50 FICHES POUR COMPRENDRE LA LAÏCITÉ
135 pages
Français

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Description

La laïcité est un fondement de notre organisation politique, un pilier de notreRépublique. Et pourtant, elle est souvent mal interprétée et mal comprise. Des préjugés ou des représentations erronées circulent de toutes parts : dans l’opinion publique, dans les médias, dans la bouche de nos responsables politiques, dans l’esprit des représentants des cultes et de bon nombre de croyants.À cause d’une laïcité méconnue, dévoyée, idéologiquement manipulée, le climat social se crispe.Comment se retrouver dans toutes ces représentations qui s’affrontent ? Comment démêler les interprétations ? Débusquer les usages idéologiques et autres manipulations politiques ? Cet ouvrage explique la laïcité au plus près de l’esprit qui fut celui du législateur en 1905, et montre qu’elle est un principe politique et un dispositif juridique féconds.Par l’autonomie politique que la laïcité engendre vis-à-vis de tout culte et de tout groupe de pression, elle garantit la liberté et l’égalité de tous.La force intégratrice de la laïcité est si puissante qu’elle permet d’engendrer un espace commun pacifié.

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 12
EAN13 9782749553078
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0995€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Titre

pour comprendre la laïcité
Irène Debost Bachler Certifée de philosophie
Copyright


Retrouvez toute la collection
50 / 100 Fiches
sur notre site
https://librairie.studyrama.com/
Illustration de couverture : Conciliabules citoyens , Pierre Brillot http://pierrebrillotpeinturesperso.blogspot.com/ ; 2b2@wanadoo.fr
Mise en page : Alain Béthune
Correction : Marie-Noëlle Garnier
© Bréal, février 2020.
Toute reproduction, même partielle, interdite.
ISBN : 978-2-7495-5307-8
Remerciements à
Myriam Pasek pour sa confiance renouvelée. Pierre Brillot pour son œuvre illustratrice. Diane Jonnet pour son aide et son soutien à tout moment. Lucile Kabouche, Barbara Boucaut Fauconet pour leur aide. Ève et Raphaël Bachler pour leur patience et leurs encouragements.
Sommaire
Introduction
PARTIE I : Le mot et l’idée
1. Étymologie et histoire du mot
2. L’idée de laïcité et les principes qui en découlent
3. Laïcité, république et démocratie
4. Laïcité et droits de l’homme
5. Distinguer privé et public (deux sphères et trois espaces)
6. Laïcité et neutralité
7. La laïcité : un projet philosophique pour l’émancipation de l’homme
PARTIE II : Un principe juridique et politique
8. La loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État
9. La Constitution
10. La laïcité à l’école (1) : les lois Ferry
11. La laïcité à l’école (2) : la loi du 15 mars 2004
12. Le statut des religions
PARTIE III : Les contraires de la laïcité
13. La laïcité n’est pas la sécularisation
14. La laïcité n’est pas la tolérance
15. La laïcité n’est pas l’athéisme
16. La laïcité n’est pas l’antireligion
17. La laïcité n’est pas un outil de discrimination
PARTIE IV : En France et ailleurs
18. La laïcité : une exception française ?
19. Les distorsions de la laïcité française (1) : l’Alsace-Moselle
20. Les distorsions de la laïcité française (2) : les Outre-Mer
21. L’Europe (1) : les textes européens
22. L’Europe (2) : les pays
23. Amérique du Nord (États-Unis, Canada, Québec)
24. L’Amérique latine
25. L’Asie
26. L’Afrique et le Proche-Orient
PARTIE V : Préhistoire et histoire de la laïcité
27. Les sources philosophiques et les précurseurs : Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, Lumières
28. La séparation du temporel et du spirituel dans les trois monothéismes
29. Le début de la chrétienté, le césaropapisme
30. Le gallicanisme
31. Entre la chrétienté et la Révolution
32. La Révolution
33. Napoléon et le régime des cultes reconnus
34. Le XIX e siècle et le conflit des deux France
35. Le XIX e siècle et la radicalisation du conflit
36. Les républicains et la laïcisation de l’école (1882-1886)
37. La loi de 1901 sur les associations
38. Les républicains et la laïcisation de l’État (1905)
39. La laïcité devient constitutionnelle (1946 et 1958)
40. La question des deux écoles
41. Autour de la loi de 2004
42. Doutes, incertitudes et désenchantements au XXI e siècle
PARTIE VI : Cas épineux et problèmes du quotidien
43. Les flous du droit : malaises dans les frontières de la laïcité
44. L’affaire de la crèche Baby Loup
45. La question des accompagnateurs de sorties scolaires
46. Burqa et burkini
47. Les menus dans les cantines d’établissements publics
48. Les professeurs de l’enseignement privé sous contrat sont-ils tenus à la neutralité ?
49. Les élus ont-ils l’obligation d’observer la neutralité confessionnelle ?
50. Peut-on entrer voilée dans un établissement public pour retirer ses résultats du baccalauréat ?
Conclusion : laïcité et fraternité
Lexique
Brève chronologie de la laïcité
Bibliographie
Introduction
La laïcité est un fondement de notre organisation politique, un pilier de notre République. Et pourtant, elle est méconnue, souvent mal interprétée, mal comprise. Des préjugés ou représentations erronées circulent de toutes parts : dans l’opinion publique, dans les médias, dans la bouche de nos représentants politiques, dans l’esprit des représentants des cultes et de bon nombre de croyants.
Il faut prendre conscience de ces approximations ou erreurs, qui ne sont pas seulement des contresens mais aussi et surtout des usages qui peuvent détruire notre équilibre social et politique.
À cause d’une laïcité mal comprise, dévoyée, idéologiquement manipulée, on voit de tels cas se produire :
– une personne au guichet de la poste admoneste, au nom de la laïcité, une cliente qui porte une grosse croix au cou ;
– un directeur d’école impose à ses professeurs un silence sur les questions religieuses ;
– un professeur demande à un élève de cacher sa croix sous son pull-over ;
– une femme voilée se voit interdire d’aller voter par des assesseurs ignorants ;
– un maire, au nom de la laïcité et de la République, ne prévoit aucun menu de substitution lorsque du porc est servi dans la cantine scolaire.
Le climat social se crispe ; la laïcité est brandie pour jouer, dans les rapports professionnels et sociaux, des rôles indus, agressifs, inadaptés.
On croit à tort que la laïcité exige un silence de l’expression religieuse. Elle est associée à un renoncement à la manifestation de la foi dans l’espace public. Selon cette conception erronée de la laïcité, il faudrait, dans un État laïque, observer une réserve à l’égard du religieux, le contenir, le confiner à la sphère strictement intime de la conscience ou de la maison. Selon bon nombre de personnes, les religions n’auraient pas à s’afficher ni à se montrer, et notre société se porterait mieux s’il en était ainsi.
C’est ainsi que la laïcité se trouve interprétée, mais à tort, comme antireligieuse. Elle est crainte, jugée agressive à l’égard des religions, caractérisée comme hostile à toute référence à Dieu, faite d’interdits qui menaceraient la liberté de l’homme. L’idéal de neutralité de l’État républicain est vu comme une volonté de bâillonner les cultes et d’humilier les croyants. Naît alors une volonté de l’éroder, de la modifier, de l’adapter à une nouvelle société désireuse de vivre plus intensément et fondamentalement le rapport à Dieu.
Certains événements sociaux et politiques peuvent engendrer ou renforcer cette impression d’une détestation officielle du religieux, et toutes les situations évoquées précédemment en exemples en témoignent. L’actualité est aussi parsemée de faits qui attestent d’une inculture laïque à tous les niveaux de notre société et de l’exercice du pouvoir. Plus grave encore, certains usages idéologiques du terme laïcité en brouillent le sens et en pervertissent l’usage. Un responsable politique déplore qu’une déléguée syndicale de l’université soit voilée ; le Sénat fait une proposition de loi pour interdire le port de signes religieux des parents accompagnateurs de sorties scolaires ; un premier ministre veut interdire le voile à l’université…
Nous allons montrer le non-sens de ces prises de position si l’on se réfère au concept de laïcité, telle qu’elle fut pensée par ses fondateurs.
La laïcité est devenue un objet idéologique et un enjeu politique. Elle peut être appelée comme la solution aux maux qui traversent notre société plurielle, divisée parfois par des revendications communautaires. Les populismes d’extrême droite s’en emparent pour stigmatiser les musulmans ; certaines communautés s’attaquent à elle au prétexte qu’elle serait liberticide ; la gauche, pour une part, est piégée par la lutte contre les discriminations et les stigmatisations, et se retrouve parfois aux côtés des fondamentalistes…
Comment se retrouver dans toutes ces représentations qui s’affrontent ? Comment démêler les interprétations ? Débusquer les usages idéologiques et autres manipulations politiques ?
Nous voulons expliciter la laïcité au plus près de l’esprit qui fut celui du législateur en 1 905, et montrer que la laïcité est un principe politique et un dispositif juridique féconds : par l’autonomie politique qu’il engendre vis-à-vis de tout culte et de tout groupe de pression quel qu’il soit, il garantit la liberté et l’égalité de tous.
Le principe de laïcité permet de former un État vraiment républicain, c’est-à-dire un État qui s’occupe de tous, affranchi de la logique des privilèges propre à l’Ancien Régime. L’État laïque n’est sous la coupe d’aucune religion, il s’abstient de prendre parti sur l’existence ou non de Dieu, il n’écarte ni le croyant ni l’incroyant, et il rassemble tous les hommes au titre de leur citoyenneté : tous les citoyens sont tenus pour égaux et libres. Les différences des uns et des autres ne sont pas censées être matière à conflit, et chacun est laissé à sa liberté de conscience la plus étendue, tant qu’elle n’enfreint pas celle des autres.
La force intégratrice de la laïcité est si puissante qu’elle permet d’engendrer un espace commun pacifié. C’est ce que nous allons montrer.
PARTIE I

Le mot et l’idée
1 Étymologie et histoire du mot
Le terme « laïcité » est récent ( 1 87 1 ) mais ses origines remontent à l’Antiquité. Il vient du terme grec laos qui a désigné d’abord « le peuple » ou « la foule des gens simples » ; il a été ensuite employé pour établir une distinction entre « les simples fidèles » qui n’occupent aucune fonction religieuse particulière, et une élite religieuse nommée « les clercs ». Enfin les républicains se sont appropriés le terme en revenant à son sens premier de « peuple », réalité temporelle et politique opposée à l’ordre spirituel et religieux.
1 ) Une origine gréco-latine : laicus , laikos , laos
L’adjectif « laïque » ou « laïc » vient du latin laïcus qui lui-même est emprunté au grec laikos ; il signifie « commun » ou encore « du peuple », « vulgaire ». L’adjectif laikos dérive de laos, « le peuple », « les citoyens », « la masse des gens ». Le laos renvoie ainsi au petit peuple, à l’homme du commun, aux gens simples, aux citoyens, aux simples soldats, voire aux illettrés. On trouve déjà ce mot laos chez Homère pour désigner « la foule ».
Dans la Grèce antique, lao

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