Allô, monsieur le Président ?
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Description

« Pichon lâche un “bof” qui propulse sa nouvelle gomme devant les paturons du Premier ministre qui rôde encore dans le couloir. Il plante sa targette droite dessus. La même scène se répète. — Qui a osé récidiver ? Je vais demander un relevé ADN pour identifier et confondre le fautif. Ma sentence sera terrible. S'il est ministre, je le destitue immédiatement. S'il est conseiller du président, je l'expédie comme garde-chiourme dans une prison de quatrième catégorie où il aura le loisir d'apprendre les langues étrangères les plus parlées en France. Le Massif se manifeste. — Et s'il est policier ? — J'aviserai. » François Disant, le président de la République, a disparu... Il a été enlevé par le Kakou, la branche armée du Hélass, une organisation terroriste qui a son siège au Stringkistan. Alerté par les proches du chef de l'État, Anatole Faugier, le patron du bureau des investigations policières – le BIP – fait appel à son adjoint le commissaire divisionnaire Léon Tenay, alias le Vénérable, et aux inspecteurs Louis Bartès et Roland Pichon. Ils ont pour mission de récupérer, dans les plus brefs délais, le président au meilleur de sa forme. Comment vont-ils y parvenir ? Prenez une satire politique, plongez-la dans un vrai polar, n'oubliez pas le zeste de San Antonio, remuez... Décalée mais maîtrisée, la nouvelle enquête de Guy Borsoï est un cocktail savoureux à consommer sans modération.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2018
Nombre de lectures 3
EAN13 9782342162004
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Allô, monsieur le Président ?
Guy Borsoï
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Allô, monsieur le Président ?
 
Chapitre 1
La sonnerie du téléphone retentit avec un sans-gêne teinté d’arrogance. Anatole Faugier sursaute dans son pieu. Il allume la lampe de chevet, se dresse sur son séant et jette un calot en direction de son réveil qui indique 1 h 30. Il marmonne des choses pas très agréables à destination de l’intrus qui ose l’appeler en pleine nuit. Il prend le temps de se lever, d’enfiler sa robe de chambre avant de décrocher le combiné du turluphone. D’une voix peu aimable, il prononce le mot magique qui indique à son correspondant qu’il est à l’écoute.
— Allô ?
Ce dernier, apparemment sous le coup d’une intense émotion, omet de se présenter.
— Monsieur Anatole Faugier ?
— Lui-même.
— Il vient d’arriver un grand malheur qui va plonger la France dans une situation dramatique.
Le Tsar bougonne.
— De quoi s’agit-il ?
— Le président a disparu.
— Qui êtes-vous et de quel président me parlez-vous ?
— Monsieur, je vous en supplie, écoutez-moi. Je vous jure que le président a disparu.
D’un ton agacé, Faugier cherche à comprendre.
— Enfin, soyez plus clair… De quel président m’entretenez-vous ?
— Du nôtre.
— Du nôtre ?
— Oui, monsieur.
— Du président de la République ?
— Oui, monsieur.
— De François Disant ?
— Absolument !
— Votre voix me dit quelque chose. Rappelez-moi votre nom.
— Je m’appelle Robin Desbois. Nous nous connaissons. Je suis son conseiller en communication.
— Effectivement, je vous remets.
Faugier s’assied sur le bord de son lit et décide de procéder avec méthode.
— D’où appelez-vous ?
— Du palais de l’Élysée.
— Où vous trouvez-vous ?
— Dans le bureau présidentiel.
— Vous êtes seul ?
— Oui.
— Expliquez-moi calmement la situation.
Son interlocuteur insiste.
— Notre Guide a disparu.
— Calmez-vous, mon ami.
Faisant fi des conseils de Faugier, Robin Desbois s’emballe.
— Il était là et puis soudain, plus personne. À croire qu’il s’est envolé par la voie des airs.
— Ce qui est normal.
— Pardon ?
— S’il s’est envolé, c’est forcément par la voie des airs.
Le patron du BIP, le bureau des investigations policières, décide d’occuper le terrain.
— Tout mystère a son explication. Décontractez-vous.
— J’essaie, monsieur, mais je n’arrive pas à faire le vide dans ma tête.
— Veuillez m’écouter.
— Oui, monsieur.
— Expirez et inspirez plusieurs fois.
Après un silence à peine troublé par la respiration haletante de son correspondant, Anatole Faugier récupère la direction des opérations.
— Reprenons depuis le début.
— Oui, monsieur.
Le Tsar allume son premier cigare de la journée.
— Vous me dites que le président a disparu… Soit ! Mais ce cher François ne s’est pas volatilisé au nez et à la barbe de ceux qui sont chargés de veiller sur lui. Il y a plus de vingt personnes attachées à sa sécurité.
— Je sais, mais c’est pourtant la triste réalité. Il était là et quelques minutes plus tard, il n’y était plus. C’est un mystère aussi épais que le fog londonien.
— Encore une fois, je vous demande de vous reprendre. Faites preuve de sang-froid et racontez-moi comment les événements se sont déroulés. Toutefois, avant de vous épancher, veuillez patienter quelques secondes.
Le Tsar se concentre et balance un rond de fumée dont il a le secret. Il savoure sa réussite et reprend le cours de la conversation.
— Vous êtes énarque ?
— Oui, monsieur.
— Tant pis. Nous allons tenter le diable… Essayez d’être aussi précis que possible, ce qui n’est pas gagné d’avance.
— Vers minuit, j’étais avec le président.
— Où ?
— Dans son bureau.
— Parfait… Qu’y faisiez-vous ?
— Nous venions de travailler.
— Sur quoi ?
— Sur le dossier concernant son entretien télévisé de lundi prochain.
— Il est prévu à quelle heure ?
— 20 heures.
— Sur quelle chaîne ?
— France 2.
— Vous étiez nombreux ?
— Il n’y avait que lui et moi, pourquoi ?
— Simple curiosité… Poursuivez.
— La réunion terminée, je lui ai demandé si je pouvais rentrer chez moi. Il m’a donné son autorisation. J’ai donc pris congé et je me suis dirigé vers ma voiture stationnée sur le parking réservé au personnel. Au moment de m’installer au volant, je me suis aperçu que j’avais oublié mon attaché-case. J’ai rebroussé chemin pour le récupérer mais il ne se trouvait plus sur la table de travail où je l’avais laissé.
— François était encore là ?
— Non. J’ai donc décidé de l’attendre.
Anatole Faugier passe une main boudinée sur son crâne glabre et s’offre un deuxième rond de fumée à la limite du chef-d’œuvre. Il interrompt son interlocuteur.
— Comment saviez-vous qu’il devait revenir ?
— À chaque fois qu’il quitte son bureau, le président éteint la lumière même s’il ne s’absente qu’une poignée de minutes. Il ne supporte pas le gaspillage. Si je vous disais qu’il lui arrive de faire le tour des bureaux de ses collaborateurs pour s’assurer qu’ils respectent les règles établies en matière d’économie d’énergie. Le lendemain, il s’autorise des réflexions envers ceux qui ne se comportent pas correctement. Certaines fois, il leur envoie même un petit mot pour les rappeler à l’ordre.
— Connaissant sa façon de se comporter, vous en avez déduit qu’il allait revenir ?
— Oui, monsieur.
— Vous avez attendu longtemps ?
— Une dizaine de minutes. Je me suis alors dirigé vers les toilettes et j’ai frappé à la porte. N’obtenant pas de réponse, j’ai ouvert. Il n’y avait personne. Intrigué, je me suis dirigé vers ses appartements privés. J’ai toqué avant d’entrer et…
Anatole Faugier devance le conseiller en communication.
— Il n’était pas chez lui.
— Exact. Comment avez-vous deviné ?
— La déduction, mon ami. N’est pas policier qui veut !
— Vous êtes vraiment à la hauteur de votre réputation, monsieur Faugier. Depuis le temps que j’entends parler de vous, je ne suis pas surpris de votre perspicacité et de votre logique redoutable.
— Mon ami, gardez les compliments que vous me servez pour le jour où je décéderai… Vous étiez en train de me dire que François Disant ne se trouvait pas dans ses appartements. Qu’avez-vous fait après avoir constaté la chose ?
— Je me suis décidé à donner l’alerte.
— Avez-vous pensé à prévenir le Premier ministre ? Vous le connaissez, il est susceptible comme un pou et n’aime pas qu’on le court-circuite.
— Je ne suis pas arrivé à le joindre. Je lui ai laissé un message pour qu’il me rappelle.
— Lui avez-vous expliqué ce qui se passait ?
— Je suis resté relativement discret dans mes propos.
— Mais encore ?
— Je lui ai décrit la situation sans tout lui avouer.
— C’est-à-dire ?
— Je lui ai demandé de me rappeler en urgence pour une affaire concernant le président qui n’était plus là.
— Vous savez qu’en ce moment vous vous exprimez comme un socialiste ?
— Ah bon ?
— Oui. Vous essayez de dire les choses sans les nommer. Bref… Il vous a rappelé ?
— Pas encore.
— La procédure d’urgence prévoit que seuls le président ou son Premier ministre sont en droit de me contacter. Sachant que le premier est aux abonnés absents et que le second n’a toujours pas donné signe de vie, je considère que vous avez bien fait de me joindre.
Anatole Faugier s’autorise un nouveau rond de fumée qui, comme les précédents, frise la perfection.
— Qui d’autre avez-vous sollicité ?
— Marc Humbute, le patron de la sécurité de l’Élysée.
— Vous l’avez joint ?
— Oui… Dans les minutes qui ont suivi, il s’est annoncé dans le bureau du président. Pour la petite histoire, sachez qu’il a tellement été troublé par mon appel qu’il a gardé sa veste de pyjama par-dessous sa chemise… Enfin, sa présence m’a soulagé. Je lui ai expliqué la situation. Il a demandé à trois de ses hommes de venir nous rejoindre. Cela fait maintenant une heure que nous fouillons le palais de l’Élysée sans aucun résultat. À croire que le président s’est évaporé.
— Vous êtes sûr qu’il ne se trouve plus à l’Élysée ?
— Apparemment, oui.
— Il n’est pas sorti pour satisfaire sa libido ?
— Je ne le pense pas. Il m’aurait prévenu.
Anatole Faugier commence à s’impatienter.
— Vous ne le pensez pas ou vous en êtes sûr ?
— J’en suis presque certain. Il me l’aurait dit, comme à chaque fois qu’il lui prend l’envie de se détendre en bonne compagnie.
— Il vous entretient de sa vie privée ?
— Oui, monsieur. Je suis, en quelque sorte, son confident. Il me raconte, sans entrer dans le détail, ses états d’âme, ses craintes ou ses espérances au sujet de ses conquêtes féminines.
— Vous avez dit « ses conquêtes » ?
— Oui, monsieur. Le président est un charmeur. Il a une vie sexuelle intense. Peu de femmes lui résistent. Par contre, il ne sait pas comment se comporter avec elles au moment de les quitter.
— Il ne sait pas mettre fin à une liaison ?
— C’est cela.
— Comment procède-t-il ?
— Il ne procède pas directement. Il me charge d’agir à sa place.
— C’est vous qui intervenez ?
— Oui.
— La communication mène à tout.
— Vous avez raison.
Anatole Faugier n’épilogue pas davantage sur les confidences de Robin Desbois.
— Vous connaissez le nom de sa compagne actuelle ?
— Oui, il s’agit d’Irène Dunjour.
— Que fait-elle dans la vie ?
— Rien.
— Comment rien ?
— Elle n’exerce aucune activité professionnelle.
— Dans quelles circonstances le président l’a-t-il rencontrée ?
— À l’occasion de l’arbre de Noël de l’Élysée.
— Par quel hasard se trouvait-elle parmi les invités ?
— C’est l’épouse d’un haut fonctionnaire à la retraite.
— Elle n’est donc plus très jeune.
— Détrompez-vous. E

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