Les états multiples de l être
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Les états multiples de l'être , livre ebook

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Description


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La réalisation de l’être total peut s’accomplir à partir de n’importe quel état pris comme base et comme point de départ, en raison même de l’équivalence de tous les modes d’existence contingents au regard de l’Absolu ; elle peut donc s’accomplir à partir de l’état humain aussi bien que de tout autre, et même, comme nous l’avons déjà dit ailleurs, à partir de toute modalité de cet état, ce qui revient à dire qu’elle est notamment possible pour l’homme corporel et terrestre, quoiqu’en puissent penser les Occidentaux, induits en erreur, quant à l’importance qu’il convient d’attribuer à la « corporéité », par l’extraordinaire insuffisance de leurs conceptions concernant la constitution de l’être humain.


La théorie exposée dans cet ouvrage est centrale dans l'oeuvre de René Guénon. Il y explique notamment que "l'état humain" n'est qu'un état parmi une infinité d'autres qu'il aura à connaître avant de parvenir à la "liberté totale". C'est donc un ouvrage indispensable à la parfaite compréhension de la philosophie métaphysique développée par Guénon, figure importante de l'ésotérisme en France.



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782357289857
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ÉTATS MULTIPLES DE L'ÊTRE



RENÉ GUÉNON

ALICIA EDITIONS
TABLE DES MATIÈRES



Avant-propos


1. L’infini Et La Possibilité

2. Possibles Et Compossibles

3. L’être Et Le Non-Être

4. Fondement De La Théorie Des États Multiples

5. Rapports De L’unité Et De La Multiplicité

6. Considérations Analogiques Tirées De L’étude De L’état De Rêve

7. Les Possibilités De La Conscience Individuelle

8. Le Mental, Élément Caractéristique De L’individualité Humaine

9. La Hiérarchie Des Facultés Individuelles

10. Les Confins De L’indéfini

11. Principes De Distinction Entre Les États D’être

12. Les Deux Chaos

13. Les Hiérarchies Spirituelles

14. Réponse Aux Objections Tirées De La Pluralité Des Êtres

15. La Réalisation De L’être Par La Connaissance

16. Connaissance Et Conscience

17. Necessité Et Contingence

18. Notion Métaphysique De La Liberté
AVANT-PROPOS

Dans notre précédente étude sur Le Symbolisme de la Croix , nous avons exposé, d’après les données fournies par les différentes doctrines traditionnelles, une représentation géométrique de l’être qui est entièrement basée sur la théorie métaphysique des états multiples. Le présent volume en sera à cet égard comme un complément, car les indications que nous avons données ne suffisent peut-être pas à faire ressortir toute la portée de cette théorie, que l’on doit considérer comme tout à fait fondamentale ; nous avons dû, en effet, nous borner alors à ce qui se rapportait le plus directement au but nettement défini que nous nous proposions. C’est pourquoi, laissant maintenant de côté la représentation symbolique que nous avons décrite, ou du moins ne la rappelant en quelque sorte qu’incidemment quand il y aura lieu de nous y référer, nous consacrerons entièrement ce nouveau travail à un plus ample développement de la théorie dont il s’agit, soit, et tout d’abord, dans son principe même, soit dans certaines de ses applications, en ce qui concerne plus particulièrement l’être envisagé sous son aspect humain.
En ce qui concerne ce dernier point, il n’est peut-être pas inutile de rappeler dès maintenant que le fait de nous arrêter aux considérations de cet ordre n’implique nullement que l’état humain occupe un rang privilégié dans l’ensemble de l’Existence universelle, ou qu’il soit métaphysiquement distingué, par rapport aux autres états, par la possession d’une prérogative quelconque. En réalité, cet état humain n’est qu’un état de manifestation comme tous les autres, et parmi une indéfinité d’autres ; il se situe, dans la hiérarchie des degrés de l’Existence, à la place qui lui est assignée par sa nature même, c’est-à-dire par le caractère limitatif des conditions qui le définissent, et cette place ne lui confère ni supériorité ni infériorité absolue. Si nous devons parfois envisager particulièrement cet état, c’est donc uniquement parce que, étant celui dans lequel nous nous trouvons en fait, il acquiert par là pour nous, mais pour nous seulement, une importance spéciale ; ce n’est là qu’un point de vue tout relatif et contingent, celui des individus que nous sommes dans notre présent mode de manifestation. C’est pourquoi, notamment, quand nous parlons d’états supérieurs et d’états inférieurs, c’est toujours par rapport à l’état humain pris pour terme de comparaison que nous devons opérer cette répartition hiérarchique, puisqu’il n’en est point d’autre qui nous soit directement saisissable en tant qu’individus ; et il ne faut pas oublier que toute expression, étant l’enveloppement dans une forme, s’effectue nécessairement en mode individuel, si bien que, lorsque nous voulons parler de quoi que ce soit, même des vérités d’ordre purement métaphysique, nous ne pouvons le faire qu’en descendant à un tout autre ordre, essentiellement relatif et limité, pour les traduire dans le langage qui est celui des individualités humaines. On comprendra sans peine toutes les précautions et les réserves qu’impose l’inévitable imperfection de ce langage, si manifestement inadéquat à ce qu’il doit exprimer en pareil cas ; il y a là une disproportion évidente, et l’on peut d’ailleurs en dire autant pour toute représentation formelle, quelle qu’elle soit, y compris même les représentations proprement symboliques, pourtant incomparablement moins étroitement bornées que le langage ordinaire, et par conséquent plus aptes à la communication des vérités transcendantes, d’où l’emploi qui en est fait constamment dans tout enseignement possédant un caractère vraiment « initiatique » et traditionnel 1 . C’est pourquoi, comme nous l’avons déjà fait remarquer à maintes reprises, il convient, pour ne point altérer la vérité par une exposition partielle, restrictive ou systématisée, de réserver toujours la part de l’inexprimable, c’est-à-dire de ce qui ne saurait s’enfermer dans aucune forme, et qui, métaphysiquement, est en réalité ce qui importe le plus, nous pouvons même dire tout l’essentiel.
Maintenant, si l’on veut, toujours en ce qui concerne la considération de l’état humain, relier le point de vue individuel au point de vue métaphysique, comme on doit toujours le faire s’il s’agit de « science sacrée », et non pas seulement de savoir « profane », nous dirons ceci : la réalisation de l’être total peut s’accomplir à partir de n’importe quel état pris comme base et comme point de départ, en raison même de l’équivalence de tous les modes d’existence contingents au regard de l’Absolu ; elle peut donc s’accomplir à partir de l’état humain aussi bien que de tout autre, et même, comme nous l’avons déjà dit ailleurs, à partir de toute modalité de cet état, ce qui revient à dire qu’elle est notamment possible pour l’homme corporel et terrestre, quoiqu’en puissent penser les Occidentaux, induits en erreur, quant à l’importance qu’il convient d’attribuer à la « corporéité », par l’extraordinaire insuffisance de leurs conceptions concernant la constitution de l’être humain 2 . Puisque cet état est celui où nous nous trouvons actuellement, c’est de là que nous devons effectivement partir si nous nous proposons d’atteindre à la réalisation métaphysique, à quelque degré que ce soit, et c’est là la raison essentielle pour laquelle ce cas doit être envisagé plus spécialement par nous ; ayant d’ailleurs développé ces considérations précédemment, nous n’y insisterons pas davantage, d’autant plus que notre exposé même permettra de les mieux comprendre encore 3 .
D’autre part, pour écarter toute confusion possible, nous devons rappeler dès maintenant que, lorsque nous parlons des états multiples de l’être, il s’agit, non pas d’une simple multiplicité numérique, ou même plus généralement quantitative, mais bien d’une multiplicité d’ordre « transcendantal » ou véritablement universel, applicable à tous les domaines constituant les différents « mondes » ou degrés de l’Existence, considérés séparément ou dans leur ensemble, donc en dehors et au delà du domaine spécial du nombre et même de la quantité sous tous ses modes. En effet, la quantité, et à plus forte raison le nombre qui n’est qu’un des modes, à savoir la quantité discontinue, est seulement une des conditions déterminantes de certains états, parmi lesquels le nôtre ; elle ne saurait donc être transportée à d’autres états, et encore moins être appliquée à l’ensemble des états, qui échappe évidemment à une telle détermination. C’est pourquoi, quand nous parlons à cet égard d’une multitude indéfinie, nous devons toujours avoir bien soin de remarquer que l’indéfinité dont il s’agit dépasse tout nombre, et aussi tout ce à quoi la quantité est plus ou moins directement applicable, comme l’indéfinité spatiale ou temporelle, qui ne relève également que des conditions propres à notre monde 4 .
Une autre remarque s’impose encore, au sujet de l’emploi que nous faisons du mot « être » lui-même, qui, en toute rigueur, ne peut plus s’appliquer dans son sens propre quand il s’agit de certains états de non-manifestation dont nous aurons à parler, et qui sont au delà du degré de l’Être pur. Nous sommes cependant obligé, en raison de la constitution même du langage humain, de conserver ce terme même en pareil cas, à défaut d’un autre plus adéquat, mais en ne lui attribuant plus alors qu’une valeur purement analogique et symbolique, sans quoi il nous serait tout à fait impossible de parler d’une façon quelconque de ce dont il s’agit ; et c’est là un exemple très net de ces insuffisances d’expression auxquelles nous faisions allusion tout à l’heure. C’est ainsi que nous pourrons, comme nous l’avons déjà fait ailleurs, continuer à parler de l’être total comme étant en même temps manifesté dans certains de ses états et non manifesté dans d’autres états, sans que cela implique aucunement que, pour ces derniers, nous devions nous arrêter à la considération de ce qui correspond au degré qui est proprement celui de l’Être 5 .
Nous rappellerons, à ce propos, que le fait de s’arrêter à l’Être et de ne rien envisager au delà, comme s’il était en quelque sorte le Principe suprême, le plus universel de tous, est un des traits caractéristiques de certaines conceptions occidentales de l’antiquité et du moyen âge, qui, tout en contenant incontestablement une part de métaphysique qui ne se retrouve plus dans les conceptions modernes, demeurent grandement incomplètes sous ce rapport, et aussi en ce qu’elles se présentent comme des théories établies pour elles-mêmes, et non en vue d’une réalisation effective correspondante. Ce n’est pas à dire, assurément, qu’il n’y ait rien eu d’autre alors en Occident ; en cela, nous parlons seulement de ce qui est généralement connu, et dont certains, tout en faisant de louables efforts pour réagir contre la négation moderne, ont tendance à s’exagérer la valeur et la portée, faute de se rendre compte qu’il ne s’agit encore là que de points de vue somme toute assez extérieurs, et que, dans les civilisations où, comme c’est le cas, une sorte de coupure s’est établie entre deux o

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