Consentement aux soins médicaux : état de la question
200 pages
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Consentement aux soins médicaux : état de la question , livre ebook

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Description

Dans cet ouvrage de référence consacré à une analyse approfondie du thème du consentement aux soins dans la pratique médicale, M.-F. Civil porte son regard de médecin et de philosophe sur les comportements de bon nombre de praticiens à l'heure actuelle plus ou moins soumis à la « mathématisation » de la médecine. Loin de se contenter d'un état des lieux complet de la question, il nous conduit pas à pas sur les chemins d'une « éthique existentielle » tout à fait singulière, renvoyant à des situations pratiques de soins où délibérer avant d'agir et réfléchir à l'action déjà prise permet aux patients d'exprimer le sens donné à leur vécu dans le cadre de leur projet de vie immédiate ou future. Son approche très phénoménologique, aux côtés notamment de Heidegger et Husserl, ouvre la porte à un vaste chantier de réflexion pour tous ceux qui envisagent de se pencher sur la manière concrète d'être-au-monde en médecine comme souci pour soi et pour les autres. Ainsi ce livre interpelle les étudiants, les chercheurs, les professionnels de santé, mais également tous ceux qui ont été, ou seront, tôt ou tard, confrontés au problème du consentement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 décembre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342158267
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Consentement aux soins médicaux : état de la question
Marc-Félix Civil
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Consentement aux soins médicaux : état de la question
À
Ma fille, Hypatia CIVIL,
In Memoriam :
François Hicard BANICA, professeur de Pharmacie Galénique, qui a su m’ouvrir sa bibliothèque privée lors de mon adolescence.
 
Benjamin LOUISSAINT , mon camarade inoubliable de qui le séisme du 12 janvier 2010 m’a séparé.
 
 
Préface
Voici un ouvrage qui propose une réflexion rigoureuse sur le problème du consentement dans la pratique médicale, plus particulièrement, dans le domaine de la psychiatrie. Analysant les apories du consentement, l’auteur y propose en même temps un état des lieux complet de la question aux plans médical et philosophique. Autrement dit, Marc-Félix CIVIL aborde avant tout le sujet en philosophe de la médecine et spécialiste d’éthique médicale, doublé d’une véritable compétence médicale.
En dépit de son caractère parfois volontairement généraliste, l’ouvrage n’en pose pas moins des questions cruciales pour tout praticien hospitalier mais aussi pour tout usager du système de soins. À ce titre, par-delà son apparence technique et spécialisé, il s’adresse à un très large public (étudiants, enseignants, professionnels de santé et des politiques de santé publique) et à toute personne désireuse d’être au fait des derniers débats sur la question.
L’enjeu de la compréhension et de la capacité d’appréciation du patient, autrement dit de sa capacité à consentir dans la relation thérapeutique devrait interpeller plus d’un. Dans la mesure où la question du consentement se pose à tous niveaux d’échelle et dans les différentes spécialités du champ médical (depuis la chirurgie jusqu’à la psychiatrie en passant par la gynécologie, la pédiatrie et l’ophtalmologie), il importe pour le praticien de tenir compte non seulement des déterminants socio-économiques du consentement, mais aussi du rôle et de « la structure des croyances dans la communication médicale » (et donc dans la relation médecin/patient), pour reprendre les termes du sociologue américain Aaron V CICOUREL.
Dans un pays où la psychiatrie est traitée en parent pauvre de la profession médicale (sur le plan socio-professionnel, mais aussi du point de vue des politiques de santé publique et organisationnel), un tel ouvrage tombe à point nommé et devrait interpeller autant les acteurs et usagers du système de soins, que les décideurs du système sanitaire en général, soucieux de promouvoir une politique de soins et une prise en charge efficaces dans le domaine de la santé mentale. Son originalité consiste avant tout, en tout cas à notre sens, dans l’accent mis sur la phénoménologie comme démarche permettant de saisir ce qui fait sens pour le patient et comme méthode de recueil d’un consentement existentiel efficace, c’est-à-dire qui prenne en compte à la fois le vécu et l’existence du malade, autrement dit, tout ce qui fait sens pour lui en tant que personne (et non pas en s’appuyant seulement sur son tableau clinique). L’auteur tient à souligner, par ailleurs, les limites d’une telle méthode sur le plan pratique, en la confrontant à des situations d’urgence où s’impose la nécessité impérieuse de décider à chaud en court-circuitant la volonté du patient ainsi que la temporalité nécessaire à l’obtention du consentement existentiel .
La catégorie (une sorte de réquisit !) qui vient servir de fondement à ce mode de consentement issu de l’approche phénoménologique est celle d’ éthique existentielle . Par-là, l’auteur entend une éthique ancrée dans le monde vécu et l’être-au-monde du Dasein, et donc une éthique de l’ouverture. Il analyse du même coup le rapport que cette éthique entretient, d’une part, avec l’analyse existentiale d’un Heidegger et, d’autre part, avec la réflexion éthique d’un philosophe comme Jean-Paul Sartre.
En ouvrant l’éthique existentielle à la perspective du Dasein heideggérien et du Pour-soi sartrien, l’ouvrage rappelle la nécessité de la prise en compte de l’influence du « contexte » sur la relation médecin/malade aussi bien que sur les facteurs psycho-sociaux influant sur le processus d’obtention du consentement. Une telle analyse n’en recoupe pas moins, en tout cas dans une certaine mesure, celle de la sociologie contemporaine des professions, laquelle inscrit la pratique médicale dans le paradigme théorique des professions à pratique prudentielle .
Pour ne pas conclure, nous pensons que cet ouvrage vient d’ouvrir un vaste chantier de réflexion et d’analyse aux chercheurs et praticiens aussi bien des sciences humaines que des sciences de la santé en général. Nous ne pouvons qu’espérer que le lecteur y trouvera son compte et que d’autres chercheurs (éthicien, psychologue de la santé, philosophe de la médecine, juriste médical, etc.) pourront poursuivre sur cette même lancée et enrichir ainsi la pensée médicale haïtienne.
Lukinson JEAN Docteur en Sciences humaines, spécialiste en sociologie médicale et des professions de santé.
Introduction
Ce livre veut inscrire le consentement aux soins dans un versant ontologique trouvant sa trace dans l’ analyse existentielle issue de la phénoménologie husserlienne et de la Daseinanalytique heideggérienne . Ainsi, le consentement, dans cette circonstance, loin d’être considéré comme une capacité ou incapacité liée à une normalité/anormalité, sera étudié dans son essence même, c’est-à-dire comme phénomène, comme une manifestation humaine globale, comme une manière d’être-au-monde de l’étant-malade.
Il nous faut préciser cependant que cette attention portée sur l’analyse existentielle en parlant de consentement, n’est pas une façon pour nous de récuser totalement l’approche naturaliste. Car la biochimie même du cerveau nous a appris qu’il y a des neurotransmetteurs qui interviennent pour réguler nos perceptions, nos jugements, notre façon de comprendre notre environnement, et aussi l’adaptation que nous faisons avec cet environnement. Mais ce que nous voulons vraiment montrer en misant sur l’analyse existentielle, c’est la nécessité de prendre en compte le monde vécu (Lebenswelt) du malade dans le processus d’obtention de son consentement aux soins ou aux traitements. Pourquoi ? Parce que nous savons que ce monde vécu du malade nous donnera accès à ses données expérientielles 1 , lesquelles nous fournissent les informations les plus complètes relatives aux situations propres à ce malade.
Ainsi ce document se veut une référence sûre dès lors que l’on évoque le concept de consentement aux soins. Il retrace l’histoire du concept de l’antiquité à nos jours en passant par les approches théoriques les plus en vogue aujourd’hui pour enfin proposer une dimension nouvelle du consentement : le consentement existentiel. Le livre se subdivise en sept chapitres. Un premier chapitre se consacre à l’histoire et étymologie du consentement ; un deuxième fait état des paradigmes du consentement ; un troisième présente les outils de mesure du consentement ; un quatrième parle du consentement aux soins en psychiatrie ; un cinquième se voue aux modèles de directives anticipées ; un sixième traite de l’apport de l’analyse existentielle au consentement aux soins en psychiatrie ; finalement le septième et dernier chapitre fait un plaidoyer pour une éthique existentielle. Une conclusion mettant en exergue des questions qui restent en suspens et des points intéressants qui demandent à être approfondis dans des études ultérieures vient de clore le chapitre.
Il ne nous reste qu’à souhaiter bonne lecture aux lecteurs et lectrices !
Chapitre 1. Histoire et étymologie du consentement
1. Le consentement dans le rite nuptial de l’antiquité
L’étymologie du consentement indique bien le sens qu’il convient de lui donner : consentir, (du latin cum sentire ) signifie littéralement « sentir ensemble », « penser ensemble ». De plus, selon le dictionnaire de l’Académie 2 française, consentir veut dire acquiescer à quelque chose adhérer à la volonté de quelqu’un, vouloir bien trouver bon. Toujours d’après ce même dictionnaire, en termes de Marine, se dit d’une pièce de bois qui plie, qui se courbe en cédant à quelque effort, tel que celui du vent. Par exemple, ce mât, cette vergue a fortement consenti, il faut ménager la voilure. Le consentement est donc un accord de volonté. C’est la raison pour laquelle, dans la Grèce antique, dans le rite nuptial, les paroles prononcées lors de l’échange des consentements ont une importance capitale. Les mots échangés deviennent une parole qui engage, car ils symbolisent et expriment la volonté des époux. En outre, bien plus qu’un accord le consentement se fait serment. Au cours du mariage, les époux ne font pas qu’accepter leur statut d’époux, ou donner leur accord à l’union, ils font bien plus. Ils se font des promesses. Les époux se jurent fidélité, ils se jurent un amour éternel : le consentement n’est pas simplement un accord. Dans le mariage, c’est un serment. Ainsi les époux engagent-ils non seulement leur volonté, mais également leur parole. Cette seconde dimension, qui fait du consentement 3 un serment, est justement ce qui le rend aussi important, et aussi fondamental. Mais dans la société de la Grèce antique, ce consentement ne concernait pas seulement les époux mais aussi et surtout selon le cas les familles des époux. Ainsi le mariage dans la Grèce antique constitue un bon exemple pour comprendre le sens et l’histoire du concept de c

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