culturels pouvant paraître comme de simples phénomènes de mode touchant de jeunes générations, notamment en prenant l’aspect de loisirs sportifs et artistiques modernes, peuvent transparaître des facettes de la mondialisation, de la capitalisation, de l’occidentalisation, de l’urbanité et de la domination planétaire culturelle des États-Unis.

Ainsi, nous avons choisi d’approcher les cultures américaines du hip-hop, de la glisse urbaine et du body system dans l’agglomération de Fort-de-France, car leurs acteurs y occupent de plus en plus de territoires au fil du temps. Le pôle foyalais appartient à un espace insulaire du continent américain (la Martinique), qui à la particularité d’être davantage orienté vers l’Europe (et surtout la France métropolitaine) que le pays de l’oncle Sam. Et pourtant, à l’échelle des Petites Antilles, l’agglomération de Fort-de-France est devenue un véritable centre relais dynamique de cultures états-uniennes. Il était important d’analyser les degrés d’intégration de ces phénomènes dans la société foyalaise, afin de mesurer les limites de l’américanisation et de l’uniformisation culturelles.

Ce travail de recherche n’a pas de visées anti-américanistes ou altermondialistes. Il cherche à mettre en relief les bouleversements spatiotemporels et socioculturels contemporains qui peuvent sembler menaçants pour la préservation de cultures traditionnelles locales. Il fallait démontrer qu’à côté des formes de résistances culturelles, se développent des « syncrétismes culturels » où se mélangent traditions rurales et modernités urbaines. Cet ouvrage a été réalisé également dans l’optique d’atténuer les faussés culturels intergénérationnels paralysants, provoqués le plus souvent par un manque de connaissance, de communication et de tolérance. Grâce à cette investigation, nous espérons participer à un rapprochement entre les jeunes et les instances dirigeantes. En effet, l’ouverture des esprits favorise les climats de confiance essentiels pour une évolution positive des sociétés.

Introduction

Le phénomène d’urbanisation n’a pas épargné la Martinique, Département d’Outre-mer situé dans le Bassin caribéen, et notamment l’agglomération de Fort-de-France qui demeure l’espace le plus urbanisé de l’île. Ce contexte a été favorable au développement des cultures urbaines du body system , du hip-hop et de la glisse citadine, qui peut être perçu comme une américanisation culturelle.

Plus connu sous le nom de « mise en forme », le body system est né dans les quartiers bourgeois californiens dans les années 1960. Il regroupe une grande variété de pratiques (fitness, jogging, footing, randonnées, musculation…) exercées en salle ou en plein air. Le hip-hop, mouvement socioculturel contestataire apparu dans les quartiers défavorisés new-yorkais à la fin des années 1970, est à l’origine une culture underground de rue qui se manifeste à travers des styles graphiques, musicaux et de danse. La glisse urbaine s’est véritablement affirmée en Californie dans les années 1970. Elle concerne un ensemble d’activités comme celles du skateboard et du roller qui se pratiquent soit de manière alternative, soit officiellement dans des structures organisées et reconnues. Ces trois cultures influent incontestablement sur l’organisation sportive et artistique de l’agglomération foyalaise. Elles ont deux particularités : d’une part, elles sont toutes les trois d’origine états-unienne, d’autre part, elles ont été créées en fonction de pratiques sportives et artistiques urbaines autour desquelles se sont formés des territoires variés et originaux.

L’objet de cet ouvrage se concentre sur la naissance des cultures urbaines du hip-hop, du body system et de la glisse citadine aux États-Unis, mais également sur leur diffusion et leurs territoires dans l’agglomération de Fort-de-France. Il appartient à un champ d’investigation encore peu exploré. Bien que cet objet d’étude semble a priori clair et précis, les définitions des concepts abordés demeurent assez complexes. En effet, dans la notion de culture urbaine sportive et artistique, sont sous-entendus les concepts de la culture, de la ville (notamment de l’urbain et de l’urbanité), du sport et de l’art. Une approche multidisciplinaire a été nécessaire pour pouvoir cerner ces concepts auxquels de multiples définitions ont été attribuées.
La position du problème
L’approche des territoires de cultures urbaines s’articule sur une problématique socio-spatiale et spatio-culturelle qui s’organise en fonction de trois axes de recherche : un premier portant sur la nature et le développement des cultures urbaines aux États-Unis ; un deuxième s’intéressant aux paramètres et aux étapes de leur diffusion dans l’agglomération de Fort-de-France ; puis, un troisième concernant la distribution spatiale et l’évolution de leurs territoires dans le pôle foyalais. Plusieurs interrogations se sont portées sur les origines des cultures abordées. Où, quand, pourquoi et comment ces cultures urbaines ont vu le jour aux États-Unis ? Quels sont leurs points communs ou leurs différences ? Est-il possible de dégager une typologie socioculturelle à partir de leurs conditions de développement ? Dans un deuxième temps, il est indispensable de connaître les causes, les contextes et les vecteurs de leur propagation. Pourquoi, comment et quand ont-elles été diffusées dans l’agglomération de Fort-de-France ? Quelles ont été les étapes et les formes de leur diffusion ? D’autres interrogations ont trait au développement spatial de ces cultures dans l’agglomération foyalaise. Quels sont leurs territoires ? Comment sont-ils distribués ? Quels acteurs occupent ces espaces de pratique ? Quels degrés de territorialité y observe-t-on ? Comment ces territoires ont-ils évolué dans le temps au sein l’agglomération ? Quelles dynamiques spatiales les affectent ?
L’utilisation de méthodes de la géographie et d’autres sciences humaines
En qualité de géographe, il fallait déterminer exactement à quel champ disciplinaire de la géographie humaine pouvait appartenir cet objet d’étude. À la géographie urbaine ? À la géographie culturelle et plus précisément à celle du sport et des arts ? À la géographie sociale ? Il peut s’inscrire dans tous ces cas de figure. Ainsi, les démarches à adopter pour appréhender les trois cultures urbaines ont été multiples. Dans un premier temps, plusieurs méthodes de la géographie ont été choisies. Il a été employé une démarche descriptive et inductive qui a permis de souligner des particularités locales et régionales, mais également des différences spatio-culturelles. Cette méthode de la géographie classique a été utile pour la présentation du cadre géographique de recherche, à savoir l’agglomération de Fort-de-France qui tient une place spécifique dans le Bassin caribéen. Grâce à cette démarche, il a été également mis en avant les contextes et les milieux dans lesquels les cultures urbaines ont pris forme aux États-Unis.

Par ailleurs, ont été utilisées à maintes reprises les démarches que proposent les différents courants de la géographie contemporaine. Par conséquent, nous avons eu recours à la démarche déductive, quantitative et systémique de la géographie quantitative et structurale qui s’appuie sur l’analyse spatiale, les cartes, les modèles, les notions d’espace, de polarisation, de gravitation, de diffusion, de centre et de périphérie. Ce courant de la géographie a été marqué par les auteurs P. Haggett et R. Brunet, qui pensent que l’espace est un produit social. L’analyse spatiale, cherchant à caractériser des relations entre les lieux, met en évidence des échanges, des liens de proximité, d’opposition et de similarités spatiales. Elle exige l’utilisation de méthodes statistiques et mathématiques qui ont permis de souligner des corrélations entre les types d’espace, leur loca