Raisonnement et pensée critique. Introduction à la logique informelle
185 pages
Français

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Description

Cet ouvrage s’adresse principalement aux étudiants du premier cycle universitaire dont le cursus demande une bonne connaissance de l’analyse critique de l’argumentation, ainsi qu’à ceux qui suivent les cours de philosophie du niveau collégial.
Nous sommes constamment exposés à des discours qui cherchent à influencer notre manière de penser les choses. Politique, éthique, économie ou même sport, le domaine importe peu : les argumentations s’opposent dans une infinie variété. On en vient à penser qu’un point de vue particulier n’est jamais qu’une affaire d’opinion. Mais c’est oublier le fait que même sur des sujets controversés, les positions de chacun devraient s’appuyer sur des raisons. Or, ces raisons peuvent être adéquates ou non.
Il n’est pas toujours possible ou souhaitable d’exclure les incertitudes d’une question complexe. En revanche, l’exercice méthodique de la pensée critique permet de différencier les raisonnements acceptables de ceux qui ne le sont pas. Parce qu’elle permet d’analyser, de classifier et d’évaluer les raisonnements tels qu’ils s’expriment dans le langage courant, la logique informelle est, en la matière, un instrument extrêmement utile. Ce manuel en décrit avec concision les notions et les techniques fondamentales, dont l’assimilation est soutenue à chaque étape par de nombreux exercices.
Martin Montminy a obtenu un doctorat en philosophie à l’Université de Montréal en 1995. Spécialiste de la philosophie du langage, il a publié de nombreux articles dans ce domaine, ainsi que Les fondements empiriques de la signification (Bellarmin-Vrin, 1998). Professeur au département de philosophie de l’Université de l’Oklahoma, il a été durant huit ans l’un des titulaires du cours « Raisonnement et pensée critique » de l’Université d’Ottawa.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2011
Nombre de lectures 67
EAN13 9782760625532
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

raisonnement et pensée critiqueMartin Montminy
raisonnement et pensée critique
Introduction à la logique informelle

Les Presses de l’Université de MontréalCatalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque
et Archives Canada
Montminy, Martin, 1963-
Raisonnement et pensée critique : introduction à la logique informelle
(Paramètres)
iSBn 978-2-7606-2156-5
eiSBn 978-2-7606-2553-2
1. Raisonnement. 2. Argumentation. 3. Pensée critique. 4. Logique. I. Titre. II. Collection :
Paramètres.
Bc 177.M66 2009 160 c 2009-940786-8
eDépôt légal : 2 trimestre 2009
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
© Les Presses de l’Université de Montréal, 2009
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide fnancière du gouvernement du
Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition
(PADIÉ) pour leurs activités d’édition.
Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien fnancier le Conseil des Arts
du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
imprimé au canada en mai 2009À ZedPage laissée blancheIntroduction
Ce manuel porte sur les raisonnements, sur leur structure et sur les
normes qui permettent de les évaluer. Nous sommes fréquemment
confrontés à des discours qui veulent infuencer nos actions et la façon
dont nous pensons certaines choses. Nous entendons souvent des experts
prendre fait et cause pour des points de vue opposés sur des questions
aussi diverses et importantes que le clonage, la politique économique, et
même le sport… On en vient à penser qu’un point de vue particulier n’est
qu’une question d’opinion. Mais c’est oublier le fait que même sur des
sujets controversés, les positions de chacun devraient s’appuyer sur des
raisons. Or ces raisons peuvent être adéquates ou non. Bien qu’on ne puisse
pas toujours prouver hors de tout doute qu’une position particulière est
la meilleure, on a donc tort de croire que toutes les opinions se valent. Ce
manuel défend l’idée selon laquelle les opinions peuvent et doivent être
soutenues par des arguments rationnels, et qu’il est important de savoir
distinguer les raisonnements acceptables de ceux qui ne le sont pas.
La logique informelle a pour objectif de développer des méthodes pour
analyser, classifer et évaluer les raisonnements tels qu’ils sont avancés
dans le langage familier. Contrairement à la logique formelle, elle n’aspire
pas à construire une langue artifcielle comportant des règles de
raisonnement parfaitement défnies. Son objet est la langue de tous les jours, et
celle-ci échappe à une complète formalisation. Mais la logique informelle
et la logique formelle ne doivent pas être vues comme mutuellement
exclusives : nous ferons appel à l’occasion aux méthodes de la logique
formelle pour clarifer certains concepts. Nous aurons par exemple 6
10 rai Sonne Ment et pen Sée critiquew
recours aux connecteurs logiques (chapitre 4) et aux diagrammes de Venn
(chapitre ) pour nous aider à évaluer les raisonnements. Cependant, nous
éviterons autant que possible d’entrer dans les détails techniques.
Deux principes ont présidé à la rédaction de ce livre. Le premier est
celui de la concision. Les notions clés sont expliquées brièvement et
illustrées par des exemples, et, dans la mesure du possible, les digressions ont
été évitées. Le second principe est qu’il n’est pas possible d’acquérir une
bonne maîtrise de la logique informelle sans faire des exercices. Ainsi,
chaque chapitre du manuel en comporte plusieurs séries, qui permettront
au lecteur de mesurer et de rafner sa compréhension des notions qui
auront été exposées. Ce livre attend donc beaucoup de ses lecteurs : on
devient bon raisonneur non pas en mémorisant les principes de la logique,
mais bien en les mettant en pratique.
Je souhaite remercier les étudiants qui ont suivi mes cours pour leurs
nombreux commentaires, qui ont contribué à faire de ce manuel ce qu’il
est. Je tiens aussi à remercier l’équipe des Presses de l’Université de
Montréal pour le soutien apporté dans la préparation du manuscrit.1
Qu’est-ce qu’un raisonnement ?
L’objectif de la logique est d’étudier les raisonnements. Cela ne veut pas
dire que l’on n’a recours aux raisonnements que lorsque l’on fait de la
logique. Des raisonnements sont proposés dans tous les domaines et dans
toutes sortes de contextes. On s’appuie sur un raisonnement dès lors qu’on
essaie de convaincre quelqu’un de manière rationnelle, autrement dit,
lorsque l’on donne des raisons pour la position qu’on soutient. Ces raisons
consistent en un ensemble d’énoncés qui sont censés montrer que la
position en question est correcte ou vraisemblable.
1. Défnitions
Un raisonnement est une suite d’afrmations comprenant une conclusion
et des prémisses, qui sont énoncées dans l’intention de soutenir la
conclusion.
L’avortement est immoral, car tuer un fœtus est immoral et l’avortement
consiste à tuer un fœtus.
Dans ce raisonnement, « L’avortement est immoral » est la conclusion,
alors que « Tuer un fœtus est immora» l et « L’avortement consiste à tuer
un fœtus» sont les prémisses. Ces deux prémisses sont en efet présentées
comme une raison pour soutenir que l’avortement est immoral.12 rai Sonne Ment et pen Sée critiquew
Dans le langage courant, les mots « raisonnement » et « argument » sont
souvent employés indiféremment. Mais le mot « argument » est aussi
utilisé pour désigner les raisons avancées à l’appui d’un point de vue,
autrement dit, pour désigner les prémisses d’un raisonnement, plutôt que
le raisonnement lui-même. Étant donné cette ambiguïté, nous avons jugé
préférable de nous en tenir au mot «r aisonnement » dans ce manuel.
Une afrmation est un énoncé que l’on avance comme vrai. Comme
une afrmation peut être vraie ou fausse, nous dirons que « vrai » et
« faux» sont les deux valeurs de vérité possibles d’une afrmation. (Cer -
tains philosophes soutiennent qu’une afrmation peut aussi avoir d’autres
valeurs de vérité comme « indéterminé » ou « partiellement vrai », mais
nous n’entrerons pas dans ce débat.)
La longueur d’un raisonnement
Certains raisonnements peuvent être très courts et ne comporter qu’une
seule prémisse :
Tu devrais apprendre à méditer, car la vraie connaissance vient de l’intérieur.
D’autres raisonnements peuvent être très longs et comporter plusieurs
étapes intermédiaires. Un livre entier peut être consacré à la défense d’une
thèse centrale. Plusieurs livres ont par exemple été écrits dans le but de
confrmer une certaine hypothèse sur l’assassinat de John F. Kennedy. On
peut aussi recourir à un très long raisonnement pour soutenir un point
de vue sur une question complexe, telle que la théorie du big-bang, la
conception keynésienne de l’économie, les vertus d’un nouveau
médicament pour le cancer, ou la question de savoir si Adam avait ou non un
nombril.
Les mauvais raisonnements
Une suite d’affirmations constitue un raisonnement si ces affirm
ations sont énoncées dans l’intention de soutenir une conclusion. Par
conséquent, même si les afrmations avancées pour défendre une posi-
tion sont peu convaincantes, on a tout de même afaire à un raisonne-
ment si celles-ci sont présentées comme une raison d’admettre cette
position.qu e St-ce qu un rai Sonne Ment ? 13’ ’ w
Ringo a roté trois fois. Les lois de l’arithmétique entraînent donc qu’il a mangé
trois hot-dogs ce midi.
Puisque l’intention de l’auteur est de défendre la seconde afrmation
en s’appuyant sur la première, il s’agit d’un raisonnement ; un
raisonnement farfelu, mais tout de même un raisonnement.
J’ai droit à la plus grosse part du gâteau, parce que c’est moi qui décide.
Certains seraient tentés de dire que l’afrmation qui suit « parce que »
est trop puérile pour constituer une raison. Nous dirons plutôt que l’auteur
a en fait fourni une raison pour soutenir son point de vue, mais que
puisque cette raison n’est pas adéquate, le raisonnement est défectueux.
Bref, un raisonnement reste un raisonnement même s’il est mauvais.
Les intentions de l’auteur
La défnition que nous avons donnée du raisonnement contient l’expression
« dans l’intention de ». Pour déterminer si une suite d’afrmations est ou
non un raisonnement, il faut en efet savoir ce que son auteur avait à l’esprit
lorsqu’il l’a énoncée. Dans la plupart des cas, cela ne pose pas de problème.
Mais il est parfois impossible de savoir si on a afaire à un raisonnement.
Maria a gagné. Jean a perdu.
On peut imaginer diférents contextes dans lesquels ces deux afrma -
tions constitueraient un raisonnement. Supposons par exemple que nous
ayons appris que Maria avait gagné. Sachant qu’elle jouait contre Jean,
nous pouvons conclure que ce dernier a perdu. Dans un tel cas, la
conclusion de notre raisonnement serait « Jean a perdu ».
On peut aussi imaginer des contextes dans lesquels le premier énoncé
est la conclusion du raisonnement. Imaginons une situation identique, à
ceci près que nous apprenons d’abord que Jean a perdu. Une telle
information nous permettrait de conclure que Maria a gagné. Dans un tel cas,
« Jean a perdu » serait la prémisse du raisonnement.
Mais il est aussi possible que nous n’ayons pas du tout afaire à un
raisonnement. Supposons, par exemple, que Jean ne jouait pas contre
Maria et que nous souhaitions simplement faire part des résultats de deux
matchs à notre auditoire. Dans un tel cas, nous ne proposerions pas un
raisonnement ; nous ne ferions que décrire deux événements.8
5
14 rai Sonne Ment et pen Sée critiquew
Très souvent, si nous savons dans quel contexte une suite d’afrmations
est produite, nous sommes en mesure de déterminer si nous avons afaire
à un raisonnement ou non. Une connaissance du contexte peut en efet
nous informer sur ce qui motive les énoncés d’une personne. Le ton utilisé
par un locuteur peut lui aussi très souvent nous donner des indices sur
ses intentio

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